Pour ce second volume couvrant tout ou partie des années 1980 à 1982, on entre dans le vif du sujet avec des groupes ayant largement participé au développement et à la réussite commerciale de la pop synthétique, la succession de ceux du coup d'avant, quoi. Enjoie !
DaViD eT LeS GaRCoNS
Japan "Gentlemen Take Polaroids" (09/1980)
ou "la classe Japonaise"
C'est l'album de la maturité, celui où l'alchimie d'un quintet jamais tout à fait comme les autres atteint sa plénitude, le dernier à cinq aussi, Rob Dean quittant bientôt le navire pour ne pas être remplacé, c'est le mètre-étalon de la new wave classieuse et synthétique aussi, c'est Gentleman Take Polaroids, quatrième album du Japan de David Sylvian.
Evidemment, stylistiquement, il y a ceux qui vous dirons que c'est là que Japan se lance corps et âme dans des odyssées pop synthétiques par pur opportunisme commercial. Premièrement, ça n'a rien de surprenant David et ses amis arrivant là suite à une évolution logique, c'est aussi la marque, toujours aussi présente, de l'influence bien digérée de David Bowie et Brian Eno qui sont y passés avant et desquels Japan est le plus bel héritier. Deuxièmement, c'est ici fait avec goût, intelligence et un sens harmonique jamais battu en brèche et puis, franchement, pour évidemment new romantic (comme on disait alors) et synthpop que soit l'emballage (de John Punter, qui a déjà collaboré avec Japan le coup d'avant, sur Quiet Life, mais aussi avec Bryan Ferry, autre figure tutélaire de l'art des samouraïs du synthétiseur) on est loin des accrocheurs refrains et blips-blips post-Kraftwerkiens étant généralement l'apanage du genre. Si on osait, osons !, on dirait même que Japan a quelque chose de progressif dans ses climats ouateux et riches, dans les entrelacs de claviers, percussions et cordes. Et puis il y le baryton chaud de Sylvian, autre caractère absolument distinctif de la formation, et l'ambiance douce-amère qu'il apporte, parfait complément d'une musique toute en nuances et trompe-l'œil.
Parfois dansant, comme on imagine Bowie se trémousser sur un faux-funk blanc de blanc, toujours passionnant dans ses détails et ses trouvailles, Gentlemen Take Polaroids est plus qu'un bête album des années 80, plus qu'une galette typique de son temps, même si elle l'est indubitablement aussi, c'est une œuvre d'art que je vous engage fortement à découvrir.
Parfois dansant, comme on imagine Bowie se trémousser sur un faux-funk blanc de blanc, toujours passionnant dans ses détails et ses trouvailles, Gentlemen Take Polaroids est plus qu'un bête album des années 80, plus qu'une galette typique de son temps, même si elle l'est indubitablement aussi, c'est une œuvre d'art que je vous engage fortement à découvrir.
1. Gentlemen Take Polaroids 7:08
2. Swing 6:23
3. Burning Bridges 5:23
4. My New Career 3:52
5. Methods of Dance 6:53
6. Ain't That Peculiar 4:40
7. Nightporter 6:57
8. Taking Islands in Africa 5:12
Bonus
9. The Experience of Swimming 4:04
10. The Width of a Room 3:14
11. Taking Islands in Africa (Steve Nye Remix) 4:53
David Sylvian – vocals, synthesizers (ARP Omni, Oberheim OB-X, Minimoog, Roland System 700), piano, electric guitar
Mick Karn – fretless bass guitar, oboe, saxophone, recorder
Steve Jansen – drums, synthesizer (Roland System 700, Sequential Circuits Prophet 5), percussion
Richard Barbieri – synthesizers (Roland System 700, Micromoog, Polymoog, Prophet 5, Oberheim OB-X, Roland Jupiter 4), sequencer, piano
Rob Dean – guitar, ebow
&
Ryuichi Sakamoto – synthesizers
Simon House – violin on "My New Career"
Cyo – vocals on "Methods of Dance"
Barry Guy – double bass
Andrew Cauthery – oboe
JAPAN |
SyNTH WaVe
Depeche Mode "Speak & Spell" (10/1981)
ou "New Pop"
Ils disent alors qu'ils sont des punks avec des synthétiseurs, ce n'est pas exactement ce qu'on entend, toujours est-il que c'est dès ce premier album, Speak & Spell, que les petits gars de Basildon s'imposent comme une force vive et un incontournable d'un "mouvement" alors en pleine explosion populaire, la synthpop.
Evidemment, formation débutante y compris dans le style qu'elle a décidé de jouer, une affection qui ne remonte alors qu'à quelques cours mois, Depeche Mode est encore très dérivatif de Kraftwerk, Gary Numan ou des travaux débutants de The Human League mais, avec l'enthousiasme de la jeunesse et les talents mélodiques combinés de Vince Clarke (compositeur principal pour son unique opus avec le groupe avant de nouvelles aventures) et de Martin Gore (deux chansons seulement, Tora! Tora! Tora! et Big Muff, ce dernier un instrumental tout droit venu de Düsseldorf) ils s'en sortent déjà très bien. Des exemples ? Il y a le gros tube de l'album d'abord, Just Can't Get Enough, tout en blips blips infectieux et mélodie accrocheuse, parfaite pop song synthétique qui réjouit encore les masses (et l'industrie publicitaire) aujourd'hui, mais aussi de quasiment aussi addictives petites douceurs (New Life, Boys Say Go!, What's Your Name? ou Dreaming of Me) autant d'exemple d'une innocence compositionnelle comparable à celle de Beatles débutants mais où, autres temps autres mœurs, on fait se trémousser les corps blancs adolescents au son d'une nouvelle génération, d'une nouvelle Angleterre. On est donc loin des trésors de noirceur qui, développéss ensuite, dès A Broken Frame en 1982 mais surtout à partir de Some Great Reward (1984), donneront au groupe une profondeur, une substance, une portée émotionnelle aussi, qu'il ne fait qu'effleurer ici. Le départ de Vince Clarke n'y est sans doute pas pour rien mais ça, c'est une autre histoire...
