lundi 6 janvier 2014

2013: 21 bonnes raisons d'aimer la musique

2013 : Les TOPS du Zornophage
Mes meilleurs albums de 2013. Sit down, relax... & enjoy the ride !

1 - Ceramic Dog "Your Turn"
C'est Marc Ribot qui le dit, Ceramic Dog est son premier groupe de rock depuis le lycée. Diantre ! Forcément, avec Marc Ribot, qu'on situera comme excellent musicien de studio chez Bashung ou Tom Waits, pour ne citer qu'eux, ou comme crépitant guitariste surf & rock chez John Zorn ou encore comme artiste solo multiple capable de la plus grande ascèse comme du plus monumental bordel punk jazz, un groupe de rock ne peut pas être qu'une simplette entreprise à enchainer du couplet sur du refrain avec quelques bons riffs et un petit solo de temps en temps... Trop facile !
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2 - Painkiller "The Prophecy"
Trois pistes, Prelude et Postlude en saillies hérétiques toutes griffes dehors (le côté grind du groupe), et The Prophecy (64 minutes !) en pièce épique par excellence, enchainement de climats, immense jam dont on se dit d'abord qu'elle ne pourra être que trop longue et qui s'avère, au final, simplement jouissive.
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3 - Elvis Costello & the Roots "Wise Up Ghost"
Composé et produit par le trio Costello, Questlove (ou ?uestlove ou Ahmir Thompson) et Steven Mandel, Wise Up Ghost est une formidable réussite, une merveille d'album où modernité et tradition s'accouplent pour le meilleur, à savoir une galette au charme si intemporel qu'on se dit sans coup férir qu'on l'aimera encore dans 10 ans, 20 ans, 30 ans...
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4 - Arcade Fire "Reflektor"
Arcade Fire revient avec un double album... Diantre ! On sait que l'exercice a souvent été une chausse-trappe où maints groupes et artistes se sont cassés les dents. Quand, en plus, il se combine avec la redéfinition d'une écriture, une nouvelle approche sonore comme c'est le cas des montréalais qui nous intéressent ici, le pire est souvent à craindre... Mais il y a du miracle dans l'air présentement, et James Murphy de LCD Soundsystem à la production et aux apports électroniques et dansants n'y sont pas pour rien, indéniablement. Un miracle parce que la formation avait fini par tourner un peu en rond, sans jamais trop décevoir cependant mais qui, passé le choc initial d'un Funeral du feu de dieu, ne surprenait plus. Un miracle parce que cette heure et quart passe comme un charme sans moment faible, sans réelle baisse d'inspiration.
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5 - John Zorn "Dreamachines"
Qu'importe le concept (en l'occurrence un hommage à deux "beat auteurs", William Burroughs et Brion Gysin , créateurs de l'art du cut-up si cher à Zorn), l'important est qu'il offre à John Zorn de nouvelles cartouches pour étendre encore et toujours son impressionnante série de compositions/enregistrements. Qu'importe le quatuor assemblé pour l'occasion, on sait Zorn sûr dans ses choix et possédant un "cheptel" d'exceptionnels instrumentistes dans lequel il puise à foison, à l'envie. Et voici donc Dreamachines, déjà 5ème livraison de l'an pour un compositeur dont la productivité délirante ne se dément pas, pensez !, depuis le début des années 90 chaque nouvelle levée calendaire apporte sa cinq à dizaine d'œuvres originales... Mais comment fait-il ?!
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6 - Nick Cave & the Bad Seeds "Push the Sky Away"
En 2013, un nouvel album des Bad Seeds et de leur ténébreux leader est un évènement, d'autant plus qu'on attend ça depuis quasiment cinq ans. Certes, Grinderman, versant rock déjanté de la formation, est passé par là mais, c'est entendu, si le line-up en était similaire, le propos était tout autre. On peut d'ailleurs attribuer à l'existence même de cette formation alternative l'assagissement notable d'un Push the Sky Away pas exactement serein mais audiblement moins tendu que ne le furent les précédentes livraisons du combo.
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7 - John Zorn/Pat Metheny "Tap, Book of Angels Volume 20"
Cette rencontre (un sommet au sommet !) donne extrêmement envie d'en entendre plus, que John Zorn fasse plus de nouvelles rencontrent qui élargiront encore le spectre d'une série et d'un monde pourtant déjà si riche parce que, si vous ne l'aviez pas compris, ce Tap, 20ème Book of Angels, c'est de l'or en barre... Tout simplement !
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8 - Jacques Higelin "Beau Repaire"
