jeudi 24 avril 2014

Les Immanquables (6/7): le Roi du Rock est un Cowboy Etanche !

Jeudi Gras, deux immanquables pour même pas le prix d'un ! Elle est pas belle la vie ?
1.
Elvis Presley "Elvis Presley" (1954-56/2005)
ou "Pelvis Premier"


     On dira ce qu'on voudra d'Elvis Presley et de son parcours, du jeune plouc du sud au déhanchement révolutionnaire à la grassouillette caricature de Las Vegas, le mec avait une Voix et un style qui devaient l'inscrire dans la légende.

     Particulièrement sur ce premier long-jeu, compilation de trois sessions d'enregistrements, une pour Sun Records plutôt axée country & ballads, deux pour RCA comprenant quelques reprises bien senties de tubes de rythm'n'blues, marquant la volonté de son nouvel employeur, qui vient de racheter son contrat à prix d'or, de dynamiser le répertoire du pas encore King dont le potentiel est cependant pressenti par un Steve Sholes, découvreur émérite de pépites encore mal dégrossies ayant d'ailleurs également déniché le légendaire Chet Atkins, justement présent sur quelques pistes ici.
      Musicalement, pas besoin de faire l'article, chacun connaît cette mixture de rythm'n'blues, de country/folk et d'énergie juvénile passée à la postérité sous le nom de Rock and Roll. Il faut, cependant, souligner l'incroyable nombre de titres passés depuis à la postérité parce que, c'est évident, leur lancement présentement les inscrit dans les annales. Forcément, son allure, dans une Amérique blanche et anglo-saxonne encore largement coincée dans un mode patriarcal triomphant, d'un jeune blanc de basse extraction ayant pas mal biberonné du côté de peaux plus sombres a son petit (euphémisme Inside) effet. Diable !, un "cadre Elvis" sera même imposé pour ses passages télévisés, évitant soigneusement d'afficher ce déhanché affolant les demoiselles et outrageant les bien-pensants. Parce qu'Elvis est indéniablement plus qu'un musicien, en tant qu'étincelle de l'explosion de la jeunesse américaine c'est même un phénomène de société dont on débat, sur lequel les plus violents désaccords se font jour, partie immergée d'un iceberg de changements qui secouera le navire aux cinquante états dans les deux décennies suivantes. Important, quoi.
 
     Dûment remasterisée et bonussée, mais pas l'ordre chronologique qui aurait vu Heartbreak Hotel et I Was the One (premier single du King pour RCA) ouvrir la tracklist comme sur le pressage de 1999, la présente édition de 2005 suffira largement au bonheur de l'amateur point trop hardcore de l'idole de Memphis. Il est cependant à noter que d'autres ont depuis vu le jour et été plus richement dotées que la présente : une de 2006 avec quelques outtakes et une de 2011 (Legacy Edition) ne comptant pas moins 36 pistes, toutes finies. Mais donc, essentiellement, en objet de culte obligatoire à toute collection d'amateur de rock se respectant, celle-ci fera l'affaire démontrant que l'Elvis jeune était décidément une vraie bête de musique en plus d'un beau gosse à la voix d'or sachant bouger son corps. Immanquable, quoi.


1. Blue Suede Shoes (January 30, 1956) 2:00
2. I'm Counting On You (January 11, 1956) 2:25
3. I Got a Woman (January 10, 1956) 2:25
4. One-Sided Love Affair (January 30, 1956) 2:11
5. I Love You Because (July 5, 1954) 2:43
6. Just Because (September 10, 1954) 2:34
7. Tutti Frutti (January 31, 1956) 1:59
8. Tryin' to Get to You( (July 11, 1955) 2:31
9. I'm Gonna Sit Right Down and Cry (Over You) (January 31, 1956) 2:01
10. I'll Never Let You Go (Little Darlin') (September 10, 1954) 2:24
11. Blue Moon (August 19, 1954) 2:40
12. Money Honey (January 10, 1956) 2:36
Bonus tracks
13. Heartbreak Hotel (January 10, 1956) 2:08
14. I Was the One (January 11, 1956) 2:34
15. Lawdy Miss Clawdy (1956) 2:08
16. Shake, Rattle & Roll (1955) 2:37
17. My Baby Left Me (April 14, 1956) 2:12
18. I Want You, I Need You, I Love You (April 14, 1956) 2:40
(si vous ne connaissez pas, vous devriez, pas d'extrait donc !)


Elvis Presley – vocals, acoustic guitar, piano
Scotty Moore – electric guitar
Chet Atkins – acoustic guitar on January 10–11 (except I Got a Woman )
Floyd Cramer – piano on January 10–11
Shorty Long – piano on January 30–31
Bill Black – bass
D. J. Fontana – drums
Johnny Bernero – drums (on Trying to Get to You)
Gordon Stoker – backing vocals
Ben Speer – backing vocals
Brock Speer – backing vocals


2.
Les Cowboys Etanches "Dur Caillou" (2014)
ou "Avoir un bon copain"


     En 2014, les Cowboys Etanches, groupuscule implanté dans une campagne française indéterminée (la DGSE est à leur recherche, aidez-la !), se rêvent en Led Zeppelin camembert. Bon, c'est pas aussi simple que ça mais ça résume bien.