Bref, album imparfait mais absolument sympathique, œuvre débutante pleine de fraicheur et d'allant, oui même sur des chansons aux titres aussi dépressifs que I Sometimes Wish I Was Dead, Speak & Spell est une jolie petite réussite d'une formation dont on imagine pas alors l'importance historique ou l'excellente carrière à venir.
Bref, album imparfait mais absolument sympathique, œuvre débutante pleine de fraicheur et d'allant, oui même sur des chansons aux titres aussi dépressifs que I Sometimes Wish I Was Dead, Speak & Spell est une jolie petite réussite d'une formation dont on imagine pas alors l'importance historique ou l'excellente carrière à venir.
1. New Life 3:43
2. I Sometimes Wish I Was Dead 2:14
3. Puppets 3:55
4. Boys Say Go! 3:03
5. Nodisco 4:11
6. What's Your Name? 2:41
7. Photographic 4:44
8. Tora! Tora! Tora! 4:34
9. Big Muff 4:20
10. Any Second Now (Voices) 2:35
11. Just Can't Get Enough 3:40
12. Dreaming of Me 4:03
Dave Gahan - lead vocals
Martin Gore - keyboards, backing vocals, lead vocals on "Any Second Now (Voices)"
Andy Fletcher - keyboards, backing vocals
Vince Clarke - keyboards, programming, backing vocals
DEPECHE MODE |
SyNTHPoP STaNDaRD
The Human League "Dare" (10/1981)
ou "Garçons coiffeurs"
C'est la transformation du vilain petit canard qui essaye mais n'y arrive décidément en beau signe caracolant en tête des charts britanniques, c'est l'arrivée du nouveau The Human League sur un troisième album touchant enfin le coeur de la cible, et c'est Twilight (Guts of Darkness) qui va nous en parler :
"'Dare' porte bien son nom; c'est pour The Human League l'album dangereux, celui qui repart à neuf, qui opte pour le commercial sans perdre sa créativité tout en regardant de très près le miroir de la célébrité.
Après deux albums plutôt bien écrits mais trop audacieux pour le public visé, Phil Oakey se trouve seul avec le responsable des visuels, Adrian Wright. Ses anciens collègues lui laissent le nom de Human League en échange de la promesse de leur verser 1% des recettes du futur album (auquel personne ne croyait). Un bassiste, Ian Burden, est engagé ainsi que deux choristes que Phil avait repéré dans une boîte. La présence des deux filles va comme par miracle permettre au groupe de se débarasser de son image d'intellos prétentieux.
Avec l'aide du producteur Martin Rushent, spécialiste de la new wave, les artistes épurent les lignes, s'approchent de schémas plus classiques dans la composition, moins expérimentaux en apparence, et parviennent à donner à leurs sonorités cette touche pop recherchée depuis le début. Le véritable génie de Human League est d'avoir réussi cette réorientation commerciale sans perdre une forme d'audace. 'Dare' est bourré de tubes tels que 'Open your heart', 'Sound of the crowd', 'Do or die' ou l'énorme 'Don't you want me'; pourtant mille et uns détails font que le groupe ne sonne pas comme une simple formation pop. Un morceau tel que 'Sound of the crowd' n'a pas de véritable refrain, les passages musicaux à l'intérieur des chansons sont nombreux mais épurés comme des lignes à chantonner... Le rythme est là, les sons sonnent plus chaleureux pourtant il subsiste une évidente trace de mélancolie ('I'm the law'), quelque chose de légèrement sulfureux, un peu à l'image du look de Phil plus androgyne que jamais.
Cet équilibre parfait entre le rythme, des mélodies efficaces et une légère ombre pour conférer la gravité nécessaire aux titres font de 'Dare' le meilleur essai de Human League et son succès sera d'ailleurs énorme. La suite se révélera moins intéressante, le groupe développant hélas une pop toujours plus insipide et commerciale."
Dans le genre, on fait difficilement mieux, laissez-vous tenter !
"'Dare' porte bien son nom; c'est pour The Human League l'album dangereux, celui qui repart à neuf, qui opte pour le commercial sans perdre sa créativité tout en regardant de très près le miroir de la célébrité.
Après deux albums plutôt bien écrits mais trop audacieux pour le public visé, Phil Oakey se trouve seul avec le responsable des visuels, Adrian Wright. Ses anciens collègues lui laissent le nom de Human League en échange de la promesse de leur verser 1% des recettes du futur album (auquel personne ne croyait). Un bassiste, Ian Burden, est engagé ainsi que deux choristes que Phil avait repéré dans une boîte. La présence des deux filles va comme par miracle permettre au groupe de se débarasser de son image d'intellos prétentieux.
Avec l'aide du producteur Martin Rushent, spécialiste de la new wave, les artistes épurent les lignes, s'approchent de schémas plus classiques dans la composition, moins expérimentaux en apparence, et parviennent à donner à leurs sonorités cette touche pop recherchée depuis le début. Le véritable génie de Human League est d'avoir réussi cette réorientation commerciale sans perdre une forme d'audace. 'Dare' est bourré de tubes tels que 'Open your heart', 'Sound of the crowd', 'Do or die' ou l'énorme 'Don't you want me'; pourtant mille et uns détails font que le groupe ne sonne pas comme une simple formation pop. Un morceau tel que 'Sound of the crowd' n'a pas de véritable refrain, les passages musicaux à l'intérieur des chansons sont nombreux mais épurés comme des lignes à chantonner... Le rythme est là, les sons sonnent plus chaleureux pourtant il subsiste une évidente trace de mélancolie ('I'm the law'), quelque chose de légèrement sulfureux, un peu à l'image du look de Phil plus androgyne que jamais.
Cet équilibre parfait entre le rythme, des mélodies efficaces et une légère ombre pour conférer la gravité nécessaire aux titres font de 'Dare' le meilleur essai de Human League et son succès sera d'ailleurs énorme. La suite se révélera moins intéressante, le groupe développant hélas une pop toujours plus insipide et commerciale."
Dans le genre, on fait difficilement mieux, laissez-vous tenter !
