mardi 21 avril 2015

Recyclage Tricolore (d'hier et d'aujourd'hui)

Pour tous les gouts, de toutes les époques et de toutes les couleurs, c'est le programme tous azimuts d'un recyclage intégralement consacré à notre cher pays. Du 18ème siècle à aujourd'hui, la France n'a peut-être pas de pétrole mais elle a du talent ! Enjoie !

BaRoCCo CoCo !
Pancrace Royer "Pièces de Clavecin" (1981)
ou "Musique étonnante"

On ne dira jamais assez à quel point le patrimoine musical français se perd dans les limbes. Prenez Joseph-Nicolas-Pancrace Royer (1705-1755), savoyard de Turin de naissance, devenu musicien autant par passion que par nécessité et opportunité, maitre de musique de la progéniture de Louis le XVème mais surtout compositeur et claveciniste, demandez voir autour de vous si quelqu'un a entendu parler de cet oiseau là. Las, sorti de Rameau, Lully, Couperin, et quelques autres plus temporellement proches de nous, c'est un assourdissant silence qui vous revient.
Il y a pourtant matière à enthousiasme dans les Pièces de Clavecin, œuvre la plus couramment disponible et la plus régulièrement jouée de ce compositeur trop méconnu, enfin, ce qu'il en reste (15 partitions dont 14 interprétées ici) beaucoup s'étant perdues depuis leur composition, dans la première moitié du XVIIIème siècle. On y trouve un Pancrace Royer indéniablement de son temps et très influencé par son aîné Couperin mais pas sans personnalité ni sans un certain esprit frondeur lui permettant d'élargir les lignes, d'évoluer à la marge.
Déjà il y a le choix de l'instrument, le précieux et fragile clavecin à cordes pincées si immédiatement reconnaissable, instrument dominant dans les cours européennes de l'époque bientôt supplanté par l'invention du florentin Bartolomeo Cristofori, le piano-forte, à la résonnance tellement plus importante et à la polyphonie si pratique pour une interprétation solitaire. Dans le contexte baroque, ceci dit, on n'imagine pas meilleur vecteur que cet instrument à la sonorité peut-être désuète aujourd'hui mais au charme définitivement intact... Quand la musique est bonne ! Et elle l'est présentement, et que William Christie, chef évidemment mais surtout virtuose de l'harpsichord comme on dit dans son pays natal, ne s'est pas trompé en sélectionnant Royer. Parce que c'est audible, les Pièces de Clavecin ont été composées pour l'instrument de choix et en exploite la richesse et les particularismes harmoniques avec science et goût y dénichant même une puissance sonique insoupçonnée. Et ce n'est pas la captation naturaliste et chaude (on y entend même les joyeux ébats sonores de quelques zozios ou je délire ?) ou l'interprétation passionnée et passionnante de William Christie qui viendront ternir ce luxuriant tableau.
Au final, alors qu'on s'attendait à aborder une œuvre rigoriste, religieuse presque, on se retrouve avec 14 pièces débordantes de vie qui sauront, nul doute !, transporter l'auditeur d'allégresse. Magnifique ! Et chaudement recommandé, et pas qu'aux amateurs de musique baroque et de clavecin, à celles et ceux qui aiment la musique qui vient du cerveau, du cœur et de l'âme.

1. La Majestueuse (courante) 5:14
2. La Zaïde (rondeau, tendrement) 6:26
3. Les Matelots (modérément) 2:32
4. Premier & Deuxième Tambourins 1:14
5. L'Incertaine (marqué) 3:08
6. L'aimable (gracieux) 4:21
7. La Bagatelle 1:55
8. Suite de la Bagatelle 1:32
9. La Rémouleuse (rondeau, modérément) 2:46
10. Les Tendres sentiments (rondeau) 5:55
11. Le Vertigo (rondeau, modérément) 6:31
12. Allemande 5:54
13. La Sensible (rondeau) 5:02
14. La Marche des Scythes (fièrement) 7:10

William Christie - clavecin

WILLIAM CHRISTIE - JOSEPH-NICOLAS-PANCRACE ROYER

CHaNSoN RéaLiSTe
Fréhel "Fréhel" (1997)
ou "Madame Fréhel"

J'aurais pu appeler ça "Mémoire de la Chanson Française", ou bien "Une Grande Dame de la Chanson Réaliste", ou encore "Un Autre Monde" en raccourci inter-générationnel amusant, et puis non. Madame Fréhel, ça lui va bien à Marguerite Boulc'h, titi parisien d'origine finistérienne (d'où son nom de scène), née 9 ans avant la fin du siècle d'avant, une paille !, et décédée 59 ans plus tard, ruinée financièrement tant que physiquement, ayant brûlé la chandelle par les deux bouts, dirait-on. tragique certainement.
Sa vie est un drame, ses chansons, réalistes !, jouant toujours sur la corde des sentiments, savaient aussi être drôles, voire carrément crues, si bien qu'on est régulièrement surpris par la liberté de ton par rapport au politiquement correct d'aujourd'hui (sur l'emblématique La Coco , le Lady Is a Tramp français, pas moins !, mais aussi Maison Louche, par exemple).
Drôle aussi donc, comme dans les historiettes ou énumérations que sont Tel Qu'Il Est, Ohé ! les Copains, La Môme Catch Catch où la gouaille toute parigote de cette enfant du pavé fait merveille. (Mélo)dramatique aussi quand, grande tragédienne, Fréhel prend des accents désespérés pour chanter les temps qui changent déjà (Où Est-Il Donc ?), un drame familial (Pauvre Grand), l'histoire d'une femme qui a été mais n'est plus (Où Sont Tous Mes Amants), etc.
Etc., Parce que le catalogue de la Dame est riche et que même ce double cd généreux, 36 titres et plus de 100 minutes, de 1931 à 1939 (sa période de gloire), ne peut se targuer de faire figure d'anthologie définitive, tout meilleur du marché avec son son bien restauré soit-il, il en manque !
C'est néanmoins, avant d'attaquer Damia, Berthe Silva, voire Aristide Bruant, une excellente introduction à une musique d'une autre époque, une vignette d'un autre temps où la musique qu'on entendait dans la rue provenait d'un orgue de barbarie, d'un accordéon, pas du casque de l'"ipaude" vissé dans nos oreilles. Un autre monde, ni bon ni meilleur, différent. Dépaysant, donc, historique aussi, celui de Fréhel.

