N'en déplaise à tous ceux qui espéraient s'être débarrassé de ces dinosaures grâce à l'électrochoc punk de la fin des 70s, Genesis est encore bien là dans les années 80, fier de son présent et de son passé comme le prouve le présent live.
Genesis "Three Sides Live" (1982)
ou "3 faces et plus"
C'est entendu, le Genesis des années 80 n'est plus le Genesis historique, celui qui, de 1971 à 1976, de Trespass à Wind & Wuthering, combla d'aise les amateurs de rock progressif. Ceci vaut en studio comme en live comme tend à le démontrer le très professionnel Three Sides Live, troisième offrande en concert du désormais trio.
Peut-être parce que Daryl Stuermer n'est pas Steve Hackett (enfonçage de porte ouverte, je sais), plus certainement parce que l'obligatoire évolution entraînée par la drastique réduction du line-up dans son acceptation studio, la simplification et la modernisation de l'écriture et du son du groupe, pour continuer à exister autrement que comme le fantôme de son propre passé, a profondément redéfini la donne.
Or donc, quand il s'agit de donner un successeur à l'impeccable Seconds Out, Genesis le fit avec les armes qu'il possédait alors, celles d'une formation privilégiant une écriture plus pop mais un professionnalisme et une application aucunement démentis à reproduire, le supplément d'âme du direct en sus, sa musique d'alors sans tout à fait oublier, via quelques extraits bien sentis si moins habités, ce qui fit sa légende, plus particulièrement dans la version "Four Sides Live" disponible depuis les remasterisations de 1994. Cette nouvelle édition se vit amputée de sa face studio (dont le contenu est disponible sur le coffret 1976-1982), pour remplacer, et même mieux que ça !, elle fut glorieusement augmentée de trois pistes essentielles, dont une, la plus savoureuses de toutes, propose un medley d'It et de Watcher of the Skies captée en 1976 avec Hackett toujours présent et Bill Bruford au drumkit, frissons garantis !
Le reste de la sélection, à l'exception d'Afterglow et du pot-pourri "old-school" In the Cage/The Cinema Show/The Colony of Slippermen, se concentre sur les trois albums sortis depuis le départ d'Hackett. C'est forcément un peu moins excitant mais n'en possède pas moins quelques très beaux moments compensant le côté "greatest hits" du reste de la tracklist. On apprécie particulièrement les versions de Dodo/Lurker et d'Abacab, on aime aussi l'inclusion de Duchess et de Me and Sarah Jane, on a forcément plus de doutes sur un Turn It On Again, un Behind the Lines, un Follow You Follow Me et un Misunderstanding, autant d'indices que les temps changent, certainement pas pour le meilleur mais pas obligatoirement pour le pire pour autant, enfin, pas encore. Parce que Genesis, à ce point de sa carrière, demeure un combo qui sait faire sur scène et que, finalement, ce nouvel élan mainstream lui va plutôt bien au teint (et à la voix de Collins).
Côté technique, on apprécie la clarté et la puissance du son et tient ici la meilleure captation live du groupe jusqu'alors. On peut regretter qu'il ne s'agisse pas d'un concert unique mais de performances collectées majoritairement lors de divers concerts de la tournée Abacab, mais c'était déjà le cas sur Seconds Out et même sur Genesis Live où The Return of the Giant Hogweed provenait d'un autre concert que le reste des titres proposés. Bien monté, bien mixé, l'illusion est presque parfaite... mais reste une illusion, un assemblage artificiel d'une performance n'ayant, formellement, jamais existé.
Toujours est-il que Three Sides Live, excellent complément de ses deux prédécesseurs dans l'exercice, est un live de qualité par un groupe sûr de son fait et encore presque en pleine possession de sa force créatrice. La suite sera nettement moins glorieuse mais, ça, c'est une autre histoire...
Le reste de la sélection, à l'exception d'Afterglow et du pot-pourri "old-school" In the Cage/The Cinema Show/The Colony of Slippermen, se concentre sur les trois albums sortis depuis le départ d'Hackett. C'est forcément un peu moins excitant mais n'en possède pas moins quelques très beaux moments compensant le côté "greatest hits" du reste de la tracklist. On apprécie particulièrement les versions de Dodo/Lurker et d'Abacab, on aime aussi l'inclusion de Duchess et de Me and Sarah Jane, on a forcément plus de doutes sur un Turn It On Again, un Behind the Lines, un Follow You Follow Me et un Misunderstanding, autant d'indices que les temps changent, certainement pas pour le meilleur mais pas obligatoirement pour le pire pour autant, enfin, pas encore. Parce que Genesis, à ce point de sa carrière, demeure un combo qui sait faire sur scène et que, finalement, ce nouvel élan mainstream lui va plutôt bien au teint (et à la voix de Collins).
