Suite et fin d'une collection d'albums essentiels au Zornophage. On poursuit le parcours, aborde de nouveaux genres pour finir, en beauté !, par une obsession récurrente de votre serviteur. Elle est pas belle la vie ? Enjoie !
Île Déserte: World Music
David Byrne "Rei Momo" (1989)
ou "Bon Voyage !"
David Byrne a coupé le cordon avec ses Têtes Parlantes, présentement, il coupe aussi le cordon avec l'occident et se dirige loin au sud de son point d'origine, en Amérique du Sud. Le résultat ? Bluffant !
Et encore plus quand on considère que c'est le premier vrai album solo de David après une belle carrière dans le cocon d'un groupe et une collaboration avec l'alors producteur régulier des Talking Heads, Brian Eno, 8 ans plus tôt. Un saut dans l'inconnu, juste après la séparation de son groupe d'autant plus ardu que, rien qu'à zyeuter l'impressionnante liste des participants (ça n'en finit pas !) il a fallu gérer. Mais David a l'estomac pour assumer l'appétit de son ambition comme le prouve la belle cohérence et les magnifiques arrangement donnant corps à ce Rei Momo d'exception.
Musicalement, David y retrouve les aspirations voyageuses d'une partie conséquente de Remain in Light sauf qu'à l'Afrique de Fela, il y préfère les douceurs chaloupées sud-américaines. Et c'est un festival qui nous fait voyager de la Havane à Rio de Janeiro en passant par Mexico City ou même Bogota. Et le truc incroyable c'est qu'au milieu de tout ça, alors que beaucoup seraient irrémédiablement perdus, Byrne y est mélodiquement tout à fait reconnaissable prouvant, l'air de rien, que son écriture, sa voix, si elles peuvent se transposer dans bien des univers, gardent leur authentique personnalité, la marque des grands.
Le détail des chansons ? Ce serait gâcher la surprise, voyons ! Il n'y a, en vérité qu'une chose à dire : Rei Momo ? courez-y vous ne serez pas déçus !
1. Independence Day 5:45Musicalement, David y retrouve les aspirations voyageuses d'une partie conséquente de Remain in Light sauf qu'à l'Afrique de Fela, il y préfère les douceurs chaloupées sud-américaines. Et c'est un festival qui nous fait voyager de la Havane à Rio de Janeiro en passant par Mexico City ou même Bogota. Et le truc incroyable c'est qu'au milieu de tout ça, alors que beaucoup seraient irrémédiablement perdus, Byrne y est mélodiquement tout à fait reconnaissable prouvant, l'air de rien, que son écriture, sa voix, si elles peuvent se transposer dans bien des univers, gardent leur authentique personnalité, la marque des grands.
Le détail des chansons ? Ce serait gâcher la surprise, voyons ! Il n'y a, en vérité qu'une chose à dire : Rei Momo ? courez-y vous ne serez pas déçus !
2. Make Believe Mambo 5:23
3. The Call of the Wild 4:55
4. Dirty Old Town 4:12
5. The Rose Tattoo 3:50
6. Loco de Amor 3:51
7. The Dream Police 3:00
8. Don't Want to Be Part of Your World 4:55
9. Marching Through the Wilderness 4:30
10. Good and Evil 4:35
11. Lie to Me 3:40
12. Office Cowboy 3:40
13. Women vs Men 4:06
14. Carnival Eyes 4:04
15. I Know Sometimes a Man Is Wrong 3:11
David Byrne - Guitar, String Arrangements, Vocals
Milton Cardona - Bata, Choir/Chorus, Claves, Congas, Iya, Quinto, Shekere, Tambor, Vocals (Background)
Acua Turree Ensemble - Strings
Robby Ameen - Drums
Luis Arias - Congas
Cyro Baptista - Agogo, Caxixi, Tambourine
Lucinho Bizadao - Cavaquinho
Sergio Brandão - Bass
Sam Burtis - Trombone
Floyd Carter - Violin
Willie Colón - Choir/Chorus
Celia Cruz - Vocals
Jorge Jose Da Silva - Repique, Tambourine
Joe de Jesus - Trombone
Felix Farrar - Violin
James Fearnley - Accordion
Lawrence Feldman - Sax
Reinaldo Fernandes - Repique, Tamborim
Angel Fernandez - Trumpet, Woodwind
Mitch Frohman - Sax
Jose Gallegos - Keyboards
Elvis Garcia - Bass
Andy González - Bass, Contrabass
Leini Guerrero - Piano
Steve Guttman - Trumpet
Kenneth Hitchcock - Sax
Ite Jerez - Trumpet
Lewis Kahn - Trombone, Violin
Arto Lindsay - Vocals
Romero Lubambo - Guitar
Kirsty MacColl - Vocals (Background)
Tom "Bones" Malone - Trombone
Jose Mangual Jr. - Bata, Bells, Bongos, Choir/Chorus, Congas, Guichero, Guira, Guiro
Luis Manuel - Guira
Juan Martinez - Drums
Shunzo Ohno - Trumpet
Barry Olsen - Trombone
Agusto Onna, Jr. - Choir/Chorus, Trumpet
Keith O'Quinn - Trombone
Enrique Orengo - Cello
Johnny Pacheco - Choir/Chorus, Composer, Congas
Agapito Pasqual - Accordion
Santiago Pasqual - Guira, Unknown Contributor Role
Paquito Pastor - Fender Rhodes, Piano
Oscar Peña - Sax
Lucy Penabaz - Vocals (Background)
Bobby Porcelli - Sax
Marc Quifiones - Bata, Timbales
Rubén Rodríguez - Bass
Huti Rodriquez - Tamboura
Barry Rogers - Trombone
David Sacks - Trombone
Steve Sacks - Sax
Charlie Santiago - Timbales
Charlie Sepulveda - Trumpet
Joe Shepley - Trumpet
Mauricio Smith - Flute
Cuto Soto - Choir/Chorus
David Taylor - Trombone
Yomo Toro - Cuatro
Dale Turk - Trombone
Herbert Vianna - Vocals
Eric Weissberg - Mandolin, Pedal Steel
DAVID BYRNE |
Île Déserte: Rock
The Who "Who's Next" (1971)
ou "Pierre Précieuse"
Entre deux concepts/opéras rock ambitieux, The Who produit un bête album de chansons. Un bête album de chansons ? Quand on en vient à évoquer l'énorme Who's Next, c'est d'un understatement tout britannique dont il s'agit parce que, évidemment, ce légendaire album à la non moins légendaire pochette (M. Kubrick, les Who vous saluent bien) est bien bien plus que ça !