CD 1
1. Comme un moineau 3:00
2. Pauvre grand 3:04
3. Sous la blafarde 3:18
4. L'obsédé 2:29
5. La chanson du vieux marin 2:54
6. Comme une fleur 3:20
7. La coco 3:02
8. A la dérive 3:09
9. Quand on a trop de cœur 2:21
10. Musette 2:38
11. Le grand Léon 3:05
12. C'est un mâle 2:58
13. Rien ne vaut l'accordéon 2:25
14. Il encaisse tout 2:33
15. Sous les ponts 3:21
16. La peur (un chat qui miaule) 3:12
17. Où sont tous mes amants 3:23
18. Il est trop tard 3:20

CD 2
1. Le fils de la femme poisson 3:11
2. La valse à tout le monde 2:45
3. Maison louche 3:09
4. Pleure 2:54
5. Tel qu'il est 2:47
6. Sous la flotte 2:43
7. Tout change dans la vie 2:32
8. Où est il donc ? 3:12
9. Et V'là pourquoi 2:33
10. Les filles qui la nuit 3:09
11. La môme catch catch 2:58
12. La chanson des fortifs 3:02
13. L'amour des hommes 2:57
14. Derrière la clique 3:19
15. Sans lendemain 3:17
16. La der des der 2:49
17. Ohé les copains ! 2:23
18. La java bleue 2:45

FREHEL

eN RouGe eT NoiR
Marc Ogeret "Chansons "Contre"" (1968/88)
ou "C'est la lutte finale"

Vous ne le connaissez probablement pas alors, avant de parler de l'album, commençons par une petite biographie empruntée au site du Centre National de Documentation Pédagogique (je sais, ça fait un peu peur) : "Marc Ogeret naît à Paris en 1932. Son père travaille au service santé du ministère de la Guerre et sa mère est couturière. Il suit sa scolarité aux lycées Montaigne et Louis Le Grand. À 17 ans, il abandonne ses études et devient apprenti dans une fonderie. Puis il travaille chez IBM et chez Renault. Poussé par une bande d'amis qui montent une troupe de comédiens, il abandonne son poste. En 1950, il entre au Centre dramatique de la rue Blanche. Il y reste trois ans tout en faisant la manche avec sa guitare aux terrasses des cafés. Il interprète Léo Ferré, Félix Leclerc et Jacques Douai. Pierre Prévert le remarque et lui donne sa chance. Il le fait passer en 1956 dans son cabaret La Fontaine des Quatre Saisons, dans le programme de Philippe Clay. En 1957, Marc Ogeret chante chez Agnès Capri. Il devient l'un des interprètes majeurs de la chanson poétique. Il consacre ses premiers enregistrements à partir de 1960 aux poètes Marc Alyn, Pierre Seghers, Louis Aragon, Luc Bérimont, André Salmon, Paul Gilson... En 1962, il reçoit Le Grand Prix de l'Académie Charles Cros. En 1965, il chante à Bobino en première partie de Georges Brassens. Il interprète Aragon aux Trois Baudets en 1966. Marc Ogeret a consacré de nombreux disques à des oeuvres : Louis Aragon (1966, 1974, 1992), Jean Genet (Le Condamné à mort, 1971), Aristide Bruant (1978), Jean Vasca (1990), Léo Ferré (1999)... Il a aussi chanté la Commune (1968), des chansons contestataires (1968, avec notamment Le Métingue du Métropolitain, Gloire au 17e), la Révolution (1988, La Carmagnole, La Complainte de Louis XVI aux Français, La Liberté des nègres...), la Résistance (1990), et la mer et les marins (1970, 1996)." Voilà, ça situe le personnage, dans les grandes lignes en tout cas. Nous sommes donc clairement dans le côté gaucho-lettré pré puis soixante-huitard. Rien de mal là dedans, à mon avis et ce n'est pas Lenny Escudero qui dira le contraire.
En l'occurrence, ce Chanson "Contre", originellement prévu pour une sortie en avril 1968 sera repoussé... du fait des évènements naissants et de leur suite bien connue de toute la population française, ses pavés, ses barricades, ses jeunes gens et ouvriers prêts à en découdre avec une intelligentsia sourde à leurs requêtes pourtant pas si excessives que ça. Une France paralysée, une France à la charnière entre hier et demain. Mais donc, Chanson "Contre" ne verra le jour officiellement que quelques mois plus tard, 9 chansons traditionnelles ou historiques, 9 chansons de rébellion et d'insoumission ici supplémentées par 9 autres enregistrées en 1973 et 1980 qui couvrent évidemment les mêmes préoccupations, le même univers frondeur et résistant.
Musicalement, la facture de l'ensemble des sessions, quelque soit leur date, tend vers un extrême classicisme de la chanson française à texte, à texte résistant, bien sûr ! Le chant est donc l'atout principal de la galette et, dans le genre, Marc Ogeret se pose un peu là avec sa voix franche et ses interprétations millimétrées et passionnées mais sans emphase excessive, bien supportées par quelques orchestrations discrètes typiques de la chanson "à texte" si chère à l'exception culturelle française. Si la voix d'Ogeret est indéniablement l'atout de Chansons "Contre", c'est bel et bien le matériau sélectionné qui en est la vedette absolue.
Evidemment, une petite connaissance de la période à laquelle les chansons ont été composées ne nuira pas à l'appréciation de leur parfaite interprétation. En l'occurrence, datant d'après la commune et d'avant la Première Guerre Mondiale, elles sont le reflet d'une France en changement, une France encore largement rurale mais où l'industrie et la prospection minière créent des pôles de concentration humaine, et des concentrations de mécontentement, de grogne, forcément. Parce que la "Belle Epoque" est aussi une période de scandales politico-financiers, le début d'un certain capitalisme triomphant brulant inconsidérément son combustible humain, et Monsieur le Curé, complice implicite de l'ordre établi comme de l'ordre s'établissant, et de l'état qui veut que des frères humains se battent pour des intérêts qui ne les touchent pas. On trouve tout ça dans Chansons "Contre", collection rouge et noire résonnant plus qu'on ne le penserait avec les maux modernes.
Un vrai bel album à la facture classique lui ayant permis de ne pas prendre trop de rides avec de bons bouts du patrimoine historique français ? Ca ne se refuse pas. Merci M. Ogeret.

