jeudi 18 juin 2015

Le nouveau Rêve de Zorn et bon anniversaire ! (Zornophagie 2015, Volume 5)

Hé non ! Ce n'est pas (encore !) l'anniversaire de John Zorn, j'y reviendrai, sans doute, juste un théma sur une série "auto-hommageante" fomentée par un Zorn qui a des envies de diversité et profite de l'anniversaire pour mettre son plan en action. Quelque part, c'est un peu le pré-Book of Angels avec, surtout, des compositions originellement performées par ce qu'il est désormais convenu d'appeler Acoustic Masada (Zorn au sax alto, Dave Douglas à la trompette, Greg Cohen à la contrebasse et Joey Baron à la batterie). Et voici donc 6 albums pour contenter l'appétit zornien qui, comme le tonneau des Danaïdes, n'a pas de fond et, en plus, off topic mais nécessaire puisque c'est d'une brûlante actualité, le nouvel opus des Dreamers dont vous me direz des nouvelles... Enjoie !

DReaM oN!
John Zorn/The Dreamers "Pellucidar : a Dreamers Fantabula" (2015)
ou "5ème Rêve"

Enfin ! Enfin ce 5ème album des merveilleux Dreamers, ce tant attendu successeur à un album de Noël tout mignonnet mais en aucun cas aussi enthousiasmant que, au hasard, un O'o, l'album aux chants d'oiseaux. Et donc, 4 longues années, une éternité en zornie, après, revoici les Dreamers: Marc Ribot, Jamie Saft, Kenny Wollesen, Trevor Dunn, Joey Baron et Cyro Baptista... Youpi !
Première constatation, et pas des moindres pour ceux qui ont apprécié le jazz mélodique teinté d'exotica de la formation, on retrouve bel et bien le son Dreamers soit, peu ou prou, ce qui se fait de plus facile, de plus immédiatement approchable dans l'œuvre d'un compositeur ne rechignant jamais à l'expérimentation plus ou moins absconse. Présentement, avec comme concept un hommage à un genre littéraire plus souvent moqué que célébré, la fantasy, il y a forcément des éléments de nouveauté dans un cocktail sonique reconduit mais enrichi, mais pas suffisamment pour qu'on ne reconnaisse pas cette latinité un peu de pacotille (c'est voulu), ce kitsch aussi assumé que savoureux qui, c'est heureux, colle bien au concept. Comme, en plus, ce qui ne surprendra en vérité personne, il y a de fantastiques interventions solo de Marc Ribot à la furieuse et vibrante six-cordes, du magique Jamie Saft sur ses claviers ô combien essentiels, ou de Kenny Wollesen dont on ne vantera jamais assez le talent de vibraphoniste virtuose, et des mélodies qui vont longtemps vous hanter l'oreille et le ciboulot !, on peut, sans aller vraiment plus loin, sans déflorer le contenu plus avant, recommander un opus de retrouvailles aussi attendu que réussi.
Ha si, pour ceux que l'objet émeut encore, on notera un bon gros livret bourré d'illustrations dans le plus pur style (naïf) des précédentes œuvres des Dreamers mais pas, cette fois, de ces précieuses notes de pochette dont John Zorn use pour ses plus osées excursions, tant pis. Et pas trop grave la musique parlant ici d'elle même et parlant avec une telle éloquence avec un tel brio qu'on ne peut, encore une fois, que recommander l'expérience, particulièrement à toutes celles et tous ceux qui pensent (encore ?) que ce diable de Zorn pour agitateur et prolifique qu'il soit, et polyvalent, ne l'oublions pas, est vraiment trop "out there" pour eux, Pellucidar (A Dreamers Fantabula), opus frais et joyeux, leur prouvera aisément le contraire.

