Un petit fil mais un sacré voyage quand même parce que relier Iggy Pop à Lynyrd Skynyrd en passant par Yes, ce n'est pas forcément quelque chose qui sauterait à la face. Et donc, un petit fil, qui ne plaira sans doute que modérément aux défenseurs du bon goût qu'il faut avoir... Tant pis. Enjoie !
PaS Si BêTe
Iggy Pop "The Idiot" (1977)
ou "Iggy sous influence"
C'est le premier album de l'iguane, un album qui, comme le fantastique Transformer de Lou Reed quelques années plus tôt, porte le sceau d'un David Bowie toujours partant pour aider un pote à sa relance, quitte à vampiriser son œuvre.
Parce que, indéniablement, dès un titre en référence à Fiodor Dostoïevski (j'sais pas vous mais, moi, j'ai du mal à imaginer Iggy potasser les classiques de la littérature russe), d'une approche, une esthétique musicale typique de la période berlinoise de l'homme aux yeux vairons, jusqu'à des crédits intégralement partagés par l'auteur et son mentor/producteur, on a très souvent l'impression d'écouter un album de David Bowie chanté par Iggy Pop. Comme c'est un bon David Bowie, option post-kraut new-waveuse avant l'heure à fond les bananes !, avec quelques vrais highlights (Sister Midnight, co-écrit avec le guitariste Carlos Alomar, l'imparable Nightclubbing morceau culte s'il en fut, un Funtime cousin-Kraut, ou un China Girl que Bowie n'hésitera pas à transformer en hit mondial quelques années plus tard en le débarrassant de son initiale noirceur), on ne boude pas son plaisir et plonge dans les méandres d'un album mené par la voix du mort-de-faim, un peu à la ramasse depuis la séparation des Stooges et son séjour psychiatrique, cet Iggy plus vraiment ce symbole proto-punk, introverti et nihiliste.
The Idiot, plus qu'une première œuvre, demeure un des tous meilleurs album d'Iggy avec, évidemment, Lust for Life sorti la même année et reconduisant presque la formule et l'équipe, une puissante et artistique déclaration d'intention qui ne sera pas, hélas, toujours suivie d'effets dans la suite de la carrière de Mister Pop.
Parce que, indéniablement, dès un titre en référence à Fiodor Dostoïevski (j'sais pas vous mais, moi, j'ai du mal à imaginer Iggy potasser les classiques de la littérature russe), d'une approche, une esthétique musicale typique de la période berlinoise de l'homme aux yeux vairons, jusqu'à des crédits intégralement partagés par l'auteur et son mentor/producteur, on a très souvent l'impression d'écouter un album de David Bowie chanté par Iggy Pop. Comme c'est un bon David Bowie, option post-kraut new-waveuse avant l'heure à fond les bananes !, avec quelques vrais highlights (Sister Midnight, co-écrit avec le guitariste Carlos Alomar, l'imparable Nightclubbing morceau culte s'il en fut, un Funtime cousin-Kraut, ou un China Girl que Bowie n'hésitera pas à transformer en hit mondial quelques années plus tard en le débarrassant de son initiale noirceur), on ne boude pas son plaisir et plonge dans les méandres d'un album mené par la voix du mort-de-faim, un peu à la ramasse depuis la séparation des Stooges et son séjour psychiatrique, cet Iggy plus vraiment ce symbole proto-punk, introverti et nihiliste.
The Idiot, plus qu'une première œuvre, demeure un des tous meilleurs album d'Iggy avec, évidemment, Lust for Life sorti la même année et reconduisant presque la formule et l'équipe, une puissante et artistique déclaration d'intention qui ne sera pas, hélas, toujours suivie d'effets dans la suite de la carrière de Mister Pop.