1. The Things That Dreams Are Made Of 4:14
2. Open Your Heart 3:53
3. The Sound of the Crowd 3:56
4. Darkness 3:56
5. Do or Die 5:25
6. Get Carter 1:02
7. I Am the Law 4:09
8. Seconds 4:58
9. Love Action (I Believe in Love) 4:58
10. Don't You Want Me 3:56
Philip Oakey: Vocals & Synthesizer
Philip Adrian Wright: Synthesizer & Slides
Ian Burden: Synthesizer, Bass
Jo Callis: Synthesizer
Joanne Catherall: Vocals
Susan Ann Sulley: Vocals
THE HUMAN LEAGUE |
GoLDeN MaNœuVReS
Orchestral Manœuvres in the Dark "Architecture & Morality" (11/1981)
ou "DarkSynth"
Après deux albums où ils cherchent leur chemin dans l'explosion synthpop/new wave qui déferle sur les territoires de Mamie Liz', c'est sur Architecture & Morality qu'Orchestral Manœuvres in the Dark trouve enfin son sombre chemin comme va nous l'expliquer Alessandro (Bout de vie) :
"Véritable Eldorado de souvenirs pour les uns, bac à matières fécales pour les autres, les années 80 déchirent autant qu’elles passionnent. Il faut dire que la période fut propice aux productions abjectes et intrinsèquement aux morceaux scandaleusement kitsch et souvent dépourvus de toute élaboration musicale. Soit. Il est de toute façon fâcheux de ranger tout et n’importe dans le même panier sous prétexte qu’une grande partie des disques de cette période est représentatif du mauvais goût absolu. Cela ne fait que nuire à la démarche artistique de nombre de groupes à la vocation toute autre de l’époque. Preuve en est avec Architecture & Morality, véritable mastodonte de la new wave romantique, peut-être l’un des meilleurs albums du genre qui soit, et encore aujourd’hui plus d’actualité qu’il n’y paraît.
Fin des années 70, la musique électronique bat son plein et est surtout rattachée à la scène expérimentale. Fort d’une envie de la sortir de ce carcan, Orchestral Manœuvres in the Dark (comme d’autres groupes) décide de démocratiser l’electro et de la rendre plus accessible que ce qu’elle n’était tout en veillant à garder une part d’expérimentation (on retrouve même un rescapé issu de la scène progressive : le mellotron). Après deux premiers albums satisfaisants, le groupe, alors plus connu sous le doux acronyme de OMD, nous offre cette parure de morceaux tous plus réussis les uns que les autres. Un condensé d’un peu plus de 35 minutes de new wave mélancolique, riche, travaillée et surtout intemporelle, essentiellement propulsée par un jeu de claviers et une rythmique saisissants de maturité et de justesse.
Certains morceaux tels que « Joan of Arc », « Maid of Orleans » ou bien encore « Souvenir », le tube dédié au défunt Ian Curtis de Joy Division, contribuèrent à la réputation du duo anglais. Architecture & Morality accueille aussi l’un des morceaux les plus touchants et dramatiques du conglomérat : « Sealand ». Véritable requiem à la rythmique intense et aux claviers scandant une douleur sans pareille. Un morceau long de presque 8 minutes à rattacher facilement avec les grands hits de la coldwave. Un tube en puissance qui saperait sans problème le moral à Mickey Mouse himself, et qui a la bonté de ne pas voler la vedette au reste de la galette tout en faisant la liaison avec la conclusion : « The Beginning And The End », tout aussi fataliste et d'une beauté sans pareille.
Conclusion, Architecture & Morality est indispensable à toute personne désirant se lancer en quête des grands crus des années 80. Intense, couvant une pop expérimentale qui n’en fait pas de trop, installant les prémices de la synthpop que l’on connaît aujourd’hui, d’une véritable intemporalité, riche et varié, absolument rien n’est à jeter. Un disque qui se savoure de préférence d’une traite et que l’on se repassera à loisir pour être bien sûr d’avoir capté le moindre éclair de génie qui s’en dégage."
Un album important mais, surtout, un excellent album.
"Véritable Eldorado de souvenirs pour les uns, bac à matières fécales pour les autres, les années 80 déchirent autant qu’elles passionnent. Il faut dire que la période fut propice aux productions abjectes et intrinsèquement aux morceaux scandaleusement kitsch et souvent dépourvus de toute élaboration musicale. Soit. Il est de toute façon fâcheux de ranger tout et n’importe dans le même panier sous prétexte qu’une grande partie des disques de cette période est représentatif du mauvais goût absolu. Cela ne fait que nuire à la démarche artistique de nombre de groupes à la vocation toute autre de l’époque. Preuve en est avec Architecture & Morality, véritable mastodonte de la new wave romantique, peut-être l’un des meilleurs albums du genre qui soit, et encore aujourd’hui plus d’actualité qu’il n’y paraît.
Fin des années 70, la musique électronique bat son plein et est surtout rattachée à la scène expérimentale. Fort d’une envie de la sortir de ce carcan, Orchestral Manœuvres in the Dark (comme d’autres groupes) décide de démocratiser l’electro et de la rendre plus accessible que ce qu’elle n’était tout en veillant à garder une part d’expérimentation (on retrouve même un rescapé issu de la scène progressive : le mellotron). Après deux premiers albums satisfaisants, le groupe, alors plus connu sous le doux acronyme de OMD, nous offre cette parure de morceaux tous plus réussis les uns que les autres. Un condensé d’un peu plus de 35 minutes de new wave mélancolique, riche, travaillée et surtout intemporelle, essentiellement propulsée par un jeu de claviers et une rythmique saisissants de maturité et de justesse.
Certains morceaux tels que « Joan of Arc », « Maid of Orleans » ou bien encore « Souvenir », le tube dédié au défunt Ian Curtis de Joy Division, contribuèrent à la réputation du duo anglais. Architecture & Morality accueille aussi l’un des morceaux les plus touchants et dramatiques du conglomérat : « Sealand ». Véritable requiem à la rythmique intense et aux claviers scandant une douleur sans pareille. Un morceau long de presque 8 minutes à rattacher facilement avec les grands hits de la coldwave. Un tube en puissance qui saperait sans problème le moral à Mickey Mouse himself, et qui a la bonté de ne pas voler la vedette au reste de la galette tout en faisant la liaison avec la conclusion : « The Beginning And The End », tout aussi fataliste et d'une beauté sans pareille.
