samedi 15 juin 2013

Bonus "pictural"

Deep Purple "ST" (1969)
ou "...avant le ravalement de façade"

Parce qu'il y a la pochette empruntée au Jardin des Délices de Hieronymus Bosch (l'enfer, évidemment !), parce qu'il y a aussi le titre The Painter, et parce qu'il y a enfin l'alibi d'examiner la Maison Pourpre avant son ravalement de façade (aka l'arrivée de Gillan et Glover qui changera tout ou presque), il n'était que trop tentant de relier cet album au thème "peinturier" de Sorgual. Grillé sur la ligne par les Dandy Warhols, voilà ce que vous auriez pu avoir hier.

Le titre peu prêter à confusion, Deep Purple de Deep Purple n'est pas le premier album de Deep Purple, c'est le troisième. Ce n'est pas même celui de la redéfinition du son, ça viendra l'an suivant avec In Rock quoique les germes en soit ici identifiables. En fait, Deep Purple III ou 1969, pour préciser, c'est la fin d'une idée du groupe, une petite mort avant une belle grande renaissance.

Evidemment, Rod Evans n'est pas Ian Gillan dont les feulements, cris suraigus et l'énergie (hard) rockante feront bientôt la différence. Et Deep Purple est encore très proche de vouloir devenir le Vanilla Fudge/Iron Butterfly anglais, cependant, cet éponyme mérite qu'on s'y repenche à l'aulne des évènements et du parcours qui suivra. Mis en cette perspective historique, on y redécouvre une galette où Ritchie Blackmore a sérieusement monté les potards et aiguisé son jeu, où Jon Lord fait de mieux en mieux gronder son Hammond B3, où Ian Paice, égal à lui même, martèle les peaux et les cuivres de toute l'énergie de sa jeunesse et où les deux futurs sortants ne déparent pas, même si on sait, maintenant, où iront leurs successeurs et ne peut s'empêcher d'imaginer ce que le line-up classique aurait fait du présent ouvrage (comme sur la reprise de Donovan, Lalena, où entend quasiment Gillan qui pousse au portillon). En l'occurrence, c'est donc un Deep Purple le cul entre deux chaises qui s'avance, encore assez progressif, comme sur la très réussie suite orchestrale en trois partie (April), et pourtant déjà débordant de l'énergie proto-Metal qu'il n'aura de cesse de développer dans la première partie des années 70 (voir The Painter ou Bird Has Flown).

Avec un ensemble de compositions de belle facture, et les réservations énoncées plus haut, Deep Purple, l'album, est une étape essentielle dans la progression d'un groupe destiné aux sommets mais, aussi, une galette réussie d'un hard rock progressif typique de ces sixties finissantes. Et une addition à n'en pas douter bienvenue aux collections de ceux appréciant ce genre de musique et la formation qui la commet avec talent si pas encore une vraie personnalité affirmée. Recommandé, quoiqu'il en soit.


1. Chasing Shadows 5:34
2. Blind 5:26
3. Lalena 5:05
4. Fault Line 1:46
5. The Painter 3:51
6. Why Didn't Rosemary? 5:04
7. Bird Has Flown 5:36
8. April 12:10
Bonus
9. The Bird Has Flown 2:54
10. Emmaretta 3:00
11. Emmaretta (BBC radio session; 16 January 1969) 3:09
12. Lalena (BBC radio session; 6 June 1969) 3:33
13. The Painter (BBC radio session; 6 June 1969) 2:18


Ritchie Blackmore - guitar
Rod Evans - lead vocals
Jon Lord - organ, keyboard, backing vocals
Ian Paice - drums
Nick Simper - bass, backing vocals


Bonus du bonus, une chanson de Don McLean dédiée à Vincent Van Gogh :

Don McLean "Vincent (Starry Starry Night)"

6 commentaires:

  1. En Purple Fan de la première heure et de toutes leurs épopées j'adhère.
    On a trop tendance à commencer avec In Rock...
    Et avant, on ne les oublie que trop.
    Cet album est excellent.
    Merci

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    1. On a trop tendance parce que le line-up avec Gillan est l'extrême éclate. J'ai remarqué que beaucoup reviennent sur ces albums archéologiques et plus précisément sur celui dont il est question aujourd'hui... Un peu comme les Thin Lizzy en trio parce qu'il y a un charme particulier.

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  2. Salut
    J' l' ai déjà bien sure et grâce a ton post cet album sera ma première écoute de la journée

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  3. J'adore les premiers et me suis vautré avec le dernier ... beau rappel.

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    1. Il est sympa le dernier. Faut pas en demander plus à des vieux... Quoique, le Black Sabbath... J'y reviendrai ! ^_^

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