Au pif mais avec de l'aide. C'est en peu de mots la description de ce qui vous attend dans le billet du jour : une sélection d'albums choisis au total hasard dans ma collection d'obsédé musical, quelques chroniques maison et quelques autres empruntées parce qu'elles exprimaient quasi-intégralement mon avis pour une sélection qui, franchement, a de la gueule, de l'esprit et de la diversité. Et à par ça ? Enjoie !
CaBaReT TRiSTe
Antony & the Johnsons "The Crying Light" (2009)
ou "Clair Obscur"
Est-il encore besoin de faire l'article sur la désespérance ouateuse et mélodique d'Antony and the Johnsons quand se présente le troisième album des New-Yorkais ? Certes pas. Faut-il, pour autant, se priver du détail d'une œuvre, la troisième, confirmant tout le bien que l'on pensait de la formation en général et de son lunaire frontman en particulier ? Ho que non !
Evidemment, l'effet de surprise d'un éponyme qui prit le monde musical de court n'est plus au rendez-vous d'une œuvre dans la directe ligne de ce à quoi nous ont habitué Hegarty et ses compagnons sur deux précédents opus toujours très chaudement recommandés, ça n'enlève rien à la grâce fragile d'un collectif redonnant ses lettres de noblesse à la tristesse harmonique. Parce que sur The Crying Light, presque un concept album tant il est concerné et habité par les désastres écologiques nous pendant au nez, on retrouve encore et toujours la voix d'un autre monde d'Antony et l'ensemble baroque de ses acolytes dans des compositions emmenant l'auditeur dans les tréfonds du désespoir où, c'est bien connu, subsiste une lueur d'optimisme, fut-elle mourante. C'est ainsi qu'à peine quarante minute durant, vous vous retrouverez entraînés dans un univers en clair obscur, à la splendeur si évanescente qu'elle appelle au silence d'écoutes recueillies et émues, et souvent répétées.
Evidemment, l'effet de surprise d'un éponyme qui prit le monde musical de court n'est plus au rendez-vous d'une œuvre dans la directe ligne de ce à quoi nous ont habitué Hegarty et ses compagnons sur deux précédents opus toujours très chaudement recommandés, ça n'enlève rien à la grâce fragile d'un collectif redonnant ses lettres de noblesse à la tristesse harmonique. Parce que sur The Crying Light, presque un concept album tant il est concerné et habité par les désastres écologiques nous pendant au nez, on retrouve encore et toujours la voix d'un autre monde d'Antony et l'ensemble baroque de ses acolytes dans des compositions emmenant l'auditeur dans les tréfonds du désespoir où, c'est bien connu, subsiste une lueur d'optimisme, fut-elle mourante. C'est ainsi qu'à peine quarante minute durant, vous vous retrouverez entraînés dans un univers en clair obscur, à la splendeur si évanescente qu'elle appelle au silence d'écoutes recueillies et émues, et souvent répétées.
Troisième long-jeu d'Antony and the Johnsons, The Crying Light prolonge la magie à défaut de la faire évoluer ce qui, en d'autres circonstances, avec d'autres artistes moins viscéralement prenants, pourraient être un problème. Pas ici, pas avec ceux-ci et leur pop baroque et aérienne à nulle autre pareille.
1. Her Eyes Are Underneath the Ground 4:24
2. Epilepsy Is Dancing 2:42
3. One Dove 5:34
4. Kiss My Name 2:48
5. The Crying Light 3:18
6. Another World 4:00
7. Daylight and the Sun 6:21
8. Aeon 4:35
9. Dust and Water 2:50
10. Everglade 2:58
Antony Hegarty – lead vocals, piano
Julia Kent – cello
Parker Kindred – drums
Jeff Langston – bass
Doug Wieselman – horns
Maxim Moston – violin, arrangement
Rob Moose – guitar, violin
Thomas Bartlett – piano
ANTONY & THE JOHNSONS (Antony Hegarty) |
SouLSiLK
Terry Callier "Hidden Conversations" (2009)
ou "L'ancien donne la leçon"
Saab, withmusicinmymind.blogspot.fr
"Je suis admirative, je suis même fan de Terry Callier, je vous en ai déjà parlé à trois reprises ici. Ce grand monsieur de la folk/soul music est en quelque sorte mon héros musical. Après avoir sorti plusieurs chef d'oeuvre dans les années 60's/70's, il a du se résoudre à abandonner la musique dans les années 80's car cela ne payait plus les factures. Il est redécouvert par miracle à la fin des années 90's et obtient l'opportunité de ressortir des albums folk/jazz plus qu'intéressants Timepeace (1998), Lifetime (1999), Alive (live, 2001), Speak Your Peace (2002), Lookin' Out (2004) Welcome Home (live, 2008) et enfin le dernier venu attendu depuis près d'un an : Hidden Conversations (2009). Après une collaboration plus que fructueuse avec Massive Attack sur le bouleversant Live With Me (qui se trouve sur le Best Of Collected du groupe de trip hop) une nouvelle collaboration s'est imposée peut à peu dans l'esprit de l'artiste afin, peut être, de renouveler l'univers musical du maître musical qui était toujours resté dans un format assez classique.
Le changement de sonorités apportées sur Hidden Conversations par Massive Attack et le duo Grabowski/Hardy est assez spectaculaire, alors que d'habitude le son de Terry Callier est assez épuré, le voici affublé de couches sonores urbaines, sophistiquées et caressantes. Un virage que je constate de façon positive contrairement aux Inrocks et critiques anglais qui ont été aussi cinglants qu'injustes. Bien entendu, au départ, je n'étais pas aussi enthousiaste car après avoir écouté des extraits d'Hidden Conversations, j'ai été déçue, je n'avais pas retrouvé le Terry Callier de mes rêves, celui qui me fait rêver sur sa somptueuse voix de velours, je trouvais qu'il se basait beaucoup sur le style de chant façon Spoken Word (qui n'en est pas vraiment un mais plutôt une forme de poésie orale) intronisé par Gil Scott-Heron. Mais, il ne faut jamais se baser sur des extraits (et sur des critiques frustrés) au risque de passer à côté de merveilles insoupçonnées. En effet, j'ai tout de même acheté l'album il y a un mois (alors que l'album est sorti depuis juin 2009) et depuis, je l'écoute en boucle. En effet, Terry Callier se montre toujours aussi inspiré, charismatique, intense, il n'a rien perdu de sa verve ni de sa fabuleuse voix car finalement il dose savamment spoken word et chant dans les refrains ce qui donne encore plus d'impact à l'intelligence à ses textes.