Conclusion, Architecture & Morality est indispensable à toute personne désirant se lancer en quête des grands crus des années 80. Intense, couvant une pop expérimentale qui n’en fait pas de trop, installant les prémices de la synthpop que l’on connaît aujourd’hui, d’une véritable intemporalité, riche et varié, absolument rien n’est à jeter. Un disque qui se savoure de préférence d’une traite et que l’on se repassera à loisir pour être bien sûr d’avoir capté le moindre éclair de génie qui s’en dégage."
Un album important mais, surtout, un excellent album.
1. The New Stone Age 3:22
2. She's Leaving 3:28
3. Souvenir 3:39
4. Sealand 7:47
5. Joan of Arc 3:48
6. Joan of Arc (Maid of Orleans) 4:12
7. Architecture and Morality 3:43
8. Georgia 3:24
9. The Beginning and the End 3:48
Bonus
10. Extended Souvenir 4:16
11. Motion and Heart (Amazon version) 3:07
12. Sacred Heart 3:30
13. The Romance of the Telescope (Unfinished) 3:22
14. Navigation 3:00
15. Of All the Things We've Made 3:25
16. Gravity Never Failed 3:24
Paul Humphreys – synthesisers, piano, mellotron, acoustic and electronic percussion, organ, rhythm programming, radios, melodica and vocals
Andy McCluskey – synthesisers, mellotron, guitar, bass, rhythm programming, acoustic and electronic percussion, reed horns, organ and vocals
Malcolm Holmes – drums, electronic and acoustic percussion, bass synthesiser
Martin Cooper – saxophone
ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK |
oNe GReaT SHoT
Visage "Visage" (11/1981)
ou "Traits seyants"
Un haut fait new romantic/synthpop ?, avec de vraies stars en devenir dedans ? C'est Visage et son premier album éponyme !
En l'occurrence, mené par un Steve Strange quelque part entre Düsseldorf et Berlin, entre Kraftwerk et David Bowie, comprenant la participation de gens aussi recommandables que Midge Ure (futur Ultravox et également metteur en son de l'exercice), John McGeoch (ex-Magazine, futur P.I.L. mais surtout un extraordinaire guitariste), Dave Formula (ex-Magazine itou), Bill Currie (passé par Tubeway Army et évidemment Gary Numan) et Rusty Egan (alors ex-Rich Kids), mais aussi les apparitions de Barry Adamson (ex-Magazine et Luxuria, un garçon dont la carrière solitaire est chaudement conseillée) et Chris Payne et Cedric Shapley de chez une autre formation synthpop prometteuse, Dramatis, c'est du premier super-groupe du genre dont il s'agit.
Avec tant de talent réuni, pas étonnant que l'album soit le triomphe qui nous est offert. Evidemment, il y a l'imparable single, Fade to Grey, mais il n'est pas le majestueux arbre cachant la maigre forêt, simplement l'étendard, le maître-étalon des possibilités de la bande puisqu'on retrouve quasiment les mêmes qualités d'ambiance et de mélodie sur Blocks on Blocks ou Mind of a Toy, deux autres flamboyantes réussites d'électro-pop fin et frais. Mais si Visage sait faire rêver, voir ce qui précède, il sait aussi faire danser sur d'infectieux beats synthétiques ornés de synthétiseurs typiques mais pas toc (Visage, la chanson, The Dancer), amuser sur un hommage au grand Clint infusé d'influences western (Malpaso Man) ou réfléchir sur son hymne tabacophage (Tar), un si beau package qu'on oublie bien vite un instrumental final pas franchement affolant (The Steps).
Par la richesse de sa musique, par la qualité de sa production, par son côté si typique, si tellement de son temps, l'inaugural œuvre de Visage est devenu un classique de plein droit, ce n'est que mérité pour une si belle réussite, de celles qui permettront à l'auditeur débutant dans le style de savoir s'il vaut le coup d'aller plus avant parce que, francehment, si vous n'aimez pas Visage, c'est que la synthpop ne sera jamais votre affaire.
1. Visage 3:53
2. Blocks on Blocks 4:00
3. The Dancer 3:40
4. Tar 3:32
5. Fade to Grey 4:02
6. Malpaso Man 4:14
7. Mind of a Toy 4:28
8. Moon Over Moscow 4:00
9. Visa-age 4:20
10. The Steps 3:14
Steve Strange – lead vocals
Midge Ure – guitar, backing vocals, synthesizers
John McGeoch – guitar, backing vocals, saxophone
Dave Formula – synthesizer
Billy Currie – electric violin, synthesizer
Rusty Egan – drums, backing vocals, electronic percussion
&
Barry Adamson – bass guitar (1, 2, 4)
Chris Payne – synthesizer (5)
Cedric Sharpley – drums, electronic drums programming (5)
Brigitte Arens – voice (5)
VISAGE (1979) |
SoFTPoRN
Soft Cell "Non-Stop Erotic Cabaret" (11/1981)
ou "Synth Decadence"
Sans plus de commentaires, je cède la place à l'excellent billet de Nicolas Lejeune (etat-critique.com) sur le sommet de la jeune carrière de Marc Almond et David Ball aka Soft Cell :
"Les années 1980 et la new wave font un retour en force dans la mode, la pub et bien sûr la musique. Le nec plus ultra aujourd’hui pour un groupe étant de sonner comme Joy Division, New Order ou les Talking Heads, repenchons nous sur cette décennie un peu oubliée, si ce n’est, dans son versant le plus commercial, par les radios pour trente et quarantenaires qui matraquent à longueur d’onde les mêmes tubes depuis la nuit des temps.
"Tainted Love", de Soft Cell, est depuis sa sortie en 1981 un des morceaux favoris des rallyes et autres soirées de la haute bourgeoisie française où les enfants du Bottin Mondain dansent toujours le même rock saccadé en col rond et Weston reluisantes.
Et pourtant, s’ils savaient…
Que Marc Almond (chanteur et icône gay absolue) et Dave Ball (synthétiseurs) donnaient, dans leur école d’art de Leeds, des concerts-performances, la plupart du temps dans le plus simple appareil ? Qu’Almond vivait au sous-sol d’une maison de passe, dans la ruelle où sévissait Peter Sutcliffe, le Yorkshire Ripper, serial killer tueur de prostituées qui terrorisa le Nord de l’Angleterre à la fin des années 1970 ?
