samedi 20 septembre 2014

Théma: Le jeu des 7 folies

Je ne sais pas si vous en êtes aperçu, le monde est fou. De cette tragique constatation est né un thème, et une sélection d'albums pour un monde... Ben... FOU, quoi !
FoLie DouCe
Fujiya & Miyagi "Ventriloquizzing" (2011)
ou "Electro pop kraut"

Avoir un nom à consonance japonais, être influencé par un courant musical germanique des années 60/70 tout en étant un quatuor synthpop anglais des années 2000/10, ou comment ne pas simplifier le rôle de l'auditeur.
Fujiya & Miyagi sont donc anglais, de Brighton, de grands admirateurs de krautrock, de Can et Kraftwerk en particulier, mouvement dont ils appliquent l'approche sonique et artistique à une indie pop funky et électronique de bel effet.
Au jeu des petites comparaisons, j'en vois une poindre violemment : Ventriloquizzing (quel titre !) est au krautrock en général et à Can/Kraftwerk en l'occurrence ce que fut 10.000 Hz Legend de Air était au rock psychédélique / space rock dans son ensemble et à Pink Floyd comme évident point d'amarrage, une relecture pour une audience moderne jeune et branchée mais pas franchement en recherche de sommets musicaux paradoxaux, de musiques difficiles.  
Parce que la musique de Fujiya & Miyagi, c'est l'évidence !, n'a pas d'autre ambition que de faire mollement remuer quelques popotins blancs sur un dancefloor mono-ethnique. Pas qu'il y ait quoique chose de mauvais là-dedans, notez, juste qu'on aurait aimé, par ci par là, une petite pointe de laisser-aller, quelques dérapages paraissant (un peu) incontrôlés pour donner à la mixture du quatuor, fort sympathique et rondement menée en l'espèce, ce petit supplément d'âme, cette petite fêlure qui lui fait si cruellement défaut et l'aurait transporté, ce dont on sent qu'elle a le potentiel, vers des horizons plus précaires mais aussi nettement plus passionnants.
Au lieu de ça, Fujiya & Miyagi nous proposent un album qui fonctionne parfaitement, déroule 40 minutes durant des sons intéressants sur des compositions calibrées, et seulement ça. On fait la fine bouche, c'est seulement parce qu'on pressent le potentiel irréalisé de ce qui reste une folie douce quand la vraie, la grande Folie était juste au coin de la rue, dommage ! La prochaine fois peut-être ?
En attendant, si vous aimez l'électro-pop de qualité, vous pouvez tenter, c'en est !

1. Ventriloquizzing 4:09
2. Sixteen Shades of Black & Blue 3:29
3. Cat Got Your Tongue 3:54
4. Taiwanese Boots 2:44
5. Yoyo 3:10
6. Pills 2:59
7. OK 2:48
8. Minestrone 4:31
9. Spilt Milk 2:29
10. Tinsel & Glitter 4:37
11. Universe 4:24

Steve Lewis – synths, beats, programming and backing vocals
David Best – vocals and guitar
Matt Hainsby – bass guitar and backing vocals
Lee Adams - drums


DoCTeuR MaBouL
Eugene Chadbourne "End to Slavery" (1996)
ou "Seul !"