1. Magic Carpet Ride 7:25
2. Gormenghast 8:28
3. Queen of Ilium 5:18
4. Once Upon a Time 5:13
5. A Perfume from Cleopolis 4:19
6. Flight from Salem 3:34
7. Pellucidar 4:59
8. Jewels of Opar 6:09
9. Atlantis 6:10

Marc Ribot - guitar
Jamie Saft - keyboards
Kenny Wollesen - vibraphone
Trevor Dunn - bass
Joey Baron - drums
Cyro Baptista - percussion
John Zorn - direction, composition

THE DREAMERS

ZoRN eN CoRDeS
John Zorn/Bill Frisell, Marc Ribot, Tim Sparks "Masada Anniversary Edition Vol. 1: Masada Guitars" (2003)
ou "18 Strings for Masada"

Confiées à trois six-cordistes de son entourage, John Zorn savait que les compositions du premier livre de Masada (celle d'Acoustic Masada avec Baron, Cohen et Douglas) en ressortiraient inviolées mais notablement "retapées". Et donc, en lancement de la série anniversaire de la saga Masada, Zorn convie Bill Frisell, Marc Ribot et Tim Sparks, trois sacrées gâchettes.
Evidemment, chacun des instrumentistes infuse sa personnalité, son background, sa technique, bref, tout ce qui fait de lui un individu de la musique, dans les compositions qu'il a choisi et, de fait, même s'il n'y a présentement aucun doublon, on constate de sacrées différences entre un Ribot qui puise dans ses racines classiques pour interpréter, sur cordes nylon, une dizaine de thèmes recueillis, un Sparks donnant, comme à son habitude, dans un fingerpicking précieux et précis, ou un Frisell fidèle à son ton éthéré et "rootsy" mais aussi, alors qu'on ne s'y attendait pas forcément, le plus "edgy" des trois.
En son temps une confirmation, après Circle Maker et Bar Kokhba que Masada était plus qu'un groupe, une galaxie de compositions dans laquelle moult musiciens peuvent puiser, ce Masada Guitars, œuvre fragile et sensible, abordable aussi, est une belle réussite et un parfait lancement d'une série anniversaire globalement recommandée. 

1. Abidan (Frisell) 3:31
2. Kodashim (Sparks) 3:37
3. Kedem (Ribot) 3:29
4. Bikkurim (Frisell) 3:00
5. Ravayah (Sparks) 4:01
6. Hadasha (Ribot) 2:45
7. Katzatz (Frisell) 3:37
8. Kanah (Sparks) 3:27
9. Hodaah (Ribot) 3:24
10. Kisofim (Frisell) 4:53
11. Sippur (Sparks) 2:48
12. Sansanah (Ribot) 5:54
13. Galgalim (Ribot) 1:45
14. Elilah (Frisell) 3:05
15. Kedushah (Sparks) 4:32
16. Shevet (Ribot) 3:11
17. Kochot (Frisell) 3:56
18. Tzalim (Ribot) 2:21
19. Kivah (Ribot) 2:33
20. Avelut (Frisell) 4:05
21. Moshav (Ribot) 3:54

Bill Frisell - guitar
Marc Ribot - guitar
Tim Sparks - guitar

BILL FRISELL

oPeN ZoRN 1
John Zorn/Various Artists "Masada Anniversary Edition Vol. 2: Voices in the Wilderness" (2003)
ou "Masada tous azimuts"

