mercredi 2 juillet 2014

On remet ça !

Un live de Steve Hackett reprenant (de son) Genesis avec un groupe de qualité et quelques invités prestigieux ? Ca ne se manque pas ! Ca ne s'attend pas non plus... Voici donc (en VBR HQ) :

Steve Hackett "Genesis Revisited: Live at the Royal Albert Hall" (2014)
ou "C'est dans les vieux pots..."


Certains diraient que Steve Hackett ferait mieux de se remettre à l'ouvrage de sa carrière solo plutôt que de continuer à puiser dans le vivier des compositions de la formation qui fit de lui ce qu'il est aujourd'hui. Ces mêmes diront qu'il y a ici un élan opportuniste et mercantile évident, pensez !, un album (vendu en deux versions) suivi de deux tournées et de deux lives, trop c'est trop !

Oui mais, ayant (re)pris à bras le corps l'entreprise de continuer à faire vivre une musique référentielle, et bénéficiant ce faisant, il est vrai, d'un retour d'affection peu prévisible, Hackett se voit avant tout comme un archiviste, voire un concertiste, donnant aux foules progressives ce qu'elles demandent depuis trop longtemps : une reformation  du VRAI Genesis, celui qui, de 1970 à 1977, jusqu'au départ du présent maître de cérémonie (tiens, tiens...), éblouit par une musique complexe, alambiquée mais toujours mélodique.  Alors, certes, il en est le seul composant restant mais, bien entouré, il fait le métier avec une précision, un allant et une passion absolument incontestables.
Côté groupe, c'est très simple, c'est exactement le même que sur le premier volet de la tournée (et sur le live de l'Hammersmith, par conséquent). Pas de Nick Beggs , donc, qui remplacera Lee Pomeroy à la basse un peu plus tard comme nous le vîmes à l'Olympia récemment. Du classique, avec Roger King, vieux compagnon d'Hackett, aux claviers, un Nad Sylvan au timbre Gabrielo-Collinsien tout à fait approprié, Gary O' Toole dont les facultés percussives et vocales sont essentielles à l'exercice, et Rob Townsend aux claviers, chœurs, flute et saxophone en complément idéal. Et Hackett en mage guitaristique "intersidérant" évidemment, fallait-il le préciser ? Parfait.
Côté tracklist, là encore, ce bon vieux Steve ne fait pas dans la fantaisie, l'expérimental... Ces braves gens veulent du bon gros Genesis classique ? Donnons-en leur ! De Dance on a Volcano à Los Endos, c'est une setlist attendue mais efficace qui nous est proposée avec les obligatoires passages par une certaine Musical Box, de jolis Horizons acoustiques, le seul tube du GeneGab (I Know What I Like, dont je me serais volontiers passé),  le titre comprenant LE solo d'Hackett dans Genesis (Firth of Fifth), l'épopée progressive de référence (Supper's Ready), etc. Je regretterai simplement que The Knife (composé avant l'arrivée de Steve mais auquel il avait imprimé sa marque), dernièrement joué à l'Olympia, n'y soit pas inclus. Un tout petit bémol dans un océan d'allégresse.
Côté invités, épice immanquable de la prestation londonienne, on a déjà le plaisir d'assister à la double apparition de la belle voix rauque de Ray Wilson, ultime vocaliste à avoir jamais enregistré un album de Genesis (le plutôt réussi Calling All Stations). Le monsieur rappelle, au passage, sur un émotionnel Carpet Crawlers et un enjoué I Know What I Like, que son timbre est une alternative viable à celui de Peter Gabriel, ce qui n'est pas rien et répare l'injustice dont Ray fut victime dans le canon génésien.  On apprécie également le travail guitaristique de Roine Stolt (des Flower Kings, Transatlantic, etc.) sur un Return of the Giant Hogweed tout émoustillant mais fondamentalement inchangé (c'est heureux). Comme ça ne suffit pas encore, rajoutons-y deux vieilles connaissances : John Wetton qui nous avait fait le coup de l'Afterglow la fois précédente mais reviens cette fois sur le baobab Firth of Fifth (comme déjà vu et entendu sur les Tokyo Tapes du même Hackett), et Amanda Lehman (souvent membre du Hackett Band et déjà présente à l'Hammersmith) parfaite sur un Ripples finement féminisé en sa version duo acoustique. Du beau monde bien employé, bravo Mr. Hackett.
Concernant le package proprement dit, présenté en un efficace digipack dépliant, offrant la version audio ET une captation vidéo classique et accomplie, avec le choix entre la stéréo et le surround, c'est un objet sobre qui est "offert" et permet d'approximer au plus près l'expérience du concert en Vrai. Pour mégoter, on regrettera l'absence d'un livret mais, toutes les images étant disponibles dans le DVD, c'est vraiment pour trouver à y redire et se prouver qu'on a encore une once d'esprit critique.
 
On attend maintenant le prochain live avec Collins en invité, avant le suivant avec l'élusif Gabriel... On peut toujours rêver ! Toujours est-il qu'on tient encore là un bel objet, un peu redondant certes, mais qui comblera d'aise le fan de la genèse toujours en manque des leurs héros qui, en ce qui concerne Steve Hackett tout du moins, portent beau. On n'en demandait pas plus, ni moins, on est servi, et bien servi (avec 2h25 de musique tout de même !). Recommandé.


CD 1
1. Dance on a Volcano 6:39
2. Dancing with the Moonlit Knight 7:53
3. Fly on a Windshield 3:39
4. Broadway Melody of 1974 2:54
5. Carpet Crawlers (featuring Ray Wilson) 6:09
6. The Return of the Giant Hogweed (featuring Roine Stolt) 8:38
7. The Musical Box 11:25
8. Horizons 2:01
9. Unquiet Slumbers for the Sleepers... 2:13
10. ...In That Quiet Earth 4:59
11. Afterglow 4:12
12. I Know What I Like (featuring Ray Wilson) 6:37

CD 2
13. Firth of Fifth (featuring John Wetton) 10:15
14. Ripples (featuring Amanda Lehmann) 5:28
15. The Fountain of Salmacis 8:01
16. Supper's Ready 26:15
17. Watcher of the Skies 9:07
18. Los Endos 8:55


Steve Hackett - electric & acoustic guitar, backing vocals
Roger King - keyboards
Gary O'Toole - drums, percussion, lead & backing vocals
Rob Townsend - saxophone, woodwinds, keyboards, percussion, backing vocals
Lee Pomeroy - bass, bass pedals, variax, 12 strings acoustic guitar, backing vocals
Nad Sylvan - lead & backing vocals
&
Ray Wilson
- lead vocals (5, 12)
Roine Solt - lead vocals, electric guitar (6)
John Wetton - lead vocals (13)
Amanda Lehman - lead vocals (14)

2 commentaires:

  1. Je ne peux que passer dire merci (chargé pendant les vacances mais en écouté seulement maintenant) Coïncide avec ta pique à Jeepeedee, hasard?
    Je te cite
    "Genesis (le plutôt réussi Calling All Stations)"
    Sur ce coup, j'attends de ta part - si ce n'est déjà fait - une chronique guide pour me remettre à l'écoute un disque de Genesis que j'ignore totalement (? ou bien, la radio?) d'une période que j'ignore presque totalement, ABACAB fut mon dernier acheté et le suivant que j'ai en vinyle m'a vite gonflé... Mais je n'étais plus d'humeur.
    A+

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    1. Tu vas bientôt avoir une surprise, donc ! ;-)
      Et la proximité calendaire du post d'Hackett et celui de Jeepeedee sont un pur hasard, parole de Zornophage !

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