Eugene Chadbourne est seul, ça vaut mieux que d'être mal accompagné vous me direz, d'autant que ça ne l'empêche nullement de déjanter comme pas deux. Chadbourne, quoi ! Un pote de Zorn, si ça vous aide à situer...
Après, décrire l'engin, enfin, l'album... Disons que Chadbourne est à (au hasard) Pat Metheny ce que l'ornithorynque est au fier étalon, un truc bizarre, pas exactement beau mais diablement intriguant et, finalement, plus intéressant que le fier animal, plus belle conquête de l'homme, etc., mais bon c'est qu'un canasson, quoi !
Parce que dans le petit monde d'Eugene, il y a des choses qui défient la raison, un goût immodéré pour la bizarrerie iconoclaste, le décalé savant/primitif, le jamais entendu ailleurs ou avant qui, tout en étant déstabilisant, a une de ces beautés, pas la plus évidente, non, mais sans aucun doute une des plus savoureuses pour peu que les musiques libres et démentes soit votre tasse de thé.
Et donc, sur End to Slavery, Chadbourne est seul, entre jazz, blues, folk, avant-gardisme contemporain et grand n'importe quoi, à la guitare électrique ou acoustique comme au banjo, et à divers objets de récup' en guise d'appui percussif, et même au chant de temps en temps, de compositions originales à une reprise du Naima de Coltrane (méconnaissable !), le mec s'amuse absolument tous azimuts... Et nous avec !, même s'il faut parfois s'accrocher un peu.
Vous ne connaissez pas encore Chadbourne ? Voici une bonne option introductive, un album plutôt plus facile que la moyenne de ses travaux, et souvent drôle en plus ! Une folie (presque) accessible et chaudement recommandée !

1. Amber 6:59
2. Naima 7:12
3. Misty, I Know You're Misty 'Cus You Miss Me When I'm Gone 3:39
4. Shreeve's Heaven 3:46 
5. Grey Skies Are Just Clouds Passing Over 5:24
6. Oil of Hate 6:34
7. Imitation of Astral Traveling 7:28
8. That's That 3:04
9. A Stone from Every River 13:41  
10. Symphony of Weirdness (A: Presto, B: Acarrot, C: Con Gas, D: Aldagio) 4:33
11. End to Slavery 5:28

Eugene Chadbourne - guitar, banjo, voice, plunger, rage, birdcage & noise


THe MaD GoTH
The Virgin Prunes "Hérésie" (1982/2004)
ou "Collection Hiver/Hiver"

Un double EP sur la folie commissionné à un groupe de post-punk/goth rock irlandais par un français impressionné par une performance au Rex Club au début des années 80. C'est le contexte, et le concept.
Nous sommes donc en 1982. Gavin Friday, auteur de quelques très sympathiques albums solo depuis, et ses camarades de jeu sont à mi-parcours de leur brève et trépidante carrière. C'est le moment charnière ou le post-punk déjà "gothisé" prend des allures arty qu'on ne lui connaissait pas encore.
Hérésie sort sur le label parisien L'Invitation Au Suicide, connu alors pour ses musiques expérimentales rock et électroniques, le nom de son label lui va comme un gant. Parce que, pour la partie studio, c'est pas la joie (même si ça fait souvent sourire, c'est le paradoxe), pas plus que ça n'est équilibré, tout ça... Pour un concept sur la perte de l'esprit, c'est plutôt spot-on, vous me direz et vous aurez bien raison.
Les chansons, qui commencent toutes par les mêmes notes d'une flûte inquiétante, oscillent entre déjante pure, folie bruitiste industrielle, ambient dérangée et étrangeté qu'on imaginerait bien chez Scott Walker s'il était plus punk. Est-ce joli ? Non, mais ce n'est pas le but. Est-ce agréable ? Assez en fait, si on aime un minimum se faire mal. Est-ce bon ? Indéniablement. Et puis, à l'évidence, ce sont les Tétines Noires avant les Tétines Noires (c'est plus de l'influence à ce niveau là !), alors, forcément... Ca c'est la partie studio.
La partie live, au Rex Club, en avril 82, propose 5 titres. C'est cru, c'est sale, c'est bruyant, souvent braque et pas si primitif qu'il n'y parait, et c'est diablement bon comme ça ! Un vrai bel exercice de post-punk-goth avec un vrai son de (bon) bootleg.
Au total ? Comment ne pas recommander une telle folie, une si ébouriffante Hérésie, hein, franchement ?

