Unique, universel, utile ou usurpateur, on a toujours besoin d'un p'tit coup de U (dada!) dans la vie. La preuve par 8. Enjoie !
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U.K. "U.K." (1978)
Supergroupe
Quelle drôle d'idée est passée par la tête des deux ex-King Crimson John Wetton et Bill Bruford quand il décidèrent de choisir chacun un musicien pour enfin compléter un vieux projet commun remontant à 1976, Bruford convoquant son partenaire de Bruford (le groupe), le guitariste Allan Holdsworth, qui avait auparavant frayé avec Soft Machine, Tony Williams et Gong, excusez du peu !, tandis Wetton misait sur Eddie Jobson, connu pour ses exactions avec Roxy Music et, présentement, "volé" au groupe de Frank Zappa, que pensaient-ils obtenir d'une formation aussi artificiellement assemblée ? Une sacré galette de progressisme fusionnant et modernisé, enfin !
Mais avec de vraies chansons alors parce que, déjà, les prémices de ce que Wetton tentera d'accomplir ensuite, une parfaite fusion de progressisme et de rock FM (avec Asia) sont déjà bien présents dès un In the Dead of Night au refrain d'une radiophonique efficacité. Mas comme il y a les rythmes particuliers de Bruford, la guitare admirablement contenue et émotionnelle d'Holdsworth, et les gris gris d'un Jobson aux multiples talents, ça passe comme une lettre à la poste. Ca passe encore mieux quand, semblant vouloir faire une de ces ballades "à la King Crimson" qui fonctionnenent tellement mieux, les compères font dans le nuancé et la finesse sur un beau By the Light of Day, parfait pendant planant à son explosif devancier permettant, qui plus est, à Jobson de sortir son doux violon pour un solo dont il a le secret. Et que dire de la pièce de conclusion de la trilogie d'ouverture, Presto Vivace and Reprise, si ce n'est que cette sorte de Gentle-Gianterie, clavier psychotique, polyrythmies passionnantes, cassure harmonieuses (oui !) et évidemment rappel mélodique de l'ouverture pour un final tonitruant sinon qu'elle vous laisse avec un de ces petits sourires idiots fiché sur la face parce que c'est tout de même très bon, tout ça. La suite est à l'avenant de ce spectaculaire début avec un beau et long Thirty Years, 8 minutes tout de même, où un Holdsworth déchainé et inspiré s'en donne à cœur joie, un Alaska en deux parties dont on préfère nettement le dynamisme d'une deuxième partie ébouriffante transitant vers le costaud Time to Kill (encore du pré-Asia qui gagne à l'énergie et à une belle section solo, cette fois) qu'une première nappée de synthétiseurs seuls où, franchement, on peine à garder son intérêt. Puis vient Nevermore, une intro de guitare acoustique de haute volée (ha ! Allan !), quelques nappes de synthés en lien vers le développement d'une composition évoquant fortement ce qu'on image que King Crimson aurait commis avec une équivalente formation, et c'est bon, qu'Est-ce que c'est bon !, parce qu'évidemment, la comparaison avec le navire amiral de l'éminence grise Fripp était un compliment. Après ça, Mental Medication parait presque normal parce que, mélodiquement plus direct, et reprenant certains des "tours" dont le groupe a auparavant fait montre (comme ces petites explosions fusionnantes), il étonne moins. Mais, bien-sûr, avec de pareils musiciens, dans un contexte créatif aussi favorable, il y a de nombreuses raisons de ce contenter d'un final pas exactement en fanfare mais d'une fort belle qualité tout de même notamment dans les interventions solistes d'Holdworth guitariste électrique d'exception et de Jobson qui le taquine sérieusement avec son électro-violon.