Déjà parce qu'il y a quatre énormes chansons depuis passées à la postérité et justement considérées comme des classiques de la légendaire formation : Baba O'Riley bien sûr avec son séquençage synthétique d'introduction (voir le documentaire sur l'album pour la méthode employée par Townshend), le monumental et presque progressif The Song Is Over qui devait clore le rock opéra sur lequel travaillait les Who (Lifehouse, que Pete retoquera pour son Psychoderelict de 1993) s'en sort admirablement bien hors contexte, hors concept, le fameux Behind Blue Eyes avec sa première partie toute en douceur avant le beau décollage bien boosté par les badaboums de Mr. Moon et l'exquise performance vocale d'un Daltrey qui sait émouvoir sans faire dans le pathos, évidemment, l'énorme, l'immense, l'essentiel Won't Get Fooled Again qui voit les quatre britanniques au sommet de leur art hard-rockant.
Mais ce n'est pas tout, le reste de l'album original, cinq autres chansons donc, étant un parfait complément des précités avec même un excellent titre d'Entwistle (My Wife), en plus des quatre autres, un poil en dessous des immenses classique détaillés plus haut mais d'une qualité à faire se pâmer tout groupe de rock qui se respecte. En bref, pas un album parfait (ça n'existe pas) mais presque. Et tout ça excellemment produit par le groupe sous la bienveillante supervision d'un Townshend qui, s'il a cette fois abandonné ses ambitions conceptuelles, n'en rien perdu de sa faconde.
Avec en plus des bonus qui font plaisir à entendre sur la réédition remasterisée (Pure and Easy ! I Don't Even Know Myself, rien que pour ces deux là...), Who's Next est une immense galette que tout amateur de rock fin et fort se doit de posséder, et même, éventuellement, dans sa version Deluxe complétée d'un bon petit live comme savait en pondre ces performers hors-pair. Les Who en 1971 ? La grande classe, tout simplement.
1. Baba O'Riley 5:08 Mais ce n'est pas tout, le reste de l'album original, cinq autres chansons donc, étant un parfait complément des précités avec même un excellent titre d'Entwistle (My Wife), en plus des quatre autres, un poil en dessous des immenses classique détaillés plus haut mais d'une qualité à faire se pâmer tout groupe de rock qui se respecte. En bref, pas un album parfait (ça n'existe pas) mais presque. Et tout ça excellemment produit par le groupe sous la bienveillante supervision d'un Townshend qui, s'il a cette fois abandonné ses ambitions conceptuelles, n'en rien perdu de sa faconde.
Avec en plus des bonus qui font plaisir à entendre sur la réédition remasterisée (Pure and Easy ! I Don't Even Know Myself, rien que pour ces deux là...), Who's Next est une immense galette que tout amateur de rock fin et fort se doit de posséder, et même, éventuellement, dans sa version Deluxe complétée d'un bon petit live comme savait en pondre ces performers hors-pair. Les Who en 1971 ? La grande classe, tout simplement.
2. Bargain 5:34
3. Love Ain't for Keeping 2:10
4. My Wife 3:41
5. The Song Is Over 6:14
6. Getting in Tune 4:50
7. Going Mobile 3:42
8. Behind Blue Eyes 3:42
9. Won't Get Fooled Again 8:32
Bonus
10. Pure and Easy 4:22
11. Baby Don't You Do It 5:15
12. Naked Eye (Live at the Young Vic 26/4/71) 5:31
13. Water (Live at the Young Vic 26/4/71) 6:26
14. Too Much of Anything 4:25
15. I Don't Even Know Myself 4:56
16. Behind Blue Eyes (Original Version) 3:25
Roger Daltrey – vocals
Keith Moon – drums, percussion
John Entwistle – bass, brass, vocals, piano on "My Wife"
Pete Townshend – guitar, VCS3, organ, A.R.P. synthesiser, vocals, piano on "Baba O'Riley"
&
Dave Arbus – violin on "Baba O'Riley"
Nicky Hopkins – piano on "The Song Is Over" and "Getting in Tune"
Al Kooper – organ on alternate version of "Behind Blue Eyes"
Leslie West – lead guitar on "Baby, Don't You Do It"
THE WHO |
Île Déserte: Indie Rock
The Dismemberment Plan "Emergency & I" (1999)
ou "The Best Plan"
Originaires de Washington DC et membres à part entière de la scène "Art-Punk" de cette ville, signés sur le label des ex-Jawbox Kim Coletta et Bill Bardot, produits par l'autre ex-Jawbox J Robbins... Tout porte à croire que The Dismemberment Plan fait dans l'agression sonique de type « qui crie et qui va vite ». Oui...et non.
Déjà parce que la caractéristique de base de la scène de DC est d'avoir mis de la matière grise dans son hardcore-punk. Le temps des furieux batifolages binaires de Minor Threat, Government Issue ou Youth Brigade est depuis longtemps passé. Fugazi (avec l'ex-Minor Threat Ian McKaye en étendard), Jawbox ou Smart Went Crazy ont depuis longtemps revitalisé la formule lui offrant des circonvolutions et développements flirtant même avec l'esprit du rock progressif !
C'est bien dans cette tradition de qualité et d'aventurisme que The Dismemberment Plan s'inscrit tout en conservant une identité à part. C'est encore plus flagrant sur leur 3ème album, Emergency & I, déjà, dans la composition même du groupe, où on aperçoit que ses membres ont - pour la première fois - eu massivement recours aux claviers. Ca se confirme d'ailleurs dans le son où des parties malines de synthétiseur viennent enrichir les compositions anguleuses de Morrison & Cie. Le quatuor pousse même le bouchon jusqu'à enregistrer une chanson de synthpop (un poil paranoïde, faut pas déconner non plus) avec le savoureux You Are Invited. Ensuite, c'est dans l'approche même du format chanson que TDP se démarque de ses petits camarades : si ils ne crachent pas sur l'enchaînement classique couplets/refrains, ils savent aussi y ajouter leur touche à eux, une façon de déstructurer la pop qui n'est pas si éloignée de certains morceaux des jeunes XTC. C'est justement cette étonnante qualité qui fit de TDP un groupe qui, malgré les louanges d'une poignée de fervents adorateurs, ne trouva jamais vraiment sa place. Trop pop et prog pour les purs hardcoreux, trop bizarres et abstraits pour une audience plus mainstream, TDP n'aura hélas pas marqué grand monde mais ceux qui le furent le furent profondément et indélébilement.
Des 12 morceaux qui composent Emergency & I, aucun n'est ne serait-ce que moyen. Cet album - comme son successeur (Change) d'ailleurs - est une impeccable et implacable collection de brulots à la fois psychotiques et amusants. Cette musique, cependant, ne s'apprivoise pas en l'écoutant distraitement, elle demande un minimum d'investissement et d'attention de l'auditeur qui, ce faisant, sera largement repayé de son effort et y découvrira du prog, du ska, du funk, du punk, de la new wave, de la synth pop passé à la moulinette d'un quatuor d'exception mené par un chanteur au falsetto attachant.
