mardi 15 juillet 2014

Le dernier appel de la Genèse (The Genesis Studio Series 1/15)

C'est le Devant du Gai-Tapis qui me l'a demandé, je ne pouvais pas lui refuser ça... Aussi, aussitôt dit, aussitôt fait, voici l'album "alien" de Genesis, un album qui mérite plus que sa réputation.

Genesis "Calling All Stations" (1997)
ou "Le vilain petit canard"


1996, "And then they were two". Mais c'était intenable d'autant que ni Rutherford, ni Banks ne sont des vocalistes suffisants pour occuper le poste et qu'il faut bien un batteur... Alors on recrute, l'écossais ex et futur Stiltskin Ray Wilson, pas un choix évident d'autant que ça se bousculait au portillon, pensez !, une place dans une des plus célèbres formations du rock progressif des années 70, ou ce qu'il en restait...
 
S'il y a bien une évidence qui saute à la gueule à l'écoute de Calling All Stations, c'est que l'orientation FMinée du groupe n'était pas, comme beaucoup le pensaient, la seule "faute" de leur semi-chauve batteur et vocaliste, le rigolard et parfois agaçant Phil Collins. Parce que si, finalement, il y a une vraie surprise dans l'album c'est qu'il n'y en a pas vraiment, outre le changement vocal assez radical, c'est entendu.
Côté composition, s'il n'y a pas la bonne surprise d'une retour à un progressisme seventisant, il n'y a pas non plus de particulière déconvenue. Au contraire, si l'ensemble de l'album est indéniablement routinier, on ne se refait pas à l'âge des deux leaders (par défaut ?), il réserve quelques très jolies surprises desquelles on extraira les plus éblouissantes : le trippant Alien Afternoon, le puissant The Dividing Line, l'"Afterglowien" Uncertain Weather, le morceau qui aurait dû être un tube qu'est Small Talk (tellement mieux que Not About Us choisi pour l'exercice), ou la belle doublette de prog moderne de clôture, There Must Be Some Other Way et One Man's Fool. L'air de rien, ça fait plus de la moitié de la tracklist, pas si mal pour un album généralement décrié et qualifié de "combat de trop" par moult plumes critiques. D'autant que le reste, sans être aussi enthousiasmant, n'est aucunement indigne. Reste une production et des arrangements émasculant trop souvent le potentiel de bonnes chansons voire l'opportunité manquée de recruter quelques jeunes et fines lames (un guitariste soliste, un vrai !) histoire de dynamiser le long fleuve tranquille de quelques rapides salvateurs. C'est d'autant plus rageant qu'il ne manque pas grand chose ! Déjà parce que le chant de Ray Wilson, un Gabriel sans la fantaisie mais qui fait ce qu'il peut avec ce qu'on lui propose et possède un vrai sens de la mélodie, amène un réel supplément d'âme, ensuite parce que la paire de batteurs/percussionnistes convoquée pour l'occasion (Nick D'Virgilio de Spock's Beard, entre autres, et Nir Zidkyahu, qui participera à la tournée qui suivra) ré-épice le côté progressif du groupe là où Phil C. avait fini par simplifier son jeu à l'extrême en plus d'être souvent supplanté par d'affreuses boîte-à-rythmes, enfin parce que que (re !) il y a un paquet de bonnes chansons qui, on le sent !, ne demandaient qu'à s'épanouir mais resteront malheureusement trop contraintes par leurs arrangements calibrés et leur production clinique (si d'une qualité audiophile incontestable). 
 
Ces petits défauts mis à part, ce qu'il n'est pas compliqué de faire, tenez-le vous pour dit, Calling All Stations était une bonne surprise en 1997 et reste une œuvre plus qu'honnête 17 ans plus tard. Plus qu'honnête et nettement plus écoutable sur la durée que certains albums multi-platinés de la formation tels que l'éponyme de 1983 ou le putassier Invisible Touch sorti trois ans plus tard. Recommandé donc, et pas seulement aux fans de Genesis mais à tous ceux qui goûtent au rock progressif mélodique moderne, ils sont nombreux.
 
Et en plus, bien servis que vous êtes,  j'ai rajouté les trois b'sides enregistrées lors des mêmes sessions. Elles ne sont certes pas affolantes mais plutôt agréables ce qui n'est déjà pas si mal !

1. Calling All Stations 5:45
2. Congo 4:52
3. Shipwrecked 4:24
4. Alien Afternoon 7:54
5. Not About Us 4:40
6. If That's What You Need 5:13
7. The Dividing Line 7:45
8. Uncertain Weather 5:30
9. Small Talk 5:02
10. There Must Be Some Other Way 7:55
11. One Man's Fool 8:54
Bonus
(b'sides du single Not About Us)
12. Anything Now 7:03
13. Sign Your Life Away 4:45
14. Run Out of Time 6:31


Tony Banks – keyboards, backing vocals
Mike Rutherford – guitar, bass, backing vocals
Ray Wilson – vocals
&
Nir Zidkyahu
– drums on tracks 1–3, 4 (second half), 5, 7, 10–11; percussion on 2
Nick D'Virgilio – drums on tracks 4 (first half), 6, 8–9

2 commentaires:

  1. Bien défendu, même si cela réclame davantage d'indulgence que de curiosité, avec l'abondance de ce que nous avons à découvrir, hein... Cet exercice marche très bien sur les derniers Stranglers ou Lynyrd. Ils ont suffisamment de métier pour ne pas faire des daubes, mais sans prises de risques.
    Bon, je me laisse bercer, merci d'avoir pensé à moi.

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    1. Je ne prétendrai pas qu'on tient là un essentiel, juste un album qui mérite d'être réévalué correctement quand il a reçu, à sa sortie, une volée de bois vert absolument pas méritée.
      Et je t'en prie, ça fait toujours plaisir de faire plaisir ! ^_^

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