1. Sister Midnight 4:19
2. Nightclubbing 4:14
3. Funtime 2:54
4. Baby 3:24
5. China Girl 5:08
6. Dum Dum Boys 7:12
7. Tiny Girls 2:59
8. Mass Production 8:24
Iggy Pop – vocals
David Bowie – keyboards, synthesizer, guitar, piano, saxophone, xylophone, backing vocals
Carlos Alomar – guitar
Dennis Davis – drums
George Murray – bass guitar
Phil Palmer – guitar
Michel Santangeli – drums
Laurent Thibault – bass
David Bowie (chant, guitare, saxophone) |
PReMieR CHeF D'œuVRe
David Bowie "Hunky Dory" (1971)
ou "Nice one, Mr Jones!"
Hunky Dory a beau être le, déjà !, 4ème album de David Bowie, c'est une avancée décisive dans une carrière qui peine à combler les rêves de gloire d'un jeune auteur, compositeur, interprète et multi-instrumentiste plein de talent mais n'ayant pas encore à son catalogue une collection aussi intouchable artistiquement parlant que commercialement gorgée de tubes imparables... Jusqu'à Hunky Dory, donc.
On peut attribuer, outre le hasard cosmique qui fait se rencontrer un artiste et sa muse, le succès de l'entreprise à une équipe et d'abord à un groupe - avec le guitariste /co-arrangeur Mick Ronson et le batteur Mick Woodmansey déjà présents sur The Man Who Sold The World, le récemment disparu (21 mai 2013) Trevor Bolder à la basse et à la trompette, et le revenant Yes-man Rick Wakeman (déjà aperçu sur Space Oddity où il mélotronisait à merveille le morceau éponyme) au piano - mais aussi un producteur, Ken Scott, transfuge des studios Abbey Road présentement résident des studios Trident qui suivra Bowie jusque Pin Ups (soit 4 albums consécutifs), avant que Bowie ne prenne lui-même les choses en main pour Young Americans. Historiquement, l'association, moins Wakeman, se cristallisera sous le nom des Spiders from Mars dès l'album suivant, le fameux Ziggy Stardust, avec le résultat qu'on connait... C'est dire si Bowie tient là une fine équipe !
Mais, évidemment, refrain connu, sans bonnes chansons tout ceci serait vain et, pour le coup, alors que ses précédents long-jeux de David, pour recommandables furent-ils, étaient marqués du sceau de l'inconsistance, de l'irrégularité, Hunky Dory est une collection sans faille menée qu'elle est par les deux tubes absolument imparables et immortels que sont Changes et Life on Mars?. Ces deux là n'étant plus, vous en conviendrez, à présenter nous nous intéresserons aux autres, malchanceux petits moments de grâce n'ayant pas connu les spotlights et les charts alors qu'ils les méritaient autant ! On citera naturellement un Oh! You Pretty Things totalement addictif que ce soit pour sa mélodie de chant, sa partie de piano (jouée par Wakeman) et son démarrage glam pop du refrain... Succulent ! et merveilleusement enchaîné à un Eight Line Poem, jazz/blues transitoire où Ronson brille par sa retenue et son feeling. La suite ne vient jamais démentir l'exceptionnel niveau que ce soit sur le jazz pop Kooks (qui m'a toujours fait l'impression de finir trop vite tant il est bon), Quicksand avec ses crescendos divins et ses relents de Dylan folk et de Beatles orchestral, Fill Your Heart avec sa préciosité et ses arrangements gentiment surannés, petite bulle de nostalgie joyeuse (si, si !), Andy Warhol avec son intro bizarroïde et le folk quasi-Kinksien qui suit... Bref, arrêtons là l'énumération... Il suffit de dire que les trois qui restent ne déparent pas du lot, que tout y est (très) bon et fonctionne magnifiquement en cohérence (une première chez David). Certes, ce n'est pas encore tout à fait le Bowie rock, on s'en approche sur Queen Bitch ceci dit, qui ravira son monde dès l'année suivante avec l'album que vous savez mais, quelle inspiration, quelle maîtrise, quel pied !
Pas vraiment par hasard, l'album décrochera le premier numéro 1 de David Bowie en sa natale Angleterre, marquera le décollage de la carrière du même outre-Atlantique... Et ce n'est que justice parce que David Bowie a tout bon sur Hunky Dory et a pondu sa première Grande Œuvre, une galette imparable, signe d'un artiste dont l'état de grâce ne fait alors que commencer. Décisif, je vous dis !
