mardi 5 août 2014

Le vrai Genesis est né ! (The Genesis Studio Series 13/15)

Voilà enfin le vrai Genesis, celui qui fera florès avant que son charismatique vocaliste ne déserte. Une bonne nouvelle en en attendant une mauvaise, quelques années après.

Genesis "Nursery Cryme" (1971)
ou "Genius in the Nursery"


Anthony Phillips et John Mayhew respectivement parti et débarqué, un mal pour un bien, Genesis intronise l'arrivée de deux petits nouveaux dans sa maison progressive. Ce faisant, le trio restant ne se trompe pas et cimente ce qui restera à jamais le line-up de référence de la formation. Bienvenue donc à Steve Hackett et à Phil Collins. Et la Grande Histoire peut commencer.
 
Parce que si Trespass avait offert de belles émotions, et affirmé une nouvelle identité pour Genesis, c'est bel et bien avec Nursery Cryme que tout se concrétise.
C'est évident dès un Musical Box d'ouverture où les deux nouveaux brillent si bien qu'ils font facilement oublier leur prédécesseurs. Il faut dire que la composition en impose, progressant d'une douce mélopée à un puissant développement elle reprend, peu ou prou, les choses là où The Knife les avaient laissées supplémentée, donc, du doigté et de l'imagination d'un Steve Hackett soliste d'exception et d'un Phil Collins badaboumant expertement sur son kit mais, aussi, complémentant (et complimentant) à merveille Gabriel par sa douce voix d'ailleurs exploitée en lead dès la seconde piste, le court, sensible et réussi For Absent Friends. Suit une nouvelle épopée, l'exceptionnel Return of the Giant Hogweed, qui établit encore un peu plus ce nouveau Genesis décidément plus radical dans sa violence, plus précis dans son interprétation mais également supérieurement inspiré où s'expriment déjà toutes les qualités symphonico-progressives d'une formation où, miraculeusement, chaque performer a voix au chapitre sans fouler les arpions de ses petits copains. Quelle face A !
Alors, certes, l'autre côté de la cire noire est plus anecdotique. Seven Stones a une belle mélodie, un formidable emballage final mais pas le souffle lyrique entendu plus tôt. Harold the Barrel est rigolo mais, à tout juste 3 minutes, ne prend pas le temps d'explorer toutes les pistes potentielles à sa totale réussite. Harlequin renoue avec les douceurs acoustiques, pastorales presque, de Trespass sans laisser plus de trace que ça, une bonne chanson néanmoins. Mais il y a le troisième monstre de l'album en conclusion, le formidable The Fountain of Salmacis et, là, une fois encore, Genesis fait montre de ce nouvel esprit, de cette déjà bien affirmée capacité à jouer sur les ambiances, les alternances de passages calmes et d'autres plus orageux, le succès est total.
A l'époque, on a pu regretter la production un poil faiblarde d'un John Anthony qui n'avait pas fait mieux sur Trespass et ne se verra, logiquement, pas reconduit sur Foxtrot. Ce défaut mineur, qui n'a que trop longtemps handicapé un opus qui méritait décidément mieux, est majoritairement gommé par les deux générations de remasters et, plus particulièremet, par le définitif sorti en 2008 où tout est plus audible, enfin !

Entendons-nous bien, si Nursery Cryme est une indéniable réussite, et l'album qui lancera vraiment la carrière du groupe (via un surprenant succès italien), il n'est que le (beau) brouillon de ce qui suivra. Un grand, immense pas dans la direction d'un progressisme altier, racé et habité, ce qui est déjà énorme et en fait, forcément, un album chaudement recommandé si pas exactement parfait. Mais ça viendra...


1. The Musical Box 10:24
2. For Absent Friends 1:44
3. The Return of the Giant Hogweed 8:09
4. Seven Stones 5:08
5. Harold the Barrel 2:59
6. Harlequin 2:53
7. The Fountain of Salmacis 7:54


Tony Banks – organ, Mellotron, acoustic and electric pianos, twelve-string acoustic guitar, backing vocals
Phil Collins – drums, percussion, backing vocals, lead vocals (track 2)
Peter Gabriel – lead vocals, flute, bass drum, tambourine
Steve Hackett – electric guitar, twelve-string acoustic guitar
Mike Rutherford – bass guitar, bass pedals, twelve-string acoustic guitar, backing vocals

2 commentaires:

  1. Pour le coup, rien à ajouter.
    Note que en Italie la Musique dîtes progressive a toujours eu un accueil particulier. Je pense au succès de VDGG quand le reste du monde...

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    1. Ce qui explique aussi la fourmillante et excellente scène progressive italienne. Faudra que je me fasse une série sur le sujet à l'occasion.

      VdGG, tu sais à quel point je les aime ! Hammill, haaaaaaa!

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