dimanche 5 juin 2016

1986 par 12 (12 mois, 14 albums)

Le "beau" milieu des années 80 ? L'horreur ou le bonheur selon d'où l'on se place. Vu d'ici, de chez un Zornophage encore adolescent à l'époque et donc un peu nostalgique aujourd'hui, c'est forcément un peu les deux... Mais pas de négativisme cette fois, c'est le bon 1986 qui vous est proposé, qui sera certainement affreux pour certains, d'ailleurs, tant pis pour eux. Quant aux autres, qui remarqueront que deux mois sont exceptionnellement doublés... Enjoie !

JaNVieR
Black Sabbath "Seventh Star"
ou "This is not Black Sabbath"

Il y a un indice sur la pochette, "featuring Tony Iommi". Seventh Star n'est un album de Black Sabbath en rien sauf en nom et, de fait, fut conçu pour le nouveau projet d'Iommi et de l'ex-Deep Purple et Trapeze Glenn Hughes (l'air de rien, le troisième chanteur à avoir travaillé avec Blackmore avant de rejoindre Iommi, que voleur ce Tony !). Mais bon, la pression du label préférant le nom qui fait vendre au projet "bis", on fini par se laisser convaincre qu'en fait... Vous connaissez l'histoire aussi bien que moi.
Du coup, en toute logique, Seventh Star ne sonne pas comme du Black Sabbath. Évidemment, avec Iommi à la guitare et la composition, il reste des traces, mais elles sont diffuses et plutôt bien planqué dans un hard rock souvent un poil FMiné où la voix puissante et soul-compatible d'Hughes fait merveille. Signe ultime, si vous n'étiez pas encore convaincus, que Seventh Star n'est pas un album de Black Sabbath, et ça s'entend dans le son, Geezer n'y est pas. Mine de rien, c'était le dernier membre original à continuer d'accompagner Tony, et un instrumentiste suffisamment volubile pour occuper pas mal de place (parfait dans un quatuor avec une seule guitare), ce n'est donc pas rien. En plus, ce qui n'est pas une nouveauté sauf à compter le responsable du poste dans le line-up, ce qui est fait ici, il y a un claviériste, Geoff Nichols (peut-être inclus à la fidélité, lui qui est guest musician depuis Heaven & Hell, premier album avec Dio), qui prend pas mal de place et contribue indéniablement à l'adoucissement du ton par rapport aux habitudes du groupe que ce groupe n'est pas, donc.
Ceci conclu, Seventh Star est-il un bon album ? Oui. C'est un bon album de hard rock racé où de bon riffs (Iommi !) viennent complimenter un songwriting classique mais efficace. On retrouve d'ailleurs tous les éléments d'un album du genre de cette époque, un peu de sève (In for the Kill ou Turn to Stone et leur bel abattage), un peu de sueur (Danger Zone en rocker bien troussé, Heart Like a Wheel hard un poil bluesy bien chaud), un peu de sang (Seventh Star qui aurait des allures plus guerrières avec une production moins allégée), et une giclée de parfum (le pop metal accrocheur de Angry Heart). Ça nous donne un album varié, bien produit, pas exceptionnel mais vraiment très sympathique à écouter pour qui aime ce qu'il est désormais convenu d'appeler du "Melodic Heavy Metal".
La version Deluxe rajoute un live mais ce n'est plus Glenn Hughes qui chante, remplacé au débotté qu'il fut par l'ex-Rondinelli Ray Gillen (le groupe d'un ex-batteur de Rainbow) après qu'il se soit blessé à la gorge lors d'une rixe. Y perd-on au change ? Pas vraiment étant donné que Gillen (plus Coverdale qu'Hughes en matière de référence "purplesques") a une voix puissante et un registre suffisamment étendu pour pouvoir s'adapter aux œuvres de ses prédécesseurs (Ozzy, Dio et Hughes, Ian Gillan étant laissé de côté). La performance, enregistrée à l'Hammersmith Odeon de Londres en juin 1986, est solide et inspirée, en grande partie grâce à la prestation de Ray. Son défaut majeur ? C'est d'un bootleg de qualité très moyenne dont il s'agit. Sinon, c'est aussi beaucoup trop court mais vu le son, on s'en contente... Ça fait tout de même un bonus satisfaisant dans le registre "ça c'est du document !" et un bel hommage à Mr. Gillen, décédé en 1993, enfin honoré d'une partie de ses travaux pour Black Sabbath (l'autre est dans le Deluxe de The Eternal Idol).
Seventh Star n'est pas un album de Black Sabbath, ça ne l'empêche pas d'être une sympathique galette bien de son époque mais pas trop usée par les ans, et dans la version "riche", c'est encore mieux. Testez voir si vous ne me croyez pas.

CD 1 - Album
1. In for the Kill 3:48
2. No Stranger to Love 4:28
3. Turn to Stone 3:28
4. Sphinx (The Guardian) 1:12
5. Seventh Star 5:20
6. Danger Zone 4:23
7. Heart Like a Wheel 6:35
8. Angry Heart 3:06
9. In Memory... 2:35
bonus
10. No Stranger to Love (Single Remix) 4:00

CD 2 - Bonus
Live at Hammersmith Odeon in London (02/06/86)
1. The Mob Rules 2:59
2. Danger Zone 4:44
3. War Pigs 8:10
4. Seventh Star 5:02
5. Die Young 3:58
6. Black Sabbath 9:33
7. N.I.B. 1:37
8. Neon Knights 4:36
9. Paranoid 1:28

Tony Iommi - guitar
Geoff Nicholls - keyboards
Glenn Hughes - vocals
Dave Spitz - bass guitar
Eric Singer - drums
&
Gordon Copley
- bass guitar (No Stranger to Love)
Ray Gillen - vocals (CD 2)

BLACK SABBATH

FéVRieR
Electric Light Orchestra "Balance of Power"
ou "Power of the 80s"

Qu'advint-il des extravagances pop symphoniques 70s de l'Electric Light Orchestra une fois les 80s arrivées ? Hé bien elles disparurent, tout simplement. Il faut dire que les manières de cette nouvelle décennie, alors déjà bien entamée, avaient fini par déteindre sur un groupe, ou ce qu'il en reste, plus que jamais mené par un Jeff Lynne auteur de l'intégralité du répertoire. Et donc décisionnaire principal de cette tentative d'adaptation qui tournera court puisqu'il décidera, de lui-même, d'arrêter les frais, à peine la moitié de l'an (1986) passée. Toutes ces informations en plus de l'abandon du logo et du style des pochettes traditionnelles du groupe font de Balance of Power un album généralement conspué de tous et pourtant loin d'être aussi mauvais que sa funeste réputation pourrait le laisser penser. L'orchestre manque ? Certes mais les chanson fonctionnent bien, avec un même un Calling America qui fera frémir les charts, continuant de creuser une tradition pop classique si, ici, alimentée par des bases nettement plus synthétiques qu'à l'accoutumée. L'album est scandaleusement court ? Avec moins de 35 minutes dans son acceptation originelle, c'est une indéniable évidence, cependant, bien rallongé dans sa version (bien) remasterisée bonussée de faces B, versions alternatives et réels inédits, le défaut disparait. La pochette est d'une insoutenable hideur ? On ne le niera pas mais ne dit-on pas que l'ivresse importe plus que le flacon ? En fait, la seule chose qu'on puisse réellement reprocher à ELO et à son tout-puissant leader est d'avoir voulu, et finalement su, s'adapter sans, ce qui n'est pas si courant, fondamentalement chambouler une écriture qu'on retrouve indubitablement ici, celle d'une pop évidemment influencée par les grands anciens du genre (Beatles en tête, versant McCartney et Harrison, ce dernier un grand pote de Jeff pour ceux qui ne le sauraient pas encore) certes impactée par les clichés sonores de son époque, on pense surtout à ces synthétiseurs et programmations typiquement de leur temps, mais encore tout à fait reconnaissble. Ceci ne fait pas de Balance of Power le final en trombe qu'on aurait pu espérer d'une si belle carrière (d'ailleurs Lynne nous fera le coup du retour en 2001 avec Zoom) mais pas l'indigne galette que trop décrivent.