C'est un peu le principe du Livre des Anges (le Masada Book Two) en raccourci. 24 titres du répertoire d'Acoustic Masada par 24 artistes plus ou moins proches du cercle de connaissances de John Zorn, 24 lectures différentes explorant la richesse mélodique du compositeur de la downtown scene, c'est le volume 2 de la série anniversaire célébrant les 10 ans du lancement de ce qui est déjà une part substantielle du "body of work" de Zorn.
Le résultat ? Un joyeux foutoir qu'on aborde tel le festin riche et varié qui nous est proposé avec, évidemment, de nombreuses têtes connues mais aussi quelques jolies surprises, quelques invités inattendus. Le spectre musical, aussi large que se faire se peut en respectant les compositions d'origine, entraîne ainsi l'auditeur de flaveurs orientales un poil kitsch (le Karaim de Pharaoh's Daughter ou le Rokhev de Davka par exemple), d'un jazz classique et mélodique (Ben Perowsky Trio sur Kisofim) à un plus expérimental (Lakom par les quatre saxophones du Rova Saxophone Quartet, un Peliyot de bruit et de fureur par le Lemon Juice Quartet, le bon gros groove de Medeski Martin & Wood sur Ziphim) ou à des fusions notablement plus électriques (Tekufah par Zony Mash, Tirzah par Pachora), de klezmeriennes explorations (Meholalot ô combien habité par le Cracow Klezmer Band, futur Bester Quartet, un Paran cinématique et fun par Naftule's Dream), à de surprenantes interprétations vocales (Abidan par Jewlia Eisenberg, KochotMike Patton fait montre de sa folie de gorge, Kedem où le couple Saft tire Zorn vers le dub), etc. Etc. parce qu'il y a, sans déflorer le reste, de nombreux climats à apprécier, de nombreux panoramas à admirer dans une collection sans faille mais pas sans diversité.
L'occasion étant vraiment trop belle d'entendre l'écriture de Zorn se confronter à des univers qui lui sont à priori étrangers, et donc à effectivement entamer la seconde phase de son Masada Songbook, celle par d'autres artistes, pour ne par recommander cette massive, deux heures !, et qualitative collection. Dont acte.

CD 1
1. Karaim (Pharaoh's Daughter) 4:19
2. Kisofim (Ben Perowksy Trio) 6:45
3. Meholalot (Cracow Klezmer Band) 4:57
4. Lakom (Rova Saxophone Quartet) 4:07
5. Tekufah (Zony Mash) 6:23
6. Paran (Naftule's Dream) 5:10
7. Khebar (Kramer) 2:20
8. Nevalah (Satlah) 3:39
9. Abidan (Jewlia Eisenberg) 3:53
10. Tirzah (Pachora) 5:06
11. Peliyot (Lemon Juice Quartet) 5:49
12. Shebuah (Steven Bernstein) 8:27

CD 2
1. Ziphim (Medeski Martin & Wood) 7:16
2. Avodah (Rashanim) 5:32
3. Rokhev (Davka) 3:16
4. Tannaim (Tin Hat Trio) 3:29
5. Acharei Mot (Peter Apfelbaum) 7:32
6. Malkut (Mephista) 3:30
7. Kochot (Mike Patton) 3:47
8. Jair (Ben Goldberg Trio) 5:22
9. Ne'eman (The Wollesens) 6:54
10. Tahah (Professionales) 3:45
11. Tiferet (Jenny Scheinman) 5:02
12. Kedem (Jamie & Vanessa Saft) 7:29

ROVA SAXOPHONE QUARTET

oPeN ZoRN 2
John Zorn/Various Artists "Masada Anniversary Edition Vol. 3: The Unknown Masada" (2003)
ou "Inédits de Masada"