1. Le Déserteur 3:40
2. Nos vingt ans 4:40*
3. Le Conscrit 4:39*
4. Révision 4:18*
5. Les conscrits insoumis 3:20
6. J'avions reçu commandement 2:06**
7. Gloire au 17e 3:15
8. Faut plus de gouvernement 2:40
9. Plus de patron 1:20
10. Le Triomphe de l'Anarchie 5:45
11. La Marseillaise anticléricale 6:15
12. La Carmagnole 3:33**
13. L'Expulsion 3:25
14. 1er mai 2:27*
15. La Chanson du Père Duchesne 2:54*
16. Le père Lapurge 3:15*
17. Fille d'ouvriers 3:40*
18. Le métingue du métropolitain 3:20
* bonus, enregistrement 1980
**bonus, enregistrement 1973

Marc Ogeret - chant
Michel Villard - arrangements, direction d'orchestre
André Clergeat - réalisation artistique

OGERET (avec ARAGON)

DRaMaRaMa
Léo Ferré "Il n'y a plus rien" (1973)
"...plus plus rien"

Ho ! La violence du machin, son immense, profonde, définitive tristesse aussi, sa puissance dramatique en plus... Le choc, immense !
Peu importe quand vous avez découvert, découvrez, découvrirez Il n'y a plus rien, opus le plus radical du génial Léo Ferré probablement, c'est toujours une expérience unique, un tremblement tellurique de l'âme qui vous prend.
Musicalement, Léo est loin de ses envies de fusion avec la musique rock psychédélique de la nouvelle génération, ce qu'il a fait très bien aussi d'ailleurs. Recentré sur une expression purement orchestrale, où il joue le chef qui plus est, il donne sur les cordes sensibles, les apaisements salvateurs et les crescendos ravageurs pour construire son orageux déluge de larmes. Il invite simplement Danièle Licari (la voix du Concerto pour une voix de Saint Preux) a venir donner de son bel organe sur la Préface de l'album et Il n'y a plus rien, comme elle l'avait déjà fait sur Amour Anarchie (chanson L'Amour Fou) trois ans plus tôt.
Concrètement, on peut diviser les titres de l'album en deux catégories : les ténébreuses chansons (pistes 2 à 5), et les diatribes enragées (la Préface, et le morceau titre), c'est certes un peu schématique, parce que les lignes se brouillent, mais plus ou moins l'intention. De toute manière, quelque soit la portion, la perfection, se dit-on, est de ce monde. Une perfection faite de dépression (les chansons) et de colère (les diatribes), là encore c'est un raccourci, sur des constructions orchestrales, je pèse mes mots, magistrales.
Evidemment, l'énorme, l'incontournable, le définitif titre final donnant son nom à l'album est la figure de proue obligatoire, un exercice de misanthropie textuelle de 16 étonnamment courtes minutes à couper le souffle déclamé avec théâtralité par un Ferré au sommet de son interprétation sur une composition du même divin tonneau. Mais comme le reste est également aussi confondant de beauté si, tout de même, nettement plombé, cafardeux, on se dit que l'injustice de ce titre monstrueux faisant de l'ombre à ses dignes camarades est vraiment insupportable et qu'il nous faut vanter le magnifique texte de Caussimon (Ne Chantez pas la mort) ô combien grandement chevroté par l'ami Léo, le spleen presque doux porté par les cordes magiques de Night & Day, la nostalgie dépressive de Richard, la révolte tranquille de l'inéluctable soulèvement de l'Oppression. Tout, tout vous dis-je est à se pâmer. Et quand, en plus, en phase avec l'interprète, l'auteur de génie, on vit l'expérience presque en acteur... Les frissons, quoi !
Et après ça ? Il n'y a plus rien, plus, plus rien. Et surtout pas, surtout pas !, à résister à l'œuvre d'exception qui s'offre à vous.