1. Changes 3:37
2. Oh! You Pretty Things 3:12
3. Eight Line Poem 2:55
4. Life on Mars? 3:53
5. Kooks 2:53
6. Quicksand 5:08
7. Fill Your Heart 3:07
8. Andy Warhol 3:56
9. Song for Bob Dylan 4:12
10. Queen Bitch 3:18
11. The Bewlay Brothers 5:22
David Bowie – vocals, guitar, alto and tenor saxophone, piano (in "Oh! You Pretty Things" and "Eight Line Poem")
Mick Ronson – guitar, vocals, Mellotron, arrangements
Rick Wakeman – piano
Trevor Bolder – bass guitar, trumpet
Mick Woodmansey – drums
Rick Wakeman (claviers) |
PRoGMaNia
Yes "Going for the One" (1977)
ou "The Special One"
Après l'incartade bien barrée avec l'excellent Patrick Moraz aux claviers (Relayer), Going for the One marque le retour du line-up classique de la formation, avec Rick Wakeman aux panoramiques, théâtraux et, pour tout dire un peu pompeux synthétiseurs qui sont quand même un peu la trademark du Yes qui triompha vers le début des années 70.
Mais, aïe aïe, on est en 1977 et dire que la jeunesse d'Angleterre s'intéresse à tout autre choses qu'aux élucubrations symphoniques de ces déjà vieux et si inaccessibles virtuoses tient indéniablement du massif euphémisme. Et puis le groupe est absent depuis trois longues années, une éternité pour les années 70. Pourtant Yes s'en sort bien en modernisant juste ce qu'il faut sa formule notamment via la contribution de Wakeman qui a profité de ses années en solo pour renouveler, augmenter son matos des derniers développements disponibles.
L'affaire commence par une étrangeté, une sorte de hard blues progressif qui donne son titre à l'album et n'aurait presque pas déparé dans le répertoire de Led Zeppelin, le single évident de l'album aussi avec son refrain à reprendre en chœur et sa mélodie accrocheuse. On se retrouve vite dans une domaine plus familier avec un Turn of the Century qui, débutant en acoustique tranquille, n'a de cesse de "crescender" à un train de sénateur vers un palpitant final et une redescente en douceur histoire de boucler la boucle. Vient ensuite le très classique Parallels où on retrouve le versant rock du progressif de Yes pour une composition correcte sentant quand même un peu le remplissage, mais ça va, ça s'écoute et ne détonne pas sur l'ensemble de la galette. Pas plus que Wonderous Stories marquant un retour vers la tendance hippie collant si bien à la peau d'un Anderson qui ne s'en défend même pas. Last but not least, c'est l'authentique second sommet de l'album, avec la bizarrerie addictive d'ouverture, Awaken, la grosse pièce et son quart d'heure du plus pur Yes qui soit donné d'entendre sur Going for the One. Celui-ci a tout, des patterns rythmiques atypiques, des claviers et guitares virtuoses, un chant et des chœurs façon "chorale des anges", un développement symphonique idéal, il a tout ET la qualité qu'on attend d'une telle équipe et qui, enfin !, est ici atteinte.
Bien produit par le groupe lui-même, embellie créatrice avant un énième drame (qui conduira vers l'excellent Drama et l'adoubement des deux Buggles) suite à un album mi-cuit (Tormato), Going for the One est peut-être bien le dernier grand classique de Yes, un classique mineur, certes, mais un classique tout de même qu'on ne peut, évidemment, que recommander.