Part One... 
1. We Love Deirdre 1:20 
2. Rhetoric 7:16 
3. Down The Memory Lane 3:27 
4. Man On The Corner 2:21 
5. Nisam Lo 1:29 
6. Loved One 4:39 
7. Go ’t’ Away Deirdre 0:59 
Part Two... Live at The Rex Club, Paris, April 1982 
8. Caucasian Walk 5:45 
9. Walls Of Jericho 3:53 
10. Pagan Lovesong 3:44 
11. Theme For Thought 6:00 
12. Come To Daddy 9:22

Gavin Friday – vocals
Guggi – vocals
Dave-id Busarus – vocals
Dik Evans – guitar
Strongman – bass
Mary D'Nellon – drums


WaaNZiN eN GeNaDe
The Ex + Tom Cora "And the Weathermen Shrug Their Shoulders" (1993)
ou "Art Punk"

Que se passe-t-il quand 5 punks prospectifs néerlandais rencontrent un violoncelliste new yorkais d'avant-garde ? De la bonne musique, pardi ! Ou façon combat de boxe. "Dans le coin gauche, ils sont cinq, ils sont punks, ils font de l'art et nous vienne de la contrée des tulipes et des moulins à vents.... THE EX !!! dans le coin droit, il est seul mais il n'a peur de rien, il est armé de son violoncelle, d'un archet vicieux, et de son cerveau avant-gardiste, il est prêt à en découdre, from New York City ! TOM CORA !!!"
Ce n'est d'ailleurs pas la première collaboration de ces punks-ci et de ce violoncelliste là, avait précédé la belle galette Scrabbling at the Lock, deux ans plus tôt. Peut-être parce qu'ils se connaissent alors mieux, peut-être simplement parce que les deux parties sont encore plus inspirées, leur second et ultime jeu commun (Tom Cora décèdera en 98), And the Weathermen Shrug Their Shoulders, est une encore plus belle réussite, une preuve supplémentaire que le punk a fait de la route depuis les éructations post-adolescentes de London circa 1976. Parce que s'il y a des morceaux qui tirent vers la folk et la world musique, de vraies beautés mélodiques toutes en finesse, il y a aussi une bonne dose d'un post-punk artistique de haut-vol parfaitement complémenté par les coups d'archet rageurs, les glissés destructeurs ou les staccato vengeurs d'un violoncelliste capable de la plus fragile construction comme du radicalisme le plus jusqu'au-boutiste. Et ça marche, bien au-delà des espérances avec, donc, ce séquençage d'attaques et de caresses, de laminages tympaniques et de grâce éthérée, qui ne nuit pas à l'unité de la chose et, au contraire, lui offre d'utiles respiration bénéficiant à l'auditeur pantois d'admiration mais un peu rincé quand même.
Evidemment, le mieux, c'est encore de se rendre compte par soi-même du petit chef d'œuvre qu'on tient là. Et il faut. Vraiment !

1. Dere Geliyor Dere 4:20
2. The Big Black 5:33
3. What's the Story 2:19
4. Lamp Lady 3:48
5. One-Liner from China 1:32
6. Everything and Me 3:59
7. New Clear Daze 4:41
8. Oh Puckerlips Now 4:04
9. Empty V 2:25
10. Okinawa Mon Amour 2:26
11. Dear House 4:41
12. Conviction Going Gaga 1:36
13. Stupid Competitions 4:15
14. Hickwall 3:11
15. War OD 6:12
16. Untitled 2:01

Terrie - guitar
G.W. Sok - vocals
Luc - bass
Andy - guitar
Katrin - drums, vocals
Tom Cora - cello


MaTH CRaZe
NoMeansNo "All Roads Lead to Ausfahrt" (2006)
ou "Papy fait de la résistance"