1. Préface 3:20
2. Ne chantez pas la mort 7:31
3. Night And Day 6:40
4. Richard 5:08
5. L'oppression 6:28
6. Il N'Y A Plus Rien 16:07

Léo Ferré - voix, compositions, paroles, arrangements, direction d'orchestre
Danièle Licari - voix
Jean-Roger Caussimon - paroles (2)
Richard Marsan - production artistique

LEO FERRE

L'iNCoNNu
Jean-François Coen "J.F. Coen" (1993)
ou "Une petite Tour et puis s'en va"

C'était pourtant fort bien parti. Un malin clip de Michel Gondry en heavy rotation sur les musicales françaises, la chanson dudit en airplay régulier sur quelques stations radiophoniques de grande écoutes. Une bonne chanson, il faut dire, une jolie mélodie, une voix soufflée, intime.
Jean-François Coen ? Un oranais de 1959 rapatrié avec tant d'autres au soixante gaulliennes vers la capitale où il apprend la guitare classique. En 1978 il rejoint à la basse Modern Guy dont l'album aujourd'hui introuvable sera produit par John Cale, suite à la séparation desquels il disparaît de l'industrie musicale ne se signalant que par quelques sessions de basse (pour Mirwais par exemple) ou comme compositeur d'un morceau pour Luna Parker, La Tour de Londres qu'il adaptera d'ailleurs pour son tube en Tour de Pise, l'incontournable.
C'est peut-être là le drame de Jean-François Coen et de son premier opus, une belle collection de chansons pop aux arrangements malins qui compensent la voix un peu désincarnée de l'interprète, ce tube qui casse tout (enfin, au niveau de ce genre de production, c'est pas The Final Countdown non plus !) et ne s'enchaine pas sur une autre réussite commerciale, la malédiction du One Hit Wonder... Peut-être que le second single, l'efficace western Roy Bean, reposant aussi sur une sorte de boucle mélodique et d'une voix parlée/chantée, était trop dérivatif du coup de grâce originel, peut-être aussi que, sans le support promotionnel d'une vidéo à la revoyure agréable (en plus de la musique) le coup ne prit pas aussi bien. C'était pourtant une belle composition avec des cordes, un banjo, une guitare harmonieusement mêlés, les gens ne surent probablement pas ce qu'ils perdaient.
Dire que tout l'album reproduit la doublette originale serait exagéré mais la qualité est là, indubitablement. D'un Camille tout doux au chant supporté par une douce voix mutine et féminine (Sonia Bonne), du funky/bluesy tout au fond aux guitares Bensoniennes en diable (Tout au fond), aux tentations synthpop qui rappelleront Rennes à certains (Pépita), à une trompette jazz et la chanteuse Robert qui nous saluent en générique de fin (Clair comme l'eau pure), il y a matière à se réjouir des propositions. Tout n'est pas exactement parfait (Poème à Lou XXXIX , oui, d'Apollinaire, et Un Film Snob pour Martien ont des ficelles un peu épaisses et des mélodies un peu faibles), mais la tenue de l'ensemble, les détails qu'on y trouve, le soin qui y a été audiblement apporté rendent l'album éminemment sympathique...
Mais le succès ne sera pas là, et Coen disparaitra. Avant de reparaitre en 2004 pour un second album (Vive L'Amour, que je ne connais pas) et sur une compilation hommage à Etienne Daho (Tombés Pour Daho où il reprend Bleu Comme Toi) en 2008. Et puis plus rien. Reviendra, reviendra pas ? A l'ère où l'autoproduction digitale et sa diffusion à très correcte échelle est possible pour des instrumentistes et compositeurs doués, rien ne s'y oppose. Sauf peut-être sa volonté... Reste ce premier album, que j'aime beaucoup et que je réécoute de temps en temps avec un vrai plaisir. Une valeur sûre, selon moi, que je vous engage à découvrir.

1. La Tour De Pise 3:37
2. Roy Bean 3:32
3. Poème A Lou XXXIX 3:33
4. Camille 4:24
5. Tout Au Fond 3:42
6. Un Film Snob Pour Martien 3:35
7. Ton Marin 3:53
8. A Présent Le Futur 2:59
9. Pepita 3:20
10. L'Esturgeon De La Mer Caspienne 1:52
11. Clair Comme L'Eau Pure 1:47

Jean-François Coen - chant, guitare, basse, programmations, arrangements
&
Hervé Zenouda
, Laurent Beignier - batterie
Michel Coeuriot - cordes, piano
Claude Samard - banjo
Eric Naquet - percussions
Peter Leonard, Yann Leker, Nicolas Kristy - guitare
Christophe Guiot - violon
Frank Eulry - orgue
Gnafron - piano
Frédéric Saumagne - saxophone
Stéphane Baudet, Jean Gobinet - trompette
Glenn Ferris - trombone
Mickey Blow - harmonica
Laurent Gueneau - claves électroniques
Sonia Bonne, Marie-Anne Andréani, Elisabeth Tensorer, Robert, Leïla Vigné - chœurs

JEAN-FRANCOIS COEN

PaS Du VeRLaN !
Nicolas Repac "La Vile" (1997)
ou "Chanson Industrielle"

