mardi 24 décembre 2013

Electrobobo

Gesaffelstein "Aleph" (2013)
ou "Welcome to the Terrorzone"


Le milieu électro n'a que trop bruissé des splendeurs du lyonnais Gesaffelstein sur la foi de quelques EPs bien sentis. Autant dire qu'après des collaborations tapageuses avec Kanye West , moult remixes plus ou moins réussis et remarqués (Depeche Mode, Justice, Moby, Lana del Rey, etc.) ou l'utilisation d'un de ses titres pour une marque automobile française citronnée Mike Levy, le nom de l'homme, était attendu au tournant.

Eventons de suite la nouvelle : Aleph n'est pas lé révélation ultime de 2013, ce n'est que, ce qui est déjà très bien, un bel album de musique électronique noire et futuriste qui doit beaucoup tant à la French Touch qu'aux exactions house mutantes made in Detroit ou qu'à Aphex Twin.
Parce que clairement, entre beats concassées, gimmicks mélodiques accrocheurs et glissements plus sensuels en respirations utiles, il n'y a pas grand chose de révolutionnaire chez Gesaffelstein. De fait, s'il n'y avait eu le soutien de quelques "créateurs de tendance" (Inrocks & co), on serait probablement passé à côté de cet Aleph pourtant bien "sympathique". Oui, des guillemets à sympathique parce que cette techno de salon vise quand même un peu à effrayer le chaland dans une approche finalement assez proche du précédent phénomène hexagonal, Justice, en plus science-fictionesque cependant qu'on imagine d'ailleurs bien ce son illustrer un hypothétique remake de Blade Runner ou de New York 1997. D'ailleurs, en générateur d'images mentales troubles, Aleph fonctionne admirablement.
En fait, s'il fallait trouver un défaut majeur à un album sinon très réussi, c'est sa relative monotonie, la ressemblance entre elles des planeries et des agressions qui, sur la durée de l'album (66 minutes tout de même !) finit par tourner un peu en rond. Il vaut mieux, du coup, déguster le contenu à petites doses pour en optimiser son efficacité et son impact.

Pas un grand album, un bon album Aleph est aussi une promesse pour l'avenir que l'on recommandera à tous ceux qui aiment la musique électronique trippante, sombre et habitée.


1. Out of line 2:36
2. Pursuit 4:09
3. Nameless 4:39
4. Destinations 3:36
5. Obsession 4:09
6. Hellifornia 3:40
7. Aleph 4:46
8. Wall of Memories 3:50
9. Duel 3:59
10. Piece of Future 5:09
11. Hate or Glory 4:48
12. Values 3:59
13. Trans 4:33
14. Perfection 12:17

3 commentaires:

  1. Voilà, tout à fait ! Un album sympa, mais pas la révélation que les Inrocks ou Tsugi voudraient nous faire avaler. A petite dose ça passe très bien. Le fils caché de D.A.F., au passage, c'est parfois assez évident je trouve.

    Je le trouve quand même moins intéressant que Justice, dans le sens où il prend moins de risques, et que ce soit au niveau de la construction des morceaux ou du son, a beaucoup moins de personnalité et d'originalité. Mai peut être fallait-il avoir moins de 16 ans quand Cross est sorti pour apprécier pleinement Justice ? Un peu comme Crystal Castles, y'a une mini-barrière des générations, qui même s'il est perméable, fait la différence entre les plus jeunes qui trouvent en général ça bien à génial, et les plus âgés qui regardent ces groupes d'un œil condescendant au mieux, et crachent dessus au pire.

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    1. J'ai beau ne pas avoir l'âge du "cœur de cible", j'apprécie. Et comme c'est une première œuvre (réussie avec le limitations énoncées), j'attends tout de même la suite en espérant qu'elle soit plus osée, plus resserrée aussi.

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  2. Joyeux Noël au grand malade qui tient ce blog !!!!!

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