Suite logique du Volume 2, The Unknown Masada propose une douzaine de compositions de John Zorn conçues pour l'Acoustic Masada encore jamais exploitées. Un volume 3 tout en surprise, donc, sauf pour la qualité, présente comme toujours.
Comme sur le volume précédent, donc, la somme de ces diverses formations offre un panorama aussi varié que chamarré des possibles d'adaptation, de transformation de l'écriture zornienne par un panel d'artistes plus ou moins familiers à l'œuvre du new yorkais.
Côté habitués, on notera les belle performances d'Erik Friedlander pour un exercice en groupe tout simplement brillant, du Rashanim de Jon Madof qui ne surprend pas en transformant le klezmer en rock avec talent et énergie, de Dave Douhlas sans son habituel Acoustic Masada donnant présentement dans un hard-bop à la Mingus tout à fait délectable, ou de Jamie Saft et Koby Israelite qu'on retrouvera bientôt pour chacun sur son Livre des Anges à lui (le premier poussant l'enveloppe vers le metal oriental, le second vers une fusion tous azimuts qui ne surprendra pas ses familiers).
Côté "on est bien content qu'ils soient venus", on citera Tatsuya Yoshida venu apporter un peu de "japonofolie" à une solide fusion électrique, le Fantômas de Mike Patton et Dave Lombardo brutalisant avec un plaisir sadique nos oreilles (complices) et la partition, le jazzman avant-gardiste Wadada Leo Smith présentement tout en prenant trip éthéré, ou un Eyvind Kang tout récemment retrouvé (son Livre des Anges est d'ailleurs toujours aussi recommandé) donnant des accents dramatiques à des cordes qui ne le sont pas moins.
Au bout du compte, prolongation aussi agréable que le gros double le précédant, The Unknown Masada est une addition supplémentaire plus qu'utile à ceux qui aiment Zorn et son Masada jusque dans les interprétations des autres, vu le succès du Book of Angels et de ses déjà 25 volumes, ils sont nombreux.

1. Kinyan (Erik Friedlander) 4:50
2. Olamim (Rashanim) 3:48
3. Vehuel (Dave Douglas) 5:32
4. Shofetim (Tatsuya Yoshida) 3:02
5. Partzuf (Naftule's Dream) 4:22
6. Zarach (Jamie Saft) 6:57
7. Shagal (Zahava Seewald) 6:46
8. Herem (Koby Israelite) 5:06
9. Kadmut (Julian Kytasty) 4:44
10. Zemaraim (Fantômas) 3:34
11. Demai (Wadada Leo Smith) 6:22
12. Belimah (Eyvind Kang) 4:09

DAVE DOUGLAS

ZoRN CoNTeMPoRaiN
John Zorn/Sylvie Courvoisier and Mark Feldman "Masada Anniversary Edition Vol. 4: Masada Recital" (2004)
ou "Masada duet"

C'est le versant "difficile" de l'œuvre de Zorn, celui où s'exprime sa passion pour la musique contemporaine, celui qui ne pouvait décemment pas être absent de la série anniversaire célébrant les 10 ans de Masada. Le duo choisi pour donner corps à l'entreprise, Sylvie Courvoisier et Mark Feldman (monsieur et madame à la ville), reviendra à l'ouvrage sur un Livre des Anges mais, pour l'instant, c'est au songbook d'Acoustic Masada qu'il s'attaquent, entre minimalisme et avant-garde, entre mélodie et prospective.
De fait, si le Zorn contemporain est souvent ardu à approcher, son compromis "klezmerien" renferme de charmes plus accessibles et pourrait bien, par conséquent, servir d'idéale passerelle. Bien-sûr, en s'appropriant certains des thèmes les plus chaotiques de la formation originelle de la galaxie Masada, Sylvie Courvoisier et Mark Feldman savent solliciter nos oreilles et notre cortex (Socoh pour son emportement, Karet tout en chaos, Nekizim ou Hath Arob en cartoonesque contemporain), mais ils savent aussi se faire plus chatoyants, plus abordables sur une portion non congrue de ce Masada Recital via des thèmes nettement plus tempérés (un Kanah d'ouverture tout en harmonie et grâce, un Abidan toujours aussi mélodiquement mémorable, un Karaim tout en retenue à l'indéniable puissance émotionnelle), pente douce contrebalançant aisément la façade escarpée.
Parce que Zorn n'est pas que mélodie et harmonie, que les aspérités, les reliefs, le chaos (toujours contrôlé) sont partie intégrante de son art, le présent volume est précieux, comme le sera son digne successeur du Livre des Anges, tous deux "outils" d'appréciation d'une "zornosphère" plus contrariée, et contrariante.