Tout premier album solitaire du sideman préféré d'Arthur H, La Vile voit Nicolas Repac, guitariste et chanteur mais tellement plus encore, se tracer un improbable chemin...
 Parce que la collision de la chanson rock et du rock industriel n'était pas vraiment un pari gagné d'avance. Un peu de Gainsbourg épicé au Nine Inch Nails ? Y a de quoi avoir peur, avouez.
De Gainsbourg, Repac retient un chant presque pas chanté mais surtout un goût des mots avec lesquels il joue avec une audible délectation si un maniérisme un peu systématique et parfois maladroit (comparé à son modèle), mais finalement charmant et tellement au-dessus de la mêlée qu'on aurait mauvaise grâce à faire la fine bouche.
De Nine Inch Nails, Repac reprend (ou cousine) un art de texturer la musique d'électricité et d'électronique, de concasser les sons jusqu'à les rendre méconnaissables et pourtant étrangement organiques, on notera aussi ce qui le différencie fondamentalement de la formation de Trent Reznor à savoir que musicalement, c'est tout de même nettement moins agressif, et beaucoup plus musical empruntant à de nombreux folklores sans en avoir jamais vraiment l'air, signe indéniable d'un vrai beau talent d'arrangeur et d'explorateur musical débridé. D'ailleurs, ce goût des mariages improbables se retrouvera dans ses deux excellents opus pour No Format, Swing Swing et Black Box mais déjà, ici, on pouvait entrevoir le potentiel d'assembleur malin même si le contexte est éminemment différent. On y retrouve même la source africaine (via l'usage du balafon ou du sanza) mais aussi des approches rythmiques tribales qui lui seront si utiles dans sa double collaboration avec Mamani Keita.
Parce que c'est de chansons dont il s'agit ici, de bonnes chansons. Où la voix souffreteuse de Repac fait merveille, des chansons sales, urbaines, souvent désespérées, hantées. Clairement, il n'y a pas beaucoup de lumière dans ce brouet inhabituel et attirant non dénuée d'une certaine sensualité trip-hoppante. Globalement, la collection est très belle et forme un tout quasi-indissociable dont on ne retirerait rien si tout n'y est pas d'une égale réussite mais où les grands hauts (le ludique Madame Desastre, la beauté ambient blues de Le Ciel Aigri, le talking jazz indus de Le Fric, le tribalisme délicat et discret de Prier, etc.) compensent largement les petits bas (le passage difficile de deux titres mélodiquement mineurs que sont Le Moribond et Bordel à Queue avant le redémarrage gothique du Grand Corbeau Noir en final réussi). 
Après un si beau succès, artistique parce que commercialement..., il fallut attendre 10 ans pour retrouver Repac chanteur sur le recommandé La Grande Roue. C'est long mais, évidemment, moult autres projets occupèrent le lascar dans l'intervalle. Et depuis ? Plus rien et c'est bien dommage parce que Repac compositeur et interprète de ses propres chansons est presque aussi savoureux que Repac monteur sonore de génie ou Repac accompagnateur et co-créateur de grande classe (voir L'Or Noir avec Arthur H). La Vile est, vous l'aurez compris, un album qu'il est chaudement conseillé d'écouter... Si vous parvenez à mettre la main (l'oreille) dessus !

1. Madame Desastre 4:30
2. Ego 5:02
3. Dans Le Ghetto 3:39
4. Le Ciel Aigri 4:48
5. Le Fric 4:34
6. Metropolis 5:22
7. La Vile 4:48
8. Prier 3:53
9. Le Moribond 4:10
10. Bordel à Queue 3:34
11. Le Grand Corbeau Noir 3:34

Nicolas Repac - voix, guitares, flûte, balafon, sanza, programmation, samples, arrangements
Pierre Fruchard - guitares, illustrations, arrangements
Laurent Robin - batterie
David Coulter - violon, mandoline, didjeridoo
&
Najette - prières (8)
Stéphane Hervé - samples additionnels, prières (8), photos, coproduction artistique
Philippe Teissier du Cros - zen cymbales (11), production, enregistrement, mixage
Pierre Guinot - samples additionnels

NICOLAS REPAC

Le PoèTe
Michel Houellebecq "Présence Humaine" (2000)
ou "Poésie ordinaire d'un humain extraordinaire"

Outre le simple et un peu vain plaisir de trouver un titre rappelant vaguement son Extension du Domaine de la Lutte, enfin, en possédant plus ou moins la faconde littéraire, il faut avouer qu'il y a, dans la poésie mise en musique de Michel Houellebecq, une perception extrêmement distanciée du quotidien, un détachement quasi-inhumain qui fout un tout petit peu les jetons sur ce qu'il se passe à l'intérieur de la cabosse compliquée de ce sociopathe notoire (à en croire ses différents écrits, apparitions télévisuelles et interviews diverses en tout cas), un bien étrange personnage quoiqu'il en soit.
Et donc, un jour, Houellebecq, qui n'est pas encore le phénomène littéraire que l'on connaît aujourd'hui, le Houellebecq d'avant la gloire quoi, rencontre Bertrand Burgalat, compositeur, arrangeur, instrumentiste, patron de son propre label (Tricatel) et découvreur d'éventuels talents à ses heures perdues (qui sont peu nombreuses). Et l'idée germe de mettre en musique quelque poèmes issus de recueils forcément passés inaperçus, parce que la poésie, quoi !
Les deux hommes sélectionnent alors lesdits textes, que Burgalat met en musique, puis, entouré de quelques musiciens du "cercle Tricatel" s'en vont en studio pour mettre tout ça sur bande. Et ça s'appelle Présence Humaine. Evidemment, la concrétisation du projet dans la lancée de l'explosion populaire du romancier, avec ses Particules Elémentaires, n'est pas tout à fait innocent, et l'album n'aurait pas été de ce niveau d'excellence qu'il se serait probablement fait sévèrement dézinguer dans un pays où il ne fait pas bon franchir trop de frontières (ce que Houellebecq finira par apprendre avec sa malheureuse incartade dans le monde du 7ème Art). Mais voilà, il est excellent.
Textuellement et vocalement déjà où on retrouve la plume d'un Houellebecq peintre du quelconque, baladin de l'ennui absolu, d'une normalité assez inquiétante et déclamant, susurrant, parlant, et ne chantant pas dieu merci, d'un ton détaché, presque dédaigneux pour le commun des mortels s'affairant à des tâches et activités sans objet, sans volonté d'autre chose que d'occuper le néant.
Musicalement ensuite où le cocktail de psyché pop rock "sixtisant" avec son orgue omniprésent et ses chaloupes aguichantes contrebalance, complète parfaitement la taciturne performance du "vocaliste". Il faut dire que ce genre, Burgalat sait faire, s'est montré particulièrement inspiré et a su s'entourer de musiciens au même état d'esprit dont la futur "star" Peter Von Poehl ou d'un invite de marque tel que le très sous-estimé Richard Pinhas compagnon de luminaires tel que le japonais Merzbow ou le catalan Pascal Comelade. Une bien belle équipe, donc, bien produite par Bertrand Burgalat, bien sûr, qui a concocté un son tout en rondeurs chaleureuses en l'occurrence ad hoc.
Et donc Présence Humaine, album aussi improbable sur le papier que réussit au final, séduit au-delà des plus folles espérances. Et puis, plus d'une décennie après sa sortie, il n'a pas pris une ride... de l'avantage du son rétro ? Quoiqu'il en soit, on recommande !