Beau Repaire n'est, une fois de plus, que du pur Higelin où nous retrouvons logiquement les forces d'un auteur/compositeur/interprète jouant encore et toujours sur les cordes sensibles des émotions humaines en général et de l'amour en particulier. Concrètement, ça donne un album varié, mélodique, décontracté, optimiste et absolument réussi où pas un titre ne semble déplacé même quand y sont accolés des rythmes quasi caribéens (Seul), des guitares typiquement "Fambueniennes" (Tu m'as manqué), une ambiance New Orléans cuivrée rappelant un peu Dr. John (Tomorrow Morning) ou une invitée de marque (Sandrine Bonnaire sur le joli Duo d'anges heureux). Vraiment, Maître Jacques porte beau et nous entraîne sans peine et sans effort dans son monde à lui dont la richesse n'est plus à vanter.
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9 - Détroit "Horizons"
Au programme, 10 chansons, deux courts intermèdes et un "machin" planqué à la fin après un silence (Sonic 5). Et pas vraiment de surprise parce que, forcément !, Cantat fait du Cantat dans le texte, dans le style mélodique aussi. Un peu moins énervé que Noir Désir, on se calme avec l'âge, et musicalement plus aéré, Détroit n'apparait pas comme autrement que la suite logique dans le parcours du vocaliste. A titre d'exemple Ma Muse, chanson d'ouverture, se pose un peu là avec son texte péri-poétique, sa voix écorchée vive et, même, des guitares qui s'électrifient dans un crescendo final bienvenu. Aussi, on ne perd pas les bonnes habitudes, quand Cantat chante en anglais il rappelle encore et toujours Jeffrey Lee Pierce (Gun Club). Cantat est donc toujours Cantat et, de fait, s'il n'y avait certaines constructions musicales, leurs influences plus américaines et/ou tempérées, plus bricolées aussi, l'ombre de son ancienne formation en deviendrait envahissante. Présentement, c'est un fantôme duquel on comprend que Bertrand demeurera toujours indissociable tant il l'a marqué de son empreinte.
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10 - Fish "A Feast of Conséquences"
Stylistiquement, Fish ne tente plus de défricher de nouveaux territoires, de se réinventer, il se contente de faire ce qu'il fait si bien depuis si longtemps : un progressif parfois celtisant et toujours rock où son talent de conteur/hâbleur fait merveille. Et donc A Feast of Consequences offre les habituels jalons des albums poissonneux avec, dès le lancement de l'opération un Perfume River, baobab de quelques 11 minutes au lent mais si efficient décollage qui rappellera à ceux qui ont suivi la carrière du grand écossais les heures glorieuses de Vigil in a Wilderness of Mirrors ou Sunsets on Empire, deux albums essentiels de son répertoire, ceci dit en passant.
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Hors catégorie (parce que c'est un live) :
Steve Hackett "Genesis Revisited: Live at Hammersmith"
A la quantité, qui ne fait indéniablement pas tout, s'ajoute la qualité. Déjà parce que le groupe assemblé par Hackett pour la circonstance offre une performance au-dessus de tout soupçon, copie carbone supplémentée d'âme du Genesis des 70s, parce que les gars y croient et y prennent du plaisir, c'est évident !, et qu'Hackett a trouvé, en la personne du suédois Nad Sylvan, évidemment moins présent ici que durant la tournée (invités obligent), au registre exactement à mi-chemin entre Gabriel et Collins et donc aussi à son aise dans le répertoire de l'un que de l'autre, un vocaliste idéal pour pareil exercice. Ensuite parce que le répertoire choisi, dont un décrochage sur un titre solo conçu pour Genesis mais rejeté (l'épatant Shadow of the Hierophant , composé avec Mike Rutherford, du non moins excellent Voyage of the Acolyte), est un déroulé d'inattaquables classiques, pas une tracklist parfaite (il y en a une par amateur, de celles-là) mais un choix équilibré et représentatif où aucun des grands highlights Hackettiens n'est omis de Watcher of the Skies à Dancing with the Moonlit Knight, à Firth of Fifth en passant par Afterglow ou Supper's Ready, évidemment !
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Mentions honorables :
Des albums qui méritent l'attention même s'ils manquent (de peu !) le TOP 10 de l'an.
11 - David Bowie "The Next Day (deluxe)" >>> ici
12 - Tim Berne's Snakeoil "Shadow Man" >>> ici
13 - John Zorn "In Lambeth" >>> ici
14 - Roy Harper "Man and Myth" >>> ici
15 - John Zorn "Shri Hashirim" >>> ici
16 - Black Sabbath "13" >>> ici
17 - Carcass "Surgical Steel" >>> ici
18 - Pet Shop Boys "Electric" >>> ici
19 - Paul McCartney "New" >>> ici
20 - Kvelertak "Meir" >>> ici


