jeudi 14 août 2014

Précieuses secondes (The Genesis Live Series 2/5)

Peter Gabriel parti, Genesis n'est pas encore la machine à hits de années 80 que nous connaissons mais toujours bel et bien un groupe progressif de grande classe. La preuve :

Genesis "Seconds Out" (1977)
ou "Sans Gabriel mais avec du cœur"


Un double live, un vrai, enfin !
 
Parce que si le Genesis Live de 1973 avait ses mérites (ha ! cette version de The Knife), il souffrait d'une sélection trop peu étendue pour être réellement satisfaisante et d'un mixage par trop approximatif pour contenter les audiophiles (ce détail largement réparé par le remix de 2009, c'est à noter).
Sur les douze titres de la sélection, enregistrés en grande partie lors d'un concert parisien au Palais de Sports (13/06/77), cinq proviennent des deux albums sortis avec Phil Collins au chant, qui y est donc comme un poisson dans l'eau. Le reste, créé avec vous savez qui, constitue donc la vraie nouveauté, la gageure qu'est de devoir remplacer un vocaliste à la personnalité unique. Force est de constater que Phil s'en sort bien, trouve son propre chemin, sa propre voie (voix) imposant une tonalité plus pop sans ruiner le souffle épique de compositions qui, sans, ne s'en seraient pas remises. Il faut dire que ce Genesis là, que ce soit avec Chester Thompson ou Bill Bruford (ce dernier uniquement sur The Cinema Show) en suppléants de luxe au batteur intermittent a tous les atouts instrumentaux de son prédécesseur, à commencer par un Hackett quelque peu maltraité au mixage (pas sur la version définitive de 2009 cependant) mais bel et bien présent et ô combien utile comme sur Firth of Fifth (amputé de son intro de piano, dommage !) ou l'apothéose finale Los Endos où sa maîtrise technique n'a d'égale que le feeling qu'il infuse dans ses parties. Il suffit d'ailleurs de comparer les quelques morceaux communs avec le live suivant de Genesis, Three Sides Live, pour se rendre compte du vide qu'il laissera à son départ. Le reste du line-up, Banks et Rutherford, est évidemment à la hauteur de leurs comparses avec un Mike en soutien essentiel (et pas seulement bassiste) et un Tony toujours aussi flamboyant derrière ses claviers. Plus que de solide, c'est d'inspiré dont il s'agit avec un groupe toujours aussi progressif, toujours autant en maîtrise de son sujet sur une tracklist où, bien sûr, d'aucuns regretteront l'absence d'essentiels ou jugés comme tels (The Knife ou Watcher of the Skies viennent à l'esprit) mais proposant, une première alors, l'intégralité de Supper's Ready, ce qui n'est pas rien, convenons-en.

Doté, dès sa première édition, d'une captation de qualité, Seconds Out resplendit encore plus dans son mixage définitif de 2009 et demeure, quoiqu'en pensent ceux pour qui Genesis sans Gabriel n'est plus tout à fait Genesis, un excellent album live, introduction presque idéale à ce géant des 70s alors au sommet de son art... Plus pour très longtemps, hélas.


CD 1
1 Squonk 6:42
2 Carpet Crawlers 5:20
3 Robbery, Assault & Battery 6:02
4 Afterglow 4:25
5 Firth of Fifth 8:55
6 I Know What I Like (In Your Wardrobe) 8:44
7 The Lamb Lies Down on Broadway 4:59
8 The Musical Box [Closing Section] 3:21

CD 2
1 Supper's Ready 24:41 
2 The Cinema Show 10:58
3 Dance on a Volcano 5:09 
4 Los Endos 6:20


Tony Banks – RMI Electra Piano, Hammmond T. organ, Mellotron 400, ARP Pro Soloist synthesizer, Epiphone 12-string guitar, backing vocals
Phil Collins – lead vocals, percussion, drums on "Robbery, Assault and Battery" (during keyboard solo), "Firth of Fifth", "The Musical Box", "Supper's Ready" (during "Apocalypse in 9/8" section), "Cinema Show" (during keyboard solo) & "Los Endos"
Steve Hackett – Gibson Les Paul lead guitar, Hokada 12-string guitar
Mike Rutherford – Shergold Modulator doubleneck 12-string electric guitar/4-string bass guitar, 8-string bass guitar, Moog Taurus bass pedals, backing vocals
&
Chester Thompson
– drums & percussion on all tracks except "The Cinema Show"
Bill Bruford – drums & percussion on "The Cinema Show"

5 commentaires:

  1. Et si on tend bien l'oreille ... c'est oui, le Devant qui applaudi qui "houaaiii", sauf donc pour le "Cinema Show" puisque "mon" concert était avec Chester Thompson, C'est ce qui m'a toujours gêné dans l'écoute du disque mais je ne savais pas pourquoi (Je mens comme un arracheur de coeur)
    ... Et pour un groupe de Prog où l'on pouvait craindre un manque d'originalité dans la version live, Genesis, ici, est pas mauvais, disons 14/20... bon 15...
    Sachant que la meilleur note dans la catégorie Version Live Éloignée mais pleine de Saveurs: VDGG et son VITAL est l'étalon.

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  2. Vital évidemment mais The Great Deceiver de King Crimson aussi.
    15/20 ? Je pousse à 17 quand je mets le premier live, dans sa version 2009, à 18. Deux excellents live d'un groupe auquel on peut surtout reprocher sa maniaquerie dans la reproduction scénique de la musique version studio. Du coup on a peu de surprises.

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    1. Et j'ai failli oublier Hawkwind ! Space Ritual est excellent mais il y en a un autre que je préfère encore : Canterbury Fayre 2001.

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    2. Justement, j'en fais le reproche; Mais Genesis est loin du pire. Un nom? Tears For Fears: En concert la même musique, mais sagement .... debout

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    3. Faudra que je partage le Hawkwind, tiens. Parce qu'eux prennent des libertés et le font foutrement bien.

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