1. Présence Humaine 4:06
2. Sejour-Club 3:55
3. Paris-Dourdan 4:42
4. Playa Blanca 2:48
5. Les Pics de pollution 4:51
6. On se réveillait tôt 5:15
7. Plein été 8:32
8. Célibataires 4:08
9. Crépuscule 3:25
10. Derniers temps 3:15

Michel Houellebecq - voix
+
- Titres 1-7 et 9

Bertrand Burgalat - claviers, chœurs, guitare lead (2, 3)
Romain Humeau - guitare lead
Peter Von Poehl - guitare rythmique
Damien Lefevre - basse
Nicolas Courret - batterie, percussions
&
Richar Pinhas
- guitare (1)
- Titres 8 et 10
Bertrand Burgalat - instruments
Peter Von Poehl - guitare

MICHEL HOUELLEBECQ

LiVe SaNS PuBLiC
Jean-Louis Murat "Parfum d'Acacia au Jardin" (2004)
ou "Jean-Louis en toute intimité"

Quelque part entre le massif et excellent Lilith et le petit, précieux, pop et recommandé aussi A Bird on a Poire (collaboration avec son bassiste également membre d'AS Dragon, Fred Jimenez compositeur, et la vocaliste d'Elysian Fields, Jennifer Charles), Jean-Louis Murat réunit une petite équipe habituelle et joue, live en studio le 3 décembre 2003, quelques compositions inédites de son cru sous l'œil du réalisateur Don Kent.
Quant on le questionne à l'époque sur sa frénésie d'enregistrement, seulement six mois s'étant écoulés depuis son précédent opus et le suivant étant déjà annoncé, Jean-Louis Murat répond qu'il ne fait que son métier qui se trouve être aussi, surtout !, sa passion. De fait, on entend la passion du musicien dans ces interprétations brutes de décoffrages d'un projet vite bouclé puisque n'ayant pas, non plus, nécessité un énorme travail de répétition.
A l'instinct, cette équipe se trouve bien parce qu'elle se connaît parfaitement, et ce n'est pas l'addition d'une petite nouvelle, Camille qui a fait la carrière que l'on sait depuis mais n'avait alors qu'un album à son actif, qui viendra troubler cet état de fait, instinctive justement, la demoiselle s'intègre sans soucis et apporte même clairement sa pierre à un édifice de (fausse ?) simplicité qu'on qualifiera de chanson rock (base rock mais avec les paroles et la voix...) avec un Murat de plus en plus éloigné de son image de dandy désespéré un peu trop bellâtre pour être honnête, de plus en plus proche de  quelques grands anciens dont on sait depuis longtemps qu'ils font partie de son panthéon musical (Springsteen ou Neil Young). C'est le meilleur Murat justement, ça tombe bien !
A l'image de la musique, le filmage choisi par Kent ne déploie pas d'effets de manche excessifs et se contente d'être là, au milieu de musiciens en plein exercice créatif, petit espion vite oublié témoignant de l'expérience. Pour le coup, c'est parfait. Et encore plus dans l'édition limitée avec CD audio bonus proposant quelques morceaux qui n'ont pas passé le "cut" tout en étant de belle qualité et inspiration ou des versions alternatives pas inutiles.
Parfum d'Acacia au Jardin ? C'est Jean-Louis Murat en toute intimité, l'expression d'un auteur, compositeur et interprète unique du PaMF (paysage musical français), artisan passionné et passionnant dont chaque apparition mérite le détour, ici aussi, évidemment.

DVD (audio rip)
1. Parfum d’acacia au jardin 6:01
2. La petite idée derrière la tête 6:59
3. Ce qui n’est pas donné est perdu 6:32
4. Au cabaret 4:15
5. Call baby call 4:11
6. Fille d’or sur le chemin 3:35
7. Ton pire ennemi 7:13
8. Elle avait le béguin pour moi 4:22
9. En souvenir de Jade 7:16
10. Dix mille (Jean) Louis d’or 5:05
11. Plus vu de femmes 5:56
12. On se découvre en regardant 2:35
13.Qu’entends-tu de moi que je n’entends pas 6:24

CD (bonus audio)
01. On se découvre en regardant 6:04
02. La petite idée derrière la tête (guiatre-voix) 3:36
03. En souvenir de Jade 8:07
04. Elle avait le béguin pour moi 5:55
05. Chappaquiddick 3:41
06. La petite idée derrière la tête 7:04
07. Marquis 5:02

Jean-Louis Murat - chant, guitare, piano, harmonica
Fred Jimenez - basse
Stéphane Reynaud - batterie
Camille - chœurs
Christophe Pie - claviers, guitare