Le meilleur exemple est le morceau d'ouverture Wings qui mêle gospel aérien et trip hop de façon fantastique. Ce morceau me donne toujours des frissons à son écoute. Subliminal. Sunset Boulevard (qui apparaît déjà sur l'album Lifetime) s'offre une sublime petite cure de jouvence atmosphérique/lounge. Plus terre à terre, Hidden Conversations dénonce de façon juste et subtile la société de voyeurisme dans laquelle nous évoluons tandis que le velouté de la voix de Terry réapparaît sur le magnifiquement nostalgique The Hood I Left Behind. Sur Once I Dreamed of Heaven, nous sommes plongés en plein trip des plus étranges et envoûtants. Une merveille hypnotique. Dans ma même lignée, la belle production élaborée et foisonnante de Fool Me Fool You ne fait pas d'ombre au discours des plus avisés de Terry Callier, jamais dépassé par la modernité. En effet, Rice and Beans met en exergue le drame Katrina et ses conséquences. Un peu de douceur passée en compagnie du couple Jessie and Alice, portait émouvant décrit par un Terry Callier profondément touchant. John Lee Hooker est sans conteste l'un des grands highlights de l'album. Un mélande d'électro/blues hypnotique avec des paroles très fortes et un superbe refrain. L'album se clôture sur une nouvelle version plus épurée et spirituelle de Live With Me. Toujours aussi prenante.
Album médiocre pour certains, petit chef d'œuvre selon moi. A vous de vous forger une opinion. Un fait certain : Terry Callier est un artiste indispensable à découvrir. Il a des choses à raconter, et elle sont dignes d'intérêt."
"Je suis admirative, je suis même fan de Terry Callier, je vous en ai déjà parlé à trois reprises ici. Ce grand monsieur de la folk/soul music est en quelque sorte mon héros musical. Après avoir sorti plusieurs chef d'oeuvre dans les années 60's/70's, il a du se résoudre à abandonner la musique dans les années 80's car cela ne payait plus les factures. Il est redécouvert par miracle à la fin des années 90's et obtient l'opportunité de ressortir des albums folk/jazz plus qu'intéressants Timepeace (1998), Lifetime (1999), Alive (live, 2001), Speak Your Peace (2002), Lookin' Out (2004) Welcome Home (live, 2008) et enfin le dernier venu attendu depuis près d'un an : Hidden Conversations (2009). Après une collaboration plus que fructueuse avec Massive Attack sur le bouleversant Live With Me (qui se trouve sur le Best Of Collected du groupe de trip hop) une nouvelle collaboration s'est imposée peut à peu dans l'esprit de l'artiste afin, peut être, de renouveler l'univers musical du maître musical qui était toujours resté dans un format assez classique.
Le changement de sonorités apportées sur Hidden Conversations par Massive Attack et le duo Grabowski/Hardy est assez spectaculaire, alors que d'habitude le son de Terry Callier est assez épuré, le voici affublé de couches sonores urbaines, sophistiquées et caressantes. Un virage que je constate de façon positive contrairement aux Inrocks et critiques anglais qui ont été aussi cinglants qu'injustes. Bien entendu, au départ, je n'étais pas aussi enthousiaste car après avoir écouté des extraits d'Hidden Conversations, j'ai été déçue, je n'avais pas retrouvé le Terry Callier de mes rêves, celui qui me fait rêver sur sa somptueuse voix de velours, je trouvais qu'il se basait beaucoup sur le style de chant façon Spoken Word (qui n'en est pas vraiment un mais plutôt une forme de poésie orale) intronisé par Gil Scott-Heron. Mais, il ne faut jamais se baser sur des extraits (et sur des critiques frustrés) au risque de passer à côté de merveilles insoupçonnées. En effet, j'ai tout de même acheté l'album il y a un mois (alors que l'album est sorti depuis juin 2009) et depuis, je l'écoute en boucle. En effet, Terry Callier se montre toujours aussi inspiré, charismatique, intense, il n'a rien perdu de sa verve ni de sa fabuleuse voix car finalement il dose savamment spoken word et chant dans les refrains ce qui donne encore plus d'impact à l'intelligence à ses textes.
Le meilleur exemple est le morceau d'ouverture Wings qui mêle gospel aérien et trip hop de façon fantastique. Ce morceau me donne toujours des frissons à son écoute. Subliminal. Sunset Boulevard (qui apparaît déjà sur l'album Lifetime) s'offre une sublime petite cure de jouvence atmosphérique/lounge. Plus terre à terre, Hidden Conversations dénonce de façon juste et subtile la société de voyeurisme dans laquelle nous évoluons tandis que le velouté de la voix de Terry réapparaît sur le magnifiquement nostalgique The Hood I Left Behind. Sur Once I Dreamed of Heaven, nous sommes plongés en plein trip des plus étranges et envoûtants. Une merveille hypnotique. Dans ma même lignée, la belle production élaborée et foisonnante de Fool Me Fool You ne fait pas d'ombre au discours des plus avisés de Terry Callier, jamais dépassé par la modernité. En effet, Rice and Beans met en exergue le drame Katrina et ses conséquences. Un peu de douceur passée en compagnie du couple Jessie and Alice, portait émouvant décrit par un Terry Callier profondément touchant. John Lee Hooker est sans conteste l'un des grands highlights de l'album. Un mélande d'électro/blues hypnotique avec des paroles très fortes et un superbe refrain. L'album se clôture sur une nouvelle version plus épurée et spirituelle de Live With Me. Toujours aussi prenante.