1. Heaven Only Knows 2:52
2. So Serious 2:38
3. Getting to the Point 4:28
4. Secret Lives 3:26
5. Is It Alright 3:25
6. Sorrow About to Fall 3:59
7. Without Someone 3:48
8. Calling America 3:26
9. Endless Lies 2:55
10. Send It 3:04
Bonus
11. Opening 0:24
12. Heaven Only Knows (Alternate version) 2:32
13. In for the Kill 3:13
14. Secret Lives (Alternate take) 3:24
15. Sorrow About to Fall (Alternate mix) 3:48
16. Caught in a Trap (UK B-side) 3:44
17. Destination Unknown (UK B-side) 4:10

Jeff Lynne – vocals, electric and acoustic guitars, Synclavier II computer synthesizer, bass guitar, keyboards, percussion, producer
Bev Bevan – drums, percussion
Richard Tandy – keyboards, sequence programming
&
Christian Schneider
– saxophone

ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA

MaRS
Depeche Mode "Black Celebration"
ou "Celebration, indeed!"

Par bien des aspects, c'est ici que le Depeche Mode que nous connaissons jusqu'aujourd'hui est né, le moment où l'écriture de Martin Gore et les arrangements synthétiques du groupe (dont il est largement responsable) abandonnent leurs scories synthpop et industrielles pour grandir dans un panorama sonore aux possibilités émotionnelles élargies. De fait, si les chansons ne sont plus aussi accrocheuses qu'avant, elles savent développer des climats, souvent sombres d'ailleurs, emmenant l'auditeur dans un voyage sonique aussi intense que satisfaisant. Mais pas parfait parce que, on ne va pas se mentir, la seconde moitié est aussi celle de relatifs faux-pas avec des Here Is the House (une résurgence synthpop dont on se demande bien ce qu'elle fait là), Dressed in Black (une valse synthétique un poil prétentiarde) ou New Dress (et sa référence à Lady Di...), pas exactement indignes mais tellement en deça du reste de la galette. Et puis il y a la production où l'on sent bien que Depeche Mode ne maîtrise pas encore tout à fait sa nouvelle orientation, voire en fait trop, met trop d'effet là où le squelette mélodique aurait suffi. Mais, essentiellement, c'est pour mégoter parce qu'on tient bien là un groupe prenant son envol, et un Martin Gore ayant notablement aiguisé sa plume et qui d'un rampant Black Celebration d'introduction, d'un Fly on the Windscreen poussant encore un peu plus la nouvelle noirceur du combo (qui lui va si bien au teint), d'une ballade comme A Question of Lust qui, chantée par Gore, éblouit par l'intensité dramatique de sa mélodie et l'ascèse de ses arrangements, d'un A Question of Time menaçant et martial, à un World Full of Nothing où Gahan réciproque la chanson de Gore précitée... Du lourd ! Qui quand il est en plus bien remasterisé et supplémenté d'intéressant bonus (la minmal electro de Breathing Fumes et l'étrange folk ambiant de Black Day) on se doit de le recommander comme l'historique révélation d'un groupe qui a marqué son époque et influencé moult musiciens d'aujourd'hui.

1. Black Celebration 4:55
2. Fly on the Windscreen – Final 5:18
3. A Question of Lust 4:20
4. Sometimes 1:53
5. It Doesn't Matter Two 2:50
6. A Question of Time 4:10
7. Stripped 4:16
8. Here Is the House 4:15
9. World Full of Nothing 2:50
10. Dressed in Black 2:32
11. New Dress 3:42
Bonus
12. Breathing in Fumes     6:07
13. But Not Tonight (Extended Remix) 5:13
14. Black Day 2:36

Dave Gahan – lead vocals
Martin Gore – keyboards, guitars, backing and lead vocals
Andy Fletcher – keyboards, backing vocals
Alan Wilder – keyboards, piano, backing vocals, drums

DEPECHE MODE

aVRiL
Judas Priest "Turbo"
ou "Chic ou Toc ?"

 De la difficulté de changer de braquet quand on est un groupe déjà largement établi... Parce que Turbo valut son lot d'opprobre à un Judas Priest ayant décidé d'adoucir son heavy metal à l'aulne d'une scène flirtant de plus en plus avec la pop et les aspirations commerciales. Un mauvais album pour autant ? Pas si sûr...
Parce qu'il y a un paquet de bonne chansons dans ce Judas Priest si atypique du fait de l'usage de guitares synthés en plus d'une écriture étonnamment accrocheuse et accessible. Une surprise ? Au-delà de l'aspect sonique de la galette, pas vraiment, Judas Priest ayant toujours aimé les refrains aisément mémorisables au potentiel tubesque indéniable (il n'y a qu'à écouter Living After Midnight, United ou You've Got Another Thing Comin' pour s'en convaincre). Mais, donc, il y a ce polissage de l'approche, cet inclinaison pop metal qui, euphémisme, ne plaira pas à tous à l'époque et continue de faire débat aujourd'hui. Et pourtant, nous avons probablement échappé au pire Halford, Tipton, Downing & Cie ayant, préalablement, envisagé de collaborer avec les affreux Stock, Aitken & Waterman (vous savez, ces faiseurs de hits britanniques à qui l'on doit les premiers soubresauts de Kylie Minogue, ou les carrières heureusement météoriques de Jason Donovan ou Rick Astley), il se dit même que des démos existent de ce mariage contre nature, rien n'est prouvé cependant. Et donc, de bonne chansons, un beau lot d'icelles pour qui peut supporter le parti-pris d'un groupe ayant, reconnaissons-leur, eu le courage d'essayer autre chose. Des exemples ? Presque toute la galette en fait mais un peu plus encore le performant Turbo Lover, l'hymne ado-rebelle un peu idiot mais terriblement accrocheur qu'est Parental Guidance ou la power-ballad Out in the Cold. D'ailleurs l'album sera couronné d'un juste succès réussissant même à mieux se classer dans les charts étasuniens que ceux de leur mère patrie, ce pour quoi il avait d'ailleurs été conçu, assurément.
Reprenons, Turbo est une sacrée galette de pop metal dont le plus gros défaut, celui qui lui vaut sa funeste réputation, est d'être attribué à une formation représentant le plus orthodoxe des heavy metal. A partir de là, l'écouter ou pas, dépend de votre goût pour de telles exactions.