JEAN-LOUIS MURAT

SouVeNiRS, SouVeNiRS
HK "Les Déserteurs" (2014)
ou "Chanson revisited"

De la chanson française de référence orientalisée ? La formule n'est pas exactement nouvelle mais le cœur et l'énergie que HK et ses Déserteurs y mettent fait plaisir à entendre.
Autant l'avouer, Les Déserteurs est ma première expérience avec le vocaliste Kaddour Hadadi alias HK. Je dis vocaliste parce qu'il chante ici, exclusivement, n'en déplaise à son passé hip-hopper au sein du Ministère des Affaire Populaires, la reconversion semble évidente. L'ayant "wikipédié", je vois que l'homme est également romancer, a dédié son album précédent à l'admirable Stéphane Hessel, bref, que des points qui donnent envie de s'intéresser à l'homme et à "sa" musique, qu'on aurait presque pas besoin des recommandations de cette adorable folle de Brigitte Fontaine...
Et donc, l'album, HK présente Les Déserteurs. 15 pistes pour 16 titres (il a planqué son Reggiani, le bougre !), près de 70 minutes de standards de la chanson française d'hier, et même d'avant hier souvent, revisités à la sauce "franco-beur". Très sympathique ! Pas du tout surprenant mais très sympathique. Sur le choix des titres déjà, du relativement convenu qui nous promène de Brel à Montand, de Gainsbourg à Piaf, de Nougaro à... quelques improbables tels que Zachary Richards (Travailler c'est trop dur), Renaud (Dès que le vent soufflera), ou Maxime Le Forestier (Né quelque part), juste ce qu'il faut pour une sélection confortable mais pas trop routinière. Sur la façon de faire, ensuite, d'ailleurs bien décrite par la pochette, sorte de résumé, entre le Sahara algérien et la capitale où le chti semble tenté de "monter". C'est ainsi que Kaddour a voulu son cocktail, entre l'Algérie de ses ancêtres et la France de sa culture, deux mondes qui se rencontrent et s'accouplent avec alégresse et sensualité. En fait, il n'y a que sur la voix que certains risquent de tiquer parce que, avouons-le, il sonne quand même un peu variétoche, le chant de Kaddour. avec cependant un petit voile qui fait la différence, et s'accorde fort bien aux instrumentations orientalistes d'ailleurs fort bien arrangées.
Des musts sur l'album ? Dans l'ordre d'apparition à l'oreille : Vesoul de Brel, Les passantes de Brassens qu'on avait rarement entendu aussi imaginativement repris, Le déserteur de Boris Vian, Les p'tis papiers que Gainsbourg avait composé pour Régine, Travailler c'est trop dur du cajun Zachary Richards qui supporte particulièrement ses épices orientaux, En groupe en ligue en procession de Jean Ferrat qui peut donc groover, Le plat pays de Brel encore qui gagne en chaloupement mais pas en joie (tant mieux !), et l'emballage final (en live !) d'une Affiche Rouge de Léo Ferré/Louis Aragon et des Loups sont entrés dans Paris de Reggiani.
Un bon bilan avec des réussites moins éclatantes (les morceaux non-cités) mais rien de désagréable, de honteux. Certes, il y a un certain systématisme dans la méthode d'arrangement choisie, un rythme percussif qui semble ne jamais s'arrêter, c'est sans doute la limitation du genre, limitation qui n'empêche aucunement de gouter à l'ensemble de la galette avec un plaisir non feint.
Les Déserteurs n'est pas l'album de l'année, juste une jolie réussite et un bel hommage par un homme (et ses musiciens !) qui aime la culture de ses pays, les partage avec cœur et talent et peut en être fier à écouter le résultat. Que demander de plus ?

1. Vesoul (Jacques Brel) 4:26
2. Demain demain (Fabulous Trobadors) 3:56
3. Sous le ciel de paris (Yves Montand) 3:42
4. Les passantes (Georges Brassens) 5:10
5. Les vieux amants (Jacques Brel) 4:45
6. Le déserteur (Boris Vian) 3:33
7. P'tits papiers (Régine/Serge Gainsbourg) 3:08
8. Travailler c'est trop dur (Zachary Richards) 3:47
9. Dès que le vent soufflera (Renaud) 4:18
10. En groupe, en ligue, en procession (Jean Ferrat) 3:50
11. Padam padam (Piaf) 3:34
12. Le plat pays (Jacques Brel) 3:54
13. Toulouse (Claude Nougaro) 5:06
14. Né quelque part (Maxime Le Forestier) 3:49
15. L'affiche rouge (Léo Ferré) 5:38
(ghost track)
16. Les loups sont entrés dans paris (Serge Reggiani) 5:26

Kaddour Hadadi - chant
Amar Chaoui - batterie, percussions, tar, bendir, cajon, derbouka
Erik Rakotoarivoni - basse
Hacène Khelifa - violons, chœurs
Meddhy Ziouche - piano, accordéon, basse, batterie, kawala, chœurs
Mehdi Dalil - guitare, banjo, mandole, flûte, tbila, chœurs
Mohamed Abdennour - mandole, chœurs
Rabah Khalifa - derbouka, tar, bendir, chœurs, chant
Louis-Henry Chambat - guitare, chœurs
Zahir Amoura - bendir, chœurs

HK

25 commentaires:

  1. Recyclage Tricolore (d'hier et d'aujourd'hui)

    Pancrace Royer "Pièces de Clavecin" (1981)
    - http://www57.zippyshare.com/v/17cHXvbp/file.html