L'affaire commence par une étrangeté, une sorte de hard blues progressif qui donne son titre à l'album et n'aurait presque pas déparé dans le répertoire de Led Zeppelin, le single évident de l'album aussi avec son refrain à reprendre en chœur et sa mélodie accrocheuse. On se retrouve vite dans une domaine plus familier avec un Turn of the Century qui, débutant en acoustique tranquille, n'a de cesse de "crescender" à un train de sénateur vers un palpitant final et une redescente en douceur histoire de boucler la boucle. Vient ensuite le très classique Parallels où on retrouve le versant rock du progressif de Yes pour une composition correcte sentant quand même un peu le remplissage, mais ça va, ça s'écoute et ne détonne pas sur l'ensemble de la galette. Pas plus que Wonderous Stories marquant un retour vers la tendance hippie collant si bien à la peau d'un Anderson qui ne s'en défend même pas. Last but not least, c'est l'authentique second sommet de l'album, avec la bizarrerie addictive d'ouverture, Awaken, la grosse pièce et son quart d'heure du plus pur Yes qui soit donné d'entendre sur Going for the One. Celui-ci a tout, des patterns rythmiques atypiques, des claviers et guitares virtuoses, un chant et des chœurs façon "chorale des anges", un développement symphonique idéal, il a tout ET la qualité qu'on attend d'une telle équipe et qui, enfin !, est ici atteinte.
Bien produit par le groupe lui-même, embellie créatrice avant un énième drame (qui conduira vers l'excellent Drama et l'adoubement des deux Buggles) suite à un album mi-cuit (Tormato), Going for the One est peut-être bien le dernier grand classique de Yes, un classique mineur, certes, mais un classique tout de même qu'on ne peut, évidemment, que recommander.
1. Going for the One 5:30
2. Turn of the Century 7:58
3. Parallels 5:52
4. Wonderous Stories 3:45
5. Awaken 15:38
Jon Anderson – lead vocals, harp
Chris Squire – 4-, 6-, and 8-string bass guitars, backing vocals
Steve Howe – acoustic and electric guitars, lap steel guitar, pedal steel guitar, laúd, backing vocals
Rick Wakeman – Polymoog and Minimoog synthesizers, church organ, piano, Mellotron, choral arrangement
Alan White – drums, tuned percussion
&
Richard Williams Singers – choir
Steve Howe (guitare) |
FM HeRoeS
Asia "Asia" (1982)
ou "Prog goes Pop"
Du rock progressif pour la fm américaine ? C'est, en caricaturant à peine, ce que contient le premier album d'un super-groupe pourtant britannique avec un Buggle stagiare en Oui, un Yes-man en cessation d'acceptation, le P qui complétait l'E.L., et un disciple passé du Roi Cramoisi. La pierre fondatrice ? Asia, par Asia, évidemment.
On ne va pas se mentir, en 2015, tout ça sonne horriblement daté tant et si bien qu'il faudra soit être un mélomane nostalgique de la période (le début des années 80) ou l'avoir vécu en en gardant un bon souvenir pour encaisser les charmes putassiers de la présente galette.
Stylistiquement, passée une pochette de Roger Dean qui nous donnerait presque à croire que progressif l'œuvre sera, c'est de bon gros rock fm à peine augmenté de quelques trucs acquis par ces messieurs dans leurs précédentes aventures dont il s'agit. Alors, évidemment, c'est supra-efficace, truffé de mélodies toutes prêtes à venir truster votre boîte crânienne, bien interprété, forcément vu la fine équipe qui y sévit, bref, une Rolls dans le genre. Et un succès qui suivit, ces messieurs venant contester la suprématie étatsunienne sur le domaine à coup de gimmicks de claviers mémorables, de mélodies de chants accrocheuses, de guitares un peu trop discrètes mais toujours maniaquement précises, sur une production qui a le clinquant de son temps mais juste ce qu'il faut de soin artistique pour moins mal vieillir que la moyenne (merci à Mike Stone repéré chez Queen, Journey ou April Wine).
Si vous trouvez votre bonheur dans ce genre d'exactions du type "plaisir coupable" (mais plaisir quand même), foncez ! Si, par contre, vous êtes un lecteur assidu de Bien-Pensant-Musique, fuyez !, mais ne vous moquez pas, c'est mal.