Pour conclure sur une petite note personnelle, je préciserais que cet album - que j'ai évidemment beaucoup fait écouter autour de moi - a généralement été très favorablement accueilli et ce par des gens aux univers et goûts musicaux très éloignés les uns des autres. Aussi me plait-il de penser que c'est plus par un abasourdissant manque de chance que par une quelconque absence de talent que The Dismemberment Plan ne sont pas, aujourd'hui, des stars mondiales du calibre de Pearl Jam ou System of a Down comme ils mériteraient de l'être. Aussi est-ce avec un immense plaisir que je vous livre cet album qui, bien qu'écouté à de très très nombreuses reprises, n'arrive toujours pas à me lasser. Je vous le promets, ça n'arrive pas si souvent.
1. A Life of Possibilities 4:34
2. Memory Machine 2:43
3. What Do You Want Me to Say? 4:18
4. Spider in the Snow 3:50
5. The Jitters 4:19
6. I Love A Magician 2:38
7. You Are Invited 4:52
8. Gyroscope 2:29
9. The City 4:26
10. Girl O'Clock 2:54
11. 8½ Minutes 2:57
12. Back and Forth 5:07
Eric Axelson – bass, keyboards
Jason Caddell – guitar, keyboards
Joe Easley – drums
Travis Morrison – vocals, guitar, keyboards
THE DISMEMBERMENT PLAN |
Île Déserte: Hardcore
Refused "The Shape of Punk to Come" (1998)
ou "HardCore et Encore"
Si je ne devais garder qu'un album de hardcore ? The Shape of Punk to Come de Refused, évidemment !, parce qu'il a tout cet album : de l'agression intelligente, de la prospection musicale, de la grâce mélodique (et oui !), de l'humour aussi... Et pourtant, en détournant le titre d'un légendaire album d'Ornette Coleman, les suédois avait mis la barre haut, très haut.
Ce qui est encore plus fou c'est que rien, à priori, ne laissait présager ce bond en avant, cette révolution sonique, le groupe n'ayant, précédemment, pas exactement brillé pour son immense originalité. Evidemment, Songs to Fan the Flames of Discontent, deux ans plus tôt, avait épaté pour son approche passionné, sa puissance hors-norme mais pas vraiment pour son unicité, un excellent album oui, un album d'exception non. Et donc, voici The Shape of Punk to Come, un opus où la liberté créatrice va de pair avec l'excellence compositionnelle. Bien-sûr, il y a le single, l'impeccable et implacable New Noise et ses bienvenus ajouts électroniques venus doper une composition à la fois accrocheuse et agressive, un triomphe. Mais c'est loin d'être tout Refused se laissant aller à toutes ses envies, toutes ses extravagances comme sur un Worms of the Senses/Faculties of the Skull et un Protest Song '68 où les 5 soufflent alternativement le chaud et le froid, un Liberation Frequency ou un Summerholidays Vs. Punkroutine aux allures presque pop et pourtant toujours furieusement harcore, un Tannhäuser/Derivé où, avec le concours d'un violoncelle, ces garçons pas comme les autres plongent dans l'art-punk tendance post-rock avec une classe et un talent qui laissent bouche bée, ou encore un The Apollo Programme Was a Hoax aux allures slo-core inattendues. Le reste de la galette, plus classiquement "core" n'est pas pour autant à négliger tant le groupe, sans avoir l'air d'y toucher, à créé un hybride où leur genre originel est bel et bien présent mais surtout comme carburant pour des ambitions artistiques réalistes et réussies. En un mot comme en mille ? Une Rolls cet album !
L'édition Deluxe, recommandée si vous n'avez pas encore cet indispensable, propose en bonus une captation de belle qualité enregistrée lors d'un festival en leur mère patrie en avril 1998. Une excellente façon non seulement de prolonger l'expérience mais aussi de découvrir ce que le groupe fit avant via quelques extraits de ses deux précédents opus et un documentaire sur le parcours de ces gars hors du commun.
Aux dernières nouvelles, après quelques concerts de reformation vendus comme exceptionnels, Refused sera bel et bien de retour au début de l'été avec son, seulement, 4ème album, Freedom. Dire qu'on attend beaucoup de cette réapparition discgraphique 17 ans après tient indéniablement de l'euphémisme. En attendant, vous pouvez vous plonger dans ce passionnant Shape of Punk to Come qui n'a non seulement pas pris une ride mais demeure à l'avant-garde d'un genre, le hardcore, ou les misfits de leur sorte ne sont pas légion. En un mot ? Obligatoire !
L'édition Deluxe, recommandée si vous n'avez pas encore cet indispensable, propose en bonus une captation de belle qualité enregistrée lors d'un festival en leur mère patrie en avril 1998. Une excellente façon non seulement de prolonger l'expérience mais aussi de découvrir ce que le groupe fit avant via quelques extraits de ses deux précédents opus et un documentaire sur le parcours de ces gars hors du commun.
Aux dernières nouvelles, après quelques concerts de reformation vendus comme exceptionnels, Refused sera bel et bien de retour au début de l'été avec son, seulement, 4ème album, Freedom. Dire qu'on attend beaucoup de cette réapparition discgraphique 17 ans après tient indéniablement de l'euphémisme. En attendant, vous pouvez vous plonger dans ce passionnant Shape of Punk to Come qui n'a non seulement pas pris une ride mais demeure à l'avant-garde d'un genre, le hardcore, ou les misfits de leur sorte ne sont pas légion. En un mot ? Obligatoire !