    Fréhel "Fréhel" (1997)
    - http://www88.zippyshare.com/v/Haz8GxnF/file.html
    - http://www88.zippyshare.com/v/sWqMJBgd/file.html

    Marc Ogeret "Chansons "Contre"" (1968/88)
    - http://www88.zippyshare.com/v/eNHbUW5Z/file.html

    Léo Ferré "Il n'y a plus rien" (1973)
    - http://www88.zippyshare.com/v/TsH8zhQk/file.html

    Jean-François Coen "J.F. Coen" (1993)
    - http://www88.zippyshare.com/v/jWBGUIVR/file.html

    Nicolas Repac "La Vile" (1997)
    - http://www75.zippyshare.com/v/jWgspUAF/file.html

    Michel Houellebecq "Présence Humaine" (2000)
    - http://www88.zippyshare.com/v/am1u52Ky/file.html

    Jean-Louis Murat "Parfum d'Acacia au Jardin" (2004)
    - http://www88.zippyshare.com/v/RdgbUyxt/file.html
    - http://www88.zippyshare.com/v/xpEvanNE/file.html

    HK "Les Déserteurs" (2014)
    - http://www88.zippyshare.com/v/0Qg6GUzD/file.html

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ce magnifique florilège chanson française
    Un recyclage bienvenu
    Second J.F. Coen = surveille ta box

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De rien, ce n'est qu'une goutte d'eau en comparaison de l'océan de découvertes que tu nous offres !
      L'invit Box est partie à l'adresse : zornophage@gmail.com ; j'espère que c'est bon?
      ps : Le nouvel HK n'est pas mal non plus

      Supprimer
    2. Déjà un nouveau HK ? J'avoue avoir été attiré par le côté "tribute à la chanson française" de Déserteurs, pas sûr qu'un album original me ferait le même effet.
      L'adresse est bonne, je file voir ça, encore merci.

      Supprimer
  3. Ce Murat est le seul de sa disco que je n'avais pas !! Merci !
    Vincent

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Enjoie ! Et n'oublie pas Repac, Coen et HK... pour commencer ! ^_^

      Supprimer
    2. Allez d'accord, je les prends tous les trois !
      Surtout Repac, je n'avais pas fait attention au parallèle avec NiN, dont je suis fan...
      Vincent

      Supprimer
    3. Bien ! Tu me diras pour le Repac, un artiste que j'affectionne particulièrement.

      Supprimer
  4. Génial tes billets à chaque fois.. à peine le temps de combler mes lacunes sur un précédent (Motorhead..Rainbow..Thin Lizzy...) que les suivants tombent. Là pour le coup, c'est pil dans tout ce que j'affectionne par ici. Ogeret, Ferré (celui-là surtout).. L'acacia de Murat est dantesque, c'est un objet fantastique en image.. avec des versions audio qui frôlent le NY & Crazy Horse (3la ptite idée derrière la tète"). Houellbecq et Tricatel.. incontournable et discret Repac... Il y a le Coen découvert avec "Vive l'amour".. Je connais pas ce 93.
    Merci pour ce tour.. de force.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et merci de ton passage et de ton commentaire et si des idées d'aventures sonores te prennent, pense au Pancrace Royer/William Christie. :-)

      Supprimer
  5. Le JF Coen je l'avais acheté après l'avoir écouté au casque à la FNAC (autres temps...) et il sonne mieux au casque. Que dire de cette sélection que tu proposes...j'aime tout. Le Murat est une merveille que je me passe encore parcequ'il est très bien filmé en plus...Le Léo est extra (en ce moment ressortent de magnifiques albums remastérisés par "La mémoire et la Mer"). Je dis respect !!!Ph

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et je dis merci ! Et si tu as déjà tout, tant mieux, ça prouve ton excellent goût ! Merci de ton passage.

      Supprimer
    2. Je n'ai pas le Fréhel ni le Ogeret mais je pose un petit joker malgré le bien que tu en dis...je ne connaissais pas le HK : écouté 5 fois aujourd'hui (enfin hier) et c'est un très bon disque. Il fait une des plus belle reprise de Ferrat que j'ai entendu depuis longtemps (il y a en ce moment un CD de reprises de Ferrat qui est assez inégal ; certain y sont même très mauvais : Raphael qui ne comprend pas la chanson et en change un ou deux mots...qui changent le sens de la phrase). Grand merci pour ce HK qui passe j'espère en concert...Ph

      Supprimer
    3. Je t'en prie, Ph.
      Enjoie.
      Ta réserve sur la "vieille" chanson, ça vient d'où ?

      Supprimer
  6. Ce Ferré est immense comme son talent.
    A l'époque de sa sortie, il y avait une superbe critique dans R&F.
    Quant au Murat...
    Ben, je ne sais pas. Ils sont tous excellents.
    Alors….

    Jean-Paul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors celui là aussi, qui a une saveur particulière. Peut-être mon préféré de Murat.

      Supprimer
  7. Jean-François Coen mérite amplement de figurer dans ce post, merci pour lui. Pour répondre à la question du dernier paragraphe (le concernant), il est censé sortir un nouvel album cette année. Espérons...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Espérons, en effet.
      Merci de ton passage et de ton commentaire.

      Supprimer
  8. Je me laisse tenter par le petit Murat que je ne connaissait pas !

    RépondreSupprimer
  9. Réponses
    1. Utile pour les compiles, et un bon album aussi.
      Enjoie.

      Supprimer
  10. Merci à toi pour cette belle sélection. Je me régale de Fréhel et Marc Ogeret. Et je découvre HK avec ces morceaux bien choisis.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Content que ça te plaise.
      Merci de ton passage et de ton commentaire.

      Supprimer