Album médiocre pour certains, petit chef d'œuvre selon moi. A vous de vous forger une opinion. Un fait certain : Terry Callier est un artiste indispensable à découvrir. Il a des choses à raconter, et elle sont dignes d'intérêt."
1. Wings 6:06
2. Sunset Boulevard 5:05
3. Hidden Conversations 3:54
4. The Hood I Left Behind 5:38
5. Once I Dreamed Of Heaven 5:21
6. Fool Me Fool You 3:34
7. Rice And Beans 4:06
8. Jessie And Alice 3:59
9. John Lee Hooker 5:01
10. Live With Me 6:05
Terry Callier - vocals, guitar
Rich Fudoli - saxophone
Chris Grabowski - keyboards
Mark Hardy - keyboards
Chris Harvey - keyboards
Eric Hochberg - bass
Penn McGee - percussion, vocals
David Onderdonk - guitar
TERRY CALLIER |
KoLLeKTioN
Einstürzende Neubauten "The Jewels" (2008)
ou "le Cabinet des Curiosités"
Les industrieux teutons ayant, depuis toujours, cultivé une image de franc-tireur, il n'est pas surprenant de les voir se livrer à d'expérimentaux exercices comme sur la collection présente, ce que va nous expliquer Catherine Thieron de pointculture.be :
"Le nouvel album de Einstürzende Neubauten, groupe mythique de Berlin, n’en est pas vraiment un: sorti très discrètement et sans battage médiatique en avril 2008, Jewels regroupe quinze « miniatures » parues sur le site internet du groupe. Chaque mois, la bande à Blixa met un nouveau titre en ligne, téléchargeable pour peu que l’on ait le statut de « supporter » officiel.
Les autres peuvent désormais se rattraper avec cet album qui risque de décevoir les fans de la première heure mais fera peut-être découvrir le groupe à quelques sceptiques.
Ici, on est loin des marteaux-piqueurs d’antan– les instrumentations sont plutôt calmes et discrètes, les textes restant, comme d’habitude, d’excellente facture.
Le travail de composition, quant à lui, est parti d’un jeu: après avoir passé en revue plus de 25 ans de création musicale, Blixa Bargeld a mis au point un système de 600 cartes comprenant chacune un mot-clé. Appelé DAVE, cet ensemble de cartes regroupe des thèmes et mots récurrents, chers aux Berlinois, tels que « caisse de résonance », « cri » ou « vibromasseur » (!). Pour chaque titre, chacun des musiciens a pioché trois cartes et composé en fonction des mot tirés au sort.
Expliquant le principe de ce petit jeu sur le documentaire Acht Lösungen, qui accompagne le CD, Blixa et ses complices vont probablement donner des idées aux aspirants musiciens et autres musiciens sans inspiration.
Si cette dernière n’était certainement pas toujours au rendez-vous sur ce Jewels, il s’agit là d’un album plutôt accessible des Einstürzende Neubauten, à l’image de leurs productions de ces dernières années.
Pas de quoi réjouir les fans d’indus pur et dur, mais peut-être une bonne porte d’entrée pour celles et ceux qui connaissent mal ou peu le genre et souhaitent y entrer à tous petits pas…"
Les autres peuvent désormais se rattraper avec cet album qui risque de décevoir les fans de la première heure mais fera peut-être découvrir le groupe à quelques sceptiques.
Ici, on est loin des marteaux-piqueurs d’antan– les instrumentations sont plutôt calmes et discrètes, les textes restant, comme d’habitude, d’excellente facture.
Le travail de composition, quant à lui, est parti d’un jeu: après avoir passé en revue plus de 25 ans de création musicale, Blixa Bargeld a mis au point un système de 600 cartes comprenant chacune un mot-clé. Appelé DAVE, cet ensemble de cartes regroupe des thèmes et mots récurrents, chers aux Berlinois, tels que « caisse de résonance », « cri » ou « vibromasseur » (!). Pour chaque titre, chacun des musiciens a pioché trois cartes et composé en fonction des mot tirés au sort.
Expliquant le principe de ce petit jeu sur le documentaire Acht Lösungen, qui accompagne le CD, Blixa et ses complices vont probablement donner des idées aux aspirants musiciens et autres musiciens sans inspiration.
Si cette dernière n’était certainement pas toujours au rendez-vous sur ce Jewels, il s’agit là d’un album plutôt accessible des Einstürzende Neubauten, à l’image de leurs productions de ces dernières années.
Pas de quoi réjouir les fans d’indus pur et dur, mais peut-être une bonne porte d’entrée pour celles et ceux qui connaissent mal ou peu le genre et souhaitent y entrer à tous petits pas…"
C'est carrément ça et j'irai même plus loin : parrfaite introduction à toutes celles et tous ceux qui souhaitent "attaquer la bête" sans bien savoir par quel bout commencer, The Jewels sera idéal pour juger si, en gardant à l'esprit que c'est de la face "facile" d'Einstürzende Neubauten dont il s'agit, aller plus avant dans leur bizarroide discographie mérite l'effort. La réponse est oui, évidemment.
1. Ich komme davon 2:34
2. Mei Ro 2:03
3. 26 Riesen 3:28
4. Hawcubite 1:30
5. Die Libellen 1:44
6. Jeder Satz mit ihr hallt nach 3:45
7. Epharisto 2:23
8. Robert Fuzzo 2:37
9. Magyar energia 3:01
10. Vicki 1:44
11. Ansonsten Dostojevsky 3:00
12. Die Ebenen werden nicht vermischt 6:26
13. Am I only Jesus 3:30
14. Bleib 3:23
15. I kissed Glen Gould 2:44
Blixa Bargeld: lead vocals, guitar, keyboards
N.U. Unruh: special built instruments, percussion, vocals
Alexander Hacke: bass, guitar, vocals
Jochen Arbeit: guitar, vocals
Rudolf Moser: special built instruments, percussion, vocals
EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN |
RoCK oF LiFe
The Godfathers "Birth, School, Work, Death" (1988)
ou "Blue Collar Rock"
Qu'un duo de frères forme, au cœur
de Londres en 1985, un groupe de rock'n'roll (oui, de rock'n'roll) est preuve d'un amour total de cette musique et d'un total désintérêt pour un quelconque plan de carrière ou une hypothétique réussite commerciale.
