mardi 29 juillet 2014

Vent divin (The Genesis Studio Series 8/15)

Où on attaque la période classique, référentielle de Genesis qui se découpera en 3 parties : Genesis en quatuor d'abord, le line-up classique ensuite, l'enfance de Genesis enfin. Et ça commence par la seconde livraison (!) de 1976, un must !


Genesis "Wind & Wuthering" (1976)
ou "La fin d'une époque"


Ultime opus du Genesis (presque) classique, album immense comme la plupart de ceux qui le précèdent, Wind & Wuthering est essentiel.

Un des albums les plus musicalement aboutis de ce Genesis progressif, aussi, grâce à la maniaquerie de l'arrangeur en chef, Tony Banks, et le soutien de ses collègues qui, c'est acquis, ne sont pas des demi-sels quand il s'agit de s'exprimer, chacun, sur leur instrument respectif. En résulte des compositions précieuses, millimétrées même et, du coup, un peu moins de folie que ce que nous avait habitué le groupe dans sa mouture la plus référentielle.
Concrètement, sur 8 des 9 compositions, on retrouve le Genesis qu'on avait eu l'habitude d'entendre en, cependant, un peu plus lisse. L'absence de Gabriel est, il faut dire, un facteur contribuant de cet etat de fait. Déjà parce que Collins, nettement moins "clonesque" que sur A Trick of the Tail (pour lequel, il est vrai, il n'avait pas prévu de chanter), amène une sensibilité plus pop, plus romantique, ensuite parce que les textes ont perdu en symbolique et en allégorie parfois cryptique ce qu'ils ont gagné en clarté.
C'est le cas sur l'ensemble de l'album où l'on n'est pas obligé de trop se creuser les méninges pour savoir ce que ce diable de parolier a bien voulu dire, à l'exception cependant de One for the Vine qui est aussi, tiens tiens, le chef d'oeuvre de l'opus. On y apprécie la fantaisie toute britannique d'un All in A Mouse's Night, sorte de Tom & Jerry version prog, moins le côté trop normal, commun dirait-on, d'une bête chanson d'amour telle que Your Own Special Way. Cette dernière, justement, fait un peu tâche sur un album qui, sinon, allie avec grandeur complexité et harmonie, sans doute cette dernière préfigure-t-elle la simplification de l'écriture du groupe (et de Rutherford en l'occurence) qui prendra effet dès l'album suivant, dès le départ de Steve Hackett, osera-t-on affirmer.
Sinon, c'est à un Genesis finalement assez proche de celui de Selling England by the Pound auquel nous avons affaire avec, notamment, des tentations "fusionnesques" sur l'instrumental Wot Gorilla? et, globalement, symphoniques sur l'ensemble de la galette. Et ça marche merveilleusement bien et donne une collection où, donc, à l'omission du précité faux-pas, le féru de rock progressif en prend plein les oreilles. D'autant que la production, signée de David Hentschel et du groupe, met parfaitement en valeur les nombreuses qualités d'une formation encore clairement à son sommet créatif.

Il y a moult raisons de se réjouir du souffle de ce vent divin, et une de s'attrister car, enfin !, comment ne pas rager qu'une telle verve créatrice se voit petit à petit éteinte dans ce qui suivra ? Comment ne pas regretter cette formation d'exception dans sa mue pop-progressive d'abord puis carrément pop ? Pas que les successeurs ne déméritent vraiment, il restera du grain à moudre pour les amateurs de belles ambiances et de ciselées compositions, mais plus jamais autant qu'avec la période qui se clôt ici et laisse, mine de rien, six album quasi-parfaits en seulement cinq petites années. Très fort !

1. Eleventh Earl of Mar 7:43
2. One for the Vine 10:00
3. Your Own Special Way 6:17
4. Wot Gorilla? 3:20
5. All in a Mouse's Night 6:39
6. Blood on the Rooftops 5:27
7. Unquiet Slumbers for the Sleepers… 2:19
8. …In That Quiet Earth 4:54
9. Afterglow 4:14
Bonus
Spot the Pigeon (1977)
10. Match of the Day 3:24
11. Pigeons 3:12
12. Inside and Out 6:45


Tony Banks – acoustic & electric pianos, synthesizers (ARP 2600 & Pro-Soloist, Roland RS-202 String), mellotron, Hammond T-102 organ
Phil Collins – lead & backing vocals, drums, percussion
Steve Hackett – electric guitar, classical guitar, 12-string guitar, kalimba, autoharp
Mike Rutherford – bass guitars (4, 6 & 8 strings), bass pedals, 12-string guitar, electric guitar, backing vocals

1 commentaire:

  1. Sublime album, écouté ce matin avec toujours le même plaisir.
    Par contre petit bug entre le titre 4 et le 5 que je n' ai pas sur ma version de 2007.

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