vendredi 22 janvier 2016

SynthPop III: Gloire ! (Deuxième Partie, 1982-1984)

On avnnce doucement mais sûrement arrivant dans ce qu'il est convenu d'appeler le pic de la période de gloire synthpop/néo-romantique soit le royaume du synthétiseur roi de la pop... Enjoie !

LeS HoMMeS De...
Duran Duran "Rio" (05/1982)
ou "Triomphe Arena Synth"

Après avoir conquis leur mère-patrie avec un premier opus de synthpop triomphante, c'est vers les Etats-Unis que se tournent les cinq larrons de Duran Duran en, malin qu'ils sont, modifiant leur son juste ce qu'il faut pour agréer avec la jeunesse d'outre-Atlantique. C'est Erwin (Forces Parallèles) qui nous évoque ce cas d'école d'opportunisme commercial dont découle un vrai succès artistique :
"Chez les DURAN on n’est pas des angliches moyens, on a un look, du talent, on sait utiliser nos instruments. Blam, mise en place d’une stratégie pour attaquer de front le marché US, peu sensible à la base à la synth pop pratiquée par les bellâtres. Tournages de vidéos efficaces mettant en valeur le look des éphèbes, Simon Le Bon et John Taylor se préparent à intégrer les rangs des sex symbols de ces folles années. Du coup, le package est incontestablement à la hauteur, l’image de la pochette est devenue un classique, il ne reste plus qu’à faire de même pour le contenu. Quatre singles vont être tirés de ce deuxième album. C’est un déferlement, un véritable débarquement pratiqué par les rosbifs en terre de l’oncle Sam, il faut asphyxier le billboard sous les singles, et ne pas relâcher la pression.
« My own way » a l’insigne honneur de sortir peu avant l’album, héraut des futurs fab five. Petite ritournelle sans prétentions majeures, le titre est certes dansant, mais peu flamboyant, et d’ailleurs la vidéo ne fait guère mouche sur MTV, principal vecteur des succès d’alors – Ouais on n’avait pas internet… Si si, on a réussi à survivre sans ! - . Pas découragés pour deux sous, les gravures de mode sortent leur deuxième single « Hungry like the wolf », plus new wave dans l’esprit avec cette petite rythmique de guitare si reconnaissable d’Andy Taylor qui sort en mai 82. Plus efficace, plus mélodique, le titre fait mouche et est aujourd’hui un des classiques du groupe, il atteint la 3eme place du billboard et est matraqué par MTV. Sur une compo du clavieriste Nick Rhodes sur une vidéo de Russell Mulcahy le désormais réalisateur préposé à toutes leurs créations flashy…
La dynamique se poursuit avec « Save a prayer », qui sera maintenu à l’écart de la première place du billboard par le méga hit « Eye of the tiger » des SURVIVOR, une chanson très axée sur les synthés, et dont la vidéo est un souvenir épique pour tous, tournée au fin fond du Sri Lanka. L’image « romantique » du groupe grandit peu à peu. Enfin, l’éponyme « Rio » à l’esprit beaucoup plus rentre dedans, est le dernier single de la livraison, vidéo filmée cette fois à Antigua dans les Caraïbes, on va pas s’emmerder pour si peu ! Un morceau bien agréable dont le refrain est un trademark pour les fans du groupe.
Cela dit, il n’y a pas que les singles, car l’opus contient ma chanson préférée des DURAN DURAN, il s’agit de l’atmosphérique « The chauffeur », une poésie musicale composée par Simon Le Bon avant de devenir chanteur du groupe, il y joue de l’ocarina lui-même, et on se souviendra du tonitruant refrain « Sing blue silver » de cette compo, qui donnera son nom à la tournée qui s’ensuivra. Pour le reste, « Last chance on the stairway » est bien sympa, malgré sa discrétion et la dynamique de « Hold back the rain » est toujours aussi agréable malgré les années. Toute cette jolie farandole de sons et de couleurs représente l’archétype du mouvement des nouveaux romantiques-synth pop de la new wave des eighties, soit un véritable pan d’histoire ! C’était la mode, eh oui !! On avait l’air débile ? Eh oui… Mais vous vous êtes pas regardés avec vos coupes de cheveux « plumeaux » les mecs, on en reparle dans 20 ans !
D’un point de vue musical, l’ensemble a plutôt belle allure, même si on ne le conseillera pas aux oreilles des djeuns des 2010. Pour ceux qui l’ont vécu en revanche, c’est le top be bop de ce qui existait à cet instant précis. D’un point de vue historique donc, l’importance de Rio est évidente sur l’évolution du genre.
"
Rien à ajouter si ce n'est que, vu les revivalistes tendances actuelles, je me désolidarise d'Erwin sur le conseil aux jeunes pousses, qu'elles se lancent !