CD 1 - Album
1. Worms of the Senses/Faculties of the Skull 7:05
2. Liberation Frequency 4:08
3. The Deadly Rhythm 3:34
4. Summerholidays vs. Punkroutine 4:01
5. Bruitist Pome #5 1:25
6. New Noise 5:08
7. The Refused Party Program 2:38
8. Protest Song '68 4:32
9. Refused Are Fuckin Dead 5:08
10. The Shape of Punk to Come 5:06
11. Tannhäuser/Derivè 8:07
12. The Apollo Programme Was a Hoax 4:13
CD 2 - Bonus
Live at Umeå Open festival (April 3, 1998)
1. The Shape of Punk to Come 4:38
2. The Refused Party Program 1:28
3. Circle Pit 2:48
4. Worms of the Senses/Faculties of the Skull 5:31
5. Hook, Line and Sinker 2:51
6. Summerholidays vs. Punkroutine 3:54
7. Rather Be Dead 3:42
8. Burn It 2:33
9. The Deadly Rhythm 4:05
10. Coup d'Ètat 5:10
11. New Noise 4:48
12. Tannhäuser 7:30
Dennis Lyxzén – vocals
Kristofer Steen – guitars, drums
Jon Brännström – guitars, samples, programming, synthesizers
David Sandström – drums, melodica
Magnus Björklund – bass guitar, cello
&
Torbjörn Näsbom – violin
Jakob Munck – upright bass
Pelle Henricsson – tambourine
REFUSED |
Île Déserte: Punk
Ruts "The Crack" (1979)
ou "Punk Masterpiece"
Ruts est un groupe de rock britannique formé à Londres en 1976 sous l'influence des groupes punks et de la scène reggae. Le premier 45 tours du groupe est d'ailleurs sorti par Misty In Roots. Après quelques 45 tours et une implication importante dans les festivals « Rock Against Racism », le groupe sort un album culte en 1979: The Crack sous le label Virgin Records. Leurs morceaux les plus célèbres sont Jah War et Babylon's Burning, sortis en 1979. Le décès du chanteur Malcolm Owen le 14 juillet 1980, d'une overdose d'héroïne, mettra fin à la carrière du groupe, qui malgré un album posthume (singles, live) intitulé Grin & Bear It et un album principalement instrumental et dub sous le nom de RUTS DC, disparaîtra de la scène, non sans laisser son empreinte dans les musiques métissées qui se développeront dans les années 1980 (Bad Brains, Fishbone, par exemple).
Bon, ça c'est pour l'histoire parce que ça ne fait pas de mal, des fois, de rappeler de quoi on parle. En, ce qui me concerne, je n'échangerais pas "The Crack" contre toute la discographie des Clash ou des Damned, qui ne sont pas manchots pourtant... Car, enfin, en 1979 les Ruts avaient tout ! Des chansons à mélodies entêtantes, à grooves implacables, à riffs percutants, à métissage intelligent et naturel... Un bijou d'album dont chaque chanson (y compris les morceaux bonus de la version cd présentée ici) est un diamant resplendissant sur un improbable diadème de sueur et de sang.
Ben oui, de sueur et de sang, crénonvindiou ! On parle de punk rock et ça ne fait donc pas toujours dans la dentelle. Mais les Ruts ont cette particularité d'être des musiciens doués (sans excès) en plus d'être de furieux bestiaux ce qui est tout bénéfice pour l'auditeur.
Allez, je ne vais pas m'étendre, je vais simplement conclure en disant que, dans mon panthéon personnel de la chose punk (ceci incluant le hardcore), The Crack est une des plus belles pièces et, ramené à la vague punk qui déferla sur la Prude Albion à la fin des Septantes, probablement (un des si ce n'est) l'album le plus essentiel.
1. Babylon's Burning 2:35
2. Dope for Guns 2:11
3. S.U.S. 3:49
4. Something That I Said 3:53
5. You're Just A… 2:55
6. It Was Cold 6:48
7. Savage Circle 3:05
8. Jah War 6:55
9. Criminal Mind 1:34
10. Backbiter 3:02
11. Out of Order 1:50
12. Human Punk 4:34
Bonus
13. Give Youth a Chance 3:07
14. I Ain't Sofisticated 2:16
15. The Crack 5:49
Malcolm Owen - vocals
Paul Fox - guitar, organ
John "Segs" Jennings - bass guitar, piano on "Jah War"
Dave Ruffy - drums
Richard Mannah - backing vocals on "S.U.S" & "Criminal Mind"
Mick Glossop - synthesizer on "It Was Cold"
Gary Barnacle - saxophone
Luke Tunney - trumpet
THE RUTS |
Île Déserte Reggae
Bob Marley & the Wailers "Catch a Fire" (1973)
ou "Original Reggae"
L'explosion de Marley et de ses Wailers à la face du Monde (ou plutôt des Wailers avant la mise en avant de Bob parce que Peter Tosh et Bunny Wailer sont ici presque aussi important que le fameux dreadlocké), l'album qui a collé la fièvre reggae à tout la planète... Pas une affaire si simple que ça, en fait, mais un triomphe, quel triomphe !, c'est 1973, c'est Catch a Fire.
Considérant le triomphe commercial de l'album, son statut justement légendaire depuis, il n'est pas besoin de faire l'article sur cette pierre fondatrice d'un genre qui, comme vous le savez tous, a depuis fait florès s'immisçant jusque dans le répertoire de nombreux artistes n'ayant pourtant pas grand chose à voir avec la Jamaïque. Il suffit, en vérité, de jeter un œil aux titres de la sélection (Concrete Jungle, Slave Driver, Stir It Up, No More Trouble, Midnight Ravers) pour se convaincre qu'on a ici affaire à une galette importante. Une galette importante qui, sans le coup de génie du boss d'Island Records, Chris Blackwell, n'aurait peut-être jamais existé le monsieur, qui suivait depuis longtemps le bouillonnement créatif de l'île caribéenne, ayant poussé ses poulains à retoquer leurs enregistrements initiaux avec l'assistance de quelques session-men britanniques histoire d'occidentaliser un peu tout ça, de le rendre plus attractif pour un public blanc qui n'a, jusque là, jamais été confronté au son de ces révolutionnaires mystiques. Le résultat est, cela va sans dire mais disons-le quand même, épatant.
D'autant plus épatant que la version Deluxe ici présente nous offre la version originale, jusqu'alors inédite, à laquelle on peut comparer l'album finalement mis à disposition d'un public qui ne s'en remettra pas. Etait-ce utile ? La première version était-elle à ce point inadéquate pour le marché international ? A la première question on répond sans la moindre hésitation oui parce que, dopé par ce nouveau mix et ses quelques très utiles overdubs, Catch a Fire y trouve une faconde sonore plus consensuelle sans rien perdre de son âme, on regrettera seulement qu'en ait été amputé deux chansons de qualité (All Day All Night, High Tide or Low Tide) pour une raison que, franchement, on ne s'explique pas. A la seconde on répond non même si force est de constater que la dynamique et la puissance émotionnelle sont encore mieux servis par son "remix".
Catch a Fire Deluxe Edition ? Un obligatoire pour tout fan de reggae, tout amateur de Bob et des Wailers, d'autant qu'un bon gros livret biographique complète l'évènement, se doit de posséder.
D'autant plus épatant que la version Deluxe ici présente nous offre la version originale, jusqu'alors inédite, à laquelle on peut comparer l'album finalement mis à disposition d'un public qui ne s'en remettra pas. Etait-ce utile ? La première version était-elle à ce point inadéquate pour le marché international ? A la première question on répond sans la moindre hésitation oui parce que, dopé par ce nouveau mix et ses quelques très utiles overdubs, Catch a Fire y trouve une faconde sonore plus consensuelle sans rien perdre de son âme, on regrettera seulement qu'en ait été amputé deux chansons de qualité (All Day All Night, High Tide or Low Tide) pour une raison que, franchement, on ne s'explique pas. A la seconde on répond non même si force est de constater que la dynamique et la puissance émotionnelle sont encore mieux servis par son "remix".