1. Turbo Lover 5:33
2. Locked In 4:19
3. Private Property 4:29
4. Parental Guidance 3:25
5. Rock You All Around the World 3:37
6. Out in the Cold 6:27
7. Wild Nights, Hot & Crazy Days 4:39
8. Hot for Love 4:12
9. Reckless 4:17
Bonus
10. All Fired Up (Recorded during the 1985 Turbo sessions) 4:45
11. Locked In (Live at Kiel Auditorium, St. Louis, Missouri; 23 May 1986) 4:24

Rob Halford – vocals
K. K. Downing – guitar
Glenn Tipton – guitar
Ian Hill – bass guitar
Dave Holland – drums
&
Jeff Martin
– backing vocals on "Wild Nights, Hot & Crazy Day"

JUDAS PRIEST

aVRiL (BiS)
Siouxsie and the Banshees "Tinderbox"
ou "Plénitude"

Creusant encore plus avant l'esthétisme sonique développé dans Hyæna deux ans plus tôt, avec un line-up une fois de plus ajusté, out Robert Smith trop pris par son Cure à lui, in John Valentine Caruthers ex-membre des punk industrieux de Clock DVA, déjà le 4ème guitariste utilisé par la formation, Siouxsie and the Banshees produit en 1986 une merveille de post-new wave rêveuse (à bien des égards une influence majeure d'un courant rock gothique en plein développement), une beauté glacée appelée Tinderbox. Qu'y entend-on ? Un groupe dans la plénitude de son art qui, sûr de sa force et de son style, produit une galette toute en nuance où, évidemment, la performance remarquable de Siouxsie, peut-être la plus belle de sa carrière, est l'élément déterminant. Mais ce n'est pas tout parce que les arrangements, assemblage savant de textures et mélodies qui n'ont d'autre but que de créer les ambiances, et où le nouveau guitariste s'épanouit pleinement parce qu'il y a de la place et que son jeu économe sied à merveille, permettant à la dame en noir toutes les folies et beautés dont on la sait capable avec d'autant plus d'aisance que les expérimentations des opus précédents sont enfin pleinement sous contrôle avec une Siouxsie et des Banshees qui ont appris à ne plus essayer d'épater la galerie. Et les chansons qui vont avec puisque, des accrocheurs Candyman et Cities in Dust, normal ce sont les singles !, d'une doublette émotionnelle enchainée à couper le souffle (The Sweetest Chill, This Unrest, rampant pour le premier, plus explosif pour le second), à un Land's End où la Miss Sioux laisse la Patti Smith qui sommeille en elle s'exprimer, c'est à un déroulé sans faille duquel nous sommes témoins. Et ce ne sont pas les deux excellents inédits de cette version rééditée et remasterisée qui viendront amoindrir le plaisir de l'auditeur amateur d'un genre de rock qui, moderne en 1986, ne souffre pas du même ancrage daté et demeure aussi viable, 30 ans après. Recommandé.

1. Candyman 3:44
2. The Sweetest Chill 4:07
3. This Unrest 6:21
4. Cities in Dust 3:51
5. Cannons 3:14
6. Party's Fall 4:56
7. 92° 6:02
8. Land's End 6:06
Bonus
9. Cities in Dust (12" Eruption Mix) 6:51
10. The Sweetest Chill (Chris Kimsey 12" Remix) 5:57
11. Song from the Edge of the World (JVC Version) 4:04
12. Starcrossed 4:07

Siouxsie Sioux – vocals, piano, whistle
Steven Severin – electric bass, keyboards, piano, drumbox, emulator
Budgie – drums and percussion
John Valentine Carruthers – guitars, keyboards, waterphone

SIOUXSIE & THE BANSHEES

Mai
Peter Gabriel "So"
ou "Gabriel, l'alchimiste"

A l'image d'une pochette qui n'a jamais été aussi franche, So est peut-être bien l'album le plus naturaliste de Peter Gabriel, celui où l'ex-Genesis atteint son sommet de popularité absolu, aussi. La popularité, évidemment, doit beaucoup au single inaugural, ce Sledgehammer qui, non content d'être mélodiquement infectieux et arrangé au millimètre (une constante chez le Gab') bénéficia d'un clip en "heavy rotation" chez un MTV qui, l'air de rien, avait révolutionné le monde musical, rajoutant l'image au son. Cette époque, d'ailleurs, est pain béni pour un Peter toujours curieux des développements multi-médias se présentant à lui, toujours prêt à tenter de nouvelles expériences donnant plus d'épaisseur à son art. Mais comme son art est avant tout la musique, il n'est que temps d'évoquer ce qu'on trouve sur So et d'expliquer en quoi il serait l'album le plus naturaliste de Gabriel. Déjà, il y a les rapprochements avec la world music, qui ne sont pas nouveaux mais trouvent ici une plénitude, une osmose avec les compostions, à laquelle nous n'avions jamais encore assisté. Pour l'exemple, on citera évidemment l'exceptionnelle performance de Youssou N'Dour sur In Your Eyes mais, vraiment, c'est tout l'album qui est infusé de flaveurs qui, pour exotiques qu'elles soient dans un contexte pop rock, ne s'intègre pas moins harmonieusement, naturellement à l'ensemble. Ensuite, il y a les compositions en elle même avec lesquelles on a le sentiment, sans doute faux quand on sait le temps que le maniaque aux commandes met à accoucher de chacun de ses albums, que Gabriel, cette fois, s'est laissé guider par ses instincts, n'a pas, comme ça a pu parfois être le cas par le passé, et pas seulement avec Genesis, sur-intellectualisé sa création et, de fait, Red Rain, That Voice Again, Mercy Street et This Is the Picture coulent de source, et que même le pathos de Don't Give Up (il faut dire en duo avec Kate Bush, qui se trompe rarement) n'est pas too much ou forcé... Naturel ! Bien-sûr, à l'écoute détaillée de l'opus, on se rend compte de l'énorme masse de travail mais, en se laissant porter, c'est à une rivière de sons cohérents, accueillants qui vous prend. Avec quelques soubresauts, la soul revisitée de Big Time par exemple, pour éviter tout risque d'endormissement, parce qu'à être trop relax... So, en plus de tout ce ça, est aussi de ces albums qui tiennent la distance, dont la production, certes de son temps, est suffisamment fine pour paraître historique aujourd'hui, pas datée. Beaucoup diront que le pic créatif de Peter Gabriel est passé en 1986, que l'homme s'est à partir de là et depuis intelligemment vendu aux masses dans une carrière finalement assez peu osée, à l'écoute du présent, on ne peut que battre en brèche cette allégation et affirmer haut et fort que So est un chef d'œuvre et que, parfois, les chefs d'œuvres rencontrent leur public, surtout quand il sont fomenté par un aussi précieux alchimiste... Obligatoire !

1. Red Rain 5:39
2. Sledgehammer 5:12
3. Don't Give Up 6:33
4. That Voice Again 4:53
5. In Your Eyes 5:27
6. Mercy Street 6:22
7. Big Time 4:28
8. We Do What We're Told (Milgram's 37) 3:22
9. This Is the Picture (Excellent Birds) 4:25

Peter Gabriel – lead and backing vocals, Fairlight CMI, Sequential Circuits Prophet-5 (all except tracks 5, 9), piano (all except tracks 7, 9), Linn LM-1 (tracks 3, 7), synthesizer (tracks 5, 7), percussion (track 4), Yamaha CS-80 (track 6), LinnDrum (track 9), Synclavier (track 9)
Tony Levin – bass guitar (tracks 1, 2, 3, 4, 5), drumstick bass guitar (fretting only) (track 7)
David Rhodes – guitar (all except tracks 6, 9), backing vocals (tracks 1, 5)
Jerry Marotta – drums (tracks 1, 8), additional drums (track 5), drumstick bass guitar (drumming only) (track 7)
Manu Katché – drums (tracks 2, 3, 4, 5), percussion (tracks 3, 4, 5), talking drum (tracks 5, 9)
Chris Hughes – LinnDrum programming (track 1)
Stewart Copeland – hi-hat (track 1), drums (track 7)
Daniel Lanois – guitar (tracks 1, 2, 4), tambourine (track 2), surf guitar (track 7), 12-string guitar (track 9)
Wayne Jackson – trumpet (track 2, 7), cornet (track 7)
Mark Rivera – tenor saxophone (track 2, 7), processed saxophone (track 6), alto and baritone saxophone (track 7)
Don Mikkelsen – trombone (track 2, 7)
P. P. Arnold – backing vocals (track 2, 7)
Coral Gordon – backing vocals (track 2, 7)
Dee Lewis – backing vocals (track 2, 7)
Richard Tee – piano (tracks 3, 5, 6)
Simon Clark – Yamaha CS-80 chorus effect (track 3), Hammond, Fairlight CMI and bass (track 7)
Kate Bush – vocals (track 3)
L. Shankar – violin (tracks 4, 8)
Larry Klein – bass guitar (tracks 5, 6)
Youssou N'Dour – vocals (track 5)
Michael Been – backing vocals (track 5)
Jim Kerr – backing vocals (track 5)
Ronnie Bright – bass vocals (track 5)
Djalma Correa – surdo, congas and triangle (track 6)
Jimmy Bralower – LinnDrum kick (track 7)
Bill Laswell – bass guitar (track 9)
Nile Rodgers – guitar (track 9)
Laurie Anderson – vocals (track 9)