1. Rio 5:33
2. My Own Way 4:51
3. Lonely In Your Nightmare 3:50
4. Hungry Like the Wolf 3:41
5. Hold Back the Rain 3:59
6. New Religion 5:31
7. Last Chance on the Stairway 4:21
8. Save a Prayer 5:33
9. The Chauffeur 5:13

Simon Le Bon – lead vocals; vibes on "New Religion"; ocarina on "The Chauffeur", acoustic guitar on "Save a Prayer"
Nick Rhodes – keyboards; sound effects; synthesizer, marimba, backing vocals on "Last Chance on the Stairway"
John Taylor – bass guitar, background vocals
Roger Taylor – drums, other percussion
Andy Taylor – guitar, background vocals
&
Andy Hamilton
- tenor saxophone on "Rio"

DURAN DURAN

aLPHaBeT STaRS
ABC "The Lexicon of Love" (06/1982)
ou "New Heroes"

Totalement de son temps, ayant bien vieilli ce pendant, le Lexicon of Love d'ABC est une galette qui fera mouche dans les charts et influencera moult formations plus ou moins cousines, le rayonnement du groupe dépassant le pré-carré de sa synthpop de compétition, comme va nous l'explique Francois Alvarez (Music Story) :
"Les cordes frémissent dans une intro inspirée de la musique classique, le rythme explose soudain avec une basse funky, des variations tout droit venues de Roxy Music ou de David Bowie donnent au titre son charme indélébile. « Show Me » est le premier titre imparable de The Lexicon of Love, album essentiel et précurseur de soul aux yeux bleus.
A peine remise des excentricités des nouveaux romantiques, de la préciosité de la mode pirate, l'Angleterre voit arriver ABC. Le groupe est inspiré de la Northern Soul et de ses hangars à danser, de l'attitude sophistiquée des rois du glam androgyne, des synthés sautillants de Visage et autres Spandau Ballet.
« Poison Arrow » entretient le plaisir et ouvre les portes du Top anglais à la 6ème place. Martin Fry, le chanteur, joue de sa voix capable de moduler sur des arrangements de cuivre cossus, sur des guitares suant la soul.« Tears are Not Enough » amours adolescentes ou garçons et filles se cherchent dans un pas de danse d'une soirée.
Pour « Valentine 's Day » ce sont les syncopes du xylophone qui donnent le ton, la carte postale de l'amour tourbillonne dans les éclats de lumière blanche. Mais « wow, wow, wow », tout le monde se lève pour l'immense et impérial « The Look of Love », qui a le look de l'amour ? Visiblement, l'arlequin de « Ashes to Ashes » recyclé sans vergogne dans le clip, Martin Fry n'imite pas que la mèche blonde et tombante de l'ancien Mince Duc Blanc.
« The Look of Love » se classe seulement No 4, The Lexicon of Love lui égrène son alphabet comme No 1 anglais du 3 au 23 juillet 1982. Produit par Trevor Horn, il annonce la dance musclée et ambigüe de Frankie Goes to Hollywood. The Lexicon of Love est un album de l'époque des show lasers, des boules à facettes, du poppers et d'un temps qui parie sur l'insouciance après les secousses du No Future. Grand album peut être pas, album marquant sans l'ombre d'un doute.
"
C'est dit et c'est bien dit et donc recommandé aux amateurs du genre, aux nostalgiques du spandex et aux jeunes-gens curieux de voir ce que leurs aînés ont tant aimé.

1. Show Me 4:02
2. Poison Arrow 3:24
3. Many Happy Returns 3:56
4. Tears Are Not Enough 3:31
5. Valentine's Day 3:42
6. The Look of Love (Part One) 3:26
7. Date Stamp 3:51
8. All of My Heart 5:12
9. 4 Ever 2 Gether 5:30
10. The Look of Love (Part Four) 1:02
Bonus
11. Theme from Man Trap 4:19

Martin Fry - vocals
David Palmer - drums, percussion
Stephen Singleton - alto and tenor saxophones
Mark White - guitars, keyboards
&
Mark Lickley - bass guitar on "Tears Are Not Enough", "Poison Arrow" and "The Look of Love"
David Robinson - drums on single/demo versions of "Tears Are Not Enough"
Anne Dudley - keyboards and orchestration
Brad Lang - bass guitar
J. J. Jeczalik - Fairlight CMI programming
Kim Wear - trumpet
Andy Gray - trombone on "Tears Are Not Enough"
Luís Jardim - additional percussion
Tessa Webb - female vocal lead on "Date Stamp"
Gaynor Sadler - harp
Karen Clayton - female speaking voice in "Poison Arrow"

ABC

SyNTH-HoLLiS
Talk Talk "The Party's Over" (07/1982)
ou "Avant la Mue"