     Ben quoi ? Avec un titre comme Dur Caillou vous vous attendiez à quoi ? De la dentelle de Calais ?! Parce que ça dépote dès l'instru stoner d'intro, Valbert's Grave, un genre de boléro à la sauce chili/diesel. La suite est à l'avenant d'un bon rock pour highway (Complainte du Rotary en Alaska, ce titre !) rappelant Blue Oyster Cult, un genre de Black Sabbath ivre mort (Je bois du noir), un escalier pour les cieux revu et corrigé à la sauce Palaprat (le voyageur céleste), une relecture de Rammstein (ou du Capdevielle industrialisé ?) convaincante (Cafard dans la cave), avant de revenir vers le dirigeable (Je m'emmerde, Un petit Tour en Ballon), en passant par un détour du côté du rock alternatif hexagonal des années 80 (J'attendais une Fille devant la FNAC à Strasbourg), c'est du lourd, du bien foutu avec des textes un peu noyés hélas qu'on aurait bien voulu une extension livret pour les déguster plus aisément. Mais ça colle au genre, la voix bien dans le mix, à l'anglo-saxonne. On en vient même à caresser l'espoir de tenir là un album majeur du cru mais, d'une, il est vraiment trop court (même pas 35 minutes, I WANT MORE !), de deux, l'affreux Cowboy Etanche en chef en a réservé l'exclusivité à un blog ami mais néanmoins concurrent, et de trois, que Dur Caillou a été produit au fond d'une cave (à vin ?) et que ça s'entend, et que ça se sent parfois, aussi ! ;-)
     Blague à part, on entend, souvent, trop souvent !, moult albums dits professionnels qui feraient bien de prendre de la graine de l'enthousiasme et du savoir faire d'amateurs (ce qui veut dire de gens qui auraient potentiellement pu devenir professionnels si la providence avait été de leur côté) tel que ce diable de Jeepeedee, et non, on ne citera pas de nom parce que ça serait trop long et leur faire trop d'honneur.

     Amitié bloguistique mise à part, on tient là un fier exemple que du terreau français continuent de germer d'improbables jolies fleurs, tout un bouquet, en l'occurrence qui n'a pas même à rougir de son voisinage prestigieux, c'est dire ! Hourra aux Cowboys Etanches et vivement la suite !


1. Valbert's Grave 4:08
2. Complainte du Rotary en Alaska 3:49
3. Je bois du noir 4:22
4. Le voyageur céleste 5:52
5. Cafard dans la cave 4:08
6. Je m'emmerde 4:31
7. J'attendais une fille devant la FNAC à Strasbourg 3:21
8. Un petit tour en ballon 4:30
(il te faut tout, ami qui passe par là, donc pas d'extrait !)


Les musiciens de cette œuvre bientôt intersidéralement reconnue
ont préféré garder l'anonymat. Pas qu'ils aient honte de leur
participation, simplement qu'ils ne voulaient pas faire d'ombre
au compositeur avec leurs impressionnants pédigrées.

15 commentaires:

  1. Je connais les Cowboys Étanches, mais c'est qui ce Elvisse Presselé !!!!!!!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un petit jeune qui va faire du bruit !

      Supprimer
    2. Ça marchera jamais !!!!!!!!!!

      Supprimer
    3. Il a une bonne gueule quand même, et une sacrée voix. Moi je dis qu'il a sa chance si Justin Bieber baisse... ^_^

      Supprimer
  2. Super chronique… pour un super album !

    RépondreSupprimer
  3. J'en suis à quelques écoutes et, même si ça souffre un peu d'un "manque" de prod, on tient bien effectivement un bon disque de rock. Les références sont bien présentes, digérées et assumées. Du dur cailloux à la portée de (presque) toutes les oreilles, rien que ça c'est une sorte d'exploit.

    J'ai bien envie de confier l'affaire à Baster moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je parlais des Cowboys Etanches bien sûr. Le petit jeune qui a pompé la pochette de London Calling, je ne l'ai pas écouté.

      Supprimer
    2. Toujours quelque chose contre les jeunes !!! Les pauvres....
      Donne lui sa chance, c'est vrai qu'il a un drôle de nom mais il assure.

      Supprimer
    3. Quitte à choisir un jeune, autant que ce soit un Français. Y'a Jonni Alidé qui vient se sortir son premier disque… et lui il assure pour de vrai !!!!!

      Supprimer
    4. Le ridicule ne tue pas, c'est tout ce qui sauve Jauni.

      Supprimer
  4. Coïncidence, j'écoute énormément ce Presley ces derniers temps. Entre deux Sinatra.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En même temps, c'est un classique donc il doit y avoir pas mal de gens qui l'écoutent.
      Sinatra, lesquels ? Parce que Sinatra, il y a le bon et le mauvais (comme Elvis d'ailleurs).

      Supprimer
    2. Je n'en possède pas assez pour avoir du dispensable. J'alterne entre les 3 que j'ai c'est à dire chronologiquement "In the wee small hours", "sings for only the lonely", et "Watertown", que je qualifierais tous les 3 d'indispensables, dans des registres différents (notamment "Watertown" plus tardif, qui se démarque des autres).

      Supprimer
    3. 3 très bons albums. Il en reste quelques uns.

      Supprimer