Ils ont trente-cinq ans d'activité et n'étaient déjà pas bien jeunes quand ils ont lancé leur grande aventure de petit trio. Trente-cinq ans, donc, à pousser le punk rock dans ses retranchements, à lui donner des atours tantôt jazzés, tantôt mathématiques et souvent très drôles, aussi. Vraiment, NoMeansNo est un étrange animal.
Sorti en 2006, All Roads Lead to Ausfahrt, pour le moment toujours leur dernier en date, ça commence à dater !, est le 12ème album de ces canadiens pas comme les autres. Toujours mené par les frères Wright, qui ne ressemblent toujours à rien avec leurs tronches d'employés municipaux vieillissants, toujours avec en 3ème larron Tom Holliston, qui n'est pas beaucoup plus jeune ce qui est normal vu que ça dure depuis 1993, NoMeansNo ne dévie pas d'un iota de l'esthétique et du style qui a fait sa "gloire" (son culte, au moins...) depuis l'immense Wrong. C'est la première bonne nouvelle, qu'une formation pourtant ancienne puisse aussi admirablement, et avec une aussi belle consistance, tenir le niveau, tourner autour de son style, de son son, sans l'user jusqu'à la corde, un style qui, il faut le dire, a plus de variables d'ajustements, du progressif à la grosse colère, que, mettons, celui d'AC/DC. On retrouve donc, avec plaisir !, ce punk rock libre, instrumentalement très au point, sachant aussi bien produire de courts assauts que des pièces plus développées et exploratoires (registre d'ailleurs un peu moins fourni que la plupart des références du catalogue NoMeansNo). Un punk rock angulaire et presque progressif (ce n'est pas un gros mot !) souvent taxé d'être une influence majeure dans le développement du math rock et ses déviances, un punk rock de faux primitifs en fait très roués à leur exercice qu'il maîtrisent à la perfection. Pas très original ? Pour NoMeansNo, vous avez raison, dans l'absolu, on reste quelques très franches coudées au-delà de ce qu'il est convenu d'appeler du punk "normal".
All Roads Lead to Ausfahrt ? L'album de trois mabouls qui peuvent traiter de tout avec un certain détachement (faudrait pas croire que leur fantaisie cache une crasse passivité) et une énorme conviction en plus d'un esprit musical sans cesse renouvelé. En un mot ? Un exploit.

1. Wake Up 2:35
2. In Her Eyes 3:28
3. Mr. in Between 3:17
4. I See a Mansion in the Sky 6:31
5. Ashes 3:31
6. So Low 2:17
7. Faith 4:33
8. Heaven Is the Dust Beneath My Shoes 7:18
9. Mondo Nihilissimo 2000 2:41
10. The Hawk Killed the Punk 2:56
11. I'm Dreaming and I Can't Wake Up 3:56
12. 'Til I Die 3:33
13. Slugs Are Burning 3:00
14. The Future Is a Past 3:27

Rob Wright – bass, vocals, guitar
John Wright – drums, vocals, keyboards
Tom Holliston – guitar, vocals


Le RéGioNaL De L'éTaPe (FoLie FuRieuSe !)
Uneven Structure "Februus" (2011)
ou "Doux, Dur... et Dingue ?"

Uneven Structure, c'est un peu notre Meshuggah à nous.
Les djeuns appellent ça du "djent" (comme le ska, le nom vient de la sonorité des guitares rythmiques), les vieux cons du death metal progressif, ou technique, enfin, un machin qui casse quand même les oreilles mais en utilisant des rythmes bizarroïdes, des structures peu communes, des décrochages ambient, des mélodies pas toujours très évidemment décelables. Un peu au Death Metal ce que le jazz fusion progressif fut au hard bop qu'il détournait, complexifiait, faisait renaître avec un autre son, une autre forme mais, fondamentalement, le même esprit.
Sur l'album qui nous intéresse, Februus, on commencera à constater que les petits messins ne manquent pas d'ambition, diantre !, un double album !, pour un premier album ! On constatera ensuite que, certes très proches de leur modèle dont il faudra bien qu'ils décident de s'affranchir s'ils veulent grandir, il y a quelques variables d'ajustement qui permettent à Uneven Structure, moins imbittablement technique pour la technique, d'avoir déjà un petit début d'identité. La voie à suivre sera-t-elle de plus tirer vers un metal ambient mais technique ? C'est une idée. Mais, déjà, ils ont le truc, le font à merveille même quand ils poussent le bouchon progressif un peu loin (Promises of Our Early Days aurait mérité une cure d'amaigrissement, un bon élagage).
Uneven Structure, débutant en 2011, auteur d'un EP (le réenregistrement de leur premier de 2009) en 2013 n'a pas l'air bien pressé de tenter d'améliorer leur galop d'essai, et grand bien leur en fasse après tout ! Qu'ils prennent leur temps et reviennent aussi bons (parce qu'il est bon ce Februus) mais un peu plus eux-mêmes et ce sera parfait !