Que l’album Non-Stop Erotic Cabaret qui renferme "Tainted Love" se vit comme une énorme tournée des quartiers chauds, avec ses titres comme "Seedy Films", "Sex Dwarf", "Entertain Me" ou "My Secret Life" vantant toutes les formes de déviance sexuelle possible ?
Le tout chanté dans un style proche du cabaret (d’où le titre) et sur un beat électro (à l’époque on disait pop synthétique, mais c’est tout comme) qui influença de nombreux groupes actuels.
Car la nouvelle vague de groupes électro-pop comme LCD Soundsystem, Hot Chip ou Simian Mobile Disco doit énormément à ces pionniers qui surent s’engouffrer dans les traces de Kraftwerk. Mais à la froideur conceptuelle des Allemands de Düsseldorf, Almond et son complice ajoutent des touches de cabaret, mais aussi de disco et de soul, avec une passion qui fait de cet album un petit chef d’œuvre de chaud et de froid.
Il y ajoute des textes drôles et parfois graves (la solitude du jouisseur magnifiquement exprimée dans Bedsitter) mais qui font toujours mouche par leur authenticité.
Si quelques titres ont mal vieilli (notamment le premier, "Frustration"), certains sonnent comme s’ils avaient été enregistrés hier, et l’album contient deux véritables bombes à dancefloors : "Tainted Love", d’abord, bien sûr, magnifique tube, reprise d’une chanson soul de Gloria Jones, couplé dans sa version maxi avec le "Where Did Our Love Go?" des Supremes, merveille d’arrangements avec son « bink bink » inaugural et récurrent, trouvaille d’Almond ; et "Sex Dwarf" (non, ce n’est pas une déclaration d’amour à Prince !) et son imparable riff de synthé, ultra-actuel, des paroles complètements délirantes (Je te promènerai dans la grand’rue au bout d’une longue laisse noire), à la fois glaçantes et hilarantes, et dont la vidéo (où l’on voyait le duo dans une boucherie, entouré de tronçonneuses, de nains et de personnes dévêtues) fut censurée et remplacée par une autre, plus sobre, où Marc, en smoking, dirige un orchestre symphonique uniquement composé de personnes de petite taille. D’ailleurs, le groupe, très visuel (Almond avait fait des études de théâtre), avait parallèlement sorti un « Non-stop exotic video show » constitué de clips de Tim Pope, qui s’illustra plus tard avec The Cure.
Soft Cell, grâce aux mélodies et à la richesse des synthés de Dave Ball et à la personnalité touchante de Marc Almond, très authentique derrière ce masque grandguignolesque, se place très au-dessus de la concurrence de l’époque, dans cette scène cabaret-pop et néo romantique qui comprit également Duran Duran, Human League ou Spandau Ballet.
A ceux qui croient que les synthétiseurs ne génèrent qu’une musique froide et sans âme, l’écoute de ce petit brulot est fortement recommandée."
Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
"Les années 1980 et la new wave font un retour en force dans la mode, la pub et bien sûr la musique. Le nec plus ultra aujourd’hui pour un groupe étant de sonner comme Joy Division, New Order ou les Talking Heads, repenchons nous sur cette décennie un peu oubliée, si ce n’est, dans son versant le plus commercial, par les radios pour trente et quarantenaires qui matraquent à longueur d’onde les mêmes tubes depuis la nuit des temps.
"Tainted Love", de Soft Cell, est depuis sa sortie en 1981 un des morceaux favoris des rallyes et autres soirées de la haute bourgeoisie française où les enfants du Bottin Mondain dansent toujours le même rock saccadé en col rond et Weston reluisantes.
Et pourtant, s’ils savaient…
Que Marc Almond (chanteur et icône gay absolue) et Dave Ball (synthétiseurs) donnaient, dans leur école d’art de Leeds, des concerts-performances, la plupart du temps dans le plus simple appareil ? Qu’Almond vivait au sous-sol d’une maison de passe, dans la ruelle où sévissait Peter Sutcliffe, le Yorkshire Ripper, serial killer tueur de prostituées qui terrorisa le Nord de l’Angleterre à la fin des années 1970 ?
Que l’album Non-Stop Erotic Cabaret qui renferme "Tainted Love" se vit comme une énorme tournée des quartiers chauds, avec ses titres comme "Seedy Films", "Sex Dwarf", "Entertain Me" ou "My Secret Life" vantant toutes les formes de déviance sexuelle possible ?
Le tout chanté dans un style proche du cabaret (d’où le titre) et sur un beat électro (à l’époque on disait pop synthétique, mais c’est tout comme) qui influença de nombreux groupes actuels.
Car la nouvelle vague de groupes électro-pop comme LCD Soundsystem, Hot Chip ou Simian Mobile Disco doit énormément à ces pionniers qui surent s’engouffrer dans les traces de Kraftwerk. Mais à la froideur conceptuelle des Allemands de Düsseldorf, Almond et son complice ajoutent des touches de cabaret, mais aussi de disco et de soul, avec une passion qui fait de cet album un petit chef d’œuvre de chaud et de froid.
Il y ajoute des textes drôles et parfois graves (la solitude du jouisseur magnifiquement exprimée dans Bedsitter) mais qui font toujours mouche par leur authenticité.
Si quelques titres ont mal vieilli (notamment le premier, "Frustration"), certains sonnent comme s’ils avaient été enregistrés hier, et l’album contient deux véritables bombes à dancefloors : "Tainted Love", d’abord, bien sûr, magnifique tube, reprise d’une chanson soul de Gloria Jones, couplé dans sa version maxi avec le "Where Did Our Love Go?" des Supremes, merveille d’arrangements avec son « bink bink » inaugural et récurrent, trouvaille d’Almond ; et "Sex Dwarf" (non, ce n’est pas une déclaration d’amour à Prince !) et son imparable riff de synthé, ultra-actuel, des paroles complètements délirantes (Je te promènerai dans la grand’rue au bout d’une longue laisse noire), à la fois glaçantes et hilarantes, et dont la vidéo (où l’on voyait le duo dans une boucherie, entouré de tronçonneuses, de nains et de personnes dévêtues) fut censurée et remplacée par une autre, plus sobre, où Marc, en smoking, dirige un orchestre symphonique uniquement composé de personnes de petite taille. D’ailleurs, le groupe, très visuel (Almond avait fait des études de théâtre), avait parallèlement sorti un « Non-stop exotic video show » constitué de clips de Tim Pope, qui s’illustra plus tard avec The Cure.