Bon, côté obscur de la force, on admettra que certains sons de synthétiseurs (les 80s ne sont plus loin !) n'ont pas exactement bien vieilli (l'intro de Thirty Years m'en est témoin) et que certains "trucs" de productions, des effets inutiles sur la belle voix de Wetton, un côté un peu clinique dans une mise en son manquant un peu de chaleur viennent un tout petit peu tâcher la belle copie sinon sans faute de musiciens qui modernisent un rock progressif qu'ils ont participé à enfanter sur un album efficace, gracieux où virtuosité et mélodie ne se séparent jamais, une vraie belle réussite, quoi !
Ceci dit, il était écrit que ça ne pouvait pas durer, qu'un aussi beau miracle ne pouvait pas se répéter, et si un deuxième album d'U.K. il y eut, Danger Money un an plus tard, c'est sans Bruford et Holdsworth que l'affaire se fit avec un résultat, comment dire ?, pas exactement indigne parce que Jobson et Wetton y font de l'excellent travail et que le batteur choisi, Terry Bozzio (de chez Zappa si vous ne le saviez pas) est un vraie pointure du badaboum technique, mais loin, très loin des sommets atteints par l'impeccable éponyme, un album que j'ai récemment redécouvert, après l'avoir un peu hâtivement démis dans ma jeunesse, et qui, croyez-moi, mérite qu'on s'y (re)penche et examine en détail les moult merveilles qui y figurent.
1. In the Dead of Night 5:38
2. By the Light of Day 4:32
3. Presto Vivace and Reprise 2:58
4. Thirty Years 8:05
5. Alaska 4:45
6. Time to Kill 4:55
7. Nevermore 8:09
8. Mental Medication 7:26
Allan Holdsworth – guitar
Eddie Jobson – keyboards, electric violin, electronics
John Wetton – bass, lead and backing vocals
Bill Bruford – drums, percussion
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ULTRAVOX "Ultravox!" (1977)
Première incarnation
Alors que le punk rock n'en est qu'à ses premières gesticulations britanniques, déjà, quelque part en Angleterre, l'avenir se prépare...
Evidemment, l'élément qui changera tout du son du groupe et le transformera en authentique formation synthpop, Midge Ure évidemment, n'est pas encore arrivé mais déjà, sous le vernis post-punk, les tentations pop et électroniques apparaissent déjà. Evidemment, l'assistance de Brian Eno (producteur de l'opus) est pour beaucoup dans un esthétisme abouti et avant-gardiste à la fois permettant à moult compositions du groupe de prendre un tout autre essor en plus d'un cousinage avec quelques gloires passées (Roxy Music et Hawkwind en particulier).
Dans les faits, ça donne des chansons tantôt encore largement assimilables à l'explosion crêtée qui vient de secouer les sujets de sa gracieuse majesté (Sat'day Night in the City of the Dead qui n'est pas moins énergique qu'un Clash de la même année, Life at Rainbow's End (For All the Tax Exiles on Main Street) qui bien que plus calme contient une vraie colère larvée, Wide Boys qui semble vouloir réveiller le glam rock à l'aulne d'une régénération punkoïde), tantôt d'authentiques chansons pop aux arrangements révélant ce que le groupe deviendra quelques années plus tard (le presque progressif I Want to Be a Machine, les tentations synthé-reggae de Dangerous Rhythm, la kraftwerkerie réussie de My Sex) mais, surtout, d'excellentes compositions n'ayant pas pris la moindre ride aujourd'hui, ce n'était pas gagné d'avance.
Et donc, alors que son quarantième anniversaire n'est plus très loin, Ultravox! demeure un album à la fois typique de son époque et en même temps intemporel et, par conséquent, aussi écoutable aujourd'hui que le jour de sa révélation au monde ébahi, oui, au monde ébahi et tant pis si ce ne sera pas le plus grand succès du groupe, c'est indéniablement une de ses plus belles pages.