De fait, ces Parrains sonnent plus australiens qu'anglais dans leur binaire suant et direct (on pense au Saints, Angels). Birth, School, Work, Death, leur second album au titre si primesautier, est une perfection de simplicité riffesque, du rock prolétaire comme on en fait plus assez.
Tout ici parait simple, évident, c'est la force de cette bande qui ne dérape que quand elle se prend pour ce qu'elle n'est pas (comme le sur la ballade It's So Hard ou le stadium rocker insipide The Strangest Boy), ce qu'elle ne fait heureusement qu'exceptionnellement. Le reste est hautement recommandable à qui aime les bons riffs tranchants, les solos (courtesy of extraordinaire Kris Dollimore) qui dépotent, les rythmiques qui bastonnent sans agresser et un chant mâle et habité infusant souvent une note punkoïde à l'ensemble.
Oui, c'est de la musique d'hommes, de la qui a voyagé dans un van pourri pour relier un bar glauque à un préau d'école improbablement augmenté d'une scène pour y faire saigner sa foi pour Saint Fender et Saint Marshall. Pas de quoi engranger un prix Nobel, largement de quoi s'attirer la sympathie de hordes vêtues de cuir.
Le succès, comme pour Dr. Feelgood - figure tutélaire (mais pas envahissante) s'il en fut et autre anachronisme britannique -, fut modeste mais la réputation solide. Ce que démontre parfaitement ce second opus de qualité ici bonussé de deux jolies b'sides (dont le "Born-to-Be-Wildesque I Can Only Give You Everything) et d'un live bien cru, juste comme il faut... Dois-je rajouter que c'est aussi leur meilleur album ?
Que du bonheur, vous dis-je !
de Londres en 1985, un groupe de rock'n'roll (oui, de rock'n'roll) est preuve d'un amour total de cette musique et d'un total désintérêt pour un quelconque plan de carrière ou une hypothétique réussite commerciale.
De fait, ces Parrains sonnent plus australiens qu'anglais dans leur binaire suant et direct (on pense au Saints, Angels). Birth, School, Work, Death, leur second album au titre si primesautier, est une perfection de simplicité riffesque, du rock prolétaire comme on en fait plus assez.
Tout ici parait simple, évident, c'est la force de cette bande qui ne dérape que quand elle se prend pour ce qu'elle n'est pas (comme le sur la ballade It's So Hard ou le stadium rocker insipide The Strangest Boy), ce qu'elle ne fait heureusement qu'exceptionnellement. Le reste est hautement recommandable à qui aime les bons riffs tranchants, les solos (courtesy of extraordinaire Kris Dollimore) qui dépotent, les rythmiques qui bastonnent sans agresser et un chant mâle et habité infusant souvent une note punkoïde à l'ensemble.
Oui, c'est de la musique d'hommes, de la qui a voyagé dans un van pourri pour relier un bar glauque à un préau d'école improbablement augmenté d'une scène pour y faire saigner sa foi pour Saint Fender et Saint Marshall. Pas de quoi engranger un prix Nobel, largement de quoi s'attirer la sympathie de hordes vêtues de cuir.
Le succès, comme pour Dr. Feelgood - figure tutélaire (mais pas envahissante) s'il en fut et autre anachronisme britannique -, fut modeste mais la réputation solide. Ce que démontre parfaitement ce second opus de qualité ici bonussé de deux jolies b'sides (dont le "Born-to-Be-Wildesque I Can Only Give You Everything) et d'un live bien cru, juste comme il faut... Dois-je rajouter que c'est aussi leur meilleur album ?
Que du bonheur, vous dis-je !
1. Birth, School, Work, Death 4:08
2. If I Only Had Time 2:29
3. Tell Me Why 2:50
4. It's So Hard 3:39
5. When Am I Coming Down 4:55
6. Cause I Said So 2:46
7. The Strangest Boy 3:58
8. S.T.B. 2:32
9. Just Like You 3:10
10. Obsession 3:48
11. Love is Dead 2:42
Bonus
12. Miss That Girl 2:52
13. I Can Only Give You Everything 3:04
14. When Am I Coming Down (live) 4:19
15. Cold Turkey (live) 4:30
16. Those Days Are Over (live) 3:32
17. I'm Unsatisfied (live) 3:18
Chris Coyne - bass, vocals
Peter Coyne - vocals
Kris Dollimore - guitar, vocals
Michael Gibson - guitar, vocals
George Mazur - drums, percussion, vocals
&
Bobby Valentino - violin
GODFATHERS |
CeLTiC PuNKS
Levellers "Zeitgeist" (1995)
ou "The New Levellers"
Alors que sur leur précédent opus (l'éponyme de 1993), les ajouts de nouvelles sonorités, de grosses guitares principalement, apparaissaient presque contre nature, artificiellement intégrées qu'elles étaient, Zeitgeist, 4ème album des britanniques, rectifie le tir et propose en gros la même chose que la fois d'avant mais en plus naturel, plus organique.