Soft Cell, grâce aux mélodies et à la richesse des synthés de Dave Ball et à la personnalité touchante de Marc Almond, très authentique derrière ce masque grandguignolesque, se place très au-dessus de la concurrence de l’époque, dans cette scène cabaret-pop et néo romantique qui comprit également Duran Duran, Human League ou Spandau Ballet.
A ceux qui croient que les synthétiseurs ne génèrent qu’une musique froide et sans âme, l’écoute de ce petit brulot est fortement recommandée."
Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
1. Frustration 4:12
2. Tainted Love 2:34
3. Seedy Films 5:05
4. Youth 3:15
5. Sex Dwarf 5:15
6. Entertain Me 3:35
7. Chips on My Shoulder 4:05
8. Bedsitter 3:36
9. Secret Life 3:37
10. Say Hello, Wave Goodbye 5:24
Bonus
11. Where Did Our Love Go 3:13
12. Memorabilia 4:48
13. Facility Girls 2:21
14. Fun City 7:44
15. Torch 4:08
16. Insecure Me 4:38
17. What? 2:50
18. ...So 3:49
SOFT CELL |
youPLa !
Thomas Dolby "The Golden Age of Wireless" (03/1982)
ou "Dolby Digital"
Peut-être l'album le plus rigolo, le plus addictif et le plus malin de toute l'histoire de la synthpop, certainement le sommet de la carrière de son auteur, The Golden Age of Wireless est une petite galette qui n'a l'air de rien mais a tout pour vous conquérir.
Premier argument en la faveur de Thomas Dolby et de son écriture, c'est un festival de petits machins pop qui vous accrochent l'oreille pour ne plus l'abandonner, pour couronner le tout il y a les arrangements et en particulier l'usage ludique et décontracté de synthétiseurs comme constructeurs d'ambiances, bruiteurs émérites qui rend l'écoute de l'opus encore plus fun. Sachant que ledit opus fut enregistré dans une atmosphère conviviale et bon-enfant, que les invités y furent légion tous venu apporter leur petit caillou à l'édifice du maître de cérémonie (regardez la liste des participants, vous en reconnaitrez forcément quelques-uns) ont n'est pas surpris d'y prendre un plaisir immédiat, plus surpris par contre qu'icelui perdure avec les ans et les écoutes successives. Parce qu'au-delà de son aspect rigolo, une sorte de sapin de noël synthpop avec claviers en guirlandes, b-a-r en boules scintillantes et tout le reste en décorations assorties, c'est surtout d'une œuvre reposant sur les vraies qualités d'écriture du sieur Dolby et des capacités de producteur d'un Tim Friese-Greene qui deviendra bientôt le partenaire privilégié d'un certain Mark Hollis, mais c'est une autre histoire.
Vous aimez la synthpop ?, The Golden Age of Wireless est un absolu immanquable du genre, c'est, en substance, tout ce que vous aviez besoin de savoir, vous le savez, n'hésitez plus, plongez !
1. She Blinded Me with Science 3:43
2. Radio Silence 3:45
3. Airwaves 5:16
4. Flying North 3:50
5. Weightless 3:43
6. Europa and the Pirate Twins 3:17
7. Windpower 4:20
8. Commercial Breakup 4:17
9. One of Our Submarines 5:11
10. Cloudburst at Shingle Street 5:44
Thomas Dolby – vocals, drum programs, wave computer, backing vocals, synthesizer, piano, monk voice, kalimba
James Allen – backing vocals
Kevin Armstrong – guitar, backing vocals
Dave Birch – guitar, monk voice
Bosco – percussion
Les Chappel – backing vocals
Judy Evans – backing vocals
Lesley Fairbairn – backing vocals
Mark Heyward-Chaplin – bass guitar
Justin Hildreth – drums
Simon House – violin
Tim Kerr – violin
Mutt Lange – backing vocals
Simon Lloyd – leadline brass, flute
Lene Lovich – backing vocals
John Marsh – shipping forecast
Daniel Miller – synthesizer
Guido Orlando – Chilean translations, distress, grace
Andy Partridge – harmonica, percussion
Dr. Magnus Pyke – voiceover
Matthew Seligman – Moog bass
Miriam Stockley – backing vocals
Bruce Woolley – backing vocals, monk voice
Akiko Yano – Backing vocals
THOMAS DOLBY |
MoueTTe MoueTTe !
A Flock of Seagulls "A Flock of Seagulls" (04/1982)
ou "Discrets héros"
Ce sont un peu les oubliés de service, ceux qui avaient tout pour réussir sauf ce petit supplément de chance qui fait la différence, peut-être que leur nom accrochait moins, que la pochette un peu criarde de leur premier opus n'attirait pas l'acheteur... Et pourtant, quelle belle fête synthpop comme va nous l'expliquer Fromage Enragé (Forces Parallèles) :
"La capitale du Kenya est Nairobi. Le tournesol fleurit en été. Le médaka est le premier vertébré à s’être reproduit dans l’espace, en 1994, lors d’une mission de quinze jours. Si on compte en langue anglaise, il faut attendre mille ("thousand") pour trouver la lettre "a". La ville de Paris compte 37 ponts. L'ornithorynque est le seul mammifère ovipare, et... oh et puis MEEEEEEEEEEEEEERDE. Je craque. J'ai essayé de gagner du temps, de tourner autour du pot. De reculer pour mieux sauter. Mais là, j'en peux plus. Alors j'en viens directement à ce que j'essayais de retarder, et que tout le monde attend en fait :
OUI, c'est bien sur cet album que figure le méga-tube "I Ran (So Far Away)", que vous avez sûrement déjà entendu dans GTA Vice City. Voilà. J'ai lâché le morceau. Z'êtes contents ? J'suis sûr que vous avez fébrilement cliqué sur la chronique dans le seul espoir de lire ça. Eh bien c'est fait. Je me sens... comme libéré d'un poids, en fait. A présent, peut-être vais-je pouvoir vous parler de l'album dans son ensemble.