1. Sat'day Night in the City of the Dead 2:35
2. Life at Rainbow's End (For All the Tax Exiles on Main Street) 3:44
3. Slip Away 4:19
4. I Want to Be a Machine 7:21
5. Wide Boys 3:16
6. Dangerous Rhythm 4:16
7. The Lonely Hunter 3:42
8. The Wild, The Beautiful and the Damned 5:50
9. My Sex 3:01
Bonus
10. Slip Away (Live) 4:12
11. Modern Love (Live) 2:31
12. The Wild, The Beautiful and the Damned (Live) 5:18
13. My Sex (Live) 3:05
Warren Cann – drums, backing vocals
Chris Cross – bass, backing vocals
Billy Currie – keyboards, violin
John Foxx – lead vocals, acoustic guitar on "I Want to Be a Machine"
Stevie Shears – guitars
&
Phil Collins - drums (sampled from "Sky Saw") on "My Sex"
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UNDERWORLD "Second Toughest in the Infants" (1996)
Rave with your Head on!
Dubnobasswithmyheadman, le premier opus électronique d'Underworld, on préfèrera oublier ce qui s'est passé avant puisqu'il ne mérite pas notre attention, avait été une révélation, Second Toughest in the Indants est une confirmation, encore plus dans la version bonussée ici présente, une version cousine d'un film alors tout nouveau tout beau (Trainspotting) puisque le principal bonus en est la musique utilisée par Danny Boyle pour son épopée dope (Born Slippy évidemment). L'album dans son ensemble est un incroyable exercice d'équilibre entre transe technoïde hyper-sudatoire et musique électronique intelligente, sensible et mélodique parce que si, évidemment, cette musique peut servir à danser, elle est avant tout l'expression complexe d'un trio qui se soucie réellement de créer des ambiances, de repousser les limites des "boum boum" des rave parties en leur donnant une vie en dehors du dance-floor. Certes l'album est nettement plus transe cette fois-ci que le coup d'avant mais ménage de salutaires plages de planeries ouateuses qui font parfaitement le balancier. Et puis, franchement, comme tout est fait avec une classe et un esprit qu'on ne croise pas si souvent dans les musiques électroniques, il n'en faut pas plus, et certainement pas de se lancer dans l'analyse méthodique de l’œuvre, pour la recommander pour ce qu'elle est : une des plus belles réussites d'une intelligent techno qui, au cœur des 90s, révolutionne le monde de la musique au moins autant que les agissements électriques des gars de Seattle... Essentiel !
1. Juanita : Kiteless : To Dream of Love 16:36
2. Banstyle/Sappy's Curry 15:22
3. Confusion the Waitress 6:47
4. Rowla 6:31
5. Pearl's Girl 9:36
6. Air Towel 7:37
7. Blueski 2:55
8. Stagger 7:37
Bonus CD
9. Born Slippy .NUXX 11:40
10. Rez 9:55
Karl Hyde - vocals, guitars
Rick Smith - keyboards and mixing, backing vocals
Darren Emerson - keyboards and mixing
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UNIVERS ZERO "Hérésie" (1979)
Sombre Belgique
Des belges qui font peur ! Parce que, dans leur définition sombre et hantée du rock progressif, nos amis d'outre-Quiévrain n'ont pas leur pareil pour construire d'angoissantes beautés, comme sur leur seconde création, le fascinant Heresie.
