dimanche 30 juin 2013

Quel bazar !

Michel Fugain et le Big Bazar "Fugain et le Big Bazar N°2" (1973)
ou "Pompompidou ! hippie hippie hourah !"


C'est à l'occasion du Grand Jeu, faisant écho de ma recherche de Monsieur Bernard, que je me vis honoré d'un lien vers une intégrale des années Big Bazar de Michel Fugain.

Comme j'aime bien écouter une chanson en contexte (ladite intégrale est un beau bordel qui mélange les 4 albums sans ordre ni chronologie), j'ai réordonné l'album N°2 où, justement, se trouve le fameux Monsieur Bernard. Et c'est un bel album de chanson française 'hippisante' des années 70. Avec les limitations du genre mais surtout ses forces.

Déjà, les chansons. Elles sont bonnes. Fugain y apparait comme un doux anar qui, barbu et chevelu et entourés d'une belle bande de zigotos (jusqu'à 35 sur scène, Funkadelic variété ou proto-Bérus...), et ça chante, ça danse, ça rit... Pas bien méchant tout ça, pas de quoi effrayer le bourgeois, juste assez "edgy" pour encanailler les raouts consensuels de Maritie et Gilbert Carpentier.

Parce que cette musique colorée et festive, parfois nostalgisante mais sans excès, est avant tout destinée à faire passer un bon moment à l'auditeur même quand elle est (gentiment) politique (Le Chevalier des Causes Perdues, Les Gentils Les Méchants, Bravo Monsieur le Monde). Elle est aussi idéale pour réunir tonton René et la petite Emeline, 5 ans, autour de légèretés sucrées et pétillantes (La Fête, Monsieur Bernard) particulièrement réussies. Et tout ça est bien arrangé, bien joué, bien produit, du bon boulot de bons professionnels, assez loin de l'image bordélique et bohème que j'en avais gamin, et que j'appréciais.

Bref, c'est un bon petit album qui fonctionne d'autant plus que l'été, les vacances, quoi !


1. Tout va changer 3′43
2. La fête 3′00
3. Ainsi va la vie 2′32
4. Là-bas dans les îles 3′02
5. Le chevalier des causes perdues 2′36
6. Les gentils, les méchants 2′00
7. Le roi d’argot 3′09
8. Monsieur Bernard 2′33
9. Vol 00 2′50
10. Bravo, Monsieur le Monde 3′02
11. Chante… 3′10
12. Jusqu’à demain peut-être 3′23


7 commentaires:

  1. J'adore cette époque, ce chanteur, ce qu'il a apporté en matière de nouvelle récup' musicale (Tom Jobim...) et surtout cette nouvelle "école" du spectacle, entre cirque (oui, oui...), et comédie musicale, tout ça sur sujets anars hippisants (en effet) et traités avec désuétude joviale.
    Bref, Fugain c'est tout de même un modèle à la française, très pro, un énorme travail collectif qui, génération oblige, redeviendra centré sur son leader.
    Un artiste au franc parlé aujourd'hui qui ne mâche pas ses mots sur la déviance téléréalité, sur la dégénérescence du métier, sur la santé de la chanson en France.
    Bref, gros respect pour cet homme qui a su traverser les décennies en restant tout de même fidèle à ses engagements initiaux (c'est pas lui que tu verras dans les croisières aux côtés de Hervé Vilard et Frédéric François...).
    Il a laissé de sacrés tubes dont un qui m'est fétiche "Je n'aurais pas le temps", l'un de mes incontournables du piano bar et "Viva le Vida" / "Une belle histoire" qui à chaque fois que tu les jouent sont sur les lèvres du public, de 07 à au moins 77 ans...
    Merci d'oser, comme d'hab...

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    1. Il a a quand même un petit côté aigri et pédant aujourd'hui, le Fugain.
      Sinon, ben oui, j'ose les grands écarts... Et ce n'est pas près de s'arrêter ! ^_^
      Merci, comme d'hab', de ton riche commentaire ! :-))

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  2. J'ai du voir MF et Big Bazard à l'Olympia en 77, la grande époque donc. Merci pour ce retour à l'une de mes sources. Je suis ok avec la teneur de ton billet, du bien bel ouvrage, bien orchestré.
    Thx

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  3. justement Zorn dans ta compilation tu as l'album en public à l'Olympia ? Et sur quel album figurait cette belle reprise d'un titre bresilien "Fais comme l'Oiseau" ? je suis preneur si tu as tout ça !

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  4. OK j'ai trouvé la box set. Pas de live à l'Olympia mais a t il seulement été réédité en CD ?

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    1. C'est cool, tu as tout trouvé par toi même.
      A ma connaissance le live de l'Olympia n'a jamais été réédité.

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  5. A part deux ou trois chansons vraiment intéressantes (tel que "Je n'aurais pas le temps", toujours aussi émouvante à chaque fois que je l'entends), c'est le temple du plagiat dont il s'agit.
    Ses tentatives de "faire danser les foules" ont marché, mais pas avec moi. Quand au contenu des textes "anar", je préfère ceux de François Béranger, très loin au-dessus de la mêlée! Mais qu'il se rassure, si G & M Carpentier sont loin, il lui reste encore Michel Drucker et les dimanches après-midi. Et pourtant, il avait du talent...

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