Nous sommes en 1979 dans la ville des Beatles quand deux frères fondent un groupe de new wave / synthpop dont le nom provient d'une chanson des Stranglers. Le premier album, éponyme, sort en 1982, et rencontre un assez joli succès, notamment grâce à ce fameux "I Ran". Voyons ça en détails.
Ah, avant que nous commencions, je tiens à dire que la tracklist de ma version de l'album est différente de l'originale, et comprend un onzième titre : "Tokyo."
Ainsi, au lieu de commencer par le tube mentionné, ma version s'ouvre avec "Modern Love Is Automatic", qui, dans ses gimmicks, dans ses vocaux froids et désincarnés, me rappellerait presque Kraftwerk. Transition réussie avec "Messages" qui dégage une réelle sensation d'urgence ; les synthés répondent sans répit au chant sur un tempo bien soutenu, et on a même le droit à quelques chœurs sur les dernières secondes. Un des meilleurs titres de l'album, en dépit de sa courte durée.
Ce n'est qu'en 3e place qu'arrive enfin le single mentionné plusieurs fois un peu plus haut. On fait pas mieux niveau accroche. Lignes de guitare furtives mais léchées, refrain imparable, break bien mené... ce n'est pas le tube pour rien... Je pourrai continuer comme ça, titre après titre, mais le track by track n'est pas une pratique je j'apprécie particulièrement.
Pour aborder le disque de manière un peu plus globale, je dirais que nous avons donc affaire à un bon album de synthpop bien typique, bien produit, bien chanté, et assez digeste (car homogène et court : 41 minutes pour la version 11 titres, moins de 40 pour celle qui en comporte 10). Et malgré des titres qui coulent dans l'oreille sans faire trop de vagues ("You Can Run", "Telecommunication" : mélodies un peu trop faciles, où le chant vient se calquer sur les synthés ; "Man Made", conclusion traînante), l'album se réserve quelques moments de fraîcheur fort bienvenus. Je citerais volontiers "Standing in the Doorway", l'occasion pour la six-cordes de se risquer à quelques hardiesses. En effet, ce n'est clairement pas Paul Reynolds, le guitariste, que l'on entend le plus au sein de l'album, celui-ci faisant la part belle au trio chant-batterie-synthés. "DNA", titre instrumental, se révèle vachement plaisant aussi : ce morceau serait parfait comme générique d'une série de SF kitsch, à mon avis. Et puisque vous vous demandez à quoi ressemble la bonus track "Tokyo", eh bien elle ne fait pas partie des moins bons titres, avec ses quelques effets asiatiques (très discrets cependant !) et son coup de gong final.
Ainsi, on se retrouve avec un petit album sans prétention, où les titres les plus urgents, les plus immédiats, côtoient quelques-uns plus lourdauds. Les mordus de synthpop bien kitschouille 80's devraient adorer, les autres passeront leur chemin gentiment. Après tout, chacun est juge."
Evidemment, tout le monde n'aura pas la réaction nostalgique de Monsieur Fromage (ou est-ce Monsieur Enragé ?) mais, franchement, ces mouettes-là méritent bien que vous leur jetiez quelques sardines.
OUI, c'est bien sur cet album que figure le méga-tube "I Ran (So Far Away)", que vous avez sûrement déjà entendu dans GTA Vice City. Voilà. J'ai lâché le morceau. Z'êtes contents ? J'suis sûr que vous avez fébrilement cliqué sur la chronique dans le seul espoir de lire ça. Eh bien c'est fait. Je me sens... comme libéré d'un poids, en fait. A présent, peut-être vais-je pouvoir vous parler de l'album dans son ensemble.
Nous sommes en 1979 dans la ville des Beatles quand deux frères fondent un groupe de new wave / synthpop dont le nom provient d'une chanson des Stranglers. Le premier album, éponyme, sort en 1982, et rencontre un assez joli succès, notamment grâce à ce fameux "I Ran". Voyons ça en détails.
Ah, avant que nous commencions, je tiens à dire que la tracklist de ma version de l'album est différente de l'originale, et comprend un onzième titre : "Tokyo."
Ainsi, au lieu de commencer par le tube mentionné, ma version s'ouvre avec "Modern Love Is Automatic", qui, dans ses gimmicks, dans ses vocaux froids et désincarnés, me rappellerait presque Kraftwerk. Transition réussie avec "Messages" qui dégage une réelle sensation d'urgence ; les synthés répondent sans répit au chant sur un tempo bien soutenu, et on a même le droit à quelques chœurs sur les dernières secondes. Un des meilleurs titres de l'album, en dépit de sa courte durée.
Ce n'est qu'en 3e place qu'arrive enfin le single mentionné plusieurs fois un peu plus haut. On fait pas mieux niveau accroche. Lignes de guitare furtives mais léchées, refrain imparable, break bien mené... ce n'est pas le tube pour rien... Je pourrai continuer comme ça, titre après titre, mais le track by track n'est pas une pratique je j'apprécie particulièrement.
Pour aborder le disque de manière un peu plus globale, je dirais que nous avons donc affaire à un bon album de synthpop bien typique, bien produit, bien chanté, et assez digeste (car homogène et court : 41 minutes pour la version 11 titres, moins de 40 pour celle qui en comporte 10). Et malgré des titres qui coulent dans l'oreille sans faire trop de vagues ("You Can Run", "Telecommunication" : mélodies un peu trop faciles, où le chant vient se calquer sur les synthés ; "Man Made", conclusion traînante), l'album se réserve quelques moments de fraîcheur fort bienvenus. Je citerais volontiers "Standing in the Doorway", l'occasion pour la six-cordes de se risquer à quelques hardiesses. En effet, ce n'est clairement pas Paul Reynolds, le guitariste, que l'on entend le plus au sein de l'album, celui-ci faisant la part belle au trio chant-batterie-synthés. "DNA", titre instrumental, se révèle vachement plaisant aussi : ce morceau serait parfait comme générique d'une série de SF kitsch, à mon avis. Et puisque vous vous demandez à quoi ressemble la bonus track "Tokyo", eh bien elle ne fait pas partie des moins bons titres, avec ses quelques effets asiatiques (très discrets cependant !) et son coup de gong final.