Univers Zero, fondé en 1974 par le batteur Daniel Denis et le trompetiste Claude Deron sous le lovecraftien patronyme de Necronomicon, a certes des atours des français de Magma (dont il accepte d'ailleurs l'influence) mais aussi une vraie personnalité qui le voit souvent glisser vers la musique contemporaine, en particulier Stravinsky. Présentement, en seulement trois titres (trois épopées, plutôt, vu leur impressionnant format), trois compositions à glacer les sangs où les cinq musiciens n'en font pas plus que nécessaire pour construire leur impressionnants climats, où la maîtrise est instrumentale indéniable d'authentiques virtuoses n'est jamais vainement mise en avant. Dans les faits, ça nous donne déjà La Faulx, le plus Magma du lot du fait des vocalistes "vanderiennes" de Guy Segers, et ses 25 minutes commençant dans l'abstraction puis, comme si le groupe sortait d'un épais brouillard pour construire un magistrale et sombre crescendo où violon, batterie tribale, voix possédée avant que le climat ne s'apaise en une belle mélodie nous emmenant vers un final éthéré mais encore tendu en forme de progressif retour vers la réalité. Enorme ! Après ce monstrueux "machin", Jack the Ripper et Vous le Saurez en Temps Voulu auraient presque des allures de normalité mais, encore grandement infusés des précieuses sorties de routes, des détours harmoniques, des polyrythmies imaginatives, il s'y passe toujours quelque chose. On y remarque en particulier l'immense talent d'un Patrick Hanappier, violoniste/violiste de son état, contribuant idéalement aux climats tendus comme élégiaques.
Parfaitement mis en son, ça pulse, ça gronde, ça grince mais jamais ça n'agresse le tympan délicat, Heresie est probablement l'œuvre la plus fantastiquement renversante de ses créateurs (ce qui n'est pas peu dire vu la qualité de leur catalogue où 1313, Uzed et Clivages sont également essentiels), une galette comme on n'en croise hélas pas assez souvent et qui, plus de 35 ans après sa sortie, continue d'épater jusqu'aux jeunes pousses clientes des nouvelles tendances de musiques sombres. Fort, très fort.
1. La Faulx 25:18
2. Jack the Ripper 13:29
3. Vous le saurez en temps voulu 12:56
Bonus
4. Chaos Hermétique 11:51
Roger Trigaux: guitar, piano, organ, harmonium
Guy Segers: bass, voice
Michel Berckmans: oboe, bassoon
Patrick Hanappier: violin, viola
Daniel Denis: drums, percussion
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UNION STATION, ALISON KRAUSS & "Paper Airplane" (2011)
Belle de Nature
L'album du retour à la normalité après l'énormissime succès d'un Raising Sand ayant vu une superbe, et surprenante, rencontre avec la légende du (hard) rock que vous savez ? Oui. Mais un petit évènement en soi puisque fêtant les retrouvailles d'Alison Krauss et d'Union Station 7 ans après leur dernière collaboration, mais ça c'est pour les américains parce qu'en France...
C'est un fait qui ne pourra être nié, la France est imperméable à la musique country quelque soit son inclinaison (parce que la country est un ensemble de sous-genres) ou sa valeur. Parlez à un de nos nationaux de contemporary bluegrass, ce dont il s'agit ici, et vous obtiendrez, au mieux, un roulement d'yeux circonspect, presque moqueur. Sans doute les cliché de la country traditionnelle, ou au moins de celle qui se vend massivement outre-Atlantique, chapeaux de cowboys et américanisme triomphant, sont il en grande partie responsables de cette désaffection parce que, franchement, à l'écoute de ce Paper Airplane, 5ème album avec d'Alison Krauss avec Union Station (6ème en comptant le Live at the Louisville Palace de 2002), il y a moult motifs de satisfaction. Déjà parce que la voix douce et caressante d'Alison, au chant lead sur 8 des 11 compositions, y est l'indéniable star servie qu'elle est par les instrumentations essentiellement acoustiques qu'elle produit avec ses camarades de jeu. Ensuite parce qu'il y a, dans ce panorama roots voguant entre chansons entraînantes et douces-amères, on trouve une variété qui, ne nuisant nullement à la cohérence de l'ensemble, vous promène dans une Amérique rurale mais pas attardée. Enfin parce que, outre la qualité de l'ensemble de la tracklist, on découvre les interprétations joueuses d'instrumentistes précieux s'amusant visiblement beaucoup à habiter le répertoire de petits tours savoureux mais jamais, merci !, envahissants.