Côté technique, on apprécie la clarté et la puissance du son et tient ici la meilleure captation live du groupe jusqu'alors. On peut regretter qu'il ne s'agisse pas d'un concert unique mais de performances collectées majoritairement lors de divers concerts de la tournée Abacab, mais c'était déjà le cas sur Seconds Out et même sur Genesis Live où The Return of the Giant Hogweed provenait d'un autre concert que le reste des titres proposés. Bien monté, bien mixé, l'illusion est presque parfaite... mais reste une illusion, un assemblage artificiel d'une performance n'ayant, formellement, jamais existé.
Toujours est-il que Three Sides Live, excellent complément de ses deux prédécesseurs dans l'exercice, est un live de qualité par un groupe sûr de son fait et encore presque en pleine possession de sa force créatrice. La suite sera nettement moins glorieuse mais, ça, c'est une autre histoire...
CD 1
1. Turn It On Again 5:16
Nassau Coliseum, Long Island NY, 29 Nov 1981
2. Dodo/Lurker 7:19
National Exhibition Centre, Birmingham, 23 Dec 1981
3. Abacab 8:47
National Exhibition Centre, Birmingham, 23 Dec 1981
4. Behind the Lines 5:26
Nassau Coliseum, Long Island NY, 29 Nov 1981
5. Duchess 6:43
Nassau Coliseum, Long Island NY, 29 Nov 1981
6. Me & Sarah Jane 5:59
Nassau Coliseum, Long Island NY, 29 Nov 1981
7. Follow You Follow Me 4:58
Lyceum Ballrooms, London, 6 May 1980
CD 2
1. Misunderstanding 4:06
Savoy Theatre, New York NY, 28 Nov 1981
2. In the Cage/The Cinema Show/The Colony of Slippermen 11:53
National Exhibition Centre, Birmingham, 23 Dec 1981
3. Afterglow 5:14
National Exhibition Centre, Birmingham, 23 Dec 1981
4. One for the Vine 11:04
Theatre Royal Drury Lane, London, 5 May 1980
5. The Fountain of Salmacis 8:37
Knebworth Park, Hertfordshire, England, 24 June 1978
6. It/Watcher of the Skies 7:22
Apollo Theatre, Glasgow, Scotland, 8 Jul 1976
Tony Banks – keyboards, background vocals
Phil Collins – lead vocals, drums, percussion
Mike Rutherford – bass, guitar, background vocals
&
Daryl Stuermer – guitar, bass
Chester Thompson – drums, percussion
it / Watcher of the Skies
Tony Banks – keyboards
Phil Collins – vocals, drums
Steve Hackett – guitar
Mike Rutherford – bass, guitar
&
Bill Bruford – drums
... Sympa jusque là, Duchess, j'adoooore. Mais ABACAB je l'aime bien, mais là, quasi 9 minutes, il se mouche pas du pied le batteur Collins (ça ferait une bonne marque)
RépondreSupprimerLes gens venaient aussi voir Genesis pour être esbaudis pas l'extraordinaire batteur qu'était Phil Collins... Qu'il n'était plus autant que dans les 70s d'ailleurs mais ça reste du haut niveau.
SupprimerHeuuu sur la deuxième parte de ABACAB ce n'est pas transcendant...
SupprimerC'est une "chorégraphie" à deux batteurs, plus fait pour l'aspect visuel que pour le son, donc tu as raison.
Supprimer... Par contre le houraaa du public sur l'arrivée de "Cinema Show" fait presque aussi chaud au coeur que le cri chez daft Punk dans le live, "Robot Rock - O Yeah"
RépondreSupprimerLe cri à 2mn20... Oui, on peut faire du teasing electro live
Au fait, ton passage où tu parles de Bruford, en GRAS et GROS CARACTÈRES, effectivement c'est un plaisir!!!
Tu me colles du Daft Punk dans un post sur Genesis, c'est honteux ! ;-)
SupprimerEt Hackett, n'oublie pas Hackett !
Auraient-ils gardé Bruford (qui aurait sans doute voulu s'impliquer en studio aussi), la suite de l'histoire de Genesis aurait sans doute été bien différente... Bien moins lucrative aussi, probablement.
Je lis (lentement ) la Bio de Bruford (*100 celle de Keith Richard) quand il t'évoque ses intentions pour U.K., je suis presque certains qu'il ne serait pas resté chez Genesis.
SupprimerTu m'interdis de rêver à un monde parallèle ou Bruford reste, Hackett itou et Genesis continue d'être un putain de bon groupe de rock progressif ? Vilain !
Supprimer;-)