Pas que le groupe, notez, se soit mué en bête formation de hard rock ou de punk rock ou autre genre privilégiant trop souvent l'électricité à la nuance, ça non, libertaires et celtiques jusqu'aux bouts de leurs ongles sales de travelers patentés, les Levellers continue de taquiner du violon et du banjo autant que de la guitare et de la batterie. Le résultat, entre l'heroic rock d'un Mission débutant et une tradition folk britannique immémoriale, fonctionne d'autant plus que tout ceci, varié et malin, accroche aisément l'oreille. Côté chansons, ça nous donne quelques morceaux de bravoure tels que Hope St au gros riff qui tache avant un décrochage folk réussi, un Maid of the River emprunté au pote Rev Hammer en belle ballade, 4am qui envoie du bois punkant avec une indéniable crédibilité, ou un PC Keen qui évoquerait presque la lourdeur de Black Sabbath s'il n'y avait la mélodie et la voix passionnées de Mark Chadwick pour faire la différence.
Favoris d'une jeunesse anglaise dépenaillée, tatouée et piercée, avec New Model Army, Ozric Tentacles et quelques autres, pas étonnant quand on considère le pouvoir hymnique et fédérateur de la formation, les Levellers demeurent intiment liés à une Angleterre en résistance contre les ultimes soubresauts d'un Thatchérisme ô combien destructeur ce qui, parce que leur musique, elle, transcende les époques et les scènes, ne doit pas vous éloigner de ce Zeitgeist fort réussi et définitivement recommandable.
Favoris d'une jeunesse anglaise dépenaillée, tatouée et piercée, avec New Model Army, Ozric Tentacles et quelques autres, pas étonnant quand on considère le pouvoir hymnique et fédérateur de la formation, les Levellers demeurent intiment liés à une Angleterre en résistance contre les ultimes soubresauts d'un Thatchérisme ô combien destructeur ce qui, parce que leur musique, elle, transcende les époques et les scènes, ne doit pas vous éloigner de ce Zeitgeist fort réussi et définitivement recommandable.
1. Hope St. 4:14
2. The Fear 3:21
3. Exodus 4:22
4. Maid of the River 3:50
5. Saturday to Sunday 3:14
6. 4.am 3:45
7. Forgotten Ground 4:21
8. Fantasy 3:18
9. P.C. Keen 3:53
10. Just the One 1:42
11. Haven't Made It 2:59
12. Leave This Town 3:09
13. Men-an-Tol 4:33
Mark Chadwick - vocals, guitar, harmonica
Simon Friend - guitar, banjo, vocals, mandolin, harmonica
Jeremy Cunningham - bass guitar, vocals
Charlie Heather - drums
Jonathan Sevink - fiddle
LEVELLERS |
PoST
The Mercury Program "All the Suits Began to Fall Off" (2001)
ou "Melodic Math"
Une formation floridienne capable de post-rocker avec un sens mélodique supérieur à la moyenne ? C'est The Mercury Program et leur EP de 2001, seconde création de plus ou moins longue durée, All the Suits Began to Fall Off, une petite tuerie de cinq titres et une trentaine de minute qui fait son petit effet.
Ici, les dernières traces d'expression vocale ont fini par disparaître laissant place à des constructions aussi savantes qu'émotionnelles (on n'est parfois pas loin du math-rock, le chaos généralement inhérent au genre en moins) où piano, vibraphone et effets électroniques discrets mais utiles viennent idéalement complémenter une instrumentation plus classiquement rock. Le résultat ? Cinq compositions merveilleusement réussies qui, contrairement à celles de leurs collègues bostoniens de Tortoise, Gastr del Sol et consorts, savent se faire abordables à un large public parce que, fondamentalement, c'est la mélodie qui, plus que tout autre chose, meut le quatuor.
Mais que les amateurs de chansons ne craignent pas de se confronter à ce délicieux EP qui, bien qu'exclusivement instrumental, saura les emporter pour toutes les raisons précitées mais aussi par l'évidente et vive intelligence de ce Mercury Program qui n'obtiendra jamais, hélas, les fruits de son talentueux labeur.
1. The Secret to Quiet 3:58
2. There Are Thousands Sleeping in Peace 5:51
3. Marianas 7:29
4. Undiscovered Genius of the Mississippi Delta 4:50
5. Delicate Answer 8:31
Dave Lebleu - computers, drums, vibraphone
Sander Travisano - bass guitar
Whit Travisano - piano, vibraphone
Tom Reno - guitar
&
Heather McIntosh - cello
THE MERCURY PROGRAM |
SuPeRFuSioN
Quiet Sun "Mainstream" (1975)
ou "Une fine équipe"
Quand Phil Manzanera regroupe une formation de jeunesse, avant Roxy Music, donc, pour une exceptionnelle session commémorative et pour solde de tout compte, ça donne Mainstream de Quiet Sun que va nous évoquer plus en détail Progmonster du webzine Guts of Darkness :
"Admirez l'ironie ; "Mainstream" - album ô combien obscur - est la progéniture maudite de Phil Manzanera, guitariste émérite des déjà adulés Roxy Music, et qu'il concocta en une vingtaine de jours à peine, simultanément à l'enregistrement de "Diamond Head", son premier véritable album solo.
Alors que ce dernier caracole en tête des charts au printemps 1975, le disque des Quiet Sun restait, lui, avant tout l'affaire de quelques privilégiés. "Mainstream" ou l'appel du pied lancé par l'homme mouche à la galaxie canterburienne. Pour s'assurer la réussite de pareille entreprise, autant aller débaucher certains éléments clés à la source : ce sera tout d'abord le bassiste de Matching Mole, Bill MacCormick, et enfin ce diable de Charles Hayward, batteur injustement mésestimé qui allie pourtant un sens imparable du groove à une curiosité enfantine des percussions proche d'un Chris Cutler. L'amateur retrouvera, amusé, des thèmes communs aux deux albums pour finalement se rendre compte que le plus "tendance" n'est peut-être pas celui qui le proclame le plus volontiers... Exception faite de "Rongwrong", tous les titres de cet album sont des pièces instrumentales de haute voltige qui possèdent l'urgence et la tension qu'on ne trouve que trop rarement dans les productions canterburiennes. MacCormick nous délivre quelques parties de fuzz bass bien salaces alors que Dave Jarrett, tout en maintenant d'une main distraite mais ferme les notes répétitives d'un piano électrique en ébullition, s'emploie à réintroduire les stridences de l'Hammond comme au bon vieux temps de Egg sur l'obsédant "Bargain Classics". Mais bien entendu, le mec le plus à la fête ici, c'est Manzanera lui-même, soutenu par son pote Eno qui participe aux sessions en prodiguant conseils et effets divers. Chaque plage ou presque s'offrent à lui comme de vastes pleines à défricher de sa six cordes qui rugit, vagit, hennit et tout ce qui s'en suit. Que ce soit sur des titres sur mesure écrits par ses soins ("Trot" et "Sol Caliente" où il s'avoue n'être toujours pas venu à bout de "Willie The Pimp") ou par ses camarades, comme sur "Mummy Was an Asteroid" que l'on doit à MacCormick, c'est encore et toujours la guitare qui mène les débats.