Avant qu'Hollis ne s'éveille à ses propres ambitions, avant que Talk Talk devienne le véhicule du plus exceptionnel compositeur à être sorti de la scène synthpop/new romantic, The Party's Over, premier album d'un quatuor fun et frais mais pas sans quelques fêlures, est déjà une belle surprise.
Certes, avec le recrutement opportuniste du producteur de Duran Duran, les stars du moment, en la personne de Colin Thurston, on sait déjà à quelle sauce sonore tout ceci a été mitonné, de fait, claviers omniprésents, beats vaguement dansants, et batteries électroniques sont, sans la moindre surprise, le lot de The Party's Over. Oui, mais, Mark Hollis n'est pas Simon LeBon et, dès le Talk Talk d'ouverture, où le break piano/percussions n'est pas sans rappeler les agissements d'un certain Peter Gabriel, on sent que sous ce vernis synthpop de bon ton puisque c'est la mode, une écriture nettement plus fragile et délicate se cache déjà. Ok, le single star de la galette, un top 20 en leur mère-patrie, Today, a carrément mal vieilli et ne se déguste donc plus que comme une vignette nostalgique, mais ailleurs, de la chanson éponyme à l'ambitieux The Party's Over, aux premiers exemples de l'écriture solitaire d'Hollis pour celles qui sont définitivement les plus sensibles de l'opus (Have You Heard the News? et Candy, Mirror Man étant nettement moins intéressant) et assurément une piste qui ne fera que de se développer sur les quatre albums suivants de la formation.
Après ce premier essai encore maladroit, trop typique de son époque pour être tout à fait honnête aussi, perdant un de ses membres (le claviériste Simon Brenner) mais gagnant un producteur/co-créateur qui n'abandonnera plus le navire avant qu'il ne soit mis en cale sèche (Tim Friese-Greene) commencera, comme vous le savez, pas conquérir les charts à coups de singles irrésistibles (Such a Shame, It's My Life) avant de doucement glisser vers l'art-rock pour l'immense bénéfice de tous les mélomanes exigeants de la planète mais, ça, c'est une autre histoire qui, cependant, permet de mettre en perspective cette œuvre encore embryonnaire d'un génie en devenir.

1. Talk Talk 3:23
2. It's So Serious 3:21
3. Today 3:30
4. The Party's Over 6:12
5. Hate 3:58
6. Have You Heard the News? 5:07
7. Mirror Man 3:21
8. Another Word 3:14
9. Candy 4:41

Mark Hollis – vocals
Simon Brenner – keyboards
Lee Harris – drums
Paul Webb – bass guitar

TALK TALK

MiXiTé 1
Yazoo "Upstairs at Eric's" (08/1982)
ou "Waves of Synth"

Parti de chez Depeche Mode, pas encore à la barre du projet qui l'habite toujours aujourd'hui, Erasure, Vince Clarke se rapproche d'Alison Moyet (ex-The Vandals) et propose une très belle galette de synthpop.
Parce que l'addiction de Clarke pour les synthétiseurs analogiques déjà clairement décelée sur Speak & Spell de ses anciens collègues est, cette fois, nettement plus maîtrisée ce qui est évident dès l'énorme tube d'introduction, Don't Go, ou Kraftwerk rencontre la blue-eyed soul pour une entêtante mélodie menée tambours battants sur un beat electro à faire swinguer les petits blancs d'Albion. Il faut dire que l'assistance créative et la voix polyvalente, chaude et délicate d'Alison aide grandement à la tâche imposant Yazoo comme le concurrent n°1 d'un Eurythmics encore débutant (on peut, en fait, voix Yazoo un modèle dont s'inspireront Lennox et Stewart pour produire leur premier succès populaire, Sweet Dreams). Et comme le reste de l'album, d'un Bad Connection entrainant et joyeux, d'un Midnigh gorgé de soul électronique, d'un claustrophobe, froid et déstructuré In My Room, d'un tendre et caressant Only You,  du groove irrésistible d'un Tuesday à l'absolue beauté du planant Winter Kills, est une fiesta de tous les instants des possibles d'un duo en grosse inspiration, il n'en faut pas plus pour confirmer que l'excitation critique et populaire de l'époque était bel et bien justifiée et qu'en plus Upstairs at Eric's, quoique qu'absolument typique de ce qu'on imagine d'un album de synthpop de la première moitié des 80s, a admirablement résisté à l'usure des ans.
Un second album suivra l'année suivante, You and Me Both, pas tout à fait aussi réussi mais presque, avant que le duo ne se sépare pour incompatibilité relationnelle (Alison voulait un grand ami, Vince est du genre froid et distant, pas une bonne combinaison). Reste cet opus débutant, et triomphant !, qu'on n'a de cesse de recommander à tous ceux qui souhaitent entendre le meilleur de la synthpop.

1. Don't Go 3:08
2. Too Pieces 3:14
3. Bad Connection 3:20
4. I Before E Except After C 4:36
5. Midnight 4:22
6. In My Room 3:52
7. Only You 3:14
8. Goodbye 70's 2:35
9. Tuesday 3:22
10. Winter Kills 4:06
11. Bring Your Love Down (Didn't I) 4:40

Alison Moyet – vocals, piano
Vince Clarke – instrumentation
&
Daniel Miller
– additional production and noises on "Don't Go", "Too Pieces", "In My Room", "Only You" and "Situation"
Eric's mum – extra chit-chat on "I Before E Except After C"
D. Davis – extra chit-chat on "In My Room"

YAZOO

HeRoiC
Simple Minds "New Gold Dream (81-82-83-84)" (09/1982)
ou "Heureux les simples d'esprit"