CD 1
1. Awaken  6:35 
2. Frost  6:01 
3. Hail  5:55 
4. Exmersion  2:55 
5. Buds  7:21 
6. Awe  3:01 
7. Quittance  6:30 
8. Limbo  2:20 
9. Plenitude  7:17 
10. Finale  8:06 

CD 2
1. Dew Upon Shapeless Bounds  10:01 
2. Winds From Untold Memories  8:28 
3. Promises Of Our Early Days  16:37 

Benoît Friedrich - Bass
Christian Schreil - Drums
Aurélien Pereira, Igor Omodei, Jérôme Colombelli - Guitar
Matthieu Romarin - Vocals, Percussion


FoLie FuRieuSe
Gorguts "Colored Sands" (2013)
ou "Méchants ! Techniques ! Méchants !"

Ils nous auraient presque eu avec l'accent de la belle province, ce côté sympatoche, et qu'on se boit une binouze, et qu'on se mange la poutine, qu'on va dans ton char jusqu'au club et là... Transformation ! Le gentil garçon se mue en brute épaisse, méchant... Mais technique.
Gorguts sont donc québécois, et jouent ce qu'il est convenu d'appeler du Death Metal technique et avant-gardiste... Diable ! Rien que ça, ça fout un peu les jetons, non ?  Et à l'écoute ? C'est pire ! Amis de l'harmonie, passez votre chemin ! Vite, sauvez-vous, ça va commencer ! Brrrrrrrrrrrrrrrrrr (ça a commencé.).
J'exagère ? Du point de vu de l'auditeur de, au hasard ?, Coldplay (vous savez, les Phil Collins du 3ème millénaire), je n'exagère nullement. Parce que la brutalité, le chaos que balance Gorguts, c'est quand même quelque chose. C'est, en plus, joué par des musiciens qui, chacun à leur instrument, excèlent dans le genre. Evidemment, pour ceux qui sont plus roués au genre, ceux qui peuvent encaisser leur Carcass, leur Napalm Death ou leur Morbid Angel à haute dose, ceci, pour étonnamment technique que ce soit n'est finalement qu'une étape de plus dans la radicalisation du metal dit progressif.  Et les amateurs de rock progressif, justement !, ne se laisseront pas prendre par les cris, les blast-beats furieux, les riffs si acérés qu'ils décapiteraient un troll, la main d'un Fripp est forcément passée par là, dans l'influence technico-exigeante de ciseler des pièces qui se veulent plus que belles mais belles quand même, et s'il y a de la surprise, en plus... De fait, Gorguts, alternant furie et éther, sait brinquebaler son auditeur dans de fines constructions, de vraies chansons en fait, de celles qui ne se révèlent que partiellement à l'oreille vierge. Surtout quand, iconoclastes qu'ils sont, ces cousins d'Amérique balancent, à mi-parcours, une pièce pour quintet à cordes, comme ça, sans prévenir, et que c'est vachement bien fait en plus, et la parfaite respiration avant de replonger dans le magma !
Pour un retour, le groupe s'était séparé en 2005, reformé en 2008 mais n'avait rien sorti depuis, c'est un retour réussi. Enfin, le retour de Luc Lemay et ses nouveaux copains de jeu puisqu'il est le seul survivant de la précédente incarnation des désosseurs de Richmond, leur leader depuis toujours aussi et, présentement, un leader qui peut être fier de son coup parce que Colored Sands, album pas simple à appréhender mais gagnant à être connu, est une sacrée claque !