Une approche donc foncièrement différente dans sa nature et que je ne saurais trop recommander à qui désire approcher cette grammaire progressive lourdement teintée de jazz qui d'habitude s'épanouit plus volontiers entre les doigts agiles et experts d'un - voire deux - claviéristes."
Vous n'êtes pas encore convaincus ? Béotiens que vous êtes, vous ne savez pas ce que vous manquez ! (mais comme ce blog est fréquenté par des gens de bon goût, je ne doute pas que...)
"Admirez l'ironie ; "Mainstream" - album ô combien obscur - est la progéniture maudite de Phil Manzanera, guitariste émérite des déjà adulés Roxy Music, et qu'il concocta en une vingtaine de jours à peine, simultanément à l'enregistrement de "Diamond Head", son premier véritable album solo.
Alors que ce dernier caracole en tête des charts au printemps 1975, le disque des Quiet Sun restait, lui, avant tout l'affaire de quelques privilégiés. "Mainstream" ou l'appel du pied lancé par l'homme mouche à la galaxie canterburienne. Pour s'assurer la réussite de pareille entreprise, autant aller débaucher certains éléments clés à la source : ce sera tout d'abord le bassiste de Matching Mole, Bill MacCormick, et enfin ce diable de Charles Hayward, batteur injustement mésestimé qui allie pourtant un sens imparable du groove à une curiosité enfantine des percussions proche d'un Chris Cutler. L'amateur retrouvera, amusé, des thèmes communs aux deux albums pour finalement se rendre compte que le plus "tendance" n'est peut-être pas celui qui le proclame le plus volontiers... Exception faite de "Rongwrong", tous les titres de cet album sont des pièces instrumentales de haute voltige qui possèdent l'urgence et la tension qu'on ne trouve que trop rarement dans les productions canterburiennes. MacCormick nous délivre quelques parties de fuzz bass bien salaces alors que Dave Jarrett, tout en maintenant d'une main distraite mais ferme les notes répétitives d'un piano électrique en ébullition, s'emploie à réintroduire les stridences de l'Hammond comme au bon vieux temps de Egg sur l'obsédant "Bargain Classics". Mais bien entendu, le mec le plus à la fête ici, c'est Manzanera lui-même, soutenu par son pote Eno qui participe aux sessions en prodiguant conseils et effets divers. Chaque plage ou presque s'offrent à lui comme de vastes pleines à défricher de sa six cordes qui rugit, vagit, hennit et tout ce qui s'en suit. Que ce soit sur des titres sur mesure écrits par ses soins ("Trot" et "Sol Caliente" où il s'avoue n'être toujours pas venu à bout de "Willie The Pimp") ou par ses camarades, comme sur "Mummy Was an Asteroid" que l'on doit à MacCormick, c'est encore et toujours la guitare qui mène les débats.
Une approche donc foncièrement différente dans sa nature et que je ne saurais trop recommander à qui désire approcher cette grammaire progressive lourdement teintée de jazz qui d'habitude s'épanouit plus volontiers entre les doigts agiles et experts d'un - voire deux - claviéristes."
Vous n'êtes pas encore convaincus ? Béotiens que vous êtes, vous ne savez pas ce que vous manquez ! (mais comme ce blog est fréquenté par des gens de bon goût, je ne doute pas que...)
1. Sol Caliente 8:02
2. Trumpets With Motherhood 1:30
3. Bargain Classics 5:37
4. R.F.D. 3:09
5. Mummy was an Asteroid, Daddy was a Small Non-Stick Kitchen Utensil 6:09
6. Trot 5:00
7. Rongwrong 9:39
Phil Manzanera - electric and treated 6 and 12 string guitars, Fender Rhodes piano
Dave Jarrett - Fender Rhodes and Steinway grand pianos, Farfisa and Hammond organs, VCS3
Bill MacCormick - electric and treated basses, backing vocals
Charles Hayward - drums, lead vocals, percussion, keyboards
&
Brian Eno - synthesizer, treatments & Oblique Strategies
Ian MacCormick - backing vocals
QUIET SUN |
SaDSoNGS
Sparklehorse "Good Morning Spider" (1998)
ou "La Complainte du Pauvre Mark"
Parce qu'il ne s'agit pas toujours de faire long et compliqué pour bien évoquer un album devenu, de plein droit, un "cult-classic" de l'indie, je cède la place à Mrbutterfly de chez XSilence.net :
"A ceux qui pensent que la souffrance et le tourment ne s'expriment qu'en hurlant ou en braillant comme un porc, a ceux qui ont oublié ce que le mot interprète signifie. Oui, à vous peut-être, cet album est pour vous.
Combien de fois j'ai pu fredonner ces melodies dans ma tête toute la journée? En toute franchise, il me serait impossible de répondre.
"I'm so sick of good byes,
I'm so sick, i'm so sick,
Of Good Byes...."
Il y a dans cet album chaque seconde, tellement d'idées , tellement de coups de génie... ça fourmille de divers sentiments, plus ou moins agréables et lumineux, mais toujours sincères, et touchant directement là où il est impossible d'effacer.