Stylistiquement, passée une pochette de Roger Dean qui nous donnerait presque à croire que progressif l'œuvre sera, c'est de bon gros rock fm à peine augmenté de quelques trucs acquis par ces messieurs dans leurs précédentes aventures dont il s'agit. Alors, évidemment, c'est supra-efficace, truffé de mélodies toutes prêtes à venir truster votre boîte crânienne, bien interprété, forcément vu la fine équipe qui y sévit, bref, une Rolls dans le genre. Et un succès qui suivit, ces messieurs venant contester la suprématie étatsunienne sur le domaine à coup de gimmicks de claviers mémorables, de mélodies de chants accrocheuses, de guitares un peu trop discrètes mais toujours maniaquement précises, sur une production qui a le clinquant de son temps mais juste ce qu'il faut de soin artistique pour moins mal vieillir que la moyenne (merci à Mike Stone repéré chez Queen, Journey ou April Wine).
Si vous trouvez votre bonheur dans ce genre d'exactions du type "plaisir coupable" (mais plaisir quand même), foncez ! Si, par contre, vous êtes un lecteur assidu de Bien-Pensant-Musique, fuyez !, mais ne vous moquez pas, c'est mal.
1. Heat of the Moment 3:50
2. Only Time Will Tell 4:44
3. Sole Survivor 4:48
4. One Step Closer 4:16
5. Time Again 4:45
6. Wildest Dreams 5:10
7. Without You 5:04
8. Cutting It Fine 5:35
9. Here Comes the Feeling 5:42
Geoff Downes – keyboards, vocals
Steve Howe – guitars, vocals
Carl Palmer – drums, percussion
John Wetton – lead vocals, bass guitar
John Wetton (chant, basse) |
ByRoN aVaNT-DeRNièRe
Uriah Heep "Return to Fantasy" (1975)
ou "En voie d'essoufflement"
Premier des deux albums d'Uriah Heep avec une guest-star qui en jette, l'ex-King Crimson John Wetton, avant dernier album avec leur référentiel frontman, David Byron, alors déjà bien mal en point du fait de ses nombreux excès narcotiques, Return to Fantasy n'est pas un triomphe, pas une catastrophe non plus.
Ca commence d'ailleurs en beauté par un Return to Fantasy, la chanson, destiné à s'intégrer à la liste des classiques d'Uriah Heep, composition typique du style du groupe, solide mid-tempo mené conjointement par la guitare de Mick Box et l'orgue de Ken Hensley, supporté par une solide section rythmique (dont John Wetton, à la quatre-cordes, donc) et orné du chant affecté et émotionnel de David Byron et des chœurs de Hensley, Kerslake (l'excellent batteur) et Wetton. La suite n'est hélas pas toujours du même tonneau même si un Shady Lady bien troussé largement dévolu à la guitare de Box, un Beautiful Dream plus progressif que la moyenne du répertoire du groupe lorgnant même vers le jazz fusion, un Showdown aux chœurs "queenesques" du plus bel effet et à slide de Mick bien mise en valeur, une ballade de belle facture aussi (Why Did You Go) et même une conclusion en beauté avec un A Year or a Day soufflant le froid et le chaud, l'électrique et l'acoustique, avec un bel enthousiasme si ce n'est un talent compositionnel bluffant. On passera sur le reste de l'album qui, moins satisfaisant, fait figure de remplissage, ni plus ni moins, on citera tout de même, remaster bonussée oblige, de jolis compléments dont un Shout It Out heavy rock lent réussi, un Time Will Come typique du Heep et plutôt meilleur que les fillers précités, ou une version alternative de Beautiful Dream qui, sonnant vraiment comme un démo, permet d'entendre le morceau dans le cours de son développement.
Return to Fantasy, loin de valoir les grands classiques des vénérable britons, de Very 'Eavy Very 'Umble à Look at Yourself en passant par Salisbury sans oublier la doublette Demons & Wizards/Magician's Birthday, œuvre d'un Uriah Heep semblant quand même être en recherche d'un hypothétique second souffle, est surtout à recommander aux fans de la formation et aux amateurs du hard rock un peu progressif des années 70 qui y trouveront moult motifs de satisfaction.