1. Kanah 4:15
2. Socoh 3:46
3. Mahshav 5:39
4. Karet 2:05
5. Abidan 3:07
6. Malkut 2:15
7. Azekah 6:05
8. Nezikin 2:14
9. Karaim 8:55
10. Hath Arob 2:12
11. Aravot 3:48
12. Mahlah 4:52

Sylvie Courvoisier - piano
Mark Feldman - violin

SYLVIE COURVOISIER & MARK FELDMAN

eLeCTRiC ZoRN
John Zorn/Rashanim "Masada Anniversary Edition Vol. 5: Masada Rock" (2005)
ou "Rock My Zorn"

Guitare, basse et batterie et puis c'est tout, c'est, avec tout de même quelques coquetteries (un oud par ici, une guitare de plus par là), le projet confié à Jon Madof (Rashanim ici et Zion 80 plus tard) et à une section rythmique de choix (Shanir Ezra Blumenkranz et Mathias Künzli) venus rocker le répertoire de l'Acoustic Masada dans cette série célébrant les 10 ans du lancement d'une part tout sauf congrue du catalogue de John Zorn.
Pour le coup, voici un album qui fait exactement ce qu'il annonce, pas de mauvaise surprise, en 10 titres et 48 minutes, c'est à une lecture rock du jazz free et klezmer de celui du quartet d'origine auquel nous avons affaire. Forcément, parce que Zorn en est tout de même le compositeur et que le genre l'a toujours interpellé, les guitares surf viennent souvent s'immiscer distillant d'accrocheuses mélodies entrainées par une doublette rythmique aussi efficace que polyvalente. Et quand elles ne surfent pas, ces guitares, elle jazzent électrique avec un allant et une grâce qui laisse pantois ou une puissance rock hard presque metal qui vous secoue les fondements. Comme en plus un Marc Ribot vient y jouer les invités de luxe (sur un Bahir à remuer du popotin et un Shadrakh entre Mexique et Europe de l'est) n'apportant pas autre chose que son immense talent habituel, on se dit que le bonheur est complet dans une galette construite telle des montagnes russes, entre troublantes montées et excitantes accélérations.
Masada Rock, album tout en nuances et idées lumineuses sera le compagnon idéal de celui qui veut du Zorn, oui, mais du Zorn qu'on peut faire écouter aussi bien au cousin chevelu qu'au tonton jazzeux, les deux n'en reviendront pas. Ca s'appelle une réussite, tout simplement.

1. Bahir 4:08
2. Makom 5:19
3. Zidon 4:39
4. Shadrakh 4:57
5. Chorek 4:58
6. Anakim 5:16
7. Zemanim 3:45
8. Ahavah 3:24
9. Arad 3:01
10. Terumah 8:27

Jon Madof - guitar
Shanir Ezra Blumenkranz - bass, oud
Mathias Künzli - drums, percussion
&
Marc Ribot - guitar (1, 4)


RASHANIM

FeSTiVaL oFF
John Zorn/Cracow Klezmer Band "Sanatorium Under the Sign of the Hourglass : a tribute to Bruno Schultz" (2005)
ou "Bonus Masadien"