"Good Monring Spider" m'a reveillé à peu pres tous les matins et éclairé mes sombres matinées d'octobre et de novembre 2004. Aujourd'hui quand je l'écoute, il prend une autre dimension, presque inimaginable. Une dimension plus lumineuse, moins fumeuse ou brumeuse. (coups de cœur très personnel..... pour les chansons "Maria's Little Elbows" et la sublimissime et souriante "Hundreds Of Sparrows")
Un album définitivement pour les personnes introverties et sensibles, secrètement amoureuses de ce que certains appellent la vie. Des mélodies pour frissoner longtemps, pour l'éternité certainement. Le sourire aux lèvres, les larmes au yeux, des frissons éternels.
Des moments de vie délicieusement tourmentés et inoubliables."
Rien à rajouter si ce n'est que le suicide de Mark Linkous, Cheval d'Etincelle en chef, il y a plus de cinq ans déjà, nous prive de l'écriture rare et fragile d'un songwriter d'exception ici à son apogée, pas moins !Combien de fois j'ai pu fredonner ces melodies dans ma tête toute la journée? En toute franchise, il me serait impossible de répondre.
"I'm so sick of good byes,
I'm so sick, i'm so sick,
Of Good Byes...."
Il y a dans cet album chaque seconde, tellement d'idées , tellement de coups de génie... ça fourmille de divers sentiments, plus ou moins agréables et lumineux, mais toujours sincères, et touchant directement là où il est impossible d'effacer.
"Good Monring Spider" m'a reveillé à peu pres tous les matins et éclairé mes sombres matinées d'octobre et de novembre 2004. Aujourd'hui quand je l'écoute, il prend une autre dimension, presque inimaginable. Une dimension plus lumineuse, moins fumeuse ou brumeuse. (coups de cœur très personnel..... pour les chansons "Maria's Little Elbows" et la sublimissime et souriante "Hundreds Of Sparrows")
Un album définitivement pour les personnes introverties et sensibles, secrètement amoureuses de ce que certains appellent la vie. Des mélodies pour frissoner longtemps, pour l'éternité certainement. Le sourire aux lèvres, les larmes au yeux, des frissons éternels.
Des moments de vie délicieusement tourmentés et inoubliables."
1. Pig 2:22
2. Painbirds 3:50
3. Saint Mary 3:59
4. Good Morning Spider 1:09
5. Sick of Goodbyes 3:32
6. Box of Stars (Part One) 0:33
7. Sunshine 4:59
8. Chaos of the Galaxy/Happy Man 4:31
9. Hey, Joe 3:04
10. Come on In 3:43
11. Maria's Little Elbows 4:16
12. Cruel Sun 2:25
13. All Night Home 3:43
14. Ghost of His Smile 3:11
15. Hundreds of Sparrows 2:26
16. Box of Stars (Part Two) 0:49
17. Junebug 3:24
Mark Linkous – vocals, guitar, bass, Wurlitzer, piano, optigan, sampler, vibraphone, harmonium, speak and spell, concertina, percussion, drum machine
Sofia Mitchalitsianos – vocals, cello on tracks 2 to 4, 6, 7, 10 and 15 to 17
Scott Minor – drums on tracks 1 and 15, harmonium on track 4
Paul Watson – cornet on track 2
Melissa Moore – violin on tracks 3, 6, 7, 10 and 16
Johnny Hott – drums on track 8, piano on track 5
Stephen McCarthy – pedal steel guitar on track 13
David Lowery – guitar, drum machine on track 5, bass on track 8
Vic Chesnutt – answering voice on track 7
SPARKLEHORSE (Mark Linkous) |
NeW BeaTLeS?
10cc "How Dare You!" (1976)
ou "Super Pop"
C'est l'histoire d'un groupe de pop exceptionnel, une formation qui, pour beaucoup, n'est synonyme uniquement d'un énorme tube d'ailleurs souvent mal compris (parce qu'il est très ironique) : I'm Not in Love. C'est l'histoire de 10cc, du vrai, celui qui, quatre splendides albums durant, lors de 70s souvent plus préoccupés par les joutes électriques de Deep Purple, Black Sabbath ou Led Zeppelin (pour ne citer qu'eux) ou les développements musicaux complexes et parfois ampoulés de la vague progressive.
Quelle injustice quand on tient, en substance, la descendance la plus légitime des Fab Four autant que le parent putatif d'un autre géant de la pop anglaise, XTC, qui saura s'inspirer, sans copier évidemment, de cette lecture transversale d'un idiome pourtant bien connu et prétendument figé. Parce que 10cc sont des malins qui savent s'amuser avec une grammaire qu'ils aiment à triturer dans des chansons, il faut le dire, assez irrésistibles et débordantes de trouvailles harmoniques jubilatoires. Des exemples ?, juste deux pour vous mettre en appétit alors, avec I Wanna Rule the World aux paroles malines et décalées (l'histoire d'un dictateur en devenir), aux riffs accrocheurs et délicieux assemblages vocaux et Iceberg (qui parle de frigidité, il fallait oser !) qui flirte avec le jazz (cette mélodie de chant) en restant fondamentalement pop qui, pour la moyenne des laborieux, s'étireraient sur quelques chansons et son concentrées ici en à peine quatre minutes d'authentique magie. Voilà, c'est ça le 10cc de la période glorieuse, une formation qui semble dégouliner d'excellentes idées bien menée qu'elle est par quatre musiciens aussi complémentaires qu'inspirés.
Evidemment, Après How Dare You!, avec le départ de Kevin Godley et Lol Creme, ne sera jamais plus pareil même s'il restera quelques très jolis moments dans chacun des opus de la formation, mais plus jamais du niveau de ce carré d'as originaux dont on n'a de cesse de recommander l'écoute à tous les amateurs de pop intelligente et créative.
