mercredi 26 février 2014

Les Immanquables (1) : Elémentaire, mon cher Nelson !

Oliver Nelson "The Blues and the Abstract Truth" (1961)
ou "Jazz rare"


     La richesse du catalogue du légendaire label de jazz Impulse! n'est plus à démontrer. De Mingus à Pharoah Sanders, d'Archie Shepp aux Coltranes (Alice et John) et à tous ceux que j'oublie, tous ont contribué à faire de ce label une des sources favorites de l'amateur de jazz "qui cherche". Il est cependant un artiste, et un album, qu'on a trop souvent tendance à négliger: The Blues and the Abstract Truth du saxophoniste/arrangeur Oliver Nelson.

     Et pourtant, quelle merveille d'album ! Et quel line-up aussi ! D'ailleurs, je vous laisse vous référer plus bas, les noms parlent d'eux-mêmes. Et donc, The Blues and the Abstract Truth, sorti chez Impulse! en 1961 et mis en son par un des producteurs maison, Creed Taylor est un gargantuesque festin !
     Rien que de très normal vu le prestigieux casting, me direz-vous (ou pas d'ailleurs, vous faites ce que vous voulez, ça ne regarde que vous mais, pour l'exemple, faisons comme si vous me le disiez. Merci et désolé de ce long intermède...). Oui et non parce que, sans Mr. Oliver Nelson à la baguette, nous n'aurions probablement pas eu ce jazz ludique et échevelé qui sait onduler entre classicisme et fine expérimentation tout en restant admirablement mélodique.
     Sachant que ces sessions sont, comme c'était presque toujours le cas à l'époque, du live en studio. On se doute alors que les arrangements, attribués au leader de la formation donc, ont dû être finement calibrés et que les répétitions, en vue de l'enregistrement, n'on pu être que studieuse.
     Et je tire donc mon chapeau à Oliver Nelson, nom trop souvent et injustement confiné dans un semi-oubli ou dans un semi-culte (selon qu'on ait, ou pas déjà entendu son album culte), pour avoir réussi ici une œuvre de très haute tenue tout en demeurant étonnamment accessible.

     C'est donc, à mon humble avis, un de ces albums essentiels à qui à encore du mal à franchir la limite entre ce que le jazz propose de plus mélodique et les répertoires, au hasard, d'Ornette Coleman ou de John Coltrane. Un pont vers un monde meilleur... Un immanquable !


1. Stolen Moments 8:46
2. Hoe-Down 4:43
3. Cascades 5:32
4. Yearnin' 6:24
5. Butch and Butch 4:35
6. Teenie's Blues 6:33


Oliver Nelson – alto saxophone, tenor saxophone
Eric Dolphy – flute, alto saxophone
George Barrow – baritone saxophone
Freddie Hubbard – trumpet
Bill Evans – piano
Paul Chambers – bass
Roy Haynes – drums

.Recyclé de la Caverne d'Ali Baba.

2 commentaires:

  1. Quel label! Quelle équipe! Quel titre! Quelle pochette! Quels thèmes!
    J'ai profité de ton post pour le réécouter et il n'a pas pris la moitié d'une ride, toujours aussi classe. Si la suite est de ce niveau, ça promet une joyeuse régalade!

    RépondreSupprimer