PETER GABRIEL

JuiN
Crowded House "Crowded House"
ou "Kiwi Pop"

Premier d'une belle série, hélas interrompue en 2010 avec un sixième et ultime chapitre, l'éponyme des néo-zélandais de Crowded House, présentement en trio et mené par une moitié de la fratrie qui s'y retrouvera quelques années plus tard, pour Woodface, est une démonstration de choses pop d'exceptionnelle qualité. Et une libération pour Neil Finn qui, sorti du Split Enz qui l'a fait connaître, et qu'on situera quelque part entre rock progressif et new wave décalée, peut enfin librement s'adonner à son amour d'une pop musique aussi référencée que réussie. Et fraiche parce qu'elle évite bien des clichés sonores de la plupart des productions équivalentes des années 80 (un grand merci à Mitchell Froom, metteur en son de l'exercice) s'ancrant de fait un peu plus dans la pop classique à laquelle elle appartient naturellement. Évidemment, d'album en album, Crowded House de rapprochera encore un peu plus des fondamentaux du genre mais, déjà, le germe est fermement planté. Et les chansons en sont ses racines, le tube de l'album, Don't Dream It's Over, quel tremplin, en tête mais ce sont tous les titres qui participe à cette redéfinition de Neil Finn en songwriter pop majeur du dynamique Mean to Me et ses cuivres bien punchy, du presque cousin des Talking Heads d'alors, Love You Til the Day I Die, mais en plus pop bien-sûr, au presque funky That's What I Call Love de clôture, avec le luxe d'arrangement nécessaire au genre depuis que les Beatles ont introduit l'ambition dans la pop. Bref, ce n'est que le début de l'histoire, pas même son plus glorieux chapitre mais un album définitivement réussi et, donc, chaudement recommandé à toutes celles et tous ceux à qui la bonne pop parle. 

1. Mean to Me 3:15
2. World Where You Live 3:07
3. Now We're Getting Somewhere 4:09
4. Don't Dream It's Over 3:56
5. Love You 'Til the Day I Die 3:31
6. Something So Strong 2:51
7. Hole in the River 4:02
8. Can't Carry On 3:57
9. Tombstone 3:30
10. That's What I Call Love 3:39

Neil Finn – Vocals, guitar and piano
Nick Seymour – Bass guitar
Paul Hester – Drums and backing vocals
&
Tim Pierce
– Guitar
Jim Keltner – Drums ("Now We're Getting Somewhere")
Jerry Scheff – Bass guitar ("Now We're Getting Somewhere")
Noel Crombie – Background vocals
Jim Gilstrap – Background vocals
Andy Milton – Background vocals
Joe Satriani – Background vocals
George Bermudez – Percussion
Heart Attack Horns – Horns
Mitchell Froom – Keyboards

CROWDED HOUSE

JuiLLeT
Sting "Bring on the Night"
ou "Bring It On!"

Il n'a peut-être qu'un album solo à son actif, ça n'empêche pas l'ex-Police devenu artiste solo, Sting évidemment, de se lancer dans l'exercice ô combien périlleux du double album live, quelque chose qu'il n'avait d'ailleurs pas tenté avec ses anciens partenaires. Il faut dire que le bougre a su s'entourer d'un vrai groupe de tueurs qui, tous issus du jazz, donnent une résonance particulière au répertoire choisi. Le répertoire justement, quelques sélection de l'excellent The Dream of the Blue Turtles et de quelques titres de Police dûment réarrangés, s'en retrouve tout chamboulé des joyeux ajouts que ces authentiques virtuoses savent apporter sans, toutefois, le dévoyer de son but. Le but étant évidemment l'amusement du public réuni ces soirs là, à Paris, Rome et Arnhem pour assister à la performance de Sting, essentiellement. Et quelle performance ! Déjà par le choix des titres qui évite, quand il emprunte au répertoire du trio défunt, de tomber dans la collection de tubes (la face B de Spirits in the Material World, Low Life ou un morceau de la soundtrack de Brimson & Treacle, I Burn for You, on est loin d'Every Breath You Take), et faisant le même coup avec les titres choisis de son album (on trouve Another Day, face B, quand le tube, Russians, peu approprié au contexte musical choisi est absent), c'est clairement un Sting qui sait ce qu'il veut et ce qu'il lui faut pour l'obtenir. De fait, on est ébloui par la qualité d'un live qui, bien monté en studio, passe aisément pour une performance unique et propose, donc, en plus d'un chanteur alors au top de sa popularité, un casting d'instrumentistes qui nous en mettent plein la vue sans même en avoir l'air, pas qu'on soit surpris venant de cadors tels que Omar Hakim, Branford Marsalis, Kenny Kirkland et Darryl Jones. Et c'est là, dans cette équilibre si délicat à trouver et présentement si magnifiquement atteint que réside le sel de ce double à l'ancienne (83 minutes pour deux disques, c'est presque le minimum syndical). Là et, bien-sûr, dans l'impeccable qualité des captations d'un livre jouer et vibrant de vie, et donc chaudement recommandé !

CD 1
1. Bring On the Night/When the World Is Running Down, You Make the Best of What's Still Around 11:41
2. Consider Me Gone 4:53
3. Low Life 4:03
4. We Work the Black Seam 6:55
5. Driven to Tears 6:59
6. Dream of the Blue Turtles/Demolition Man 6:08

CD 2
1. One World (Not Three)/Love Is the Seventh Wave 11:10
2. Moon over Bourbon Street 4:19
3. I Burn for You 5:38
4. Another Day 4:41
5. Children's Crusade 5:22
6. I Been Down So Long 4:54
7. Tea in the Sahara 6:25

Sting – guitar, double bass, vocals, keyboard
Darryl Jones – bass guitar
Branford Marsalis – saxophones, clarinet, rap, percussion
Kenny Kirkland – keyboards
Omar Hakim – drums
Janice Pendarvis – backing vocals
Dolette McDonald – backing vocals

STING

aoûT
Paul Simon "Graceland"
ou "Simon Around the World"

Après le So de Peter Gabriel, convergence des planètes autant qu'un vieux goût commun pour les musiques non-occidentales, c'est au tour du Graceland de Paul Simon d'enfoncer encore un peu le clou d'une fusion pop-world qui, en 1986, prend les charts mondiaux d'assaut. Pour Paul, le pôle magnétique fut la musique d'Afrique du Sud qui suite à une découverte inopinée, chanceuse même, poussa le new yorkais de poche à aller voir sur place, à y enregistrer avec des musiciens locaux pour finalement revenir sur l'ouvrage, une fois rentré à la maison, afin de construire le présent album. Un album qui est une libération pour un Simon qui, sortant d'une reformation houleuse avec son "ami" Art Garfunkel, d'un échec en solo et, surtout, d'un mariage brisé et d'une dépression consécutive, avait bien besoin de ça. Et nous aussi comme c'est évident à l'écoute d'un album qui porte bien son nom (outre la référence à la propriété d'Elvis, Graceland est un album gracieux) et nous happe dès l'inaugural The Boy in the Bubble, morceau thème grave (le terrorisme et la famine) dont Simon arrive à faire un chant d'espoir, fort. Le reste de la galette, glissant harmonieusement entre Occident et Afrique du Sud, est à l'avenant de cette introduction réussie avec, par exemple, un I Know What I Know à l'ambiance festive et aux grooves, apports mélodiques et chœurs blacks bienvenus, un rêveur et féministe Diamonds on the Soles of Her Shoes, un irrésistible single avec l'entêtant You Can Call Me All et ses cuivres accrocheurs, la polyphonie d'inspiration zoulou d'Homeless dont on ne louera jamais assez la portée émotionnelle et l'ascèse instrumentale (que des voix !), ou un That Was Your Mother aux influences cajun tout en dynamisme infectieux. Comme en plus, évidemment, l'opus est impeccablement produit, et bien remasterisé et bonussé dans la présente version, il n'en faut pas plus pour recommander chaudement ce Graceland qui marqua son époque et qui, ô combien réussi, n'a rien perdu de son sel 30 ans après.