Paper Airplane, c'est l'évidence, est une galette qu'on aimera posséder ne serait-ce que pour prouver, en plus du réel plaisir d'écoutes solitaires, aux méchants esprits que la musique country, et bluegrass présentement, peut aisément dépasser le cadre clicheteux où on a trop souvent tendance à la remiser. Recommandé.
1. Paper Airplane 3:36
2. Dust Bowl Children 3:06
3. Lie Awake 3:55
4. Lay My Burden Down 3:52
5. My Love Follows You Where You Go 4:03
6. Dimming of the Day 5:20
7. On the Outside Looking In 3:35
8. Miles to Go 2:54
9. Sinking Stone 4:42
10. Bonita and Bill Butler 4:03
11. My Opening Farewell 4:08
Barry Bales - bass, vocal harmony
Ron Block - banjo, guitar
Jerry Douglas - dobro, vocal harmony
Alison Krauss - fiddle, vocals, harmony, vocals
Dan Tyminski - guitar, mandolin, vocal harmony, vocals
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UNUN "Super Shiny Dreams" (1995)
Petite boutique des merveilles
Outre le fait qu'il fut formé par un ex-Sugarcubes (Thor Eidon, le guitariste) quand ceux-ci furent lâchés par leur elfique vocaliste (Björk, évidemment), il y a peu d'infos sur Unun, formation islandaise aujourd'hui séparée et, pour ainsi dire, oubliée.
L'album, le seul d'Unun en fait, Super Shiny Dreams, aurait d'abord été disponible dans leur langue avant d'être adapté et proposé à une échelle plus internationale par l'indépendant Bad Taste Records, c'est de cette version dont il s'agit ici. Sans vraiment de surprise, on retrouve ici le même allant, la même légèreté que dans les œuvres des Sugarcubes avec, toutefois, une inclinaison vers le plus rock de la britpop féminisée comme exemplifié sur le dynamique single I See Red (où on pense à Echobelly), quelques atours new-waveux et même d'une influence Pixies parfois évidente si jamais envahissante (First Aid). Comme les Cubes, Unun, mené par une vocaliste à la voix mutine et post-adolescente (Heida), crée une musique sans complication artistique particulière, juste un bouquet de bonnes petites chansons accrocheuses et efficaces qui, leur chance offerte d'atteindre un public plus large, aurait bien pu créer une petite sensation du type dont les médias anglais spécialisés du genre (NME, Melody Maker) sont friands. D'attaques punkoïdes toujours mélodiques (I See Red, Unun, Ve la Gonzesse, SOS Aurora) à d'agréables douceurs power pop (Fistful of Love, Kung Fu Blue, The Good Friday) en passant par quelques instants plus tempérés récupérateurs (Dead & Breakfast, Première), les cinq couvrent habilement le spectre du genre garnissant leurs compositions de gimmicks attirants, d'arrangements malins dopant de déjà joliment troussées compositions.
Si l'originalité de la chose peut largement être contestée, Super Shiny Dreams n'en est pas moins un album attachant et réussi d'une formation qui méritait mieux que le complet anonymat où elle se voit aujourd'hui reléguée. Soyez curieux, jetez y une oreille... et même les deux !
1. First Aid 4:49
2. Fistful Of Love 3:43
3. I See White 0:59
4. I See Red 3:29
5. Far 4:39
6. Unun 1:25
7. Kung Fu Blue 3:25
8. Dead & Breakfast 4:09
9. The Good Friday 4:20
10. Ve La Gonzesse 3:33
11. Sos Aurora 2:27
12. Premiere 5:18
13. Blow My Fuse 1:52
14. Lie To Me 3:03
Heida - vocals
Thor Eidon - guitar
Dr. Gunni - bass, guitar, throat
Johan Johansson - keyboards, sampling
Obo - drums
&
Sigtryggur Baldursson - drums (9)
Amar G. Omarsson - drums (2, 4, 6, 11, 14)
José Cuervo - brute & frenchman
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UPSETTERS, MAX ROMEO & THE "War Ina Babylon" (1976)
Balcony Wars
C'est une des plus fameuses réussites de cette première vague reggae qui débarqua sur les talons de l'explosion commerciale de Bob Marley et de ses Wailers, c'est War Ina Babylon par Max Romeo et les Upsetters, et Lee "Scratch" Perry, éminence grise et producteur, que l'on n'oublie évidemment pas.