Un offshoot de la série des disques anniversaire du premier livre de Masada, Sanatorium Under the Sign of the Hourglass, hommage à l'illustrateur et écrivain polonais Bruno Schultz, victime de la police du régime nazi, la tristement fameuse gestapo, présentement arrangé par le Cracow Klezmer Band qui y reprend certains titres de l'Acoustic Masada et d'autres encore inédits c'est un album où voisinent douleur et grâce, joie et tristesse.
Pour le coup, c'est la première fois que Zorn confie ses compositions à une formation de de Klezmer pure et dure quoique nettement plus évoluée que la majorité de ses équivalents. Parce qu'il y a chez Bester et ses compagnons une propension à pousser le genre vers de cinématiques panoramas qui ne sont, présentement, qu'augmentés par la présence d'une vocaliste invitée, Grażyna Auguścik, venue donner encore un peu plus de corps, encore un peu plus d'âme à l'hommage. De fait, on se laisse aisément emporter par cette musique alliant soli dramatiques (Adithaim et son violon magique) ou voix éthérées (le sensuel Tirzah) sur des arrangements aussi précis que précieux amenant un petit quelque chose de Nino Rota, d'Ennio Morricone voire d'Astor Piazzolla (le quatuor ne rechignant jamais à glisser quelque "tango stylings" à sa fantastique fusion) à ses juives harmonies.
Au bout du compte, et sans avoir à vanter plus avant cet authentique haut-fait, on se retrouve avec un album quasi-parfait où désespoir et joie vont main dans la main dans de chatoyants panoramas. Chaudement recommandé ce que ceux qui ont déjà goûté au Livre des Anges de la présente formation savent déjà.

1. Meshakh 4:55
2. Galgalim 5:14
3. Tirzah 10:39
4. Yesod 4:44
5. Pagiel 7:33
6. Adithaim 6:44
7. Hamadah 6:17
8. Regalim 4:43
9. Demai 9:07
10. Meholalot 5:39

Jarosław Tyrala - Violon
Jarosław Bester - accordéon
Oleg Dyyak - accordéon, clarinette, percussion
Wojciech Front - contrebasse
&
Grażyna Auguścik - chant

CRACOW KLEZMER BAND (now Bester Quartet)
 

21 commentaires:

  1. Le nouveau Rêve de Zorn et bon anniversaire ! (Zornophagie 2015, Volume 5)

    John Zorn/The Dreamers "Pellucidar: a Dreamers Fantabula " (2015)
    - http://www14.zippyshare.com/v/vRbPJw1Y/file.html

    John Zorn/Bill Frisell, Marc Ribot, Tim Sparks "Masada Anniversary Edition Vol. 1: Masada Guitars" (2003)
    - http://www14.zippyshare.com/v/PE4LT4ed/file.html

    John Zorn/Various Artists "Masada Anniversary Edition Vol. 2: Voices in the Wilderness" (2003)
    - http://www14.zippyshare.com/v/cnVOrXcw/file.html

    John Zorn/Various Artists "Masada Anniversary Edition Vol. 3: The Unknown Masada" (2003)
    - http://www14.zippyshare.com/v/tkBhQhBH/file.html

    John Zorn/Sylvie Courvoisier and Mark Feldman "Masada Anniversary Edition Vol. 4: Masada Recital" (2004)
    - http://www14.zippyshare.com/v/Tc2cVs7w/file.html

    John Zorn/Rashanim "Masada Anniversary Edition Vol. 5: Masada Rock" (2005)
    - http://www14.zippyshare.com/v/CnpRDYN2/file.html

    John Zorn/Cracow Klezmer Band "Sanatorium Under the Sign of the Hourglass : a tribute to Bruno Schultz" (2005)
    - http://www14.zippyshare.com/v/ebHDdouT/file.html

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  2. GREAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATTTTT!! Thanks. Tonight is the first night of my summer nights!!

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    1. Il faut remettre les pendules à l'heure: Pellicular est un navet.

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    2. Ha, de l'humour, enfin ! Dommage que ce soit anonyme, par contre, et que le titre de l'album y soit aussi maladroitement parodié. Bref, peut mieux faire.

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    3. je dis que ce nouvel opus des dreamers est un navet. Il suffit de connaitre zorn pour le reconnaitre facilement.

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    4. La moindre des choses, quand on raconte de pareilles conneries, c'est de signer son commentaire. Pour le moment, la majorité des voix qui se sont exprimées sur cet nouveau Dreamers contredisent largement ton imbécile insulte, courageux âne onyme.