Return to Fantasy, loin de valoir les grands classiques des vénérable britons, de Very 'Eavy Very 'Umble à Look at Yourself en passant par Salisbury sans oublier la doublette Demons & Wizards/Magician's Birthday, œuvre d'un Uriah Heep semblant quand même être en recherche d'un hypothétique second souffle, est surtout à recommander aux fans de la formation et aux amateurs du hard rock un peu progressif des années 70 qui y trouveront moult motifs de satisfaction.
1. Return to Fantasy 5:52
2. Shady Lady 4:46
3. Devil's Daughter 4:48
4. Beautiful Dream 4:52
5. Prima Donna 3:11
6. Your Turn to Remember 4:22
7. Showdown 4:17
8. Why Did You Go 3:53
9. A Year Or a Day 4:22
Bonus
10. Shout It Out 3:35
11. The Time Will Come 4:08
12. Beautiful Dream (Previously Unreleased Version) 5:49
13. Return To Fantasy (Edited Version) 3:38
David Byron – Lead Vocals
Mick Box – Guitars
Ken Hensley – Keyboards, Guitars, Synthesizer, Vocals
Lee Kerslake – Drums, Percussion, Vocals
John Wetton – Bass Guitar, Mellotron, Vocals
Ken Hensley (guitare, claviers) |
SouTHeRN FooT
Blackfoot "Siogo" (1983)
ou "Rickey tente la relance"
Quand le plus furieux des groupes sudistes, avec les desperados de Molly Hatchet, se met à se rêver en Roi des Charts, ça donne ? Siogo, le cru 1983 de Blackfoot, pas un mauvais album, pas forcément ce qu'on attend des indiens de l'ex et futur Lynyrd Skynyrd Rickey Medlocke pour autant.
Il faut dire qu'il y a un vilain anglais qui est venu se glisser chez les peaux-rouges !, un mec qui vient d'Uriah Heep qu'il a quitté avec pertes et fracas pour les obligatoires divergences artistiques, vous connaissez la chanson... La venue de Ken Hensley, de fait, est tout sauf innocente, s'il y compose peu, ses claviers omniprésents (et un peu kitsch, on ne va pas se mentir), sa contribution à des chœurs du coup moins ouvertement virils, orientent l'album dans la direction choisie par Rickey, qui sait qui il a recruté, donc. Ca nous donne un album bipolaire, sudiste encore dans quelques saillies bien senties (We're Going Down, White Man's Land, deux solides compositions énergiques et réussies) mais, surtout, un rock policé, destiné à flatter l'oreille de l'auditeur moyen de la bande fm US d'alors. Parfois, sur les morceaux les plus rock surtout, ça fonctionne bien et donne quelques compositions cousines de l'ex-maison du nouveau lieutenant (Uriah Heep, bien sûr) ou de la concurrence "blackmorienne". Ainsi, le costaud Send Me an Angel, les mid-tempo Crossfire et Sail Away, l'entraînant Heart's Grown Cold, ou une locomotive tel que le Drivin' Fool lardé de soli crépitants atteignent leur but de vulgarisation grand public de l'idiome southern rock. Par contre, quand de douteux synthés 80s viennent habiter de quelconques compositions dans ce qu'il est convenu d'appeler le ventre-mou de l'opus (Teenage Idol, Goin' in Circles, Run for Cover), on marche nettement moins dans une combine trop datée, reposant trop sur de simplistes gimmicks pour vraiment satisfaire, dommage en particulier pour un Teenage Idol doté, tout de même, d'un beau potentiel hélas gâché par le maniérisme fminé dont il fut encombré.
Comme même ces trois-là sont loin de l'indignité, juste en deçà du niveau de ce Siogo à l'injustement déplorable réputation, on recommande un album qui, sans mériter d'entrer dans la légende sudiste (pas comme Strikes, Tomcattin' ou Marauder, quoi) s'écoute avec un vrai plaisir même pas coupable.
Comme même ces trois-là sont loin de l'indignité, juste en deçà du niveau de ce Siogo à l'injustement déplorable réputation, on recommande un album qui, sans mériter d'entrer dans la légende sudiste (pas comme Strikes, Tomcattin' ou Marauder, quoi) s'écoute avec un vrai plaisir même pas coupable.
