jeudi 7 novembre 2013

Valhalla Metal (double dose, double bonheur !)

The Flight of Sleipnir "Saga" (2013)
ou "Saga Vikinga"


Après le bluffant tour de force d'Essence of Nine, déjà troisième opus de The Flight of Sleipnir, dire qu'on attendait au tournant le duo d'Arvada Colorado au tournant tient définitivement du doux euphémisme...

Continuant de s'inspirer de la mythologie nordique, qui, pour éloigné géographiquement de leurs origines leur va bien au teint et vaut bien un autre angle lyrique, The Flight of Sleipnir continue également, musicalement, de creuser le sillon ouvert par leur précédentes offrandes en continuant de mêler d'omniprésentes tendances folk, de nécessaires lourdeurs doomesques à quelques influences Black Metal discrètes mais  bienvenues pour les décharges d'énergie qu'elle amènent.

Concrètement, la chose dure une heure pour un douzaine de titres et c'est un concept album avec son prologue, sa conclusion et tout, et tout. Ambitieux donc mais pas hors de portée d'un duo de multi-instrumentistes talentueux et versatiles maniant avec un égal talent les agressions saturées d'un metal rétro-moderniste et une folk pastorale extrêmement éloignée des clicheteux ersatz souvent employés dans le genre (écouter Reaffirmation, seconde piste de Saga pour s'en convaincre).

C'est dans cette fusion admirablement équilibrée que The Flight of Sleipnir tire tant sa force que son originalité, c'est aussi sa croix, le séant entre une néo-folk sans effort qui conteterait jusqu'à l'amateur des Fleet Foxes ou des Palace Brothers si le pendant metal ne venait la perturber. Mais bon, le metal est là et bien là, dans le son de guitares saturées et l'impact des riffs simples et efficaces, dans la voix parfois d'outre-tombe quand le passage s'y prête, aussi. Et c'est très bien comme ça, tout comme sont bienvenues les tendances progressivo-psychédéliques rattachant indéniablement le duo à une tradition pluri-décadaire née à l'enchainement des 60s et des 70s.

Album plus aérien que son prédécesseur, aux mélodies et ambiances encore plus travaillées, à la production claire et précise, Saga est définitivement une bonne surprise d'un groupe qui n'a toujours pas déçu. Certes, nécessitera plus de temps de domptage à l'auditeur qu'un Essence of Nine nettement plus court et direct mais le repaiera, en retour, d'une généreuse distribution d'émotions fortes. In fine, avec les même composantes The Flight of Sleipnir sont parvenus à faire un album très proche et très différent à la fois... Et également recommandé !


1. Prologue 2:20
2. Reaffirmation 4:56
3. Reverence 4:54
4. Harrowing Desperation 5:18
5. Heavy Rest the Chains of the Damned 4:15
6. Judgment 5:22
7. Demise Carries with It a Song 4:39
8. The Mountain 5:08
9. Hour of Cessation 8:45
10. Remission 3:45
11. Beneath Red Skies 5:15
12. Epilogue 5:55


David Csicsely - drums, vocals, guitars 
Clayton Cushman - guitars, vocals, bass, keyboards 

Heather Rogers - backing vocals (1, 7)


BONUS !
The Flight of Sleipnir "Essence of Nine" (2011)
ou "Metal Folk sans clichés"


Deux américains qui évoquent les mythes nordiques dans un folk/doom metal progressif différent et novateur ? Pour improbable que cela paraisse c'est bel et bien la « formule » adoptée par les natifs d'Arvada, Colorado depuis leur formation en 2007.

Alors oui, l'emphase, la lenteur et la majesté de ces chansons provient du doom le plus classique ; le folk, lui, est pur et pas metallisé pour deux ronds tant et si bien qu'il évoque plus Neil Young (qui n'est pas non plus absent des soli électriques) que Finntroll ; quand au progressisme, il est partie intégrante de l'écriture d'un duo plus enclin à des formats libres qu'à celui, plus classique, habituellement adopté.

Essence of Nine, en l'occurrence, est leur troisième album et aussi leur plus réussi car le mieux maîtrisé. Pas qu'Algis + Berkanan ou Lore aient été de mauvais longs-jeu - déjà la richesse et l'originalité de The Flight of Sleipnir s'y faisait jour - mais c'est bien avec ce troisième opus que David Csicsely et Clayton Cushman enfoncent le clou et s'affirment comme une nouvelle force vive d'une scène ayant pris la mauvaise habitude de se mordre la queue plus souvent qu'à son tour, ce que les deux petits malins ici présents évitent sans la moindre difficulté.

Concrètement, ça donne une musique où les riffs lourds le disputent aux finesses acoustiques des guitares, où le chant - tour à tout guttural ou mélodique - assied l'ambiance de chansons faussement simples mais jamais difficiles sur des rythmes pas franchement supersoniques mais suffisamment diversifiés pour qu'à aucun moment l'ennui ne pointe. Qui plus est, une mise en son tout à fait satisfaisante vu les faibles moyens alloués au groupe - soit claire, précise et puissante sans tomber dans l'excès du « tout loud » - vient couronner la performance, comme il se devait pour que la réussite soit totale...

Et de fait, elle l'est et, 37 minutes trop courtes minutes durant, on goûte à ce cocktail si peu fréquemment usité qu'il en a gardé toute sa fraicheur. Le mérite en revient évidemment au duo qui, en choisissant d'assembler différemment ses influences se distingue du tout venant et réussit un des tous meilleurs albums metal de 2011, toutes sous-chapelles confondues.


1. Transcendence 5:10
2. Upon This Path We Tread 5:33
3. A Thousand Stones 3:43
4. As the Ashes Rise (The Embrace of Dusk) 3:59
5. Nine Worlds 7:31
6. The Seer in White 4:30
7. As Cinders Burn (The Wake of Dawn) 1:34
8. The Serpent Ring 5:31


David Csicsely: batterie, chant, guitare
Clayton Cushman: guitare, chant, basse, claviers

.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD099

1 commentaire:

  1. Deux pour le prix d'un... y'a pas à hésiter : c'est du tout bon.
    Je l'avais déjà chopé chez le Dragon !!!!!
    Merci

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