En attendant de voir à quelle sauce il accommodera les vétérans irlandais d'U2 (album prévu en 2015), penchons-nous sur le Rome de 2011 où Danger Mouse hommage Morricone... Mais pas seulement !
Danger Mouse & Daniele Luppi "Rome" (2011)
ou "Cinecittà revisited"
Il fallait oser ! Rendre hommage à Ennio Morricone en enregistrant sur son turf, avec des membres de son ensemble, un album reprenant peu ou prou le style et le son de ses meilleures bandes originales de western spaghetti (...et autres), c'est gonflé !
Mais plus rien n'arrête Danger Mouse (aka Brian Burton) qui n'a de cesse d'élargir son spectre musical s'éloignant, à chaque album, un peu plus de sa réputation originelle de hip-hopper.
Présentement, secondé par le producteur, compositeur et arrangeur Daniele Luppi, un homme passé maître dans l'art de tisser de cinématiques ambiances, il crée la bande son d'un film imaginaire en s'inspirant, donc, de la façon de Monsieur Ennio Morricone (et souvent de notre Gainsbarre national et de sa Mélodie Nelson, ce son de basse !, ces cordes vaporeuses !, c'était à préciser). Ce faisant, il produit un album bourré d'atmosphères un brin kitsch et de mélodies immédiatement "ear-friendly" pour un résultat certes un peu dérivatif mais éminemment sympathique. Un album qui ne tente pas de réinventer la roue se contentant de bien faire ce qu'il promet, c'est déjà très bien.
Un bonheur ne venant jamais seul, on a le plaisir d'y retrouver deux vocalistes "in" : Norah Jones (alors en plein recadrage pop pour qui il produira bientôt le joli Little Broken Hearts) et l'inévitable Jack White, des Stripes de la même couleur, chacun pour trois chansons bien troussées ne nuisant nullement à l'unité d'ensemble, au contraire.
Rome est une réussite, un album, dont le plus grand défaut est finalement sa brièveté (35 minutes !), qu'on recommandera à tous mais plus particulièrement à ceux appréciant Ennio et Serge et, plus généralement, la pop filmique que l'un comme l'autre savaient si bien produire. Reste à Tarantino de faire le film mais ça, c'est une autre histoire (...on peut toujours rêver).
1. Theme of "Rome" 2:21
2. The Rose with the Broken Neck 3:23
3. Morning Fog (interlude) 0:39
4. Season's Trees 3:12
5. Her Hollow Ways (interlude) 0:57
6. Roman Blue 3:13
7. Two Against One 2:21
8. The Gambling Priest 2:03
9. The World (interlude) 1:02
10. Black 3:32
11. The Matador Has Fallen 1:47
12. Morning Fog 2:06
13. Problem Queen 2:37
14. Her Hollow Ways 2:30
15. The World 3:29
Musicians
Gegè Munari - Drums and percussion
Dario Rosciglione - Upright and electric bass
Luciano Ciccaglioni - Acoustic and electric guitars
Antonello Vannucchi - Celesta, harpsichord, organ and piano
Roberto Podio - Percussion
Gilda Buttà - Celesta and harpsichord
Cantori Moderni - Choir
Edda Dell'Orso - Soprano Vocals
Jack White - Vocals ("The Rose with a Broken Neck", "Two Against One" and "The World")
Norah Jones - Vocals ("Season's Trees", "Black" and "Problem Queen")
Recording and arrangements
Danger Mouse - Production, arrangements, mixing
Daniele Luppi - Production, arrangements, mixing, orchestra, and choir conductor
Fabio Patrignani - Engineer, mixing
J'enregistre ta chronique... J'avais pris l'album sur une bonne critique de Magic (201105) bousculé par nos envies je ne l'ai même pas écouté. Qu'est ce que j'attends? Zut, je suis en plein Surf Beach Pop avec les Bruce & Terry (RipChords..) donc le Ennio sera pour plus tard (à l'occasion j'ai LA compil maison d'un pote fan - qui a eu besoin de stopper l'écoute de Morricone ensuite - qui a sélectionné ce qu lui semblait le meilleur de 1967 à 1975)
RépondreSupprimerUne compilation maison d'Ennio par un obsédé de la chose ? Ca donne envie que tu la partages, tiens !
SupprimerBon surf sinon mais pense à revenir me voir quand tu auras écouté le Danger Mouse, c'est une jolie petite galette !
J'ai profité d'une mâtiné pleine d'ouverture d'esprit mais sans avoir le courage d'entrer dans des univers inconnu. Donc ce disque impeccable.
SupprimerComme j'adore cet univers je n'ai pas été déçu. Le reste tu le racontes bien. J'ajouterai juste que dans cet exercice il y a un avantage et son pendant.
Avantage: Comme il se fait le film qu'il veut, il n'y a pas comme dans beaucoup de BO de Morricone (et autres) des passages d'ambiance sonore, parfois grinçante, la scène le réclamant, mais l'écoute seule est parfois inutile et même pénible.
Le pendant, c'est qu'il n'a pas prévu des scènes de ruptures, l'album baigne dans un climat souvent apaisé, pas de fulgurance. Tarentino pourrait se servir dedans mais à mon avis il ajoutera d'autres titres pour casser la ligne
Il manquerait les pièces de transitions et celles de pure ambiance mais, sinon, tout est là !
SupprimerSurement le disk que j'ai le plus écouté en 2011, partout, casque, chaine, bagnole.. il est terrible, Morricone avec un son extra et de la Nora partout.. vraiment un dosage excellent. Par contre, je viens d'écouter le nouveau "A passage to Rhodesia"... complètement déçu.. je crois que ça vient de la voix.
RépondreSupprimerHeu... Il me semble bien qu'A Passage to Rhodesia n'a rien à voir avec Danger Mouse... Et oui, Rome par Danger Mouse et Daniele Luppi est une excellente petite galette, petite seulement parce que ça sent quand même le gros recyclage d'Ennio... et de Gainsbourg !
SupprimerC'est pour ça que j'étais paumé avec ce disk :D .. ça m'apprendra à écouter sans la jaquette. Rien à voir effectivement et en plus c'est le nom du groupe :(...
SupprimerBon, je remets Mouse/Luppi
J'ai dû aller voir de quoi il retournait avec l'album que tu citais. En effet, ça a dû te faire un choc. ^_^
Supprimercomplètement.. la punition du téléchargement ;D
SupprimerTu le mérites alors, pirate va ! ;-)
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