1. The Boy in the Bubble 3:59
2. Graceland 4:48
3. I Know What I Know 3:13
4. Gumboots 2:44
5. Diamonds on the Soles of Her Shoes 5:45
6. You Can Call Me Al 4:39
7. Under African Skies 3:37
8. Homeless 3:48
9. Crazy Love, Vol. II 4:18
10. That Was Your Mother 2:52
11. All Around the World or the Myth of Fingerprints 3:15
Bonus
12. Homeless (demo version) 2:28
13. Diamonds on the Soles of Her Shoes (alternate version) 4:43
14. All Around the World or the Myth of Fingerprints (early version) 3:17
15. The Story of Graceland as told by Paul Simon 9:39

Paul Simon – lead vocals (all tracks), acoustic guitar (tracks 1 and 11), guitar (tracks 5 and 7), Synclavier (tracks 3 and 4), six-string electric bass (track 6), background vocals (tracks 1, 2, 4, 6, and 9)
Rob Mounsey – synthesizer (tracks 1 and 6), horn arrangement (track 6) (uncredited on album)
Ray Phiri – guitar (tracks 2, 5, 6, 7, and 9)
Adrian Belew – guitar synthesizer (tracks 1, 6, and 9), guitar (track 7)
Demola Adepoju – pedal steel guitar (track 2)
Daniel Xilakazi – lead and rhythm guitar (track 4)
Sherman Robertson – guitar (track 10)
César Rosas – guitar and backing vocals (track 11)
David Hidalgo – guitar, accordion, and backing vocals (track 11)
Conrad Lozano – bass (track 11)
Alonzo Johnson – bass (track 10)[65]
Lloyd Lelose – bass (track 9)
Bakithi Kumalo – bass (tracks 1, 2, 5, 6, and 7)
Isaac Mtshali – drums (tracks 5, 6, 7, and 9)
Vusi Khumalo – drums (tracks 1 and 2)
Petrus Manile – drums (track 4)
Alton Rubin, Jr. – drums (track 10)
Louie Pérez – drums (track 11)
Steve Gadd – additional drums (track 11)
Makhaya Mahlangu – percussion (tracks 1 and 2)
Ralph MacDonald – percussion (tracks 4, 6, 7, and 11)
Youssou N'Dour – percussion (track 5)
Babacar Faye – percussion (track 5)
Assane Thiam – percussion (track 5)
James Guyatt – percussion (tracks 5, 6 and 7)
Lulu Masilela – tambourines (track 4)
David Rubin – washboard (track 10)
Alton Rubin, Sr. – accordion (track 10)
Jonhjon Mkhalali – accordion (track 4)
Forere Motloheloa – accordion (track 1)
Barney Rachabane – saxophone (track 4)
Mike Makhalemele – saxophone (track 4)
Teaspoon Ndela – saxophone (track 4)
Lenny Pickett – tenor saxophone (track 5)
Earl Gardner – trumpet (track 5)
Alex Foster – alto saxophone (track 5)
Ronnie Cuber – bass and baritone saxophone (track 6)
Jon Faddis – trumpet (track 6)
Randy Brecker – trumpet (track 6)
Lew Soloff – trumpet (track 6)
Alan Rubin – trumpet (track 6)
Dave Bargeron – trombone (track 6)
Kim Allan Cissel – trombone (track 6)
Morris Goldberg – penny whistle (track 6), soprano saxophone (track 9)
Johnny Hoyt – saxophone (track 10)
Steve Berlin – saxophone (track 11)
The Everly Brothers – additional vocals (track 2)
The Gaza Sisters – vocals (track 3)
Diane Garisto – backing vocals (track 4)
Michelle Cobbs – backing vocals (track 4)
Ladysmith Black Mambazo – vocals (tracks 5 and 8)
Joseph Shabalala – vocals (track 8)
Linda Ronstadt – additional vocals (track 7)

PAUL SIMON

SePTeMBRe
Iron Maiden "Somewhere in Time"
ou "Maiden FM ?"

Comme Judas Priest qui se lança, quelques mois plus tôt, corps et âme et sans filet dans une pop metal qu'on n'attendait pas, Iron Maiden change en partie son  approche sonique en 1986 mais, fondamentalement, reste bel et bien l'Iron Maiden que nous connaissons. Et même le Iron Maiden que nous allons apprendre à connaître, où les synthétiseurs ne sont plus un gros mot mais une addition intéressante au panorama heavy metal progressif développé par le groupe. Alors, certes, il y a le single, excellent eu demeurant, peut-être la toute meilleure réalisation d'Iron Maiden dans l'exercice en fait, ce Wasted Years composé par le guitariste Adrian Smith (ceci expliquant probablement cela), qui rapprocherait la Vierge de Fer des choix radio-compatibles de leur collègues précités mais comme, avec ces satanées guitare-synthés qui furent fraichement reçue par les plus puristes qui craignirent le pire, et qui pour la plupart on depuis changé d'avis, c'est la seule concession, si c'en est une, à un mercantilisme tout sauf évident, on est loin de la conversion au dieu MTV dans laquelle certains versèrent franchement (Def Leppard, Saxon, Tygers of Pan Tang... c'était une épidémie !). De fait, du chant immédiatement reconnaissable de Bruce Dickinson, de la basse toujours galopante de Steve Harris, de ces doubles guitares si absolument typiques et évidemment présentes, et du jeu nerveux et précis d'un batteur refusant encore et toujours de céder aux sirènes de la double grosse caisse (on l'en remercie), Iron Maiden enquille les habitudes et nous sert, une fois de plus et ce n'est pas prêt de changer, un pur album de Heavy Metal comme eux seuls en son capables. Et comme l'inspiration est belle et bien au rendez-vous (seul Déjà-Vu, rituelle virgule créative du peu prolifique Dave Murray, ici avec Harris, est un peu en-deçà mais demeure plus que correcte) que toutes les "cases" de ce qu'un fan attend de son groupe préféré son dûment cochées (du morceau épique et bastonnant d'ouverture, Caught Somewhere in Time au titre heavy progressif de conclusion, Alexander the Great, en passant par la chanson hymne qui fera bien sur scène, Heaven Can Wait et ses ho-ho-ho à reprendre en chœur), que la production une fois de plus confiée au fidèle Martin Birch assaisonne parfaitement le velouté, on applaudit la performance chaudement. Pour la petite histoire, on notera la totale absence de Bruce dans les compositions, ce qu'il proposa ayant été jugé incompatible avec Iron Maiden selon le bassiste/leader, fait sans doute pas étranger de la parution, quelques années plus tard, d'un album solo récréation (Tattooed Millionaire) et à son retrait de quelques années conséquemment, et c'est bien le seul grain de sable à trouver dans la belle machine d'un Iron Maiden encore au sommet de son art. Un classique.