Plus sombre que les collègues synthpop mais définitivement cousins, le Simple Minds de 1982, le sommet de la formation de l'avis de votre serviteur, est une exceptionnelle machine à rêves et à cauchemars que va nous évoquer Raven (Guts of Darkness) :
"Une bouffée d'air pur. Un peu comme dans les publicités pour désodorisants 'fraîcheur marine', mais sans les dégénérescences cancérigènes.
Simple Minds, adolescents nocturnes voire inquiétants, ont mis de la couleur dans leur ciel, leur cold wave a depuis quelques temps rosi, et les réverbères de leur quartier ont éclos. "Car les réverbères sont des fleurs et les concubins s'enlaçant à leur pied les neveux de la Lune" (Robert Burns). Les mélodies sont reines dans New Gold Dream.
La production aussi (parmi les premières armes de Peter Walsh, qui sera rien de moins que l'habilleur en charge sur les Scott Walker de Climate Of Hunter / Tilt / The Drift). La structure post-punk se fond parfaitement dans cette chair synth pop qui épouse délicatement leur forme abrupte, comme des doigts dans une femme. Guitares d'un cristallin policier, basse bien nourrie, batterie drue comme le ressac, qu'un généreux limon de synthétiseurs vient couvrir, menés par un Jim Kerr dont on ne sait trop s'il est plus Bowie ou plus Ocasek mais qu'au final peu nous chaut tant sa flanelle vocale enchante nos cochlées. Comme dirait mon ami Pat Bateman, "le groupe a indéniablement trouvé sa voie, commercialement et artistiquement", et même si New Gold Dream ne fait jamais partie des deux ou trois disques régulièrement cités comme le sommet de Simple Minds, il reste rigoureusement indispensable et je contre-attaquerais sans hésiter le cinglant dédain de mon cher collègue Progmonster à son égard (cf sa chronique de Reel to Real Cacophony), en érigeant New Gold Dream comme leur chef d'œuvre - du moins, leur album le plus gracieux et intense émotionnellement parlant. Je n'hésiterais pas à parler de synthèse concernant ce suprême de new wave. "Synthèse" est un terme qui sied parfaitement à cette collection de slows moirés, dont les moments d'accalmie sont parfois proche du point d'évaporation "publicité pour eau minérale", voire coquille vide, au vu des quelques divagations instrumentales aseptisées et pas forcément indispensables qui heureusement n'y tiennent un rôle que secondaire. Un peu comme les métaphores onaniques dans mes chroniques si vous préférez.
La tête d'affiche de New Gold Dream reste cette aura romantique aveuglante, qui excuse bien des sirops et des écumes. Même le feeling pompier et douteux d'un "Glittering Prize" qu'on aurait pas vraiment regretté. Car c'est l'émotion qui domine ici, et qui se lance vaillamment à l'assaut de notre panthéon 80's, telle la Vierge à l'épée dans un champ de roses fanées fouettées par les alizés de la Mélancolie... L'introduction parle d'elle même (même si, hélas, elle est aussi le climax et que par conséquent tout ce qui suit sera forcément moins intense) : "Someone Somewhere (in Summertime)" happe l'auditeur dans sa grandiloquence turquoise hallucinée, transcendée par un Jim Kerr aux abois, probablement dévasté par une perte sentimentale aussi regrettable que lycéenne, un Kerr qu'on devine dans le studio agenouillé au centre d'un cercle de bougies parfumées, les bras tendus vers le ciel et les yeux noyés de larmes... Une chanson belle à en crever, tant la mélancolie, la nostalgie y brûlent et affleurent de partout. "Hunter & The Hunted" (finissant sur ce solo de synthétiseur très pink floydien signé Herbie Hancock) et "King Is White and in the Crowd" viendront rappeler cette noblesse dans le fuchsia sentimental et cette générosité mélodique des écossais en fin d'album, tout simplement magique, et au milieu un titre comme "Big Sleep" fera la transition idéale pour ceux qui furent éblouis par Empires & Dance et le doublé Sisters / Sons. Cette new wave coule comme le Clyde dans les Lowlands, elle est naturelle, minérale plus que synthétique. Synthèse, pourtant. Synthèse du nouveau romantisme alors en vogue, qui parvient ici au point de patine et de crémeux ultime, ce moment crucial où la glace était pas encore complètement du sucre candi, juste avant que ne débarquent des atrocités mutantes avec des noms comme Kajagoogoo. Et synthèse de paroisses pas forcément faites pour s'apprécier : les amateurs de pop sophistiquée aux arrangements classieux, les gothiques tolérants au glucose, les ex-punks mariés-deux-enfants, les midinettes mouillant sur Duran Duran... et, j'en mets mon gant pur agneau griffé Hermès à couper, les gutsiens, qui savent toujours différencier le cosmétique de la beauté (n'est-ce pas).
Voici la new wave que j'écoute quand je suis d'humeur chose, quand je vaque à mes aubes incertaines, celle qui résonnera le jour où ma Lady Di s'en ira déguster d'autres piliers... La new wave rassurante et transcendante d'un automne dont les pluies minces ne finissent jamais de chuter et dont les mauves remembrances illuminent mon cœur gorgé de regrets. À jamais."
Et vous hésitez encore ?