Catch a Fire Deluxe Edition ? Un obligatoire pour tout fan de reggae, tout amateur de Bob et des Wailers, d'autant qu'un bon gros livret biographique complète l'évènement, se doit de posséder.
CD 1
The Unreleased Original Jamaican Versions
1. Concrete Jungle 4:11
2. Stir It Up 3:37
3. High Tide or Low Tide 4:40
4. Stop That Train 3:52
5. 400 Years 2:57
6. Baby We've Got a Date (Rock It Baby) 4:00
7. Midnight Ravers 5:05
8. All Day All Night 3:26
9. Slave Driver 2:52
10. Kinky Reggae 3:40
11. No More Trouble 5:13
CD 2
The Released Album
1. Concrete Jungle 4:13
2. Slave Driver 2:54
3. 400 Years 2:45
4. Stop That Train 3:54
5. Baby We've Got a Date (Rock It Baby) 3:55
6. Stir It Up 5:32
7. Kinky Reggae 3:37
8. No More Trouble 3:58
9. Midnight Ravers 5:08
Peter Tosh – organ, guitar, piano, vocals
Bob Marley – guitar, vocals
Bunny Wailer – bongos, conga, vocals
Aston "Family Man" Barrett – bass guitar
Carlton "Carlie" Barrett – drums
John "Rabbit" Bundrick – keyboards, synthesizer, clavinet
Wayne Perkins – guitar
Rita Marley – backing vocals
Marcia Griffiths – backing vocals
Tommy McCook – flute
Robbie Shakespeare – bass guitar
Francisco Willie Pep – percussion
Winston Wright – percussion
Chris Karan – percussion
BOB MARLEY & THE WAILERS |
Île Déserte: Blues
Robert Johnson "The Complete Recordings" (1936/37)
ou "Seminal Blues"
On savait déjà tout le bien qu'il fallait penser de Robert Johnson et, à l'écoute, on se rendait bien compte qu'il s'agissait là d'un bluesman important, d'un fin guitariste aussi qui continue d'agiter les musicologues de tous crins sur un prétendu impossible autodidactisme, d'un absolu à qui veut découvrir la note bleue en fin, mais, parce qu'il y a un mais, le grésillement d'enregistrements d'un autre temps gâchait un peu le plaisir... Et puis la Centennial Edition, une révélation !
Parce qu'ici, enfin !, on peut entendre toutes les finesses de six-cordiste du diable d'homme, parce que sa voix est restaurée comme jamais et vous file de ces frissons, j'vous dit pas ! Après, évidemment, comme tout le catalogue de Robert Johnson appartient au grands classique du genre (Sweet Home Chicago, Come On in My Kitchen, Ramblin' on My Mind, Crossroad Blues ou Traveling Riverside Blues un peu plus que les autres) c'est forcément une délectation de tous les instants.
Qu'on se le dise cependant, ce n'est toujours pas une version hi-fi, sans doute impossible à atteindre avec des sources si anciennes et compromises, mais une remise en son suffisamment notable et magistrale pour qu'on félicite les talentueux ingénieurs du son responsables du prodige, et qu'on conseille, sans même avoir à y réfléchir, la Centennial Edition des Complete Recordings de l'Homme qui aurait fait un pacte avec le Diable, à tous donc même à ceux qui ont déjà sa devancière. Oui, c'est à ce point !
Parce qu'ici, enfin !, on peut entendre toutes les finesses de six-cordiste du diable d'homme, parce que sa voix est restaurée comme jamais et vous file de ces frissons, j'vous dit pas ! Après, évidemment, comme tout le catalogue de Robert Johnson appartient au grands classique du genre (Sweet Home Chicago, Come On in My Kitchen, Ramblin' on My Mind, Crossroad Blues ou Traveling Riverside Blues un peu plus que les autres) c'est forcément une délectation de tous les instants.
Qu'on se le dise cependant, ce n'est toujours pas une version hi-fi, sans doute impossible à atteindre avec des sources si anciennes et compromises, mais une remise en son suffisamment notable et magistrale pour qu'on félicite les talentueux ingénieurs du son responsables du prodige, et qu'on conseille, sans même avoir à y réfléchir, la Centennial Edition des Complete Recordings de l'Homme qui aurait fait un pacte avec le Diable, à tous donc même à ceux qui ont déjà sa devancière. Oui, c'est à ce point !
CD 1
1. Kind Hearted Woman Blues 2:49
2. Kind Hearted Woman Blues (alternate take) 2:31
3. I Believe I'll Dust My Broom 2:56
4. Sweet Home Chicago 2:59
5. Ramblin' on My Mind (alternate take) 2:51
6. Ramblin' on My Mind 2:20
7. When You Got a Good Friend 2:37
8. When You Got a Good Friend (alternate take) 2:50
9. Come On in My Kitchen (alternate take) 2:47
10. Come On in My Kitchen 2:35
11. Terraplane Blues 3:00
12. Phonograph Blues 2:37
13. Phonograph Blues (alternate take) 2:35
14. 32-20 Blues 2:51
15. They're Red Hot 2:56
16. Dead Shrimp Blues 2:30
17. Cross Road Blues 2:39
18. Cross Road Blues (alternate take) 2:29
19. Walkin' Blues 2:28
20. Last Fair Deal Gone Down 2:39
CD 2
1. Preaching Blues (Up Jumped the Devil) 2:50
2. If I Had Possession Over Judgment Day 2:34
3. Stones in My Passway 2:27
4. I'm a Steady Rollin' Man 2:35
5. From Four Till Late 2:23
6. Hellhound on My Trail 2:35
7. Little Queen of Spades 2:11
8. Little Queen of Spades (alternate take) 2:15
9. Malted Milk 2:17
10. Drunken Hearted Man 2:24
11. Drunken Hearted Man (alternate take) 2:19
12. Me and the Devil Blues 2:37
13. Me and the Devil Blues (alternate take) 2:29
14. Stop Breakin' Down Blues (alternate take) 2:16
15. Stop Breakin' Down Blues 2:21
16. Traveling Riverside Blues 2:47
17. Honeymoon Blues 2:16
18. Love in Vain (alternate take) 2:28
19. Love in Vain 2:19
20. Milkcow's Calf Blues (alternate take) 2:14
21. Milkcow's Calf Blues 2:20
Robert Johnson – acoustic guitar, vocals
ROBERT JOHNSON |
Île Déserte: Soul'n'Funk
Kool & the Gang "Wild and Peaceful" (1973)
ou "Groove Plus Ultra"
Loin des succès radiophoniques millimétrés qui feront leur gloire planétaire et leur considérable fortune, c'est ici que tout commence pourtant vraiment pour Kool & the Gang.