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    5. Peu importe si je ne signe pas ... ou est l'intérêt? Je me suis beaucoup intéressé a Zorn, et je continue, je n'insulte pas. Tu ne lis pas bien ce que je dis. En revanche, tu t'énerves un peu, il me semble, et ce n'est pas très agréable de ta part. Je suis tombé par hasard sur ce site, c'est tout. C'est lorsque je vois l'engouement aveugle envers lui et sa production que je pense qu'il faut remettre les pendules à l'heure, c'est tout, cela en oubliant pas les merveilles musicales que j'ai découvert avec lui (c'est d'ailleurs pour cette raison que je me permet cette 'critique'). Cela s'arrête là. Cet album est fade, sans reliefs et sans surprises. L'affaire suit, "parce que c'est Zorn". Je le pense, et je pense que mon jugement est objectif. Il m'a fallu une écoute pour le comprendre. ce n'est pas compliqué. Ou est l'insulte? Je ne vois rien. Le fait que cela soit un navet n'altère en rien l'intérêt que je porte à sa créativité.
      Si ca peux te faire plaisir, je peux signer: je m'appelle, Luc; non, pardon, Philippe, non, je veux dire, Pablo, enfin, bref, c'est comme vous voulez.
      Je suis désolé de t'avoir vexé par mon éclairage. Bonne route pour la suite.

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    6. Ce qui m'a vexé, pour reprendre ton terme, je dirais plus irrité, c'est une critique sans explications. Et voilà, j'ai un peu forcé le trait en espérant, justement, un commentaire plus détaillé que j'ai obtenu et j'en suis ravi. Que tu n'ais pas aimé l'album, que j'ai écouté une bonne dizaine de fois avant d'en parler et presque autant depuis malgré la tentaculaire production de Zorn, je peux le comprendre, l'accepter puisque tous les goûts sont dans la nature et que tu as, évidemment !, droit à ton opinion. Ce qui me dérange plus c'est la notion d'objectivité qui, en critique artistique, exercice éminemment subjectif par définition puisqu'on parle d'opinions et de goûts. Or donc, je ne suis absolument pas d'accord avec toi, mais ce n'est pas grave, c'est la vie. J'espère que tu seras plus convaincu par sa nouvelle sortie que tu pourras retrouver dimanche sur ce même blog.
      Allez, Luc, non, pardon, Philippe, non, je veux dire, Pablo, merci de ce développement. Une dernière chose pour étancher mon insatiable curiosité : quels sont donc tes Zorn favoris ?
      A+ et sans rancune.

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    7. PS : peu importe le pseudonyme que tu choisis pour signer, l'essentiel est de s'identifier pour ne pas être qu'un anonyme dont j'ai eu l'impression qui voulait juste déverser sa mauvaise bile.

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    8. Bonjour! Tant mieux si la chose se tempère. J'en suis ravi également. J'étais loin de vouloir déverser de la mauvaise bile.
      cependant ceci: Une critique n'est pas éminement subjective. Bien au contraire. Ce n'est pas qu'une histoire de gout. La musique a une histoire, et des critiques objectives sont possibles et nécessaires. On peut donc s'intéresser à qqchose, et ne pas l'aimer à la fois. Au vu de ce que propose Zorn, c'est possible de le faire, et comme dans toutes productions "prolifiques", il y a des choses à jeter, c'est inévitable. Cela fait partie du processus. Zorn semble vouloir "tout" montrer. C'est son choix, et il peut se le permettre financièrement, c'est évident. La vérité, qui celle-là est un peu subjective, c'est que je suis un peu fatigué par sa musique reprise à toutes les sauces (je prend ça pour moi! :)). C'est intéressant, puis bon.... Son système d'écriture à besoin d'air, il me semble, non?, car à force, structurellement, cela semble être toujours la même chose, seul l'instrumentation change. Bref. Cela reste quelqu'un de très intelligent et très généreux! Blablabla...
      Je suis curieux d'écouter prochainement ces "bagatelles".
      Je m'étendrai un peu plus, plus tard.
      Merci pour tes réponses et bonne continuation