1. Le Toit du Monde 6:33
2. An Ocean of Wisdom 7:21
3. Forgotten Arrows 5:41
4. Colored Sands 7:55
5. The Battle of Chamdo 4:43
6. Enemies of Compassion 7:03
7. Ember's Voice 6:48
8. Absconders 9:09
9. Reduced to Silence 7:38

Luc Lemay – vocals, guitar
Kevin Hufnagel – guitar
Colin Marston – bass guitar
John Longstreth – drums
&
on "The Battle of Chamdo":
Joshua Modney, Emily Holden - violin
Victor Lowre - viola
Isabel Castellvi - cello
Gregory Chudzik - bass


La 8èMe FoLie (BoNuS PouR DeVaNT)
Naked City "Naked City" (1990)
ou "Sans chemise, sans pantalon"

Si on vous dit que John Zorn est un grand malade ? Vous hochez du chef et vous avez bien raison...
En la circonstance, entouré de quelques pointures partageant son goût de la déconne, John Zorn mélange allègrement originaux et reprises (ha ! Batman, ho ! le clan des siciliens, hou ! James Bond !) jazz, humour cartoonesque et salutaires pétages de plombs. A partir de là, dire que ce premier long-jeu de Naked City est une référence relève du doux euphémisme. Evidemment, ces cris saxophonées (ou pas), ces guitares souvent à la marge, ces rythmiques à cran, ces compositions parfois très courtes et n'ayant jamais peur de faire plus de bruit que de raison (mais pas toujours...) ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles, ceux qui peuvent encaisser les dissonances, les tirs de barrage et les renversements stylistiques brutaux y trouveront une œuvre dont la grâce sans compromis et la créativité débordante fait encore écho aujourd'hui.
Iconoclaste s'il en fut, le premier Naked City parait forcément moins extrême qu'à sa sortie, moult bruitistes sont passés par là. Il n'en demeure pas moins un surprenant assemblage où quelques avant-gardistes de renom se lâchent... Pour notre plus grand plaisir ! Essayez-le si vous l'osez !

1. Batman 1:58
2. The Sicilian Clan 3:27
3. You Will Be Shot 1:29
4. Latin Quarter 4:05
5. A Shot in the Dark 3:09
6. Reanimator 1:34
7. Snagglepuss 2:20
8. I Want to Live 2:08
9. Lonely Woman 2:38
10. Igneous Ejaculation 0:20
11. Blood Duster 0:13
12. Hammerhead 0:08
13. Demon Sanctuary 0:38
14. Obeah Man 0:17
15. Ujaku 0:27
16. Fuck the Facts 0:11
17. Speedball 0:37
18. Chinatown 4:23
19. Punk China Doll 3:01
20. N.Y. Flat Top Box 0:43
21. Saigon Pickup 4:46
22. The James Bond Theme 3:02
23. Den of Sins 1:08
24. Contempt 2:49
25. Graveyard Shift 3:25
26. Inside Straight 4:10

John Zorn – alto saxophone
Bill Frisell – guitar
Fred Frith – bass
Joey Baron – drums
Wayne Horvitz – keyboards
Yamatsuka Eye – vocals

(et un bonus caché dans le bonus !)

...à mardi !
sûrement

31 commentaires:

  1. Le Jeu des 7 Folies

    Fujiya & Miyagi "Ventriloquizzing" (2011)
    - http://www74.zippyshare.com/v/92752031/file.html

    Eugene Chadbourne "End to Slavery" (1996)
    - http://www74.zippyshare.com/v/46208209/file.html

    The Virgin Prunes "Hérésie" (1982/2004)
    - http://www74.zippyshare.com/v/51344537/file.html

    The Ex + Tom Cora "And the Weathermen Shrug Their Shoulders" (1993)
    - http://www74.zippyshare.com/v/68729749/file.html

    NoMeansNo "All Roads Lead to Ausfahrt" (2006)
    - http://www74.zippyshare.com/v/31690417/file.html