Pourtant le groupe n'en est pas à ses premières armes ayant sorti, depuis 1969, une collection d'album jazz/soul vaguement funky et instrumentaux. Ici, pour la première fois, Kool & the Gang est un vrai groupe de Funk. L'ajout du chant mais aussi un plus total abandon à un son qui fait alors florès dans une bouillonnante scène black américaine dopée par la récente affirmation de sa noire fierté. Et la concurrence est rude ! De James Brown à Parliament/Funkadelic en passant par Earth Wind & Fire, les Ohio Players, Sly Stone et une multitude d'autres tout aussi recommandables, la qualité s'ajoute alors à la quantité pour le plus grand plaisir d'auditeurs comblés. Dans ce foisonnant panorama, les, donc, néo-funksters de Kool & the Gang n'ont aucunement à rougir. Ici, les cuivres rutilent, les voix soulent, la basse sautille, la batterie groove... C'est de Funk de compétition dont il s'agit ! Crue, urbaine, suante, profondément séxuée aussi, cette musique, souvent orgasmique, est faite pour secouer le bas des reins sur ses cadences diaboliques, pour se pâmer sur la soie de sa profonde sensualité... Un appel du corps au corps, un appel au corps à corps !
Evidemment, plus tard, la formation rencontrera encore plus de succès, en refourguant sa « street cred' » au profit d'une image policée et d'un son à l'avenant. Ce n'est pas de ce Kool & the Gang FMiné dont il s'agit mais bien d'une vraie formation de bon gros funk, ici très inspirée du Soul Makossa de Manu Dibango (cela se devait d'être précisé), comme il se faisait si bien dans les 70s. Une très recommandable si hélas trop courte (38 minutes) rasade de bon son et, crénonvindiou !, qu'est-ce que ça joue !
1. Funky Stuff 3:00
2. More Funky Stuff 2:50
3. Jungle Boogie 3:03
4. Heaven at Once 5:01
5. Hollywood Swinging 4:36
6. This Is You, This Is Me 5:23
7. Life Is What You Make It 3:53
8. Wild and Peaceful 9:26
Robert "Kool" Bell - Fender bass, vocals
"Funky" George Brown - drums, vocals, percussion
Ricky West - electric piano, vocals
Clay Smith - guitar
Dennis "Dee Tee" Thomas - alto saxophone, flute, congas, vocals
Ronald Bell - tenor and soprano saxophone, vocals
Robert "Spike" Mickens - trumpet, vocals
KOOL & THE GANG |
Île Déserte: Rock Français
Pigalle "Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant" (1990)
ou "Regards Admiratifs sur la gracieuse et palpitante œuvre de François Hadji-Lazaro, personnage rondelet mais ô combien talentueux"
Le second album de Pigalle. Avec son titre à rallonge, son écriture reliée au quotidien sans perdre un iota de sa qualité littéraire, sa pochette quasi-légendaire (signée Tardi), Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant est le triomphe de François Hadji-Lazaro pourtant également membre/leader des Carayos et des Garçons Bouchers, le triomphe d'une certaine idée de la musique de chez nous, aussi.
Pour qui connaît le parcours de François, un folkeux à l'origine, un amoureux de la chanson réaliste des Mmes Damia, Fréhel et Piaf aussi, ce second album de son Pigalle, parce que s'il y a d'autres musiciens avec lui ils ne sont que de simples exécutants ici, est tout sauf une surprise. Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, ce n'est pas d'une histoire, pas d'un concept album dont il s'agit même si une vraie thématique d'ensemble relie toutes les créations en un tout cohérent absolument satisfaisant. Hybride des goûts de son leader, Regards Affligés est donc, avant tout, une fantastique collection de chansons néo-réalistes comme la nouvelle chanson française s'y essaiera quelques années plus tard.
Musicalement, cependant, on est loin de rester uniquement dans ce petit domaine avec de vraies traces du punk du premier album (Dans les Prisons, En bas en haut), de la folk en veux-tu en voilà (Marie la Rouquine, Les Lettres de l'Autoroute, Eternel Salaud, Sophie de Nantes), un vrai bel héritage de la chanson française classique (Dans la Salle du Bar Tabac de la Rue des Martyrs, Chez Rascal et Ronan, Le Chaland, Renaître) et même d'autres choses qu'on n'attendait pas forcément là (l'érotique Une Nuit, le funk camembert d'Angèle, un décrochage "rapoïde" sur Un Petit Paradis) qui viennent agréablement épicer la galette.
Evidemment, sans l'écriture du chef, sans son esprit mélodique, sa voix immédiatement reconnaissable, ses incroyables capacités de multi-instrumentiste, sans les parti-pris de production aussi (pas de batterie, remplacée par une boîte à rythmes qui sévit aussi chez ses Garçons Bouchers), le triomphe n'aurait pas pu être le même. Parce que triomphe il y a dans cette collection de 18 titres où rien n'est à jeter, tout satisfait, entraînant l'auditeur dans une ambiance souvent nostalgique, toujours écorchée vive qui fonctionne au-delà des plus folles espérances d'un Hadji-Lazaro en état de grâce compositionnel.
Grâce à son emblématique single, Dans la Salle du Bar Tabac de la Rue des Martyrs évidemment, l'album se vendra exceptionnellement bien pour une production indépendante (rappelons que François est encore le boss de son propre label Boucherie Productions), c'est mérité. 25 ans plus tard, déjà !, Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant demeure un incontournable jalon du rock alternatif de chez nous, d'une nouvelle chanson qui n'a plus honte d'assumer son héritage hexagonal. Un triomphe, vous dis-je et une galette éminemment recommandée, tout simplement.
Musicalement, cependant, on est loin de rester uniquement dans ce petit domaine avec de vraies traces du punk du premier album (Dans les Prisons, En bas en haut), de la folk en veux-tu en voilà (Marie la Rouquine, Les Lettres de l'Autoroute, Eternel Salaud, Sophie de Nantes), un vrai bel héritage de la chanson française classique (Dans la Salle du Bar Tabac de la Rue des Martyrs, Chez Rascal et Ronan, Le Chaland, Renaître) et même d'autres choses qu'on n'attendait pas forcément là (l'érotique Une Nuit, le funk camembert d'Angèle, un décrochage "rapoïde" sur Un Petit Paradis) qui viennent agréablement épicer la galette.