1. Caught Somewhere in Time 7:22
2. Wasted Years 5:06
3. Sea of Madness 5:42
4. Heaven Can Wait 7:24
5. The Loneliness of the Long Distance Runner 6:31
6. Stranger in a Strange Land 5:43
7. Deja-Vu 4:55
8. Alexander the Great 8:35

Bruce Dickinson – vocals
Dave Murray – guitar, guitar synthesiser
Adrian Smith – guitar, guitar synthesiser, backing vocals
Steve Harris – bass guitar, bass synthesiser
Nicko McBrain – drums

IRON MAIDEN

SePTeMBRe (BiS)
Miles Davis "Tutu"
ou "Miles Away"

C'est entendu, Tutu est un album mineur dans la riche et massive discographie de Miles Davis... mais c'est aussi une apothéose.
L'apothéose d'un jazz fusionnant et accessible qui, s'il est loin d'égaler les prodiges passés du Maître du Cool et de la fusion (Kind of Blue, Sketches of Spain, Bitches Brew, etc.), aura au moins le mérite de l'introduire auprès d'un public qui, sinon, serait probablement passé à côté du phénomène et de relancer une carrière quelque peu déclinante.
Parce que Miles, en 1986 (année de sortie de l'album), n'est plus que l'ombre du grand jazzman qu'il fut, que ce soit commercialement ou artistiquement. En effet, si Miles avait parfaitement réussi la transition entre jazz classique et fusion progressive échevelée, il peine à se trouver dans ces années 80 où la production fait tout, ou presque. Arrivant sans doute par lui-même à la réalisation de ce constat d'échec, et malin comme un vieux singe, Miles s'entoure de la fine fleur de la nouvelle génération pour un album à visée clairement radiophonique, un compromis sur la forme mais, au final, le meilleur album du trompettiste lors de cette maudite décade.
Il faut dire que, expertement conçu par le bassiste/multi-instrumentiste Marcus Miller, producteur mais aussi compositeur de la majorité de la sélection, pour Miles, Tutu va comme un gant au vétéran trompettiste. Et que si tout n'est pas d'un égal bonheur dans ce jazz pop caressant, quelques sommets, tels que le morceau titre, Portia ou Backyard Ritual (du et avec le regretté George Duke), justifient à eux seuls qu'on se penche sur la galette. Quand, en plus, on considère l'édition deluxe parue en 2011 et proposant un fort agréable live au Jazz Festival de Nice capté en juillet 1986, il n'y a plus beaucoup à hésiter pour célébrer comme il se doit un opus qui vaut plus que par la (magnifique) pochette signée d'Irving Penn.
On n'ira pas dire que Tutu est essentiel, ce serait exagéré, c'est juste un bon petit album marqué par son temps qui, finalement, vieillit plutôt bien... Ce n'était pas gagné d'avance.

1. Tutu 5:15
2. Tomaas 5:38
3. Portia 6:18
4. Splatch 4:46
5. Backyard Ritual 4:49
6. Perfect Way 4:35
7. Don't Lose Your Mind 5:49
8. Full Nelson 5:06

Disque Bonus
Live from Nice Festival, France, July 1986
1. Opening Medley (Theme from Jack Johnson/Speak/That's What Happened) 15:14
2. New Blues 5:20
3. The Maze 10:15
4. Human Nature 9:04
5. Portia 7:54
6. Splatch 17:10
7. Time After Time 7:22
8. Carnival Time 4:20

Miles Davis - trumpet
Marcus Miller - bass guitars, guitar, synthesizers, drum machine programming, bass clarinet, soprano sax
Jason Miles - synthesizer programming
Paulinho da Costa - percussion on "Tutu", "Portia", "Splatch", Backyard Ritual"
Adam Holzman - synthesizer solo on "Splatch"
Steve Reid - additional percussion on "Splatch"
George Duke - keyboards on all "Backyard Ritual"
Omar Hakim - drums and percussion on "Tomaas"
Bernard Wright - additional synthesizers on "Tomaas" and "Don't Lose Your Mind"
Michał Urbaniak - electric violin on "Don't Lose Your Mind"
Jabali Billy Hart - drums, bongos

MILES DAVIS

oCToBRe
XTC "Skylarking"
ou "Aux Cieux !"

C'est le premier chef d’œuvre du XTC de la seconde période, un album qui suit d'un an le petit et ô combien savoureux intermède psychédélique des Dukes of Stratosphear. La merveille s'appelle Skylarking et est disponible en deux versions et deux pochettes, un choix difficile à faire ? Pas vraiment en fait.
Sur l'album en lui-même déjà, Skylarking est, sans compter le mini album des Dukes of Stratosphear, le huitième album de XTC, le 3ème depuis l'abandon de leur carrière scénique, enregistré début 86 sous la direction de Todd Rundgren dans son studio de l'état de New York dans une ambiance tendue où le principal compositeur (Partridge) et le producteur (Rundgren) s'opposèrent régulièrement sur le ton à lui donner et plus particulièrement sur la qualité du chant d'Andy qui, pourtant, rétrospectivement avoue que Todd largement contribué à sa réussite s'immisçant même sur quelques pistes en tant qu'instrumentiste et sur sa quasi totalité en tant que choriste (de luxe !). Ces tensions ne sont pas audibles dans l'impeccable sélection de chansons sauf à considérer son éclatement stylistique si on le compare avec tous ses prédécesseurs depuis le virage pop et très anglais, forcément !, d'English Settlement. Musicalement, c'est un peu comme si on retrouvait le XTC de Drums & Wires bonifié de tous les acquis dans les compositions et les arrangements, y compris ceux du divin et psychédélique 25 O'clock des Dukes of Stratosphear. Riche, énergique et varié donc, leur plus rock depuis longtemps aussi mais pas exempt de la finesse dont le trio s'est alors fait la spécialité, il comporte moult chansons qui sont depuis devenues autant classiques de leur répertoire. Pour l'exemple, on citera les perfect pop songs Summer's Cauldron et Grass, le dynamique That's Really Super Supergirl, le nuancé et presque progresif Ballet for a Rainy Day, le solaire Mermaid Smiled, le jazzy The Man Who Sailed Around His Soul et, évidemment !, la chanson bonus Dear God si typique de la pop de Partridge, mais, vraiment, il n'y a pas une seule composition faible au programme. Reste que pour toutes ses qualités l'album souffrait d'un mixage lui faisant perdre un relief qui est enfin restauré dans le remaster d'Ape House (le label de Partridge) qui plus est "déloudisé" (de cette vieille guerre à toujours vouloir pousser les potards pour cacher la misère) sortie en avril 2014. L'album y récupère aussi l'artwork "pubien" refusé à l'époque par les labels européens et américains du groupe (Virgin et Geffen). Sans être une révélation, on savait déjà qu'on tenait là un grand album, la nouvelle version améliore grandement l'expérience de l'auditeur lui permettant, cette fois, d'entendre toutes les nuances, tous les détails de riches sessions.
Skylarking est un indéniable classique, l'une des plus belles pierres de l'édifice XTC, encore plus dans sa récente ressortie qui vous est donc chaudement conseillée même si posséder les deux n'est aucunement un crime.