1. Someone Somewhere in Summertime 4:36
2. Colours Fly and Catherine Wheel 3:49
3. Promised You a Miracle 4:28
4. Big Sleep 5:00
5. Somebody Up There Likes You 5:02
6. New Gold Dream (81-82-83-84) 5:39
7. Glittering Prize 4:33
8. Hunter and the Hunted 5:55
9. King Is White and in the Crowd 7:00

Jim Kerr - lead vocals
Charlie Burchill - guitars and effects
Michael MacNeil - keyboards and effects
Derek Forbes - bass guitar
&
Mel Gaynor
- drums on "Someone Somewhere in Summertime", "Big Sleep", "New Gold Dream (81-82-83-84)", "Glittering Prize", "Hunter and the Hunted", and "The King is White and in the Crowd"
Mike Ogletree - drums on "Colours Fly and Catherine Wheel", "Somebody Up There Likes You", and "New Gold Dream (81-82-83-84)"
Kenny Hyslop - drums on "Promised You a Miracle"
Sharon Campbell - girl's voice on "Colours Fly and Catherine Wheel" and "Glittering Prize"
Herbie Hancock - guest keyboardist on "Hunter and the Hunted"

SIMPLE MINDS

MiXiTé 2
Eurythmics "Sweet Dreams (Are Made of This)" (01/1983)
ou "Rêve doré"

Après la courte aventure des Tourists, Dave Stewart et Annie Lennox continuent en duo. En 1981, ils sortent un premier album, le peu concluant In the Garden, avant d'enfin trouver la formule avec leur second opus, Sweet Dreams (Are Made of This) et le reste, comme on dit, is history.
La formule ? Transcender une synth-pop alors en vogue en y incluant une bonne dose de soul, bien vu !, et de féminité, forcément, et ainsi générer une mouture originale et, on le verra, décisive, d'un genre confiné à la prude Albion et à des explorations majoritairement masculines. C'est tout simple en fait, il suffisait d'y penser, et d'avoir les armes pour fourbir tel arsenal. Evidemment, sans bonnes chansons, tout ceci resterait un vœu pieux mais les bonnes chansons, justement, sont là et propulsent le deux d'aspirants vers les sommets des charts mondiaux avec d'abord le morceau titre de la galette auquel il fut alors impossible de résister. Mais ce n'est pas tout. Sur la foi de cette excellente saillie, moult autres sucreries qui filent droit au but et aux chœurs d'auditeurs qui n'en croient pas leurs oreilles. Des exemples ? L'introductif Love Is a Stranger déjà, une excellente façon d'installer l'esthétique chic et pop et pas idiote du duo, I've Got an Angel, où Lennox déploie tout le potentiel de son impressionnant organe, The Walk, qui a tout d'une réponse aestrogènée au mâles du mouvement en plus d'un catalogue de tous les trucs de production du père Stewart, ou la longue ballade rampante qui clôt l'album d'origine, This City Never Sleeps. Et encore plus dans la version bien remasterisée et généreusement bonussée proposant quelques douceurs supplémentaires telles qu'une jolie reprise du Satellite of Love de Lou Reed ou l'inédit Home Is Where the Heart Is, ou de plus accessoires tels les deux remixes des deux tubes de l'opus.
Sweet Dreams (Are Made of This), la chanson et l'album, contribueront largement à installer, durablement qui plus est, un duo qui s'est bien trouvé parmi le best of d'années 80 souvent décriées mais qui, présentement, apportent leur eau au moulin de la pop musique, toutes époques confondues. Et dire qu'Eurythmics feront encore mieux, la même année avec Touch, à peine croyable !

1. Love Is a Stranger 3:43
2. I've Got an Angel 2:45
3. Wrap It Up 3:33
4. I Could Give You (A Mirror) 3:51
5. The Walk 4:40
6. Sweet Dreams (Are Made of This) 3:36
7. Jennifer 5:06
8. This Is the House 4:56
9. Somebody Told Me 3:29
10. This City Never Sleeps 6:33
Bonus
11. Home Is Where the Heart Is 3:03
12. Monkey Monkey 4:14
13. Baby's Gone Blue 5:15
14. Sweet Dreams (Are Made of This) (Hot Remix) 5:17
15. Love Is a Stranger (Coldcut Remix) 7:18
16. Satellite of Love 4:37

Annie Lennox - vocals, keyboards, synthesisers, flute
David A. Stewart - guitar, keyboards, synthesisers, programming, backing vocals
&
Robert Crash
- guitar, e-drums, synth, robotic vocals
Green Gartside - guest vocal duet on "Wrap it Up"
Dick Cuthell - trumpet
Adam Williams - bass, synthesiser
Andy Brown - bass
Reynard Falconer - synthesisers
John Turnbull - guitar

EURYTHMICS

TWiNS DeLuXe
Thompson Twins "Quick Step and Side Kick" (02/1983)
ou "Lords of the Synth-Dance"

Pour les Thompson Twins qui passeront à la postérité, tout part en fait d'un single de leur second album ayant réussi à se hisser jusqu'à la première place des charts dance étatsuniens, In the Name of Love, enregistré avec un spécialiste du genre, Thomas Dolby. Décidant de poursuivre sur cette voix jusqu'alors inhabituelle pour le groupe, le leader naturel de la bande, Tom Bailey garde les deux membres les plus compatibles avec sa vision, Alannah Currie et Joe Leeway pour réaliser la conversion des new-waveux en new romantics synthpop.
Et c'est à Quick Step & Side Kick que revient l'honneur et l'avantage d'étrenner le néo-trio en ses nouveaux habits de conquérants d'une jeune génération amoureuse de beats dansants, de synthétiseurs omniprésents et de mélodies, les refrains en particulier, mémorables, diablement accrocheurs. Produit par Alex Sadkin, qui a travaillé avec Bob Marley ou Joe Cocker mais surtout Grace Jones (d'ailleurs présente sur une des pistes de l'opus présent) dont il a réalisé la mise en son des trois albums des 80s débutantes et collaborera bientôt avec Duran Duran (Seven and the Ragged Tiger), l'album est dans de bonne mains. Et les compos me direz-vous, elles sont à l'avenant, clinquantes, pimpantes, d'un optimisme qu'on a, aujourd'hui, peine à comprendre sauf à avoir connu de près le triomphe consumériste à épaulettes et crinières crêpées d'une première moitié des années 80 d'Angleterre pas encore pourries par Miss Maggie et ses embrouilles libérales. Bref, les Thompson Twins font de la musique fun et sautillante qu'il ne faut surtout pas tenter de sur-analyser, elle n'est pas faite pour ça.
Et donc, sans rentrer dans le détail des titres mais en vous assurant que c'est une fiesta de tous les instants pour les amateurs du genre, on ne peut que recommander Quick Step & Side Kick, une entière réussite de synthpop certes un poil décérébrée mais tellement jouissive...
 