1. Send Me an Angel 4:36
2. Crossfire 4:08
3. Heart's Grown Cold 3:32
4. We're Goin' Down 4:12
5. Teenage Idol 4:48
6. Goin' in Circles 3:08
7. Run for Cover 4:12
8. White Man's Land 2:55
9. Sail Away 4:30
10. Drivin' Fool 4:48
Rickey Medlocke - lead vocals, guitars
Charlie Hargrett - guitars
Ken Hensley - keyboards, slide guitar on "Drivin' Fool", backing vocals
Greg T. Walker - bass guitar, backing vocals
Jakson Spires - drums, percussion, backing vocals
&
Michael Osborne, Lala - backing vocals
Rickey Medlocke (chant, guitare) |
oLD & NeW
Lynyrd Skynyrd "Vicious Cycle" (2003)
"C'est dans les vieux pots..."
De temps en temps, un groupe dont on n'attendait à priori plus rien, trop vieux, plus vraiment le même groupe (tristes circonstances obligent, en l'occurrence), un peu trop gras, un peu trop dans un nombrilisme musical auto-parodique pas vraiment très frais... Et puis Vicious Cycle et sa pochette pas belle du tout, une galette qui mérite le détour.
Et pourtant, ça partait mal parce que, Lynyrd Skynyrd ayant perdu l'un de ses trois derniers membres historiques, le bassiste Leon Wilkeson décédé pendant l'enregistrement qui du coup ne contribue qu'à deux titres, laissant donc aux seuls Gary Rossington et Billy Powell la lourde charge de garder le temple, avec même un opportuniste duo avec l'énervant Kid Rock (sur un remake de Gimme Back My Bullets finalement correct), on le sentait moyen ce pseudo-Lynyrd Skynyrd. Mais, avec l'énergie du désespoir sans doute, comme le groupe sait au moins approximer le style de blues hard un poil bouseux depuis toujours pratiqué par la formation, que l'addition du leader de Blackfoot (Rickey Medlocke qui avait déjà joué avec LS, entre 71 et 72... à la batterie !), et la constance d'un Johnny Van Zant qui a beaucoup de son défunt frère (même s'il ne le vaut pas tout à fait), il ne faut plus que de bonnes chansons pour que la sauce prenne.
Alors, forcément, si vous vous attendez à quoique ce soit d'autre que du solide rock sudiste, vous en serez pour vos frais, Lynyrd Skynyrd n'a jamais changé, ne changera jamais et continue d'appliquer la même formule qui est, finalement, son identité. Ceci dit, l'amateur du genre trouvera moult motifs à satisfaction sur ce 12ème album (le 6ème depuis la reformation) qui sent bon le cuir, la graisse automobile et le southern comfort. On passera rapidement sur le cri du cœur cocardier de Red, White & Blue (sans oublier de rappeler que c'est la première galette depuis les "évènements" pour les natifs de Jacksonville en Floride et que, patriotes qu'ils sont, ils ne pouvaient décemment pas faire autrement) pour vanter la belle qualité d'une galette qui rivalise avec ce que le succédané avait sorti de mieux jusque là (Endangered Species, un unplugged revisitant le glorieux passé en ajoutant sa petite pierre de nouveauté). Sans entrer dans le détail de la généreuse tracklist, 15 titres pour 70 imposantes minutes, on notera qu'on y retrouve tous les trucs du combo, de blues déchirants en rocker pour highways, avec une inspiration incroyablement au rendez-vous mais qui fera, hélas, de nouveau défaut au groupe sur ses sorties suivantes.
Vicious Cycle, c'est le meilleur album électrique du Lynyrd Skynyrd non-historique, c'est aussi simple que ça et c'est donc, forcément, recommandé.