1. How Dare You 4:14
2. Lazy Ways 4:20
3. I Wanna Rule The World 3:57
4. I'm Mandy Fly Me 5:24
5. Iceberg 3:43
6. Art for Art's Sake 5:59
7. Rock 'n' Roll Lullaby 3:58
8. Head Room 4:21
9. Don't Hang Up 6:16
Bonus
10. Get It While You Can 2:53
Lol Creme – guitar, keyboards, vocals
Kevin Godley – drums, vocals
Graham Gouldman – bass, vocals
Eric Stewart – guitar, keyboards, vocals
10CC |
FiRST TRy
The Who "A Quick One" (1966)
ou "Les Nouvelles Ambitions"
Honneur à un grand disparu de la blogosphère francophone pour ce dernier tirage de cette chanceuse sélection. Je vous laisse donc dans les mains expertes de Toorsch qui va vous évoquer ce second opus des légendaire The Who :
"Lequel des qui? C'est toujours la même affaire lorsqu'on s'attaque à un groupe-monument. Quel album choisir, que dire de plus que ce qui a déjà été dit? Dans ce cas, en règle générale j'évite de parler du disque "culte" et je frappe juste à côté, sur le petit frère famélique mais néanmoins important et même parfois supérieur. C'est précisément cette méthode de travail qui m'a conduit dans les bras de "A Quick One". Un album hybride coincé entre "My Generation", un premier essai majestueux, et "Sell Out" que je considère comme le meilleur des Who. "A Quick One" est une hydre, une oeuvre multiple, une collision d'individualités qui donne le meilleur; l'un de ces paris suicidaires que seuls les braves osent tenter.
Commençons par la pochette, assez troublante, car là où celle de "My Generation" exposait fièrement quatre mods prêts à en découdre bien drapés dans leur Union Jack (du moins pour Entwistle et sa superbe veste), celle-ci nous offre un canevas psyché assez vilain qui préfigure "Yellow Submarine". Un revirement esthétique qui n'augure rien de bon, et pourtant ce "petit coup vite fait" est une franche réussite, aussi bien lors de ces moments de pure-pop que dans ces folies Monty-Pythonesque.
Dans la grande tradition British, "Run Run Run" défouraille sec avec sa grosse guitare et sa rythmique endiablée, en prime Daltrey n'en fait pas encore des tonnes. Déboule ensuite "Boris The Spider", une folie drivée par la basse lourde d'Entwistle; les coeurs sont juste exquis et divinement drôles. Ce qui est marquant avec les Who "première époque" c'est la faculté qu'avait le groupe de conserver un charme très anglais malgré une lourdeur peu commune, un véritable numéro de funambule musical. Avec "Cobwebs And Strange" la fanfare déglinguée s'envole vers la lune; non-sens assumé et folie pure. "A Quick One, While He's Away" l’inénarrable final préfigure déjà tous les opéra-rock à venir, la fraîcheur en plus, le melon en moins. Condensé d'une époque, neuf minutes de grâce. Ultime synthèse.
De par son hétérogénéité "A Quick One" n'est pas le disque des Who qui entrera dans l'histoire, mais celui-ci est bien plus digeste qu'un "Tommy" et finalement un plus agréable compagnon de route que "Who's Next"."
Commençons par la pochette, assez troublante, car là où celle de "My Generation" exposait fièrement quatre mods prêts à en découdre bien drapés dans leur Union Jack (du moins pour Entwistle et sa superbe veste), celle-ci nous offre un canevas psyché assez vilain qui préfigure "Yellow Submarine". Un revirement esthétique qui n'augure rien de bon, et pourtant ce "petit coup vite fait" est une franche réussite, aussi bien lors de ces moments de pure-pop que dans ces folies Monty-Pythonesque.
Dans la grande tradition British, "Run Run Run" défouraille sec avec sa grosse guitare et sa rythmique endiablée, en prime Daltrey n'en fait pas encore des tonnes. Déboule ensuite "Boris The Spider", une folie drivée par la basse lourde d'Entwistle; les coeurs sont juste exquis et divinement drôles. Ce qui est marquant avec les Who "première époque" c'est la faculté qu'avait le groupe de conserver un charme très anglais malgré une lourdeur peu commune, un véritable numéro de funambule musical. Avec "Cobwebs And Strange" la fanfare déglinguée s'envole vers la lune; non-sens assumé et folie pure. "A Quick One, While He's Away" l’inénarrable final préfigure déjà tous les opéra-rock à venir, la fraîcheur en plus, le melon en moins. Condensé d'une époque, neuf minutes de grâce. Ultime synthèse.
De par son hétérogénéité "A Quick One" n'est pas le disque des Who qui entrera dans l'histoire, mais celui-ci est bien plus digeste qu'un "Tommy" et finalement un plus agréable compagnon de route que "Who's Next"."
Si Toorsch passe par là, qu'il soit remercié de ses excellents mots.
1. Run Run Run 2:43
2. Boris the Spider 2:29
3. I Need You 2:25
4. Whiskey Man 2:57
5. Heat Wave 1:57
6. Cobwebs and Strange 2:31
7. Don't Look Away 2:54
8. See My Way 1:53
9. So Sad About Us 3:04
10. A Quick One, While He's Away 9:10
I. Her Man's Been Gone
II. Crying Town
III. We Have a Remedy
IV. Ivor the Engine Driver
V. Soon Be Home
VI. You Are Forgiven
Bonus
11. Batman 1:37
12. Bucket T 2:12
13. Barbara Ann 2:12
14. Disguises 3:12
15. Doctor, Doctor 2:59
16. I've Been Away 2:08
17. In the City 2:21
18. Happy Jack (acoustic version) 2:55
19. Man With Money 2:45
20. My Generation/Land of Hope and Glory 2:05
Roger Daltrey - lead vocals, trombone and bass drum on "Cobwebs and Strange"
John Entwistle - bass guitar, backing and lead vocals, keyboards, French horn, trumpet
Pete Townshend - lead and rhythm guitars, backing and lead vocals, keyboards, penny-whistle
Keith Moon - drums, backing and lead vocals, percussion, tuba
THE WHO |