1. Love On Your Side 4:25
2. Lies 3:12
3. If You Were Here 2:55
4. Judy Do 3:47
5. Tears 5:02
6. Watching 3:58
7. We Are Detective 3:05
8. Kamikaze 3:55
9. Love Lies Bleeding 2:49
10. All Fall Out 5:26

Tom Bailey - vocals, synthesizer, drum programming
Alannah Currie - xylophone, percussion, vocals
Joe Leeway - congas, synthesizer, vocals
&
Boris Williams
- cymbals on "If You Were Here" & "Tears"
Grace Jones - background vocals on "Watching"
Monte Brown - guitar on "Watching"

THOMPSON TWINS

uN ouBLié
Howard Jones "Human's Lib" (03/1984)
ou "les couleurs d'Howard"

Vous connaissez l'histoire par cœur, une bonne petite gueule avec la coupe et les nippes à l'unisson, quelques chansons infectieuses et immédiates, les arrangements et la mise en son qui va bien pour l'époque de sa conception, il n'en fallut pas plus pour imposer un jeune inconnu, Howard Jones, comme un des stars montantes d'années 80 britanniques débutantes où tout va bien et tout le monde veut s'amuser.
Or donc, Howard Jones est un cas d'école de la synthpop en plus d'un artiste qui disparaîtra avec la mode faute, sans doute, d'avoir su se renouveler à temps. Pour l'heure, sur un premier album enregistré quasiment en solitaire (deux saxophones sur Pearl in the Shell et basta mais on n'est pas pour autant chez Rémy Bricka !), le petit prince New Romantic étale un vrai beau talent de compositeur pop bien servi par la production hi-tech d'un Rupert Hine qui sort à peine de l'album de renaissance de Tina Turner, Private Dancer, offre toutes ses capacités au jeune anglais. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec des chansons aussi addictives que les deux singles stars de l'opus (What Is Love?, et New Song, cette dernière confiée à la console de Colin Thurston, ex-adjoint de Tony Visconti) mais aussi quelques belles pièces de complément (Hide and Seek, Conditioning ou Pearl in the Shell), on est généreusement servi. Alors certes, parce qu'Howard à son style et ses tics, peut-être aussi parce qu'il est seul et que la musique, voyez-vous, c'est à un art qui profite au partage, et tout ceci tourne un peu en rond dans son petit monde où, accueillant et coloré comme pas deux (malgré l'austérité de la pochette), le sieur Jones sait nous inviter. Reste à savoir si, une trentaine d'années après sa sortie, Human's Lib a aussi bien tenu le choc que les meilleurs représentants du genre et, là, il faut reconnaître que l'album sera plutôt à réserver aux nostalgiques qui seraient passés à côté de ce gars-là qu'à une plus jeune génération qui, même amoureuse de son rétro, risque de trouver cette musique bien datée.
Bref, Human's Lib, une réussite malgré les limites précitées, n'est pas le plus grand album du genre mais, indéniablement, un efficace "shoot" de techno-pop qui amènera un sourire béat et un peu idiot, normal, les années 80 quoi !, sur tous les visages des amateurs de la chose. Et puis, Howard, pour cet  album surtout, mérite bien qu'on le sorte du quasi-total anonymat où il se trouve chez nous alors que, tout de même, son art est nettement plus performant que, au hasard, les affreux Partenaire Particulier. Allez, zou !, je vous l'emballe et on n'en parle plus !

1. Conditioning 4:32
2. What Is Love? 3:45
3. Pearl in the Shell 4:03
4. Hide and Seek 5:34
5. Hunt the Self 3:42
6. New Song 4:15
7. Don't Always Look at the Rain 4:13
8. Equality 4:26
9. Natural 4:25
10. Human's Lib 4:03
Bonus
11. China Dance 3:49

Howard Jones – synthesizers, keyboards, vocals, drum machines
&
Davey Payne
, Stephen W. Tayler – saxophone on "Pearl in the Shell"

HOWARD JONES

GeRMaNie, auSSi !
Alphaville "Forever Young" (09/1984)
ou "Das Techno-Pop"