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    9. On peut être objectifs sur certains critères : la qualité de l'enregistrement et du mixage, la performance technique des musiciens, la pochette même parfois (surtout quand elle est d'une hideur repoussante, d'ailleurs) mais, à mon humble avis, pas sur la qualité d'une composition, d'une mélodie, l'émotion que procure la musique, etc.
      Concernant la critique sur Zorn (qui ne montre pas tout contrairement à ce que tu penses), il y a une belle variété des genres et des approches mais sans doute, comme tu le dis, a-t-il besoin d'air d'où l'idée, du Book of Angels ou de deux albums depuis début 2015 (Dither Plays Zorn et le tout récent Forro Zinho), de confier son écriture à d'autres musiciens sans plus en être l'arrangeur.
      Je suis également très curieux d'écouter les Bagatelles et, pourquoi pas, de les voir s'implanter en France pour une série de concerts que je ne manquerai pas.

      Merci pour ton retour.
      A+

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  3. Komenkifofaire pour suivre la carrière discographique du Zorn !!!! c'est un marathon, une course folle, un challenge.. une passion.. je chausse mes TzaNike et je cours vers Zorn essoufflé.
    Merci Zozo

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    1. A mon avis, la meilleure option est de s'y attaquer par "tranches". Les filmworks, Naked City, Acoustic Masada, les Dreamers, le Gnostic Trio, les autres Masada, le livre des Anges, les albums contemporains, etc... En commençant par le plus soft, ça a des chances de mieux passer. Ou alors tu peux suivre le guide (aka le Zornophage pour ce qui est de cette humble boutique) et trier selon tes envies.

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  4. Ma traque du new Dreamers tardait à aboutir...Of course c'est chez le Zornophage que je le chope!!Thank you my lord!Rien à en dire pour le moment, venant tout juste de m'installer sur le tapis volant :-)
    Mathieu.

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    1. J'attends la suite, donc... Bonne(s) écoute(s), Mathieu !

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    2. Hola Zornophage!
      Des écoutes, c'est une habitude avec les Dreamers, il va m'en falloir un paquet avant d'en tirer la substantifique moelle! Il me semble que Wollesen et Saft assure l'ossature.Dunn, brillant me laisse à penser que l'Electric Masada et The dreamers ne sont pas si éloignés? J'attendais un Ribot plus abrasif (je le touvais prodigieux dans le dreamers 2008 celui avec les p'tits personnage Chippy). Quant au dingo Cyro, ben je l'entends pas encore mais ça viendra forcément. Du coup là je m'écoute le récent live at the poisson rouge, me régale des solos incendiaires de Ribot et de cette alternance entre Patton et misses Rei. Enfin bon rien de fondamental à te dire pour le moment mais tu pourras pas dire que je t'en ai rien dit!! ;-)
      Mathieu.

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    3. Ben, si tu veux, les Dreamers sont un peu la version gentille d'Electric Masada ce qui est tout sauf surprenant si on compare les deux formations. Pour le reste, je te laisse progresser dans tes écoutes, je tenais juste à te dire que j'entendais bien Cyro mais je dois avoir l'oreille aimantée sur lui... ^_^
      Merci pour ce retour !

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  5. Ça y est je l'ai enfin acheté l'album tant attendu, Pellucidar. Pas de surprise, il est parfait. Une chance il ressemble en effet à mon préféré O'o sans les chants d'oiseaux. Tu m'as fait peur avec le côté Kitch que je n'entends pas. Je l'entends sur le Dreamers Christmas en revanche. Comme d'hab merci pour la chronique.

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    1. Arf si A perfume to cleopolis a un petit côté soul kitch hawaïen... mais ça va c'est pas désagréable.

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    2. Juste un peu de kitsch, juste un peu... ^_^
      Comme toi, je n'en reviens pas de cet album, les Dreamers n'ont jamais vraiment failli mais, là, quel festin !

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