    Uneven Structure "Februus" (2011)
    - http://www19.zippyshare.com/v/68625771/file.html

    Gorguts "Colored Sands" (2013)
    - http://www19.zippyshare.com/v/90157424/file.html

    Naked City "Naked City" (1990)
    - http://www53.zippyshare.com/v/10393636/file.html

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    1. Le bon lien pour le NoMeansNo :

      NoMeansNo "All Roads Lead to Ausfahrt" (2006)
      - http://www41.zippyshare.com/v/83440880/file.html

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  2. Bonjour à toi,
    Ca fait un bout de temps que j'entendais parler de ton blog sans avoir réussi à te localiser. C'est chose faite depuis hier... Et que de musique à découvrir! Comment peut-on trouver le temps pour en écouter (et je suppose comme moi réecouter)!

    Concernant tes folles propositions, je suis contente de trouver le Virgin Prunes (qui a l'époque était un très belle objet en vinyl). Et il y a peu, en réecoutantWall of Jericho, je m'était fait la réflexion que la version live qu'on a ici était vraiment meilleur que celle que j'écoutais alors en studio et qu'il fallait que je retrouve Heresie...
    De ce groupe, j'ai aussi le souvenir de l'album Down the Memory Lane, qui contenait à l'époque (j'étais encore au collège) ce que j'avais défini comme étant la limite de ce qui était "musique" et "non-musique". J'avais aussi découvert Trout Mask Replica et je m'étais aussi pendant longtemps dit que c'était l'autre limite (sauf qu'ici, j'ai découvert que la barrière pouvait allègrement être franchi avec le free jazz). Mais juste pour l'expérience; si tu avais Down the Memory Lane (dont la chanson titre est plutôt un pop song rigolote) juste pour que je revive l’expérience notamment de certains de leurs instrumentaux, ça m’intéresserait.
    Pour Heresie, j'adorais ces petites notes de flûtes!


    En tout cas, on a besoin de personne comme toi, passionnée et passionnante! Merci de faire partager cette flamme.

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    1. Et merci à toi de ce long commentaire.
      J'ai Down Memory Lane, je ferai bientôt un post thématique où il sera inclus.
      Reste maintenant à explorer le reste des propositions, selon tes gouts. ^_^

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    2. Oui, un thème du genre: est-ce encore de la musique? lol
      A cette époque, un ami avait voulu me faire écouter plein d'indus parce que j'avais des einstruzende neubauten... Comment dire, j'ai eu confirmation que ma frontière entre "musique" et "non musique" s’affinait lol

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    3. Au fait, tu ne veux pas dire "A New Form Of Beauty" ? Parce que Down the Memory Lane, c'est juste un titre d'Hérésie...

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    4. Ah non, ça y est, c'était "Over the Rainbow", je crois. Il y avait un morceau qui s'appelait "Just a love Song" que je trouvais pour ma part très drôle: Gavin Friday chantant de la manière la plus Romantique et un piano qui joue de plus en plus faux quand il exprime son amour.

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    5. Ha, ok, c'est vrai qu'il est bien décalé, celui-là. Et je l'ai aussi, et je vois déjà poindre le théma... Bientôt, donc. ;-)

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  3. Je me demande si le plus fou dans cette affaire ce n'est pas toi !!!!!
    Je crois qu'on encore bien s'arracher les cheveux durant le week end !

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    1. Ben si c'est moi le plus fou !
      Au fait, il t'en reste, des cheveux ? ^_^

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  4. Wôh ! Un billet qui me met encore de bonne humeur. Mais où la folie s'arrêtera t-elle ? Je vais découvrir certaines choses, et t'en remercie. Je vois que NoMeansNo, Ex & Tom Cora sont sur ce même bateau sur lequel je suis monté jadis sans jamais pouvoir en redescendre ...
    Toutes voiles dehors !

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  5. ps: Le lien des Papys ne me donne qu'une image ;-)

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  6. Merci encore. Le fichier contenu dans le zip de Papy fait de la résistance est en fait l'album d'Hermano précédemment posté, et non le NoMeansNo (que je ne connais pas et dont la chronique m'a alléché).