Certes, la synthpop des 80s naissantes est principalement britannique, il y a cependant des continentaux, des teutons en l'occurrence, qui suivent le rythme et concurrencent franchement les sujets de sa gracieuse majesté sur leur propre terrain, shocking ! On pense évidemment à Alphaville dont on va laisser Realmean (musicwaves.fr) nous parler plus avant :
"Comment ouvrir le ban sur l’un des emblèmes de la scène pop des années 80 ? Et qui plus est, toujours en activité à l’heure d’aujourd’hui ? Alphaville, formation germanique qui fera d’emblée le choix stratégique de l’anglais pour ses vocalises, s’installe résolument dans un registre synthpop qui ne se démentira guère, tout au long de la discographie. Sa musique sera sans détour accusée d’accointances avec la Disco-pop, et les sacro-saints commandements de la bande FM. Et il est vrai que si bon nombre d’artistes à cette époque ont assez vite évolué vers le Rock, Marian Gold, Bernhard Lloyd (et Ricky Echolette, remplaçant Frank Mertens aussitôt après ce premier album) auront maintenu le cap d’un writing fougueusement épique et d’une sonorité décapée au blanc d’Espagne. Ne cherchez pas ici les assauts rocailleux de guitares punk ou autres psychotropes hallucinogènes de six cordes à la Pink Floyd… Ce serait peine perdue.
Alors, en quoi consiste la recette du succès ? La réponse tient en une phrase : le vocal impérial de Marian Gold, proprement habité par la passion, capable de couvrir une gamme tonale exceptionnelle, et une qualité de composition et d’arrangements tout bonnement sidérante. Dès les premiers moments de 'Victory Of Love', on s’aperçoit que le credo des Allemands n’est pas celui d’une synthpop de ritournelles kilométriques. En s’attardant sur 'To Germany With Love', on finira subjugué par le chassé-croisé de la batterie, des vocalises, de claviers fantomatiques et de bruitages aux accents épouvantés. Et qui aura oublié le tubesque et sentencieux 'Big In Japan' (s’étant très rapidement classé n°1, ou dans les premières places de la plupart des charts européens), ou encore la mélodie du titre éponyme, clôturée d’un cérémonial de cuivres parmi les plus célestes que le genre musical ait pu compter ? Ce slow mythique fut également (et superbement) décliné en version Dance, et excusez du peu, maxi 45 tours, pour le plus grand bonheur des aficionados de rythmiques disco.
L’album ne tarira plus de talents mélodiques et sonores, passant par le bien nommé 'Sounds Like A Melody', alliant tous les points forts et déchaînant un véritable déluge de sensations symphoniques, jusqu’au très éclairé 'Jet Set', un splendide élan festif, mais tout en finesse narrative, jonglant sur la multitude de registres vocaux de Marian Gold.
S’il fallait émettre une réserve ? On pourrait notifier le formatage de la rythmique, très uniforme, et affublée par ailleurs d’une sonorité un peu sèche, façon boîte à rythme. Ce qui limitera l’appréciation mais, à l’image (et aux paroles !) du diluvien 'Fallen Angel', (comprendre, en terme d’emphase romantique), la musique de "Forever Young" est une pluie d’émotions addictives et euphorisantes : She’s an invader, She’s from another world… Les clips ont certes pris un petit coup de vieux, mais quelle farouche vitalité dans cette musique… Jeune pour toujours
!"
Forever Young qu'il disaient... Pari gagné ? Ja

1. A Victory of Love 4:14
2. Summer in Berlin 4:42
3. Big in Japan 4:43
4. To Germany with Love 4:15
5. Fallen Angel 3:55
6. Forever Young 3:45
7. In the Mood 4:29
8. Sounds Like a Melody 4:42
9. Lies 3:32
10. The Jet Set 4:52

Hartwig Schierbaum: Vocals
Bernhard Gößling: Keyboards, programming
Frank Mertens: Keyboards
&
Ken Taylor
: Bass
Curt Cress: Drums, percussion
Wednesday, Gulfstream, The Rosie Singers, The Claudias: Backing vocals
Deutsche Opera: Strings/string arrangements

ALPHAVILLE

9 commentaires:

  1. SynthPop III: Gloire ! (Deuxième Partie, 1982-1984)

    Duran Duran "Rio" (05/1982)
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    ABC "The Lexicon of Love" (06/1982)
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    Talk Talk "The Party's Over" (07/1982)
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    Yazoo "Upstairs at Eric's" (08/1982)
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    Simple Minds "New Gold Dream (81-82-83-84)" (09/1982)
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    Eurythmics "Sweet Dreams (Are Made of This)" (01/1983)
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    Thompson Twins "Quick Step and Side Kick" (02/1983)
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    Howard Jones "Human's Lib" (03/1984)
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    Alphaville "Forever Young" (09/1984)
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  2. Je ne me sens pas très concerné par ce style musical. À l'époque, j'avais bien aimé Edith Nylon qui n'a jamais eu le succès qu'elle méritait.

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    1. Ah Edith Nylon, c'était. Petit groupe de lycéen parisien d'origine libanaise, la fabuleuse Edith ayant opté pour du marketing corporate au lieu de la musique. 6 à 7 Vinyls au compteur (resorti en 2/3 CDs), mais seul le premier était vraiment réussi et novateur (avec paroles en gaulois). Mais bon les groupes présentés par le zornophage sont d'une autre dimension, il faut aussi le reconnaitre

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    2. @ Keith,
      Je me doute que tout ceci n'est pas franchement ta tasse de thé... Serre les dents, la suite arrive !