Vous le constaterez, seuls les albums du TOP 10 bénéficient de liens dans ce post. Ceci dit, tous les albums proposés ont été postés ici, il est cependant possible que le sésame soit depuis brisé, n'hésitez donc pas à requérir un re-up.

12 commentaires:

  1. Joli top, je savais pas que John Zorn avait sorti autant d'albums cette année, et, honte à moi, je n'en ai écouté aucun. Tout à fait d'accord avec les avis sur Detroit et Nick Cave.

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    1. Tous ces albums ? Ce n'est que la moitié de sa production de 2013 ! ^_^
      Et merci ! :-)

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  2. oupch... Dreamachines après Reflektor ça fait mal quand on n'aime pas Reflektor...
    Reflektor a le don de m'irriter... ça ne passe pas. Pour le coup, j'aurais préféré ne pas être du côté des grincheux... On ne choisit pas toujours son camp.

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    1. Pas facile de classer, outre la première place de Ceramic Dog et la seconde de Painkiller... Reflektor ? C'est marrant, beaucoup de gens le disent difficile d'accès, j'ai marché dans la combine dès la première écoute ! Après, les gouts et les couleurs, hein... ;-)

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    2. Je ne dirais pas qu'il est difficile d'accès mais bien au contraire que c'est une grosse prod qui me fait penser à un blockbuster... Je trouve un peu idiot d'en dire du mal... Si ça en éclate certains pourquoi pas... mais ça en rebute pas mal aussi... dont je fais partie.

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    3. Je n'ai rien contre les blockbusters même si ce n'est pas l'effet, l'impression que m'a fait Reflektor. J'y ai entendu un groupe en plein renouvellement, en pleine exploration d'autres possibles... Comme ledit groupe me paraissait tourner en rond (sans vraiment perdre de sa qualité cependant), je m'en réjouis.

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    4. Oui, mais le producteur y est vraiment pour beaucoup... j'ai du mal avec les paroles et la manière dont la barque est chargée... J'ai du mal avec certains sons... les synthés eighties (ce qui ne m'empêche pas d'aimer ces sons ailleurs - http://camillasparksss.bandcamp.com/album/europe-ep -)...

      Le seul défaut des blockbusters, à mon sens c'est d'écraser un peu trop la concurrence... Ce n'est pas par manque d’efficacité, bien au contraire... Et puis faut bien se divertir de temps en temps. Ma fille veut qu'on aille voir the Hobbit et j'vais y aller à reculons... Ce s'rait pareil pour un concert d'AF.