Original Edition
1. Summer's Cauldron 3:19
2. Grass 3:05
3. The Meeting Place 3:14
4. That's Really Super, Supergirl 3:21
5. Ballet for a Rainy Day 2:50
6. 1000 Umbrellas 3:44
7. Season Cycle 3:21
8. Earn Enough for Us 2:54
9. Big Day 3:32
10. Another Satellite 4:15
11. Mermaid Smiled 2:26
12. The Man Who Sailed Around His Soul 3:24
13. Dying 2:31
14. Sacrificial Bonfire 3:49
Bonus
15. Dear God 3:34

Corrected Polarity
1. Summer's Cauldron 3:19
2. Grass 3:05
3. The Meeting Place 3:14
4. That's Really Super, Supergirl 3:21
5. Ballet for a Rainy Day 2:50
6. 1000 Umbrellas 3:44
7. Season Cycle 3:21
8. Earn Enough for Us 2:54
9. Big Day 3:32
10. Another Satellite 4:15
11. Mermaid Smiled 2:26
12. The Man Who Sailed Around His Soul 3:24
13. Dear God 3:34
14. Dying 2:31
15. Sacrificial Bonfire 3:49

Andy Partridge - vocals, guitar
Colin Moulding - vocals, bass, and bonfire
Dave Gregory - vocals, guitar, piano, synthesizer, Chamberlin, string arrangement on "1,000 Umbrellas" and the odd tiple
&
Prairie Prince
- drums
Todd Rundgren - orchestral arrangements, computer programming, melodica on "Summer's Cauldron", keyboards on "Grass" and "That's Really Super Supergirl", and backing vocals
Mingo Lewis - percussion on "Mermaid Smiled" and "The Man Who Sailed Around His Soul"
John Tenney - violin
Emily Van Valkenburgh - violin
Rebecca Sebring - viola
Teressa Adams - cello
Charlie McCarthy - alto and tenor saxophone, flute
Bob Ferriera - tenor saxophone, piccolo, bass clarinet
Dave Bendigkeit - trumpet
Dean Hubbard - trombone
Jasmine Veillette - vocals on the first verse and final line of "Dear God"

XTC

NoVeMBRe
Bad Brains "I Against I"
ou "A Part"

Les Bad Brains sont un groupe rare. 4 blacks rastas de Washington DC forment un groupe de hardcore-punk en 1977. Sans doute influencés par quelque rejeton de la scène punk qui fleurit alors en Angleterre, ils n'abandonnent pas leurs racines reggae, ni leur culture soul/funk. Ils sortiront leur premier album en 1982 occasionnant un petit tremblement de terre dans l'underground US qui ne s'attendait pas à ça. Un second album, l'essentiel Rock for Light (1983) suivra avant un trou de trois ans et... I Against I ! Contrairement à ses prédécesseurs, cet album n'est ni un album de reggae avec des vrais bouts de hardcore dedans, ni un album de punk avec ses quelques vignettes rastas. Non, pour la première (et unique) fois de leur carrière, les 4 dreadlockés mélangent toutes leurs influences dans une collection de chansons aussi énergiques que mélodiques. Leur punk s'est ainsi largement assagi alors que leur reggae n'est plus qu'un élément desdites chansons plutôt qu'un autre style joué par ces énervés disciples d'Haile Selassie. La production de Ron StGermain (Living Colour, Dredg, Killing Joke, etc.) est précise et claire et, surtout, sans esbroufe ce qui convient parfaitement à la collection présentée ici. En bref, I Against I est un album absolument indispensable pour quiconque veut en savoir plus sur les Bad Brains mais ne sait par où commencer.

1. Intro 1:02
2. I Against I 2:50
3. House of Suffering 2:29
4. Re-Ignition 4:16
5. Secret 77 4:04
6. Let Me Help 2:17
7. She's Calling You 3:42
8. Sacred Love 3:40
9. Hired Gun 3:45
10. Return to Heaven 3:19

H.R.: vocals
Dr. Know: guitar
Darryl Jenifer: bass
Earl Hudson: drums

BAD BRAINS

DéCeMBRe
Hubert-Félix Thiéfaine "Météo für Nada"
ou "Hubert für Todos"

Que faut-il penser de l'Hubert-Félix Thiéfaine de la seconde moitié des années 80, de cet artiste jadis très à la marge de la chanson française semblant vouloir se rapprocher d'un grand public dont il n'avait auparavant jamais semblé se soucier ? Parce que musicalement, en se rapprochant d'un rock qu'un certain Hallyday a tiré vers le mainstream, et en laissant donc de côté les rapprochements avec la new wave de ses album avec Mairet, toujours présent ici mais qu'on sent moins impliqué, particulièrement côté arrangements où sa patte paraît absente, Thiéfaine prend un tournant qui peut laisser songeur... Sauf qu'évidemment, Hubert n'est pas Johnny et que ses textes, sa voix et leurs particularismes acquis de longue date font la différence, qu'on imagine mal le rocker aux explosions tâter de la chanson polar décalée (Dies olé sparadrap Joey), des troubles dysfonctionnels de l'appareil génital masculin (Precox ejaculator) ou d'Arthur Rimbaud (Narine Marchande/L'Affaire Rimbaud) et qu'il faut bien le voix si particulière du jurassien pour habiter les passionnés Bipède à Station Verticale, qui revient encore régulièrement dans son répertoire scénique, et Errer humanum est. Alors, indéniablement, ça ose moins, on se repose plus classiquement sur de bêtes riffs bien basiques, on ajoute quelques chœurs féminins pas forcément du meilleur goût et la production, avec sa batterie "à la Phil Collins" et ses synthétiseurs si typiques de leur décennie d'origine, n'est pas là pour arranger l'affaire. Sauf que Thiéfaine, qui, c'est bien connu, résiste à tout et revient toujours, a encore du jus et une inspiration qui fait de Météo Für Nada, oh, pas exactement un classique, mais un de ces albums à côté duquel ceux qui ont fait le tour d'iceux (de Tout Corps Branché (etc.) à Soleil Cherche Futur en passant par Dernières Balises Avant Mutation) ne voudront certainement pas manquer.

1. Dies olé sparadrap Joey 4:50
2. Zone chaude, môme 3:35
3. Precox ejaculator 4:25
4. Narine narchande 1:30
5. Affaire Rimbaud 3:20
6. Bipède à Station Verticale 3:50
7. Sweet amanite phalloïde queen 3:58
8. Diogène série 87 5:30
9. Errer humanum est 4:15

Chant : Hubert-Félix Thiéfaine
Guitares : Claude Mairet
Trompette : Thierry Caens
Claviers : François Duche
Basse : Michel Galliot
Batterie : Alain Gouillard
Chœurs : Lili Davis, Claude Chauvet, Valérie Denis, Luce Scoccimarro, C. Mairet
Fanfare : Musique Municipale de Chenove dirigée par Léon Weber

HUBERT-FELIX THIEFAINE

16 commentaires:

  1. 1986 par 12 (12 mois 14 albums)

    Black Sabbath "Seventh Star"
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    Electric Light Orchestra "Balance of Power"
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    Depeche Mode "Black Celebration"
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    Judas Priest "Turbo"
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    Siouxsie & the Banshees "Tinderbox"
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    Peter Gabriel "So"
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    Crowded House "Crowded House"
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    Sting "Bring on the Night"
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    Paul Simon "Graceland"
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    Iron Maiden "Somewhere in Time"
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    Miles Davis "Tutu"
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    XTC "Skylarking"
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    Bad Brains "I Against I"
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    Hubert-Félix Thiéfaine "Météo für Nada"
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  2. J'étais parti sur l'horreur absolu, puis l'horreur tout court avant de voir s'aligner "So".. puis Sting live post Police (j'y étais à Bercy pour cette tournée là.. énorme.. ) puis Crowed House..puis Graceland... et et et .. le Thief.... tu sais que plus j'avance plus je me dis que mon aversion pour les 80's est une connerie ..; euh.. un préjugé énorme et que finalement ce sont les 90's qui m'emmerdent... enfin depuis que je vois les 80's comme une mine ;D
    Je revois encore Sting présentant Kenny Kirkland... quel concert. Je l'ai toujours dans sa version double K7 audio double boitier.. on se refait pas.. ah merde..tant pis j'y vais.. vive les 80's... :D

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    1. Evidemment que les années 80 ne sont pas aussi pourries que ça... Forcément, si on se base sur le Top 50, ça donne des envies de meurtre.. par contre, en creusant un peu (voir la liste d'Audrey plus bas aussi), on se rend compte qu'il y a matières à satisfaction.
      Les 90's, je me fais fort de te faire également changer d'avis très prochainement !
      Merci pour ton passage, Charlu.