      @ musicyoucan
      De ton avis pour Edith Nylon du peu que j'en connais. Mais c'est vrai que mon exploration, pour le moment, manque de nationaux... Ca viendra.

      Merci pour les commentaires, messieurs.

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    3. Merci de ton merci cher Zornophage :-)
      Edith Nylon, Taxi Girl, Mathématiques modernes, Jacno et les stinky toys, etc me semblent un bon échantillon de ce qui se faisait à cette époque révolue. Mais je ne suis pas un spécialiste de ce type de musique. Bonne suite et encore merci

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    4. Je n'en suis pas spécialiste non plus, en fait... C'est sans doute pour ça que la sélection est plutôt mainstream, d'ailleurs...

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  3. Bon, là, on est en plein cœur de ma découverte du début de la musique. Un temps où j’écumais les radios FM encore naissante et où je façonnais mes gouts. Et effectivement, c’est ce qui a commencé à attirer mes oreilles, avant de les affiner sur des choses moins artificielles. Bref, toutes mes années collèges…

    Au final, j’ai très peu de nostalgie sur cette musique qui ne me parle plus vraiment. Elle devrait pourtant, mais non. J’ai même récupéré il y a quelques années certains de ces albums il y a quelques années par curiosité (ABC et Rio que je ne connaissais pas à part quelques titres). Ces deux derniers ont toujours été un peu froids pour moi. C’est par contre bien foutu, je trouve que le Duran Duran a mieux vieilli qu’ABC mais qu’ABC est mieux « écrit ». Mais Rio contenait quelques uns des premiers titres de mes K7 que je considérais comme vraiment à mes goûts personnels (avant je faisais des K7 pour que mes parents puissent passer de la musqiue quand on avait des invités, or ces K7 là, je ne les passais plus en "soirée" mais pour moi au casque).

    Donc oui, j’avais des titres de tout ça sur mes K7, j’avais une radio qui ne cessait de passer des titres d’Howard Jones, Thompson Twins (hey, y avait le futur batteur de Cure !), Heaven 17. Au final, c’est certainement Eutythmics et ce Simple Minds qui ont le mieux vieilli. Je réécoute d’ailleurs encore New Gold Dream, j’aime l’alchimie qu’ils ont ici, un plaisir d’ailleurs plus lié au son qu’aux chansons elles-mêmes. Pour Simple Minds, c’est d’ailleurs le début de la fin (Sparkles in the Rain reste encore décent avec une moitié de l’album).

    Sur les listes précédentes, tu aurais pu mettre Cabaret Voltaire et Fad Gaget. Sur celle-ci, tu aurais pu aussi mettre les débuts de Tears For Fears, Propaganda (peut-être de 1985 ?) et Blancmanger (que, si tu ne connais pas, mérite d’être redécouvert car franchement il y a des titres vraiment excellents et je dirais meilleur que la plupart de ceux présentés ici) qui peuplaient aussi mes premières K7 enregistrées à partie de ses radios.

    Mais tu as vraiment réussi à réunir plein de noms que je mettais inconsciemment moi aussi dans le même sac. Il y a une dizaine d’années, je m’étais fait une anthologie 80’s des titres (elle tient sur 1 DVD avec des qualités mp3 très médiocres), avec plein de sous-répertoire (Indie, Pop-Rock, New Wave, Electro-pop, House, Top50, et même un qui s’appelle grosse Daube dont j’assume pour la plupart des titres le goût douteux ^-^). C’est là où j’avais découvert que ma nostalgie pour ces groupes n’existait plus. Allez, un ou deux titres d’eux, bien choisi, ça passait, mais pas plus. Pour ma part, en termes de nostalgie, j’ai plus d’affinités aujourd’hui avec d’autres groupes qui ont eux aussi utilisé eux aussi pas mal de synthé, comme les Psychedelic Furs, The Church, The Cure, New Order, les Stranglers, ou des groupes de Série B comme les Comsat Angels, Dance Society de ces années 83-84, que cette vague electro-neoromantiques. C’est un mouvement qui a beaucoup flirté avec le mauvais goût, même si tu as choisir le meilleur pour l’éviter, il n’en reste pas moins qu’ils restent tous très secondaires… surtout ceux-ci (et personne n‘aurait mis kopek sur Talk Talk pour parier sur ce qu’ils sont devenus à partir ce disque). Et Dieu merci, tu n’auras pas mis Modern Talking (je crois que cela été le premier groupe que j’ai vraiment détesté, le truc où il n’y avait aucune chance de m’intéresser si on osait me dire qu’on les aimait !)

    A la limite, aujourd’hui, en termes de nostalgie, je préfère écouter le bon vieux disco italien qui peuplait le Top50 (et qui allait tant inspirer le son de Low Life de New Order) qui lui ne se prenait bien moins au sérieux (du moins je l’espère). Mais tous ces groupes ont pourtant formé une partie de ma grammaire musicale. On ne choisit pas ses sixities ou son punk… Par contre, j’ai eu la chance que l’esprit punk n’était pas encore éteint pour m’ouvrir les oreilles sur de toutes autres choses.
    Voilà, tu as une page de ma petite histoire... qui ne me rajeunit pas...

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  4. Je veux que Soft Cell s'en sort bien !
    Pour le reste, n'hésite pas à me faire des rapports d'écoute.
    Merci de ton passage.

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