Alors, forcément, si vous vous attendez à quoique ce soit d'autre que du solide rock sudiste, vous en serez pour vos frais, Lynyrd Skynyrd n'a jamais changé, ne changera jamais et continue d'appliquer la même formule qui est, finalement, son identité. Ceci dit, l'amateur du genre trouvera moult motifs à satisfaction sur ce 12ème album (le 6ème depuis la reformation) qui sent bon le cuir, la graisse automobile et le southern comfort. On passera rapidement sur le cri du cœur cocardier de Red, White & Blue (sans oublier de rappeler que c'est la première galette depuis les "évènements" pour les natifs de Jacksonville en Floride et que, patriotes qu'ils sont, ils ne pouvaient décemment pas faire autrement) pour vanter la belle qualité d'une galette qui rivalise avec ce que le succédané avait sorti de mieux jusque là (Endangered Species, un unplugged revisitant le glorieux passé en ajoutant sa petite pierre de nouveauté). Sans entrer dans le détail de la généreuse tracklist, 15 titres pour 70 imposantes minutes, on notera qu'on y retrouve tous les trucs du combo, de blues déchirants en rocker pour highways, avec une inspiration incroyablement au rendez-vous mais qui fera, hélas, de nouveau défaut au groupe sur ses sorties suivantes.
Vicious Cycle, c'est le meilleur album électrique du Lynyrd Skynyrd non-historique, c'est aussi simple que ça et c'est donc, forcément, recommandé.
1. That's How I Like It 4:33
2. Pick Em Up 4:20
3. Dead Man Walkin' 4:30
4. The Way 5:32
5. Red, White, & Blue 5:31
6. Sweet Mama 3:59
7. All Funked Up 3:33
8. Hell or Heaven 5:14
9. Mad Hatter 5:38
10. Rockin' Little Town 3:36
11. Crawl 5:09
12. Jake 3:41
13. Life's Lessons 5:59
14. Lucky Man 5:35
15. Gimme Back My Bullets 3:41
Johnny Van Zant – lead vocals
Gary Rossington – guitars
Billy Powell – keyboards
Ean Evans – bass guitar
Michael Cartellone – drums
Carol Chase – background vocals
Rickey Medlocke – guitars & vocals
Hughie Thomasson – guitars & background vocals
Dale Krantz Rossington – background vocals
&
Kid Rock – vocals in "Gimme Back My Bullets"
Leon Wilkeson - bass guitar on "The Way" and "Lucky Man"
Le line-up de l'édition :
David Bowie (chant, guitare, saxophone), Rick Wakeman (claviers),
Steve Howe (guitare), John Wetton (chant, basse),
Ken Hensley (guitare, claviers), Rickey Medlocke (chant, guitare)
Tire le Fil #6
RépondreSupprimerIggy Pop "The Idiot" (1977)
- http://www81.zippyshare.com/v/Q4R9sTJp/file.html
David Bowie "Hunky Dory" (1971)
- http://www20.zippyshare.com/v/NMIxW9WJ/file.html
Yes "Going for the One" (1977)
- http://www20.zippyshare.com/v/NDhVgqe9/file.html
Asia "Asia" (1982)
- http://www20.zippyshare.com/v/miQE8t48/file.html
Uriah Heep "Return to Fantasy" (1975)
- http://www20.zippyshare.com/v/wI2k3jmD/file.html
Blackfoot "Siogo" (1983)
- http://www20.zippyshare.com/v/XPlXemHb/file.html
Lynyrd Skynyrd "Vicious Circle" (2003)
- http://www65.zippyshare.com/v/qUr6SLAW/file.html
Sans hésiter, voilà mon "Tire le fil" préféré. La transition Iggy Skynyrd est d'une logique imparable… aventureuse, mais imparable !!!.
RépondreSupprimerYes et Asia me touchent moins, mais le reste est somptueux.
Et pourtant, ce sera probablement celui qui aura le moins de commentaires... Merci du compliment, Keith.
SupprimerLe fil début sur du velours et vire drôlement sur des contrées que je n'apprécies pas trop (et dont j'ai fait un peu le plein ces derniers temps). Mais arriver à Lynyrd Skynyrd en partant de Iggy Pop, ça, c'est la grand classe.
RépondreSupprimerOuais, un sacré grand écart ! ^_^
SupprimerAllez, promis, le prochain post te donnera plus de grain à moudre. ;-)