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  3. "Affaire Rimbaud"..avec Claude Mairet...merci pour me soigner avec ça.

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  4. Je cros que c'est vraiment l'année où j'ai pu acheter des disques. Il ne m'en reste plus beaucoup car j'en ai beaucoup revenu (pour en racheter parce que mon budget était très limité par rapport à ma passion musicale).
    Une sélection effectivement assez digne pour l'époque car il y a effectivement pas mal de chose qui ont mal passé les affres du temps. Mais ta sélection n'est pas trop dans ce que j'aimais à l'époque.
    Le Siouxsie a très bien vieilli. Il n'avait pas été très bein acceuilli à l'époque. Je le trouve mailleur que Hyena dont les compositions sont trop brouillonne (même si la production est passionnante).
    XTC fait partie de ceux que j'avais revenus et pour lequel j'ai vraiment regretté. C'est l'album qui me les a fait découvrir. Vraiment un excellent album que j'ai très vité appris à adorer.

    DM, je crois que c'est l'album de mon désamour du groupe. Je trouvais les morceau faible, et puis je me commençais à rechercher plus les guitares que les synthés. J'ai redécouvert le groupe longtemps après Violator, au début des 90's.
    Les Bad Brains sont vraiment bons. Je ne l'écoute pas trop mais toujours avec plaisir.
    Pet' Gab', j'ai aimé quelques chansons mais d'assez loin. Et j'ai assez peu d'affinités avec cet album (même avec Kate Bush dedans).
    Paul Simon: je l'ai découvert un plus tard. Comme tout le monde, je connaissais les singles. Mais je trouvais le côté "world" un peu toc. Cela dit, les morceaux sont plutôt bons. J'aime toujours autant Homeless, et encore plus la version de Ladysmith Black Mambazo solo.

    Dans l'ensemble , je ne vais trop m'aventure dans ta liste... Mais par contre, je vais prendre le Crowded House car c'est le seul que ne connais pas d'eux même si je connais déjà sans doute leurs meilleurs dedans). Un groupe vraiment touchant avec des mélodies parmi les plus belles de la décennie.

    Dans mon année 86 à moi, j'aurai mis Brotherhood de New Order (à qui je dois d'aimer les guitares gràce à sa Face A), Victorialand de Cocteau Twins dont la musqiue est un vrai baume pour se détendre, The Queen is Dead des Smiths (dont l'absence, je suppose, est déliberée); Candy Apple Grey d'Husker Du; True Stories des Talking Heads (d'accord, c'est l'un des moins bons, mais j'ai appris à l'aimer après coup); Stutter des James; Giant des Woodentops (celui-là est excellent, dommage que la production ne soit pas complètement à la hauteur, il vaut mieux écouter leur Peel Sessio de l'époque); Compact Disc de PIL (le son a très mal vieilli, mais je trouve l'album bon, très sous-estimé et je l'ai réecouté encore récemment); King of America de Costello (l'un de mes préférés); Kicking against the Procks de Nick Cave (son plus bel album) ; les Beastie Boys avec Licensed To Ill, Good Earth des Feelies...
    Ca doit faire plus de 12... :) Pas si mauvaise cette année 86 au final...

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    1. Jolie liste, Audrey... Tu es sûre que ça fait un par mois ? Sinon, il y en a certains que j'ai considéré (l'Album de PIL par exemple) mais qui n'ont finalement pas été retenus.
      Sinon, je m'étonne que Black Celebration fut la base de ton désamour provisoire pour Depeche Mode alors que, justement, c'est le contraire pour moi... Comme quoi, les goûts et les couleurs...
      Merci de ton passage !

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  5. Putain d'année à brushing !...Sinon j'ai entendu sur RTL la semaine dernière vers minuit l’histoire de la chanson de Paul Simon "You can call me Al" elle m'a plu : Pierre Boulez est nommé responsable de l'orchestre symphonique de New York. Il arrive dans une soirée jet-set ou il ne connait pas grand monde et repère Paul Simon qu'il connait depuis 'son' duo. Il aime bien et le lui dit de nombreuses fois au fur et à mesure que les coupes défilent...Sauf qu'il passe toute la soirée à l'appeler "Al" et à appeler sa femme Peggy "Betty". Dans les temps qui suivent Paul Simon appellera sa femme Betty, et donc, elle l’appellera Al. Comme quoi une chanson nait de pas grand chose...Et Boulez ne les invitera jamais à un concert, car il oubliera tout le lendemain...Ph

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    1. Jolie anecdote ! Sur Boulez et sur Paul Simon ! Merci de ce partage. J'espère que tu auras trouvé à te contenter parmi les autres propositions de 1986.
      A+

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  6. Ce qui me fait le plus mal dans cette brillante rubrique, c'est la photo du Black Sabbath de l'époque. Putain, je me suis chié dessus ! Même les Depeche Mode font plus féroces !!!
    Et encore une belle idée de mettre à l'honneur les rastas électriques de Bad Brains

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    1. Sauf que, comme tu as pu le lire dans mon billet, ce n'est pas vraiment Black Sabbath et, donc, l'honneur est sauf. ^_^

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  7. Une pure merveille ce mois d'Avril (bis) !
    Merci !

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  8. Et bien oui, les années 80 ne sont pas du tout pourries. Et même si 1986 n'est pas forcément la meilleure année, il y a quand même de la matière: la preuve avec cette sélection et j'aime bien celle proposée par Audrey Songeval.
    Alors j'y vais aussi de ma petite liste complémentaire (sans prendre en compte les mois, c'est trop de contraintes ^-^)

    - Sonic Youth "Evol"
    - UT "Conviction" (le trio féminin No Wave qui a retourné la tête de Lou Barlow)
    - Big Black "Atomizer"(la 1ère attaque abrasive de Steve Albini)
    - Rita Mitsouko "The No Comprendo"
    - Lizzy Mercier-Descloux "One for The Soul" (pas son meilleur album à mon goût mais c'est vraiment une artiste à redécouvrir)
    - Slayer "Reign In Blood"
    - Love & Rockets "Express" (même si moins passionnant que Tones On Tail)
    - Salt n Peppa "Hot, Cool & Vicious" (L'album a vieilli, mais c'est le 1er LP du 1er trio Rap féminin, rien que pour ça, c'est très bien)
    - Tuxedomoon "Ship Of Fools"
    ...

    Merci et à bientôt,
    Oya

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    1. De bien belles suggestions même si tu me permettras, parce que le hip-hop n'est pas mon truc, de ne pas être d'accord sur Salt n Peppa.
      Merci de ton passage et de ta contribution.

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  9. Bonne selection !!! Pourtant pas évident ;)
    Il y a quand même 4 albums cultes "siouxsie,Gabriel,Simon et bien entendu le Davis.
    Pour ma part j' aurai sélectionné le Master of puppets de Metallica,le Kind of magic qui a relancé Queen,le jeu de nains de Jp Boffo,le Houla la des Ludwig von 88 (nostalgie) et le Stereotomy des Alan Parsons project.
    Quelques bons albums qui ont sauvé cette année 86

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    1. Je sais pas si tu rends compte que toutes les listes mises bout à bout font de 1986 une sacrée année ! Et dire qu'on dit tant de mal des 80s !
      Merci de ton passage et désolé du considérable retard de ma réponse.

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