Evidemment, sans l'écriture du chef, sans son esprit mélodique, sa voix immédiatement reconnaissable, ses incroyables capacités de multi-instrumentiste, sans les parti-pris de production aussi (pas de batterie, remplacée par une boîte à rythmes qui sévit aussi chez ses Garçons Bouchers), le triomphe n'aurait pas pu être le même. Parce que triomphe il y a dans cette collection de 18 titres où rien n'est à jeter, tout satisfait, entraînant l'auditeur dans une ambiance souvent nostalgique, toujours écorchée vive qui fonctionne au-delà des plus folles espérances d'un Hadji-Lazaro en état de grâce compositionnel.
Grâce à son emblématique single, Dans la Salle du Bar Tabac de la Rue des Martyrs évidemment, l'album se vendra exceptionnellement bien pour une production indépendante (rappelons que François est encore le boss de son propre label Boucherie Productions), c'est mérité. 25 ans plus tard, déjà !, Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant demeure un incontournable jalon du rock alternatif de chez nous, d'une nouvelle chanson qui n'a plus honte d'assumer son héritage hexagonal. Un triomphe, vous dis-je et une galette éminemment recommandée, tout simplement.
1. Ecris moi 2:53
2. Marie la rouquine 2:17
3. Une nuit 3:01
4. Le tourbillon 2:08
5. Y a l'aventure 1:38
6. Premieres fois 1:35
7. Les lettres de l'autoroute 4:37
8. Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs 3:02
9. Sophie de Nantes 2:08
10. Eternel salaud 2:56
11. Chez Rascal et Ronan 3:13
12. Dans les prisons 2:03
13. Angele 1:49
14. En bas, en haut 2:38
15. Le chaland 2:02
16. Un petit paradis 2:28
17. Paris le soir 2:51
18. Renaitre 3:39
François Hadji-Lazaro - accordéon, banjo, basse, claviers, cornemuse, dobro, flûte traversière, guimbarde, guitares, harmonica, mandoline, piccolo, vielle, violon, violoncelle, voix
Riton Mitsouko - basse
Stefff - saxo baryton
Toto - trombone
&
Alain Wampas - contrebasse
Gepetto - saxos soprano, alto et basse, clarinette
FRANCOIS HADJI-LAZARO (PIGALLE) |
Île Déserte: Avant Garde
John Zorn/Bar Kokhba "Lucifer, Book of Angels volume 10" (2008)
ou "Avant-Garde in Extasy"
Dans la série des Book of Angels de John Zorn, beaucoup s'accordent à dire que le Lucifer de Bar Kokhba est un des sommets... Voire LE sommet.
Il est vrai que Bar Kokhba, composé du Masada String Trio (Cohen, Feldman et Friedlander) additionné de quelques brillants pensionnaires de la maison Zorn, offre un équilibre et une grâce rarement atteints ailleurs dans le catalogue de l'hyperactif compositeur de Downtown. Cet exquis nectar jamais ne vrille oreille mais jamais, non plus, cède-il à trop de facilité. A vrai dire, cette musique, à la fois moderne et traditionnelle semble avoir été touchée par les Dieux. Des pizzicati et glissandi divins des cordes, des chaloupes rythmiques renversantes, de l'experte surf-guitar... Tout ici appelle à l'harmonie, à l'amour !
Il faut dire que John Zorn a, pour la circonstance, offert quelques unes de ses plus belles pièces et le fait est que jamais la déception ne pointe le bout de son vilain nez. C'est d'ailleurs aussi l'occasion de se rappeler le compositeur inspiré et mélodieux que Zorn peut (et sait !) être, lui à qui on accole plus facilement les qualificatifs de difficile, élitiste, abscons... Ce qui est preuve d'une méconnaissance crasse de sa discographie riche de mille facettes et dont le côté profondément mélodique n'est pas le moindre. Mais rien de tout ça ici. Le Bar Kokhba (enregistré en live en studio) est admirable de mélodie jusque dans ses emportements, qui sont nombreux et toujours bienvenus.
A ceux qui n'auraient pas encore goûté cet album exemplaire je dis « Veinards que vous êtes ! Comme j'aimerais moi aussi connaître de nouveaux les frissons qui me prirent à sa découverte ! ». Bien sûr, je l'aime encore énormément, comme on aime un charmant petit coin de campagne qu'on connaît comme le dos de sa main et qu'on aime visiter régulièrement mais, la première fois... Ha ! La première fois !
1. Sother 5:58
2. Dalquiel 6:07
3. Zazel 3:22
4. Gediel 6:12
5. Rahal 3:49
6. Zechriel 7:54
7. Azbugah 3:02
8. Mehalalel 9:53
9. Quelamia 4:59
10. Abdiel 3:24
John Zorn - composition, direction, production
Cyro Baptista – percussion
Joey Baron – drums
Greg Cohen – bass
Mark Feldman – violin
Erik Friedlander – cello
Marc Ribot – guitar
BAR KOKHBA |
Un genre oublié ?
Faites votre réclamation dans les commentaires !
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Îles Désertes... (Volume 2)
RépondreSupprimerDavid Byrne "Rei Momo" (1989)
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The Who "Who's Next" (1971)
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The Dismemberment Plan "Emergency & I" (1999)
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Refused "The Shape of Punk to Come" (1998)
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Ruts "The Crack" (1979)
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Bob Marley & the Wailers "Catch a Fire" (1973)
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Robert Johnson "The Complete Recordings" (1936/37)
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Kool & the Gang "Wild and Peaceful" (1973)
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Pigalle "Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant" (1990)
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John Zorn/Bar Kokhba "Lucifer, Book of Angels volume 10" (2008)
- http://www2.zippyshare.com/v/J5sa7aOz/file.html
Je vais prendre des albums inconnus pour moi: Pigalle, Refused, Rei Momo, merci !
RépondreSupprimerUn genre oublié, et sans revenir aux commentaires du post #1 ? La musique de film peut-être ? Alors je voterais pour "The Village" de J.N. Howard, ou encore "Le Château Ambulant" de Joe Hisaischi (dont je dois avoir 40 CDs, j'adore ce Japonais, décoré dans son pays pour son apport à la musique)...
Vincent
Merci de tes suggestions qui me seront utiles pour un éventuel volume 3.
SupprimerBonnes écoutes !
Tout ça pour nous fourguer un nouveau Zorn… t'exagèèèèères !!!!!
RépondreSupprimerJe m'attendais quand même à voir surgir une petit Stones dans la sélection (Let It Bleed ?), Un ch'tiot Motörhead serait également le bienvenu (Bomber ? Kiss of Death ?). Sans oublier maître Cooper (Love It to Death ? From the Inside ? Dirty Diamonds ?)… et un Téléphone et un Lavilliers et un Metallica et un Therion et un Soldat Louis et un Queen et un Mass Hysteria et un Shaka Ponk et un bootleg de chez Lyoko… maman, j'veux pas aller sur une île déserte !!!!!