D'ailleurs, même si on voulait l'oublier, la mise en son nous ramènerait vite à la réalité parce que ces basses aquatiques, cette lourdeur groovy quasi-dub immédiatement identifiable, c'est du Lee Perry tout craché ! Et c'est parfait pour la belle collection de composition roots reggae fomentée par le producteur et son vocaliste de la circonstance, ce Max Romeo déjà auteur d'un Revelation Time un an plus tôt, déjà pour le label Black Ark mais sans Perry (au moins officiellement).
C'est donc l'opus de la confirmation et, pour beaucoup, l'album de la révélation que Bob Marley n'était pas le seul à combiner spiritualité et résistance dans une musique où la chaleur et la chaloupe ne doit pas faire oublier la situation socio-économique dans laquelle tout ceci vit le jour. Parce que Romeo n'est pas que le chanteur grivois que certains avait repéré au début des septantes (auteur de joyeusetés telles que Wet Dream ou Pussy Watch Man) mais aussi un auteur conscient qui sait recracher l'amère constat d'une Jamaïque inégalitaire et violente.
Ca donne un album qui en remontre aux Burning Spear et autres Wailers dans le domaine du reggae qui pense très fort à la révolution. Et puis, considéré par Lee "Scratch" Perry soi-même comme faisnt partie de sa Sainte Trinitié de la période Black Ark (avec Police and Thieves de Junior Murvin et le Party Time des Heptones), c'est une recommandation qu'on peut faire aux amateurs du genre les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes !
1. One Step Forward 5:15
2. Uptown Babies 5:00
3. Chase the Devil 3:27
4. War ina Babylon 4:51
5. Norman 4:50
6. Stealin' 3:04
7. Tan and See 4:36
8. Smokey Room 3:03
9. Smile out of Style 3:32
Lead vocals – Max Romeo
Male harmony vocals – Barry Llewellyn, Earl Morgan
Female harmony vocals – Cynthia Scholas, Marcia Griffiths
Production and engineering – Lee "Scratch" Perry
The Upsetters 1976
(non crédités sur l'album autrement que par le nom du groupe)
Michael "Mikey Boo" Richards – drums
Anthony "Benbow" Creary – drums
Noel "Skully" Simms – percussion
Boris Gardiner – bass
Earl "Chinna" Smith – guitar
Keith Sterling – piano
Bobby Ellis – horns
"Dirty" Harry Hall – horns
Herman Marquis – horns
Vin Gordon – trombone
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URIAH HEEP "Demons & Wizards" (1972)
Heep Heep Heep... Uriah !
On les décrit souvent comme un Deep Purple de seconde division, c'est une indéniable injustice parce qu'Uriah Heep en 1972, qui sort alors son 4ème album, a une vraie personnalité illustrée de suffisamment de trucs personnels, et d'une histoire aussi ancienne que celle de leurs prétendus modèles, pour les considérer comme leur propre animal.