Ainsi, on se retrouve avec un petit album sans prétention, où les titres les plus urgents, les plus immédiats, côtoient quelques-uns plus lourdauds. Les mordus de synthpop bien kitschouille 80's devraient adorer, les autres passeront leur chemin gentiment. Après tout, chacun est juge."
Evidemment, tout le monde n'aura pas la réaction nostalgique de Monsieur Fromage (ou est-ce Monsieur Enragé ?) mais, franchement, ces mouettes-là méritent bien que vous leur jetiez quelques sardines.
1. Modern Love Is Automatic 3:50
2. Messages 2:52
3. I Ran (So Far Away) 3:58
4. Space Age Love Song 3:48
5. You Can Run 4:26
6. Telecommunication 2:32
7. Standing in the Doorway 4:40
8. Don't Ask Me 2:46
9. D.N.A. 2:31
10. Tokyo 2:54
11. Man Made 5:40
Bonus
12. Pick Me Up 3:07
13. Windows 3:30
14. Tanglimara 4:30
15. Intro 3:24
Mike Score – lead vocals, keyboards, additional rhythm guitar
Paul Reynolds – lead & rhythm guitar, backing vocals
Frank Maudsley – bass guitar, backing vocals
Ali Score – drums, percussion
A FLOCK OF SEAGULLS |
SynthPop II: Gloire ! (Première Partie, 1980-1982)
RépondreSupprimerJapan "Gentlemen Take Polaroids" (09/1980)
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Depeche Mode "Speak & Spell" (10/1981)
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The Human League "Dare" (10/1981)
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Orchestral Manœuvres in the Dark "Architecture & Morality" (11/1981)
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Visage "Visage" (11/1981)
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Soft Cell "Non-Stop Erotic Cabaret" (11/1981)
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Thomas Dolby "The Golden Age of Wireless" (03/1982)
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A Flock of Seagulls "A Flock of Seagulls" (04/1982)
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J'ai toujours eu une tendresse pour Depeche Mode et OMD. Quand à Japan, j'adore Tin Drum, je connais pas celui-ci. Et Soft Cell fait carrément partie de mes groupes préférés.
RépondreSupprimerJolie série, j'ai adoré ton passage sur les pionniers, que du (bon) classique. Je vais me régaler avec ce que je ne connais pas là-dedans. Très très bon boulot ! :)
Merci. Et, donc, enjoie les rares découvertes qui te restent, cette fois. ^_^
SupprimerBon, c'est vraiment juste avant mon vrai éveil musical, même si c'est à partir d'ici que je connaissais les signles...
RépondreSupprimerMise à part Dolby (pour lequel tu aurais pu évoqué son travail de producteur notamment pour Prefab Sprout) et le Flock of Seaguls (je crois que je n'ai jamais accroché à I Ran..), je connais tout. En fait, c'est même un genre et une période qu'Internet m'avait permis d'explorer il y a une dizaine d'années (notamment Visage et ce Human League).
Pour John McGeoch, je ne savais pas qu'il était sur Visage, moi je le connais surtout pour Siouxsie (et il y travaillait même avant Visage).
Japan reste pour moi un groupe un peu froid que j'ai écouté sans jamais savoir si j'aimais ou pas. Pas de vraies ffainités en quelque sorte. En fait, j'aimais sutout Sylvian... Mais finalement, je trouve que ça a vielli bizarrement, à la fois bein et pas bien.
Tu évoques Bowie et Eno, j'aurais plutôt évoqué Roxy Music de la fin pour ma part. Par contre, Brian Eno pour la suite de la cvarrière de Sylvian, oui...
DM: je ne l'ai jamais beaucoup écouté, celui-là. Mais il y a des titres très attachants dans sa relative naîveté. Difficile d'imaginer ce qu'ils deviendront aujourd'hui à partir de cette photo.
HUMAN LEAGUE: Je le connais depuis assez peu. Et il a effectivement une vraie force en lui. Mais par contre la suite a vraiment pris le virage de ce que les 80's avaient de plus superficielle et détestable, je trouve.
OMD: vraiment un album que j'aime beaucoup. Du lot, je crois que c'est le meilleur. Dommage qu'ils n'aient pas su retrouver cette étincelle par la suite. Je ne savais pas qu'il y avait un hommage à Ian Curtis dans Souvenir, faudra que je cherche le texte.
VISAGE: je l'ai récuperé en même temps que le HUMAN LEAGUE (et le ABC qu sans trop savoir pourquoi je mettais un peu dans le même sac), donc il y a 5 ou 7 ans. Faut que je le réecoute.
SOFT CELL: Même chose, découvert en même temps que les deux autres (avec BLANCMANGE, pour le volume 3?). Même si je préfère le OMD, il est possible qu'il soit même meilleur objectivement. Marc Almond est certainement d'ailleurs le personnage le plus intéessant de toute cette bande.
Bref, tu m'as donné envie de réviser le Huamn League, le Visage et le Soft Cell.
Merci, comme d'hab', je sais je me répète, pour ce long et détaillé commentaire.
SupprimerJapan ? J'adore, le cousinage avec Bowie (j'insiste) n'y étant évidemment pas pour rien. J'ai aussi parlé de l'influence de Roxy Music.
Tout d'accord pour OMD, Human League et DM tout d'accord !
Reste ton retour sur Visage et Soft Cell, en plus de la piqûre de rappel sur HM.
A+
Hello,
RépondreSupprimerPour John McGeoch, me concernant c'est avant tout dans Magazine. Magazine aurait dû figurer dans ton post, pour leur deux premiers disques. Je les ai entendus au Palace dans les années 80 et c'était vraiment superbe. John McGeoch on ne l'entendra plus en vrai, car il est malheureusement décédé bien jeune lui aussi. Merci pour to post, tu fais dans l'excellence mon ami.
Pour moi aussi c'est avant tout dans Magazine qui, à mon avis, n'a pas sa place dans la série, c'est de la new wave, pas de la synthpop (même en cherchant bien !).
SupprimerMerci du compliment.
A+