Déjà, 20 albums, c'est énorme ! Si je fais un volume 3 ça fera 30, c'est presque exagéré. Alors, forcément, il y a pleins de "trous", mais c'est le jeu, et la subjectivité de celui qui choisit, qui veut ça.
SupprimerTrès bien ce choix de ... Ouille, Aille ... pas sur la tête. OK, bon, c'est sou la contrainte que l'on m'oblige à écrire que tout ranger sous un genre Soul & Funk est aussi ... pif .. paf ... choquant que de choisir un SEUL disque de ... Rock & Folk ;-)
RépondreSupprimerDu coup obligé de choisir à la frontière et donc de laisser "What's Going on" & "The Payback" de côté...
Ouf, les experts en funk ont quitté la pièce.
Oui, mais ça fait déjà 20. A vous lire tous, je vais peut-être me laisser tenter pas un volume 3 mais après stop.
SupprimerDonc merci pour tes suggestions qui seront dûment prises en considération. ^_^
ceci dit quelques curisités dans d'autres genres que je m'en vais piquer de ce pas. Comme le Indie rock, même si cette tiquette m'échappe, comme si la musique faite en "indépendant"... En tout cas, si il est à la hauteur des autres choix + la chronique comment refuser.
RépondreSupprimerHardcore, c'est différent, je pensais passer à côté, mais ta chronique fait la différence... "de l'agression intelligente, de la prospection musicale, de la grâce mélodique (et oui !), de l'humour aussi"
Reste ce piège qu'est la musique dites WORLD. A peu près aussi informatif que le genre MUSIQUE EN GROUPE. Mais aller chercher un artiste qui a subi des influences de certaines tendances sans en être membre, c'est plutôt malin. Bravo de ne pas être tombe dans un traquenard...
Indépendant, c'était pour caser The Dismemberment Plan qui est assez inclassable, en fait.
SupprimerWorld, ça peut être découpé en X tendances, j'ai fait le choix de la fusion et d'un album qui "reste dans l'oreille" longtemps après l'écoute.
Merci de tes commentaires, Antoine.
c'est vrai que fusionner soul et funk, c'est un peu tiré par les cheveux, mais ça pourra être rattrapé par un hypothétique volume III, d'autant plus qu'il manque des genres à part entière tels que la country et le rap, et des sous-genres tels que la fusion métal-rap, le rock sudiste, le garage,... On voit donc qu'il y a amplement matière pour une partie supplémentaire....
RépondreSupprimerLe pire c'est que je sais déjà exactement qui je choisirais en hip-hop et en country. Rock sudiste, garage, mouais, pas assez décisif comme sous-genre à mon avis mais je retiens quand même, on ne sait jamais.
SupprimerMerci de ton commentaire, Rockfour.
Tu as bien quadrillé le terrain, mais puisque tu réclames des genres oubliés voilà quelques propositions: musique baroque (donc avant le classique); B.O.; hip-hop; ethnique; blue beat (ou ska) et puis, surtout, "world", c'est trop large, du coup, pas de tango (mon gros dada) de bossa etc.! Aussi, entre le jazz que tu as qualifié de classique et le moderne, il y a plein d'époques (je ne t'apprends rien)...
RépondreSupprimerJe te comprends mais je suis sûr que tu comprends aussi la difficulté de l'entreprise, le caractère cornélien des choix de styles et d'albums pour chaque style.
SupprimerAllez; vous allez bien finir par me convaincre qu'un V3 est plus que nécessaire, obligatoire. ;-)
Je comprends parfaitement, je répondais simplement à ta demande de réaction.
SupprimerEt tu auras contribué au volume 3 à venir avec tes suggestions. Donc, merci.
SupprimerIl manque également la country. De toute façon, il s'agit d'une approche hautement sympathique mais au subjectif clairement assumé (3 genres pour ce que moi j'appele "Hard" qui pour toi sont ventilé en Hard, Heavy Metal et Hard Core... et la musqiue noire gratifiée d'un seul (alors qu'il y a la soul, le funk, le disco, le hip hop et que chacun de ces styles se subdivise à loisir aussi facilement que le hard).
RépondreSupprimerMais bon, l'essentiel est cette envie de mettre en avant des disques dont certains sont très peu connus (Dismemberment Plan, jamasi entendu parlé, Rfused: vaguement) et surtout de nous mettre en avant deux Zorn pour rentrer dans son monde à lui).
Perso, je ne classe pas le hardcore avec le metal mais avec le punk dont il est le rejeton américain bâtard.
SupprimerPour le reste, évidemment que tu as raison mais les choix, il fallait les faire, ils n'étaient pas simples et je les assume pleinement.
Merci de tes commentaires sur cette subjective série.
C'est paradoxale, mais je m'aperçois d'ailleurs que, même avec la liste que j'ai proposée lors du précédent, je n'aimerai pas me trouver sur une île déserte avec ces disques, je me dis que j'aimerais prendre autre chose, notamment des oeuvres pour lesquels je n'aurais jamais pris le temps d'écouter. Il y a dans ces choix quelque chose de tellement prévisible (même si ta sélection offre quelques vraies surprises).
SupprimerC'est tout de même mal comprendre le postulat de base de ces choix "île déserte" où on prend des albums qu'on connaît, qu'on apprécie et dont on se dit qu'on aura du mal à se lasser. Alors, oui, prendre des albums qu'on ne connaît pas peut être une bonne idée mais imagine te retrouver avec une majorité d'œuvres que tu n'aimes pas, c'est prendre trop de risques à mon avis.
SupprimerAU fait, j'ai quand même pris Zorn, Kool and the Gang (curieuse d'entendre cet album dont j'avais déjà entendu parler) et bien entendu tes fameux et illustres inconnus The Dismemberment Plan
SupprimerVraiment très curieux de savoir ce que tu auras pensé de The Dismemberment Plan. Pense à venir donner ton avis.
SupprimerEt bonnes écoutes de cet excellent K&tG et d Zorn (lequel, au fait ?).
Merci pour ces 2 volumes ! Allez, j'emmène avec moi sur l'île aujourd'hui : Refused et Ruts. Mais je reviendrai pour les volumes 3, 4, 5, etc ...
RépondreSupprimerD'ailleurs, si tu cherches à illustrer en "styles" la florissante période 78-85, avec tous les wave et les punk (no, new, cold, post, ...), bon courage !
Et comme déjà dit, c'est vrai qu'un bon album de hip-hop et de country, sur une île, ça peut être pas mal.
Merci !
J'ai justement voulu ne pas tomber dans le piège du sur-découpage des genres, ne serait-ce que pour en finir sans devoir faire 5, 6, 7 (etc.) volumes. Enfin, vous m'avez convaincu, c'est décidé, un volume 3 il y aura parce que trop de genres "majeurs" ont été laissés de côté.
SupprimerMerci de ton commentaire, Nestor.