Il suffit d'ailleurs, pour s'en convaincre, d'écouter ce Demons and Wizards depuis justement passé à la postérité, dans la légende. A commencer par l'emballage initial de trois chansons aussi variées que concises avec un The Wizard qui, mené par une guitare acoustique déborde tout juste sur le hard rock et fonctionne parfaitement comme ça, un Traveller in Time qui semble vouloir commencer très dur mais tourne vite en classic rock parfaitement mené pas la voix d'un David Byron sachant quand pousser ses cordes vocales dans leurs derniers retranchements, et un Easy Livin', tube incontestable, où l'orgue prend définitivement plus de place que la guitare. Evidemment, parce qu'ils ont largement les facultés pour, les gars d'Uriah Heep savent aussi injecter quelque doses d'un progressisme tellement d'époque qu'on ne peut quasiment pas l'éviter, c'est le cas sur les deux longues chansons de l'album, Circle of Hands et The Spell, mais sans jamais le moindre excès, sans se reposer sur une construction alambiquée, non, là n'est pas le style des londoniens préférant les crescendos poignants aux vaines démonstrations instrumentales. Et il est peut-être là le particularisme fondamental d'Uriah Heep, posséder la puissance et la capacité de faire beaucoup et bien mais garder toujours en tête que, fondamentalement, seule la chanson compte et que, jusque dans les soli, on se doit de rester supra-mélodique, ce qui est présentement magnifiquement accompli. Parce que si Mick Box, guitare, et Ken Hensley, claviers, Gary Thain, basse, décédé en 1975 à seulement 27 ans, etc., sont de brillants instrumentistes, ils sont avant tout de précieux compositeurs et arrangeurs pour qui cette nouvelle donne, cette nouvelle façon de faire plus de bruit avec ses instruments, est avant tout le véhicule de l'écriture, on ne les critiquera pas là-dessus.
Surtout quand ça donne un album tel que Demons and Wizards, petite merveille d'équilibre entre lourdeur et légèreté, électricité et acoustique, pompe et finesse, où tout est bon. Rien que ça laisserait baba, quand on sait, en plus, qu'ils renouvelleront l'exploit seulement six mois plus tard, avec l'également recommandé The Magician's Birthday, on se dit que, vraiment, Uriah Heep, dans sa période classique (70-78, en gros), mérite mieux qu'une réputation d'éternel second-couteau parfaitement en-dessous de lui.
1. The Wizard 2:59
2. Traveller in Time 3:25
3. Easy Livin' 2:37
4. Poet's Justice 4:15
5. Circle of Hands 6:25
6. Rainbow Demon 4:25
7. All My Life 2:44
8. Paradise 5:10
9. The Spell 7:32
Bonus
10. Why (B-side) 4:53
11. Why (Long version) 7:39
12. Home Again to You (demo) 5:28
David Byron - Lead Vocals
Mick Box - Lead Guitars
Ken Hensley - Keyboards, Guitars, Percussion, Vocals
Lee Kerslake - Drums, Percussion, Vocals
Gary Thain - Bass Guitar
&
Mark Clarke - Bass Guitar (1, 10, 11), vocals (1)
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RépondreSupprimerU.K. "U.K." (1978)
- http://www116.zippyshare.com/v/FlnmKJus/file.html
ULTRAVOX "Ultravox!" (1977)
- http://www116.zippyshare.com/v/bAcFpDvY/file.html
UNDERWORLD "Second Toughest in the Infants" (1996)
- http://www116.zippyshare.com/v/2u0FXmUx/file.html
UNIVERS ZERO "Hérésie" (1979)
- http://www116.zippyshare.com/v/BRaxYMro/file.html
UNION STATION, ALISON KRAUSS & "Paper Airplane" (2011)
- http://www116.zippyshare.com/v/cArSaGkW/file.html
UNUN "Super Shiny Dreams" (1995)
- http://www116.zippyshare.com/v/T5o0m17T/file.html
UPSETTERS, MAX ROMEO & THE "War Ina Babylon" (1976)
- http://www116.zippyshare.com/v/hiPGzFDL/file.html
URIAH HEEP "Demons & Wizards" (1972)
- http://www116.zippyshare.com/v/PbgG2dZ1/file.html
Uriah Heep toute mon enfance, bon choix. Et une mention à Alison Krauss, quel beau talent.
RépondreSupprimerpas d'irlandais dans cette sélection ? ni U2, ni les Undertones, dommage.....
RépondreSupprimerJe ne reconnais pas David Byron sur la photo d'Uriah Heep. Serait-ce une autre période du groupe, avec un autre chanteur ?
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