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  7. Ben, euh, non en fait : on tombe toujours sur le Hermano. Y'a de quoi devenir fou !

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    1. http://www41.zippyshare.com/v/83440880/file.html
      Pas avec ce lien-ci.

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    2. Bien fait de retenter : NoMeansNo, c'est une superbe découverte ! il y a tout ce que j'aime là-dedans (Faith No More, Zappa, Dead Kennedys, ...). Je m'en vais creuser la chose.

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    3. Je te conseille en priorité Wrong, leur album de référence.

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  8. Ouais, à propos de folie, c'est quoi tous ces posts de dingo que tu nous proposes, ces derniers temps? Je ne dors plus que deux heures par nuit,et je n'arrive toujours pas à tout écouter!

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    1. C'est le nouveau concept du blog. Qui est venu naturellement. Donc, moins de posts (2/3 par semaine) mais de gros posts, variés si possible pour que chacun puisse y trouver quelque chose à picorer (si ça ne tourne pas autour d'un artiste ou d'un genre musical, quoi).
      Désolé pour ton sommeil. C'est vrai, j'avais pas pensé aux vieux.. ;-)

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  9. Putain de week end d'enfer ! Et quand je dis "enfer", c'est "ENFER" !!!!!
    Pour faire simple : de cette sélection, je ne garde RIEN. Le seul que j'ai écouté sans saigner du nez, c'est le régional de l'étape pour lequel je parviens à déceler quelques mélodies. Le reste n'est que foutage de gueule !!!!!
    Heureusement qu'il reste Motörhead et Slayer pour adoucir un peu ce monde de brutes.

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  10. Hello

    J'arrive un peu à la bourre mais c'est l'important c'est d'arriver. Et coïncidence, tout à l'heure j'ai encore écouté l'album de The Ex + Tom Cora. J'écoute toujours régulièrement leur première collaboration également, peut-être moins efficace sur l'ensemble mais de sacrés morceaux quand même.

    Content de voir également Virgin Prunes qu'on ne rencontre pas fréquemment sur les blogs mais je suis un vieil amateur de Gavin Friday et sa bande.

    Ensuite, NoMeansNo, je m'en suis tenu à leur collaboration avec Jello Biafra sans bien accrocher au reste. Et je ne connais pas - ou presque pas - le reste de tes cinglés mais la musique de cinglé est toujours indispensable.

    Sacré méga-post que tu nous fais là.

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    1. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ? ^_^
      Tu connaissais ce The Ex + Tom Cora avant que je ne te l'impose ?
      Virgin Prunes, de beaux mabouls, reviendra, non mais !
      NoMeansNo, il faut essayer Wrong.
      Et merci.
      Et à bientôt si tu décides d'écouter d'autre cinglés et te sent de revenir donner ton avis.

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    2. Yes je connaissais The Ex + TC avant ta figure imposée, j'avais le disque depuis longtemps mais je l'avais franchement délaissé comme toute la disco de The Ex d'ailleurs. Je m'y suis remis à peu près à ce moment-là, la figure imposée a été le déclencheur. Depuis j'ai vu The Ex en concert, j'en avais parlé sur le blog.

      De NoMeansNo je suis à peu près sûr d'avoir Wrong, je vois bien la pochette, mais très peu écouté. La collabo avec Biafra de mémoire c'était "The sky is falling down and I want my mummy" ou un titre approchant. Je prends "Ausfarth" pour compléter ma connaissance. Et puis tenter un peu des autres cinglés...

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    3. Content de t'avoir remis à The Ex, donc, ils le méritent. Faudrait que je parle plus d'eux...

      Bonne mémoire pour le Jello/NoMeansNo ! Wrong, si tu ne l'as pas, je peux le proposer. J'ai même déjà le théma qui ira bien. A toi de voir et n'hésite pas à revenir pour Ausfahrt.

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