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    5. J'aime quand la qualité rassemble, c'est plutôt un point positif pour moi que ça soit un blockbuster. Je ne pense pas qu'il faille le dévaluer, la bonne attitude consiste comme tu le fais à mettre en valeurs les plus "petits" qui font de grandes choses, plutôt que de critiquer aveuglément les gros (ce que tu ne fais pas, ton avis est tout à fait respectable et posé, d'ailleurs tu n'as pas à rougir d'être dans le "camp" de ceux qui n'apprécient pas plus, on l'est tous à un moment ou à un autre).

      Mais je vois ce que tu veux dire, je le ressens à petite échelle sur "Joan Of Arc", où le groupe en fait à mon sens trop et surtout pas asse bien. Et j'ai partagé ton avis pendant 4 ou 5 écoutes. Mais j'ai rapidement changé d'avis, ce disque est plus malin, et subtil qu'on ne le croit tout d'abord. Maintenant, je l'adore :) (malgré ses quelques défauts, dont certaines paroles en effet). Gros boulot de production, que je pense partagé par le groupe (ça a toujours été le cas chez eux, non ?).

      Au passage, ces gens-là (Murphy et AF) seraient d'excellente compagnie pour un prochain Bowie plus audacieux. En plus ils se comprennent et se vénèrent presque tous entre eux. S'ils font ça avec un esprit aventureux, ça peut donner quelque chose de très intéressant. Ou Bowie - Fridmann sinon. Pourquoi pas ? Mais je digresse.

      Pour finir, sur ce top, Zorny, j'ai prévu d'écouter tout ce que je ne connais pas (dont mes premières tentatives avec Zorn au passage), et je te dirai ce que j'en pense :) Merci pour ce top très instructif. Bye ! :)

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    6. Ah mais je sais que je pourrais l'aimer cet Arcade Fire comme j'ai aimé les précédents avec un peu de matraquage tout fini par passer... Les radios l'ont bien compris... Je n'ai pas détesté le Seigneur des Anneaux en DVD... mais à choisir... Si j'ai le choix... Je préférerais me matraquer autre chose... Je ne sais pas ? un petit Hal Hartley de 2011 si un jour il est édité en DVD

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    7. C'est pas une histoire de matraquage je pense, mais de compréhension du disque (je parle uniquement pour moi). Parce que "Reflektor" je l'aimais dès la 1ere écoute, et que "Joan Of Arc" je l'aimais beaucoup au début, mais je la déteste presque maintenant (pour citer deux contre-exemples). De même que je pourrais écouter des centaines de fois certains disques, et pour autant ne toujours pas les aimer. Idem pour les chansons qui passent à la radio, j'ai beau les subir partout je hais la plupart pour autant, et c'est souvent pire quand c'est bien matraqué. J'avais juste besoin pour certaines chansons de Reflektor de maturer un peu l'écoute. Et puis, si je l'ai apprécié au bout de 4 ou 5 fois, c'est correct, et de plus je le passais en fond sonore en faisant autre chose, donc dans des conditions d'écoutes pas idéales.

      Mais je ne parle que de mon expérience personnelle, on est tous différents ! :)

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    8. Pouf pouf, me revoici.

      Donc, personnellement, je suis totalement imperméable à toute pression médiatique ne lisant pas la presse spécialisé, n'écoutant pas la radio et ne regardant pas la télé... Donc cet Arcade Fire, c'est un coup de cœur parce que la musique m'y plait, c'est tout. Mon cheminement n'y est pas différent que pour toutes les bizarreries et autres dont je me délecte régulièrement. Ici, j'apprécie l'inventivité, le risque et, évidemment !, les mélodies. Et c'est bien là le plus important, le reste n'est, à mon avis, que verbiages inconséquent.

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    9. Oui oui, tu as bien raison.

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